Agence WEX

Auteur/autrice : guillaume

  • L’accessibilité profite à tout le monde !

    La crise du Covid-19 nous a plongé dans un monde où la transformation digitale a toute son importance. La diminution de nombreux points de ventes montrent en effet que les stratégies de transformation digitale sont désormais essentielles pour les entreprises. La majorité des gens ont accepté de passer au numérique, et d’adopter de nouveaux modes de vie.

    Amazon a doublé ses bénéfices, les épiceries et autres commerces se sont tournés vers le numérique, les écoles ont opté pour un apprentissage 100% en ligne, et les entreprises ont mis en place des plans pour accroître leur visibilité numérique et augmenter leurs bénéfices. 

    Et il va sans dire que les entreprises sensibles à l’impact de la croissance du digital, qui se soucient de leurs utilisateurs, et qui ajoutent cette valeur à l’entreprise, ont plus de chance de survivre dans ce nouveau contexte 😉

    Et lorsque cette valeur signifie changer la vie des utilisateurs, et leur apporter la meilleure expérience possible, la  notion d’accessibilité prend tout son sens !

    L’accessibilité est un moyen de répondre aux besoins réels de l’utilisateur, de forger des liens plus solides, et d’innover via des nouveaux services web et produits. 

    Concernant l’accessibilité….

    L’accessibilité numérique, c’est simple ! C’est la capacité d’un site web ou d’une application mobile à être facilement perçu, compris et utilisable par la majorité des utilisateurs, y compris les personnes handicapées.

    En clair, l’accessibilité profite à tous ! Elle peut aider ceux qui ont des connexions réseau lentes, les parents qui utilisent une appli pour la première fois, ou encore les personnes qui décident de passer sur les sites e-commerce pour leurs achats habituels. 

    Malheureusement, l’accessibilité n’est pas pris en compte par tout le monde, et ce malgré l’accélération du numérique. 

    Pourquoi avons-nous besoin d’accessibilité ? 

    Pour répondre à cette question, parlons un peu chiffres et regardons de plus près ce qui se passe autour de nous 😉

    • Selon la Banque Mondiale, plus de 1,3 milliard de personnes, soit 15% de la population mondiale vit avec une forme de handicap. On estime donc que les personnes handicapées et leurs familles contrôlent 8 milles milliards d’euros. Cela représente pour les entreprises une énorme opportunité d’innover !

    • Et selon UsableNet, les données les plus récentes concernant les procès relatifs à l’accessibilité montrent qu’il s’agit d’un moyen pour augmenter vos revenus mais aussi pour apporter une valeur nouvelle à votre marque !

    • Sachez qu’en 2021 les affaires liées à l’accessibilité ont augmenté de près de 25% par rapport à l’année précédente. En 2020, le nombre total de procès liés à l’accessibilité dépassait les 3500.  La tendance est donc à la hausse.

    • Les poursuites pour accessibilité ont encore augmenté en 2020, de plus de 20% par rapport à 2019.

    Mais attention, ça ne s’arrête pas là…

    • Selon WebAIM, en 2020, 98,1% des pages d’accueil de 1 million de sites web dits “populaires” ne répondent pas aux normes légales d’accessibilité. Vous vous en rendez compte ?

    • Selon les centres de contrôle et de prévention des maladies, les personnes handicapées représentent environ 26% des adultes aux Etats-Unis. Soit un quart de la population !

    • Selon l’Organisation caritative britannique Purple, 75% des personnes handicapées ont dû quitter un magasin ou un site web, faute de pouvoir terminer leur achat.

    Une enquête réalisée en 2029 a révélé que 69% des consommateurs handicapés tombent en un seul clic sur un site web difficile à utiliser, tandis que 86% choisissent de payer plus cher un produit ou service sur un site plus accessible. 

    Pour pouvez également consulter l’un de nos précédents articles qui vous montreront que l’accessibilité n’est pas qu’une simple histoire de typo ou de contraste 😉

    Des marques qui se soucient de leurs utilisateurs

    Pour inclure tout le monde, certaines marques s’assurent que les personnes handicapées et tous ceux qui ont besoin de fonctionnalités web accessibles sont inclus dans les processus de recherche et de développement. Eh oui, lors de votre conception, il est extrêmement important de penser à tout le monde 😉

    • Google a par exemple présenté Lookout, une application qui aide les malvoyants à identifier les objets, et donc qui leur permet d’accomplir des tâches de manière plus rapide et plus simple.
    • Mise à jour en 2020, la dernière version d’iOS d’Apple a également ajouté des fonctions intelligentes destinées aux personnes souffrant de troubles de l’audition et de la vision.
    • Fable a créé une plateforme en ligne qui met en relation les chercheurs, les concepteurs/ designers ainsi que les développeurs avec les personnes handicapées.
    • En 2019, Microsoft a lancé Immersive Reader qui permet aux personnes souffrant d’autisme, de dyslexie, de déficience visuelle de disposer de plusieurs outils les aidant à se concentrer durant une lecture.
    • WalkinVR est un nouveau logiciel qui rend les jeux de réalité virtuelle plus accessible aux personnes handicapées. 

    Un autre exemple plus détaillé ? Consultez notre article UX : Comment l’accessibilité à rendu l’appli d’Uber super “user-friendly” ? 🚖

    Pour terminer…

    Le contexte actuel et ses conséquences ont mis en exergue la fragilité des expériences, l’importance de la communication et la nécessité d’une relation plus holistique entre les personnes et le numérique. C’est pour cette raison que l’accessibilité peut améliorer le parcours utilisateur, et ce grâce à des sites web mieux conçus et plus ouverts à un monde inclusif.

    En clair, l’accessibilité ne doit plus être une réflexion, elle doit être une action de la part des entreprises. Alors pour créer des design inclusifs, et faire de votre marque une marque honnête, humaine, créative, et éthique, c’est à vous de jouer, vous savez quoi faire 😉

    Et n’oubliez surtout pas que l’accessibilité n’est pas une contrainte ! C’est un élément qui ne peut que rendre l’expérience utilisateur plus belle !

    Via Digital Accessibility Benefits Everyone.

  • Qu’est-ce qui vous rend accro à Netflix ?

    En cette période de crise sanitaire et surtout durant le confinement, on peut se le dire, Netflix est notre meilleur ami ! Avouez-le ! Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de vous refaire un petit article sur ce service de streaming, qui compte aujourd’hui plus de 160 millions d’abonnés.

    Avant toute chose, rappelons que Netflix était à l’origine, en 1997, un service de livraison de DVD. Et si ce service en est là où il est aujourd’hui, ce n’est pas pour rien. En plus de son évolution au fil des années, la conception actuelle de Netflix rend l’expérience utilisateur beaucoup plus transparente et intéressante. Notamment grâce aux principes psychologiques utilisés.

    Je vous avais, dans un précédent article, parlé du principe de réciprocité, sur lequel je reviendrai mais cette fois-ci, je vous en fais découvrir davantage !

    1/ L’effet de dotation

    J’imagine que certains d’entre vous ont commencé à utiliser Netflix grâce à l’essai gratuit d’une durée de 30 jours. Avec cette période d’essai je parie que vous avez utilisé Netflix presque tous les jours. Et maintenant, vous ne pouvez plus vous en passer ! Netflix est devenu votre activité favorite, et c’est là que vous prolongez vers l’abonnement payant 😉

    Le principe est simple ! Puisque vous étiez abonnés à Netflix, et que vous avez dû entrer vos coordonnées pour avoir accès à la version gratuite, il semble plus facile de prolonger votre abonnement plutôt que de vous désabonner. Si vous aviez dû sortir la carte bancaire dès le début, sans même connaître l’interface, l’abonnement ne vous aurait pas autant fait de l’œil ! Mais après avoir vécu 30 jours fabuleux avec Netflix, vous y tenez !

    Nous avons tous des biens inestimables dont nous ne voulons pas nous séparer. C’est ce qui explique l’effet de dotation. En clair, nous avons tendance à préférer les objets qui sont déjà en notre possession puisque nous leur accordons une importance particulière ! Et c’est ce principe psychologique qui stimule l’utilisateur à acheter tel produit ou tel service.

    2/ Le principe de réciprocité

    Quand Netflix a demandé à ses clients quelles informations ils aimeraient connaître avant de souscrire à un abonnement, la réponse était unanime : savoir les programmes disponibles ! Quelle est donc la meilleure solution ? Afficher une liste de films et de séries TV sur la page d’accueil ? Non ! Cela gâcherait tout le suspens ! Et si le film ou la série que l’utilisateur souhaite absolument regarder n’est pas disponible, c’est un utilisateur de perdu !

    Netflix a alors opté pour la bannière en mode “teasing”, c’est-à-dire qui vous laisse apercevoir une sélection de films et séries. Il faut pouvoir susciter l’attention, la curiosité sans trop en dévoiler ! 

    Ce principe de réciprocité est une des lois fondamentales de la psychologie sociale. Si Michou vous a fait une faveur, vous lui êtes redevable, tout comme vous êtes redevable à Netflix, qui vous a apporté un petit aperçu des contenus disponibles. 

    3/ L’aversion pour l’oisiveté

    On croit souvent que les gens sont plus heureux lorsqu’ils n’ont rien à faire. Mais que nenni ! En réalité, et selon des études sur la psychologie humaine, les gens sont bien plus heureux lorsqu’ils sont occupés. Un utilisateur qui navigue sur son téléphone ou ordinateur et qui n’a rien à faire, a tendance à s’ennuyer et donc à fuir ! 

    La solution ? La distraction ! 

    On connaît tous le fameux dinosaure de Google Chrome qui permet de nous occuper en attendant le retour de la connexion internet. 

    Netflix utilise également ce principe de l’aversion pour l’oisiveté en jouant avec la lecture automatique de vidéos.

    [youtube width= »70% »]https://www.youtube.com/watch?v=2s3MfQirNKQ&feature=youtu.be[/youtube]

    Lorsque votre souris passe sur tel ou tel contenu, une bande annonce se lance automatiquement, et c’est un excellent moyen pour aguicher les utilisateurs ! 😉 Un simple aperçu de quelques secondes peut donner envie à l’utilisateur de consulter l’épisode ou le film en question. Et même si dans la majorité des cas la lecture automatique de vidéo est énervante, on l’apprécie plutôt chez Netflix.

    Si vous désirez en savoir davantage sur le principe de l’aversion pour l’oisiveté, vous pouvez consulter l’un de nos précédents articles : Comment Uber utilise la psychologie pour parfaire son parcours client ? 😉

    Vous l’aurez donc compris, les principes psychologiques sont partout, ils régissent notre quotidien, et surtout notre expérience utilisateur !

  • La hiérarchie visuelle en UX, c’est quoi ?

    Hiérarchie visuelle

    Vous êtes-vous déjà retrouvé face à une page web bondée d’éléments, à tel point que vous ne sachiez plus où donner de la tête ? A vrai dire, on connaît déjà la réponse… Évidemment ! Ça nous est tous déjà arrivé ! Le coupable ? Le manque de hiérarchie visuelle ! 

    La hiérarchie visuelle d’une page permet à l’utilisateur de savoir où concentrer son attention, son regard. Cette hiérarchie ordonne l’information, et permet de guider l’utilisateur lors de son parcours !

    Pour hiérarchiser les informations, plusieurs techniques peuvent être utilisées. Les voici :

    • Les couleurs et les contrastes
    • Les tailles des éléments
    • Les emplacements

    1/ Les couleurs et les contrastes

    Une bonne conception visuelle comprend de la couleur et des contrastes afin de créer une hiérarchie sur la page. Ces deux éléments permettent de faire ressortir certains éléments, et donc d’attirer l’attention de l’utilisateur ! Et comme vous le savez, nous accordons une importance toute particulière aux éléments qui nous sautent aux yeux ! 😉

    Mais en réalité, ce n’est pas vraiment la couleur en elle-même qui attire l’attention, c’est plutôt le contraste qu’elle joue avec le reste de la page, c’est-à-dire avec les autres éléments qui l’entourent, mais aussi l’arrière-plan. 

    Le site de la mutuelle heyme (réalisé par Wexperience) utilise des couleurs différentes, notamment pour distinguer les éléments concernant la mutuelle santé, l’assurance, et la santé à l’étranger.

    Ce qui fonctionne aussi très bien, c’est de jouer avec le contraste des caractères ! Il peut par exemple s’agir d’un traitement spécial de la police. Les polices de caractères ayant une graisse plus importante se distinguent bien plus facilement des polices plus légères.  Et il en est de même pour les textes soulignés ou en italique, cela attire le regard.

    Le site Renault utilise par exemple le gras sur sa police de caractère de manière à attirer le regard de l’utilisateur sur son offre CLIO. L’offre doit être la première chose à voir !

    Voici quelques pratiques que l’on peut vous donner 😉 

    • Tenez-compte de la saturation des couleurs. Les couleurs vives se distinguent naturellement, c’est pourquoi il est préférable de les appliquer sur des éléments importants. Le rouge par exemple ! Ce n’est pas pour rien que bien souvent il est là pour vous signaler un avertissement, une erreur, ou pire encore… un danger ! 
    • N’utilisez pas trop de couleurs. Les mélanges de couleurs, c’est parfois beau à regarder, mais ça peut aussi “piquer” les yeux ! Et lorsque trop de couleurs apparaissent sur une page web, la hiérarchie des éléments se trouve brouillée. Il s’avère alors difficile de distinguer les éléments les + importants. L’astuce ? 2 couleurs primaires, 2 couleurs secondaires 🎨
    • N’utilisez pas trop de variations de contraste. Si tout est contrasté, rien ne ressort ! Un design efficace comprend bien souvent des contrastes différents pour les titres, les sous-titres et le corps du texte. 
    • Ne comptez pas que sur la couleur pour créer une hiérarchie visuelle. Les personnes atteintes de daltonisme peuvent ne pas percevoir les différences entre certains éléments de couleur. 

    2/ La taille des éléments

    La taille des éléments est un point essentiel dans la hiérarchie visuelle d’une page web. Les éléments plus grands se distinguent davantage et attirent l’attention. Excellent moyen pour marquer l’importance !

    Voici les meilleures manières de jouer sur les tailles : 

    • N’utilisez pas plus de 3 tailles : petite, moyenne et grande. Trois tailles, c’est parfait ! Cela vous offre suffisamment de possibilités pour travailler.  Toutefois, il est important d’avoir une certaine homogénéité. En règle générale, sur une interface, les tailles peuvent aller de 14 à 16px pour le corps d’une page, de 18 à 22px pour le sous-en-tête, et jusqu’à 32 px pour l’en-tête. 
    • Faire en sorte que l’élément le plus important soit le plus grand. Et à contrario, réduisez la taille des éléments moins importants. Mais attention ! Limitez le nombre d’éléments de grande taille à deux maximum, afin de renforcer la hiérarchie visuelle de votre page. 
    Hiérarchie visuelle
    Sur la page d’accueil du site Yves Rocher on peut y voir le contenu de droite affiché en plus grand, suivi d’un CTA « Je découvre » bien visible ! L’objectif est de concentrer l’attention de l’utilisateur vers leur nouveau produit !

    3/ L’emplacement des éléments

    L’emplacement des éléments aide les utilisateurs à voir la structure d’une page, et permet d’attirer l’attention sur certaines zones de l’écran, notamment sur les plus pertinentes. Sans ces emplacements prédéfinis, il est difficile de comprendre où se trouvent les zones standards telle que la navigation, le contenu, les publicités, etc. 

    Les publicités sont par exemple, dans la majorité des cas, situées sur le bloc de droite d’une page web, et c’est bien souvent pour cela que les utilisateurs ont tendance à ignorer cette partie ! 

    Prenons un exemple !

    Sur l’application Spotify, l’utilisateur voit d’emblée plusieurs blocs ! Les espaces entre ces différents blocs permettent de les rendre individuel et bien distincts. Les espaces également situés entre les titres et le contenu apporte plus de clarté, et rend la hiérarchie bien plus compréhensive pour l’utilisateur. 😉

    Découvrez les meilleures pratiques pour les emplacements :

    • Laissez les éléments respirer ! Plus un élément est entouré d’espace blanc, plus il sautera au yeux de l’utilisateur. De cette manière, si vous souhaitez mettre en avant un bloc de votre page web, vous connaissez la technique !
    • Pensez aux encadrés ! Si l’ajout d’espace blanc ne suffit pas pour accentuer la hiérarchie de votre page web, ajoutez des éléments tels que des bordures, ou des arrières-plans. Toutefois utilisez ces éléments avec parcimonie, pour ne pas encombrer votre page 😉

    Le test du strabisme 👁

    Une technique imparable apprise dans les écoles de design, c’est le floutage ! Appliquer un léger flou à une page web permet d’avoir une idée des emplacements et de la hiérarchie visuelle.

    Pour conclure, n’oubliez jamais, avant de concevoir une interface, de définir la hiérarchie visuelle et donc les éléments importants que vous souhaitez que l’utilisateur retienne ! Ensuite, à vous de jouer en appliquant les différents éléments tels que la couleur, la taille ou l’emplacement 😉

    Via : Visual Hierarchy in UX : Definition.

  • L’équilibre entre esthétique et minimalisme !

    Pour vous faire plaisir et pour comprendre de quoi je vais vous parler aujourd’hui, commençons par un petit proverbe de William Morris, un homme à tout faire !  Designer textile, écrivain, poète, dessinateur, peintre ou encore architecte… 😉 

    “N’ayez rien dans votre maison que vous ne sachiez utile ou que vous ne jugiez beau.”

    De William Morris

    Pourquoi cette citation, me direz-vous ? 

    Eh bien, parce qu’elle illustre à merveille l’un des 10 principes d’utilisabilité dictés par Jakob Nielsen, du Nielsen Norman Group  : le design esthétique et minimaliste, qui est la 8ème heuristique d’utilisabilité ! 

    De quoi s’agit-il ? Le principe est simple !  Si une interface comprend un excès d’informations, les éléments pertinents se retrouvent noyés parmi ceux qui ne le sont pas. Et cela diminue la visibilité de l’utilisateur sur ce qui est plus important.

    En clair, une interface doit se passer au maximum des informations qui ne sont pas indispensables !

    Mêler l’esthétique et le minimaliste, une nécessité ?

    • Imaginez que demain se déroule l’entretien le plus important de votre vie ! L’une des premières choses que vous faites, c’est de vous apprêtez, et d’enfiler votre plus beau costume, n’est-ce pas ? Et pourquoi agit-on de la sorte ? Tout simplement, parce que la première impression est toujours la plus importante ! 😉 

      En UX, c’est pareil ! Le design de votre interface permet d’établir la première impression de vos utilisateurs. Et sachez qu’en moyenne, cette première impression se fait dans les 50 millisecondes dès l’arrivée des utilisateurs sur votre site. Compter uniquement sur les fonctionnalités ou les contenus ne suffit donc pas pour apporter une expérience de qualité !
    • L’expérience que l’on voit, que l’on regarde est parfois plus significative que l’expérience que l’on vit ! Et comme le dit très bien Don Norman, “Les choses attrayantes fonctionnent mieux”. Cette première impression est si forte qu’un utilisateur va se souvenir d’une belle interface, comme d’une interface facile à utiliser, et ce malgré les problèmes qui ont pu surgir durant l’expérience !
    •  Aussi, il ne faut pas oublier que l’esthétique établit et renforce votre identité de marque.  En effet, une marque ne peut exister sans une identité qui lui est propre, sans son propre univers graphique !

    Qui dit conception minimaliste, dit utilité maximale !

    Examinons de plus près la notion de design minimaliste ! 

    Gardez à l’esprit que lorsque cette recommandation est apparue, c’est-à-dire en 1994, les conceptions de sites web minimalistes à proprement parler n’existaient pas ! Ici, la notion de minimalisme ne fait pas référence à celle que l’on emploie aujourd’hui, et qui renvoie à quelque chose de simple et d’épuré.

    Et souvenez-vous (pour les plus vieux d’entre nous), à l’époque les sites web étaient surtout des pages web surchargées, pleines à craquer d’informations ! Et quand c’est trop, c’est trop ! 

    Regardez donc cette ancienne page du site Web MSN.
    Source.

    Et c’est bien pour cette raison que, selon l’heuristique écrite par Nielsen, une conception minimaliste cherche à simplifier les interfaces en supprimant les éléments inutiles. 

    De quoi d’autres ne peut se passer une conception minimaliste ? 

    Lorsqu’un utilisateur navigue sur votre interface, il doit pouvoir avoir en face de lui tous les éléments qui lui permettent de réaliser telle ou telle action. Une conception minimaliste doit donc apporter à l’utilisateur l’ensemble des éléments nécessaires à son parcours. 

    Et retenez bien cela ! Un manque d’informations diminue l’utilisabilité, mais un excès d’information également, dans la mesure où cet excès dissimule les éléments les plus pertinents. 

    Le site Amazon ne présente pas une esthétique très recherchée, mais apporte à l’utilisateur toutes les informations pertinentes dont il a besoin.
    La page de recherche Google, elle, présente une esthétique visuellement très épurée, claire, et simple.

    Comment créer une interface minimaliste et esthétique ?

    • Communiquer visuellement via des principes de création

    Pour créer une interface qui satisfasse visuellement l’utilisateur mais aussi qui optimise son expérience, les designers utilisent divers “principes”  de conception visuelle. Cela peut être le contraste, l’équilibre, les lois de la Gestalt, la hiérarchie visuelle, les espaces blancs, les proportions, et bien d’autres encore 😉

    Se concentrer sur cinq d’entre eux garantit, à coup sûr,  une communication visuelle efficace !

     Lors de la conception : limiter la saturation d’informations !

    Limiter la saturation veut tout simplement dire privilégier les éléments à forte valeur informative. Comment procéder ?  Eh bien, via un langage simple, des visuels de haute résolution, et du contenu clair, qui permet de guider l’utilisateur en toute simplicité et efficacité !

    En clair, mettons les fioritures à la poubelle, cela ne fait qu’encombrer votre interface !

    Un petit conseil pour les tâches un peu particulières, et qui demandent parfois plus d’informations ! Divulguer progressivement à l’utilisateur les éléments dont il a besoin. Doucement, mais sûrement, comme on dit ! 😉

    • Tirer parti des motifs visuels qui nous font du bien !

    Les visuels nous procurent parfois des émotions, du plaisir, et donc de la joie ! Face au merveilleux paysage de la plage, du soleil, de la nature, du visage d’un enfant, d’un sourire ou encore de couleurs vives, de formes arrondies, les gens se sentent bien ! 

    Via Heyme.care, site réalisé par Wexperience.

    Et pourquoi ces visuels plaisent-ils autant aux utilisateurs ?

    Parce qu’ils reflètent les besoins humains : la sécurité, le foyer, la nourriture, la chaleur, la famille, la communauté !

    On parle ici du design persuasif et émotionnel ! Allez, on vous en parlera sûrement dans un autre article 😉

    • La beauté, c’est personnel, c’est comme ça !

    Si certains vont adorer telle ou telle paire de basket, d’autres vont détester. Si certains vont trouver la nouvelle tendance du moment super cool, d’autres vont la trouver super ennuyeuse !

    Pour les informations et les visuels c’est pareil. Une information pertinente pour Michel, ne l’est pas forcément pour Jacques. Et on n’y peut rien !

    La meilleure manière de faire, c’est de garder en tête votre cible, vos personas et de concevoir pour la majorité !

    Et n’oubliez surtout pas les différences culturelles. L’exemple des smileys est très significatif. Un petit bonhomme qui sourit 🙂 ne signifie pas pour tout le monde la joie, la bienveillance, le bonheur… En Chine il indique le mépris, la méfiance ! 

    Ce qu’il faut retenir ? L’esthétique jour un rôle très important, elle impacte la perception des utilisateurs sur votre interface ! Quant au principe de minimalisme, il va beaucoup plus loin. Il optimise l’expérience utilisateur. Une image peut signifier plusieurs choses…. seulement si elle est utile ! 😉 C’était le mot de la fin !

    Via Aesthetic and Minimalist Design (Usability Heuristic #8).

  • TOP 10 des frustrations des utilisateurs sur le Web !

    Dans ce nouvel article, je vous propose de faire un petit tour des choses qui nous énervent le + sur les sites web ! Vous savez ces petites choses que l’on rencontre au quotidien en allant sur tel ou tel site et qui nous font sortir de nos gonds 😡

    Jetons-y un œil ! Et bien sûr, en tant qu’expert, je vous donnerais les bonnes pratiques à mettre en place pour se débarrasser de ces frustrations, et ainsi rendre l’expérience utilisateur plus agréable !

    C’est parti pour le TOP 10 des plus grandes frustrations ressenties par les utilisateurs du web !

    10/ Les textes impossibles à lire !

    La majorité des contenus que l’on trouve sur le web sont, pour la plupart, des formats écrits. Et pour cette unique raison, il est important de prêter attention au principe de lisibilité, qui est, rappelons le, essentiel pour une bonne UX.

    La lisibilité d’un contenu, c’est avant tout le fait de pouvoir le lire facilement sur n’importe quel type d’écran, que ce soit desktop ou mobile. Eh oui, on en a marre de devoir plisser les yeux, ou de se croire presbyte…

    Position oculaire conseillée !

    Regardons quelques règles données par le Nielsen Norman Group pour éviter cela !

    • Utiliser une taille de police suffisamment grande, et donner aux utilisateurs la possibilité de la modifier selon leurs préférences.
    • Choisir un contraste élevé entre le texte et l’arrière plan, afin de pouvoir lire correctement le contenu.
    • Sélectionner une police de caractère « propre » et éviter les typographies gothiques, manuscrites, qui gênent la lisibilité.

    En clair, la lisibilité d’un contenu repose sur de nombreuses règles. En plus du choix de la typographie, il s’agit de définir correctement la taille de la typo, la longueurs des lignes, les espacements entre les lignes, entre les lettres, etc.

    9/ Les call-to-action bien trop petits !

    Ce qui est petit est mignon !? Mais tout dépend pour quoi … pour l’expérience utilisateur, plus les éléments interactifs comme les liens ou les boutons sont petits, plus les utilisateurs sont susceptibles de commettre des erreurs.  Il est donc important d’adapter correctement la taille des call-to-action ! 

    Exemples de call-to-action trop petits, qui ne ressortent pas du reste de la page !

    La performance d’un call-to-action dépend du fait qu’il soit facilement cliquable ou non.

    Une étude du Massachussetts Institute of Technology Touch Lab a démontré que la largueur moyenne d’un doigt se situe entre 10 et 14mm, et celle du bout d’un doigt entre 8 et 10 mm. Par conséquent, la taille d’un élément interactif doit idéalement être de 10 mm par 10 mm.

    Tout est une question de précision !

    ➡️ Pour en savoir davantage sur l’importance des call-to-action, je vous conseille d’aller lire notre article reprenant les 7 règles fondamentales à respecter 😉

    8/ Les contenus qui surgissent à l’improviste

    via BradFrost – Bullshit Overlays

    Votre curseur se dirige tranquillement vers le lien sur lequel vous voulez cliquer, et là c’est le drame ! Au lieu de cliquer sur le lien voulu, une annonce apparaît et vous dérange dans la lecture de votre contenu ! Quelle plaie ! 

    Ce changement de contenu soudain se produit généralement à la suite du chargement dynamique du contenu. Comme cette opération est asynchrone, le contenu dynamique est inséré dans la page et déplace le contenu existant, celui qui vous intéresse ! 

    Pour épargner l’utilisateur de ce fléau, vous pouvez mesurer la hauteur du contenu dynamique et le coder en dur de manière à ne pas gêner la lecture du contenu.

    ➡️ Et rappelez-vous ! Parmi les 5 critères que Google prendra en compte, à partir de mai 2021, pour mesurer l’UX de votre site, les fenêtres intrusives en font partie ! 😉

    7/ Les données… perdues !

    Vous avez passé 10 bonnes minutes à remplir un formulaire, et une fois terminé, lorsque vous cliquez sur le bouton “Envoyer”, toutes vos données disparaissent… En actualisant la page Web, tout a été perdu, et vous vous retrouvez face à un message d’Erreur ! La frustration est grande…

    Pour éviter cela, respectons l’un des mots d’ordre de la conception d’interface “Les données de l’utilisateur sont sacrées !”. Pour cette raison, il est important d’utiliser des techniques d’enregistrement de données telles que le localStorage. 

    6/ Dysfonctionnement du bouton “retour”

    Selon Jakob Nielsen, cofondateur du Normal Nielsen Group, le contrôle et la liberté de l’utilisateur font partie des 10 principes fondamentaux du design interactif

    “Les utilisateurs effectuent parfois des actions par inadvertance. Ils ont, dans ces cas-là, besoin d’une issue de secours, qui leur permette de quitter rapidement et facilement l’action en cours.”

    Le bouton “Retour” est une issue de secours ! Toutefois, il est préférable d’avertir les utilisateurs que cette action est susceptible d’entraîner une perte de données. 

    5/ Le détournement du défilement des pages

    Détourner la fonction “scroll” c’est-à-dire le défilement des pages, consiste pour les concepteurs d’interface à lui attribuer une toute autre fonction, un comportement différent. 

    Toutefois, attention ! De jolies illustrations ou animations ne rendent pas l’expérience utilisateur meilleure ! En effet, en détournant la fonction du “scroll”, vous prenez le contrôle sur les actions de l’utilisateur. Il aura d’une certaine manière l’impression que le contenu défile sans sa participation. Et rappelez-vous, le contrôle de l’utilisateur est très important !

    Faites alors comme Apple ! Lorsque l’utilisateur se trouve sur la page produit de l’Iphone 12, il a l’impression de faire apparaître de nouvelles informations au fur et à mesure qu’il défile. 😉

    [youtube width= »70% »]https://www.youtube.com/watch?v=wUI75TkdG2A&feature=youtu.be[/youtube]

    4/ Les demandes d’inscription !

    Pour utiliser tel ou tel service, les demandes d’inscription sont parfois obligatoires. Et sans abonnement ou création de compte, ces demandes vous empêchent d’accéder au contenu que vous vouliez consulter. Bien que cette contrainte relève du marketing, c’est énervant, n’est-ce pas ? Dans le fond, c’est un peu comme le « Pas de bras, pas de chocolat ! »…

    De nombreux sites web, notamment les sites d’information, comme Le Monde, demandent un abonnement pour accéder à davantage de contenu. Toutefois, un principe est de rigueur ! Essayer avant d’acheter ! Si les utilisateurs peuvent consulter gratuitement certains articles, ils auront plus envie de s’abonner au contenu que vous proposez ! 😉

    3/ La lecture automatiques des vidéos

    Vous arrivez sur une page web, et tout à coup une vidéo se met en route sans votre permission ! Mais le pire dans tout ça… c’est le son qui va avec ! Dans ce cas-là, vous n’avez qu’un seul objectif : stopper la vidéo ! Mais parfois ce n’est pas aussi simple… Vous êtes obligés de chercher où elle se trouve pour pouvoir la mettre en pause ! Rien de plus agaçant …. 

    Le Figaro ou la fâcheuse tendance de la vidéo qui démarre sans prévenir…

    Pour ne pas énerver vos utilisateurs, et surtout pour ne pas les faire fuir, sachez qu’il est possible d’utiliser le lecture automatique de vidéos, mais sans le son ! Si l’utilisateur souhaite, lui-même, la regarder, il pourra choisir d’activer le son. 😉

    2/ Les envois de notifications

    Lorsqu’elles sont correctement utilisées, les notifications sont un excellent outil, surtout pour les applications mobiles ! Elles informent l’utilisateur au quotidien, et les mettent au courant des dernières mises à jour 😉 

    Néanmoins, les notifications n’ont pas toujours le même effet ! Lorsqu’un site web demande à l’utilisateur une autorisation d’envoi de notifications, il refuse ! Et pourquoi ça ? Tout simplement parce que les utilisateurs ne sont pas intéressés. Alors, un petit conseil… Lorsque vous souhaitez envoyer des notifications aux utilisateurs, assurez-vous qu’ils aient en échange quelque chose à recevoir, un avantage ! 

    1/ Le fameux « Je ne suis pas un robot » !

    Certains sites web utilisent, pour assurer une certaine sécurité, ce que l’on appelle un Captcha ! Il s’agit d’un test qui permet de vérifier que les réponses apportées ne sont pas générées pas un ordinateur, mais bel et bien par un être humain !

    Bien qu’on peut comprendre l’intérêt de ce fameux Captcha, cocher les cases nous fait toujours souffler, surtout quand on se trompe et/ou qu’on se retrouve à douter comme ici…. 👇

    Que faire haha ?

    En ayant connaissance des plus grandes frustrations des utilisateurs, l’expérience utilisateur ne peut qu’être améliorée ! À nous de mettre en place, en tant que designers, des solutions, des alternatives qui permettent de rendre plus agréable le parcours des utilisateurs 😉

    Vous avez aimé ? Consulter notre TOP 10 des erreurs UX qu’on ne voudrait plus voir !

    Via UX Planet : Top 10 User Frustrations on Web

  • Fleurance Nature, Bricovis, Havas et Gula, les projets du mois du Wex Group !

    Ce début d’année 2021 ne pouvait pas mieux commencer pour les équipes du groupe Wex, Wexperience, Digitaleez et Wex IT !

    Dans cet article, découvrez les projets menés avec brio par nos équipes, mais aussi les nouveaux clients avec lesquels nous allons collaborer pour entreprendre de super projets 😉

    Nos réussites de l’année !

    Refonte graphique de fleurancenature.fr
    • Les équipes de Wexperience ont effectué sur Fleurance nature, le spécialiste du complément alimentaire et de la cosmétique bio, l’entièreté de la refonte graphique du site. Notre méthode pour ce projet ? Mise en place de tests utilisateurs, conception de wireframes, maquettage du site, et tests sur la nouvelle version.

      N’hésitez pas à découvrir le site 😉
    Refonte de site de bricovis.fr
    • Notre filiale Wex IT (agence de développement web), a réalisé une refonte de site sur Bricovis ! Nous avons pris en charge le changement de plateforme technique du site. Qu’est-ce que cela implique ? La mise en place de la solution Wex commerce, qui permet d’acquérir une plateforme IT puissante, ouverte et évolutive.

      N’hésitez pas à découvrir le site 😉
    • Notre filiale Digitaleez (agence de web analytics), a mis en place pour Havas Voyages, un nouveau gestionnaire de balises qui n’est autre que Google Tag Manager ! L’objectif ? Mettre en place un nouveau gestionnaire de balises plus adapté à leurs besoins !

    Nos dernières signatures :

    • Wexperience est fière de vous annoncer notre prochaine collaboration avec Gula, premier e-shop de vente en vrac de fruits secs, et start-up de Daco Bello ! Quel sera le projet ? Nous allons effectuer une refonte complète de leur site. Pour ce faire, nous procèderons à des tests utilisateurs, à la conception de wireframe, ainsi qu’à une phase de direction artistique, de territoire de marque et de maquettage graphique.

    Wexperience est fière de vous présenter tout ces projets, et si vous souhaitez découvrir l’ensemble de nos références, c’est par ici 👈

  • Accessibilité Podcast | Expériences Digitales #4 avec Amélie Boucher, consultante UX

    📄 Cet article est une version texte du dernier podcast « Expériences Digitales #4 » mené avec Amélie Boucher, consultante UX et fondatrice de l’agence l’UX sur le gâteau. Bonne lecture

    Olivier Sauvage |

    Bonjour et bienvenue sur Expériences digitales, 4ème épisode.

    Expériences digitales, le podcast de l’expérience digitale sous toutes ses coutures.

    Je me présente : je suis Olivier Sauvage, directeur de l’agence UX Wexperience et aujourd’hui comme d’habitude nous allons non seulement parler d’expérience digitale mais aussi d’UX, de e-commerce, de design éthique, d’accessibilité… et pour cela, j’ai invité une véritable personnalité du digital depuis 13 ans, l’auteure de Ergonomie web et UX Design, dont la quatrième édition vient de sortir chez Eyrolles, et que vous pouvez retrouver dès maintenant chez votre libraire préféré. J’ai nommé la très experte et très reconnue Amélie Boucher.

    Expériences digitales, c’est maintenant, tout de suite.

    Bonjour Amélie !

    Amélie Boucher |

    Bonjour Olivier !

    Olivier Sauvage |

    Tu vas bien ?

    Amélie Boucher |

    Très bien, merci ! Je suis très contente d’être là avec toi ce matin.

    Olivier Sauvage |

    Moi aussi, c’est réciproque, c’est génial. 

    Hé bien Amélie, bienvenue donc dans ce cinquième épisode de Expériences Digitales. 

    Alors avant de commencer je vais faire comme d’habitude une petite présentation de ta personne, petite biographie pour que les gens puissent situer qui tu es, même si je sais que tu es quand même assez connue sur la place de l’UX. 

    Tu as commencé par faire des études : tu as obtenu un DESS d’Ergonomie à Paris Descartes. Ensuite tu as rejoint l’agence qui s’appelait Altima à l’époque – qui est devenue Accenture Interactive – de 2007 à 2011, où tu as été directrice de l’UX. Ensuite tu as occupé le rôle de directrice de l’UX à nouveau, mais chez Viadeo, pendant 4 ans. 

    Et puis tu as finalement décidé de faire ce que beaucoup de gens font dans ce domaine là, tu t’es lancée en indépendante et tu as fondé ta propre agence d’UX : l’UX sur le gâteau.

    Amélie Boucher |

    Tout à fait !

    Olivier Sauvage |

    Et puis à côté de ça et ce n’est pas la moindre des choses, tu es aussi professeur d’ergonomie à l’Ecole Centrale de Lille. Et puis surtout – et nous c’est comme ça qu’on a fait connaissance, tu es aussi l’auteure de Ergonomie web & UX Design et je crois que là c’est la quatrième édition qui sort, toujours aux éditions Eyrolles. Quatrième édition, après d’ailleurs 13 ans de distance entre la première et la quatrième édition. 

    On va commencer d’ailleurs tout de suite par ça : pourquoi tu as sorti une nouvelle édition de Ergonomie web & UX Design, qu’est-ce qui t’a poussée à faire cette nouvelle version ? 

    Amélie Boucher |

    Je crois que tu viens tout simplement de souligner le plus important : 13 ans ! C’est juste énorme, dans le monde de la littérature technique en tout cas. La dernière édition datait de 2011, donc ça faisait déjà 9 ans. Il était plus que temps de rafraîchir l’ouvrage, donc les dates parlent pour moi. 

    C’est un ouvrage assez généraliste, donc ça veut dire que c’est un livre de fond. Dedans il y a des connaissances fondamentales : les principes, les règles d’ergonomie. Il y a aussi des choses méthodologiques : comment on met en œuvre les démarches de connaissance utilisateur, de conception. Et tout ça, bien que ça n’ait pas fondamentalement changé, en effet aujourd’hui quand on ouvre le livre on voit des sites et des applis d’aujourd’hui, ce qui n’était plus le cas parce que ça vieillit vite, les interfaces

    Olivier Sauvage |

    Justement, entre 2011 et 2020, et je ne sais plus à quelle date est sortie la première édition, en 2007 peut-être [Amélie acquiesce], il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé. 

    Est-ce que déjà de manière un petit peu rapide tu peux nous dire grosso modo ce qui a vraiment changé, ce qui a vraiment radicalement changé en fait pendant ces quelques années ?

    Amélie Boucher |

    Oui. C’est intéressant ce mot de radical, parce qu’on peut se dire que en effet, tout a changé. L’internet d’aujourd’hui – au sens large j’entends – ne ressemble pas du tout à celui de 2007. 

    En termes de discipline non plus : c’est un domaine qui a complètement explosé. À l’époque en France – on a commencé ensemble – c’était quasiment une niche. On a commencé au moment où personne n’en parlait, il fallait expliquer en fait ce que c’était cette discipline, à quoi ça servait. 

    Aujourd’hui c’est l’inverse : on ne parle QUE d’UX. Et ce qui est intéressant, c’est que ça suit la trajectoire des usages : on est aussi dans une société qui est simplement beaucoup plus digitalisée aujourd’hui qu’à l’époque.

    Olivier Sauvage |

    Oui, on le voit notamment avec… ce qui a vraiment fait exploser les usages, c’est le mobile.

    Amélie Boucher |

    Oui, complètement.

    Olivier Sauvage |

    Qui a en fait généralisé l’accès d’Internet à toute la population.

    Amélie Boucher |

    Ça donne des usages beaucoup plus grand public, des usages aussi beaucoup plus inter-générationnels. On n’a pas attendu le mobile nous en tant qu’adultes pour être derrière des ordinateurs toute la journée, ça ne date pas de quelques années, ça date déjà d’il y a un moment. En revanche, voir des enfants dès tout-petits devenir très rapidement experts des interfaces homme-machine, ça c’est nouveau et ça fait un vrai fossé générationnel. Et c’est en ça que je dis que tout a changé.

    Après, j’aurais aussi envie de dire que rien n’a changé ! C’est un peu paradoxal, je ne sais pas ce que tu en penses, mais on est encore vraiment loin du compte.

    Olivier Sauvage |

    Qu’est-ce que tu veux dire par “on est encore loin du compte” ?

    Amélie Boucher |

    Bah ! C’est pas parce qu’on parle beaucoup d’UX – on ne parle que de ça, c’est infernal ! C’est pas parce qu’on en parle beaucoup que les choses ont vraiment diamétralement changé pour les utilisateurs. 

    Si tu penses au nombre de fois où on grogne sur un outil numérique, une appli, un truc à écran, ben tout est dit quoi ! On grogne encore beaucoup, peut-être même encore plus qu’avant. 

    Olivier Sauvage |

    Est-ce que tu dirais que c’est plus facile aujourd’hui, plus difficile ? Est-ce que c’est pareil ? Comment tu crois que pour les gens aujourd’hui (que ce soit pour des gens qui travaillent dans un bureau ou que ce soit pour des particuliers), est-ce que c’est plus facile ?

    Parce que effectivement on sait que l’UX est devenu un métier très recherché, on parle beaucoup d’UX Design c’est vrai un peu partout, peut-être un peu à tort et à travers parfois, mais est-ce que finalement tout ce déploiement massif de moyens et de gens qui travaillent sur l’UX ont rendu les choses plus faciles ou… J’ai l’impression à t’écouter que c’est pas tellement plus facile finalement qu’il y a quelques années.

    Amélie Boucher |

    Ben je crois que c’est plus difficile, en fait. Je crois que c’est plus difficile parce qu’on est plus sur écran : il y a énormément d’usages qui ne peuvent plus se faire ailleurs que sur écran. Ça change beaucoup la donne. Pense à la déclaration des impôts : il y a encore quelques années, il était tout à fait possible de faire autrement. Aujourd’hui ça devient extrêmement compliqué. Donc le volume de temps passé sur ordinateur, sur mobile, enfin sur écran fait que oui, naturellement, ça peut être plus compliqué. 

    Et je crois que ça a l’air moins compliqué, mais en surface. Quand tu regardes les outils d’aujourd’hui, oui clairement tu compares des interfaces d’il y a quelques années et de maintenant, ça a l’air plus propre, ça paraît peut-être mieux rangé, on utilise des outils de bibliothèques, de templates, on diffuse aussi beaucoup des bonnes pratiques, on est meilleurs en tant que professionnels, on arrive on va dire graduellement à éviter des erreurs d’utilisabilité un peu grossières qui avant étaient monnaie courante. 

    Mais dès que tu grattes un peu la surface, et moi je le fais tous les jours en tant qu’expert et en tant qu’utilisateur, c’est quand même encore souvent la cata !

    Olivier Sauvage |

    D’accord… [rires] Tu veux dire que malgré tous les efforts qu’on fait pour faire des beaux sites et des belles applications, ça reste compliqué, mais qu’est-ce que tu veux dire par “cata” : ça veut dire que finalement… il y a quand même de plus en plus de gens qui sont formés à ces métiers de l’UX, il y a de plus en plus d’entreprises qui font appels à des UX designers, je peux en témoigner à titre personnel, mais comment tu peux expliquer que même s’il y a une progression qui s’est faite, tu dis que c’est la cata ? 

    Est-ce que c’est la complexité, la multiplicité des fonctionnalités qui font qu’on reste quand même dans un monde complexe à utiliser ? (enfin quand je parle d’un monde complexe je parle du monde digital).

    Amélie Boucher |

    Il y a ça et il y a tout ce qu’il y a derrière. 

    C’est intéressant parce que tu as utilisé le terme de “beau”. Tu m’as dit  “malgré le fait que ce soit plus beau”. Et c’est vrai que c’est pour ça que je parle de surface : c’est que ça a l’air bien, et c’est à peu près propre, quand on clique sur un bouton ça va sur un autre écran, bon. Fonctionnellement on est ok. Mais c’est pas ce qui compte, tout ça c’est de l’habillage on va dire. 

    Et c’est souvent le fond qui est compliqué : la logique d’un parcours, le fait de trouver la bonne information – et dans “bonne information” le mot de “bonne” il est hyper important. Et c’est l’expérience utilisateur au sens large en fait. C’est souvent ça qui est compliqué.

    Et plus on devient experts nous en tant que professionnels, plus aussi on cherche à optimiser, et très souvent dans la majorité des cas, la performance prime sur tout. 

    Olivier Sauvage |

    Quand tu dis performance…

    Amélie Boucher |

    Business. Oui, performance business, métier… 

    Enfin si tu as un abonnement à Amazon Prime et que tu essaies de t’en désinscrire, tu as envie de te tirer une balle. Non mais c’est vraiment une expérience terrible, je t’invite à le faire ou ceux qui vont nous écouter à le faire. Parce que c’est hyper intéressant en termes de pédagogie : de décortiquer ce genre de parcours et de se dire “qu’est-ce qu’on essaie de me faire faire ?”. 

    Je clique sur un bouton pour me désinscrire. J’arrive sur un écran qui me dit “Est-ce que t’es bien sûr de vouloir te désinscrire ?” et le message est dans l’autre sens, et les couleurs des boutons sont inversées par rapport au modèle mental que tu pourrais avoir d’une interface classique. On essaie de te faire cliquer sur le bouton sur lequel tu n’as pas envie de cliquer quoi. Et bon ça c’est un exemple assez grand public, facile, mais ce sont des choses que l’on retrouve sur énormément d’interfaces. 

    Et dès qu’on penche justement sur le côté professionnel, logiciel, on a là affaire à des complexités fonctionnelles qui sont parfois folles, qui font que c’est un exercice difficile de travailler sur l’UX de telles plateformes. Donc non on est loin d’avoir résolu l’entièreté des choses, et tant mieux ! 

    Olivier Sauvage |

    Oui parce que ça laisse des choses à faire pour des gens comme nous qui travaillons dans l’UX Design. 

    Tu as parlé d’Amazon. ça tombe bien parce que je voulais qu’on parle d’e-commerce et d’UX dans ce podcast. Alors ça semble évident de dire qu’aujourd’hui l’UX c’est quelque chose d’important pour bien faire du commerce en ligne. Et tu as aussi évoqué un autre sujet à propos d’Amazon, tu n’as pas utilisé le mot Dark pattern mais on y reviendra un peu après avec l’ethic design.

    Mais est-ce que aujourd’hui avec le confinement, la crise du Covid, le fait que les français passent de plus en plus de temps sur les interfaces et de plus en plus de temps à commander en ligne, est-ce que l’UX Design prend encore plus d’importance ? Est-ce qu’à ton avis aujourd’hui ça devient un enjeu encore plus prépondérant que ça ne l’était auparavant ?

    Amélie Boucher |

    Ben… oui évidemment, mais comme cette crise elle rend plus essentielle à peu près tout ce qui compte, donc ça n’est pas réservé à l’ergonomie ou à l’UX Design. 

    Ça nous force à aller plus vite sur des fondamentaux. En e-commerce par exemple le conseil en ligne. Tiens : je suis allée acheter des arbres (à un moment où on avait le droit de sortir). J’avais passé je sais pas, mille heures sur Internet à me renseigner : alors c’est quoi l’arbre qu’il me faut, etc. J’arrivais tout bien préparée avec ma petite liste et tout. Et en fait pas du tout, je suis sortie avec pas du tout ce que j’avais prévu de prendre, juste parce que j’ai été conseillée par quelqu’un. Cette crise-là, elle rend la transposition de ce genre d’usages en ligne essentielle. On n’y arrive pas encore, mais ça commence à bouger. 

    On se rend bien compte que ce qui marche extrêmement bien en ligne, c’est quand on a une interaction avec un humain. Alors c’est d’une tristesse insondable, mais c’est une vérité. Il y a énormément d’usages dans lesquels on a besoin de l’autre. Et l’autre dans plein de cas, ça ne peut pas être juste une machine.

    Olivier Sauvage |

    Et alors est-ce que ça veut dire que quand on est UX Designer et qu’on travaille pour une entreprise qui fait de la vente en ligne, que ce soit des produits de détail pourquoi pas (quand tu disais “arbres” moi je pensais à “sapin” puisqu’on est proche de Noël)… mais est-ce que ça veut dire que non seulement l’UX Designer doit penser à optimiser les parcours digitaux mais est-ce que du coup il doit intégrer dans sa réflexion la partie physique ? 

    Parce que c’est ce que tu disais, et je pense que tout le monde a vécu cette expérience assez désagréable de passer beaucoup de temps sur Internet à chercher des infos, d’être persuadé d’avoir trouvé le Graal et puis finalement de se rendre compte une fois qu’on est en magasin que finalement non, qu’on n’avait pas trouvé, qu’on n’avait rien compris, que c’était compliqué.

    Est-ce que donc aujourd’hui le rôle de l’UX c’est de penser – j’aime pas trop ce terme parce qu’il n’est pas très joli, mais de penser omnicanal ? On parle aussi d’ailleurs de plus en plus de commerce unifié. Est-ce que ça veut dire que quand on est UX Designer, on doit se poser toutes les questions qui vont au-delà de simplement du travail des interfaces ?

    Amélie Boucher |

    Evidemment. Evidemment. Après, c’est pas un boulot qu’on fait tout seul dans notre coin. Il n’y pas un UX Designer qui travaille tout seul sur l’entièreté d’un écosystème, et d’autant moins qu’il travaille sur des choses d’ampleur. Mais oui évidemment, on ne peut pas… c’est intéressant parce que dès qu’on se dit qu’on travaille de façon centrée utilisateur, on a parfois tendance à oublier, bêtement, et c’est paradoxal, mais de se mettre à la place de cet utilisateur. Et l’interface ça n’est qu’un moyen d’accéder à des informations ou à des services qui font partie d’un tout. 

    Donc un vrai utilisateur, un vrai gens, qui est sur votre site e-commerce, puisque tu prends cet exemple, lui ça n’est qu’une étape, un bout de son usage. Et il ne fait pas la différence…. enfin ce qu’il cherche c’est à atteindre son objectif. S’il peut l’atteindre via le site Internet tant mieux, s’il doit faire autrement il fera autrement. Et notre métier c’est de penser à tout ça, à toute cette chaîne-là. Et à comment on peut l’aider au mieux, à chaque moment d’interaction, selon son besoin et selon ce que nous on a à lui proposer.

    Olivier Sauvage |

    Ça me fait dire une chose d’ailleurs : est-ce que ça veut dire qu’un site, une interface, une application qui est mal faite peut finalement détourner complètement un utilisateur d’un commerce ou d’une entreprise ? 

    Par exemple… Amazon c’est pas un bon exemple mais si demain je vais acheter des carottes sur un site qui vend des produits locaux et que l’expérience est vraiment très mauvaise, que je ne me sens pas à l’aise avec l’interface, que je ne trouve pas mes produits etc., est-ce que c’est rédhibitoire ou est-ce que les gens s’accrochent quand même ? Comment ça se passe dans ce cas-là ?

    Amélie Boucher |

    Il est intéressant ton exemple des carottes [rires]. Je vais te dire pourquoi : il est intéressant, parce que tu peux trouver des carottes à plein d’autres endroits. Même des carottes locales. Donc il y a pas un seul endroit, un seul service qui va te permettre d’acheter ces fameuses carottes, ou des carottes. 

    Et cette notion de concurrence, elle est fondamentale. Et le fait que l’UX ou le design d’expérience puisse être un facteur différenciant, c’est précisément particulièrement vrai dans les domaines dans lesquels la concurrence est rude. Parce que je ne vais même pas me poser de question : c’est trop compliqué, je vais acheter mes carottes ailleurs.
    Ou dans cet exemple en particulier, très intéressant, ben tu n’achètes pas de carottes. Et tu vas pas en mourir, c’est pas grave. Donc il y a la notion de concurrence et puis il y a la notion d’importance de l’achat si on parle d’e-commerce, ou de l’usage au sens plus large.

    Olivier Sauvage |

    Ce qui veut dire qu’en fait… moi je pensais à l’exemple des petits commerçants, qu’on a beaucoup sollicités pour faire de l’e-commerce pendant le confinement, qui dure toujours d’ailleurs. Moi je me faisais souvent la réflexion “D’accord, mais si je suis un petit commerçant, qui vend les mêmes produits que ceux qu’on va trouver sur Amazon, quel est l’intérêt d’aller faire un site de vente en ligne sachant qu’en face de moi j’ai des concurrents beaucoup plus forts et qui sont déjà experts en UX, qui offrent déjà des expériences utilisateur… parce qu’une des grandes forces d’Amazon, c’est quand même d’offrir des parcours très très fluides (alors même si tu as cité l’exemple contraire tout à l’heure avec le désabonnement à Prime… on va y revenir sur les dark patterns et le design éthique !).

    Est-ce que ça veut dire que tu penses que… moi j’ai l’impression que beaucoup d’entreprises n’ont pas suffisamment conscience de ça. Elles n’ont pas suffisamment conscience que si elles n’offrent pas des interactions simples, intuitives, faciles, qui sont dans les usages, finalement elles perdent assez facilement des clients. 

    Amélie Boucher |

    Oui, ben parce qu’elles n’ont rien compris ! [rires] Non mais en vrai, tout dépend de l’activité initiale, centrale. Et puis il y a aussi des stades de maturité d’une boîte, qui fait que… et selon ce qu’elle fait aussi, des moments clés où c’est plus ou moins important.

    Evidemment, tu me poses la question à moi, je vais forcément te dire : c’est capital, tout le temps, dès le début, et ça fait la différence ! En réalité c’est quand même plus ou moins grave selon le contexte, vraiment.

    Olivier Sauvage |

    Est-ce que par exemple si je débute sur Internet, est-ce que j’ai besoin de mettre le paquet sur l’UX ? Mettons que je lance un site de e-commerce, que je suis une entreprise assez importante, bon maintenant la plupart des entreprises ont déjà un site de vente en ligne, mais même si c’est pas le cas, est-ce que l’UX est primordiale tout de suite, ou est-ce qu’il faut justement atteindre un certain stade de maturité digitale ?

    Amélie Boucher |

    Beh non, je crois qu’on peut commencer dès le départ, ça dépend aussi un peu de comment on est câblé. Et ça dépend vraiment beaucoup du business : qu’est-ce qu’on fait ? Si on ne parle que de l’e-commerce c’est un petit peu facile. Mais ça revient quand même à se demander : quels sont mes canaux de distribution ? Est-ce que c’est que Internet ou est-ce que je distribue ailleurs ? Ça change tout, déjà. Est-ce que… j’en sais rien : mon plombier voulait refaire son site. Mais en fait il n’a pas besoin d’un site Internet : tu veux changer ton robinet, c’est l’année prochaine, les mecs sont surchargés, ils n’arrivent pas à trouver de confrères, donc ils ont pas besoin en fait. Et c’est pas grave, et je n’oserai jamais lui vendre une prestation d’UX pour lui faire son site Internet, ce serait indécent [rires]. 

    Olivier Sauvage |

    Mais ça c’est vraiment très intéressant de voir que la solution… peut-être qu’on s’éloigne un peu du sujet mais pas tant que ça… finalement on est pas obligé systématiquement d’appliquer des recettes toutes faites : c’est pas parce que je suis une entreprise que je suis obligé d’avoir un site de e-commerce si ça ne s’inscrit pas dans le bon contexte, c’est ça que tu es en train de dire ? Quand tu dis le plombier il a pas besoin d’un site Internet, alors je sais pas s’il n’en a pas besoin, mais en tout cas il n’a pas besoin d’un site de e-commerce, ça semble évident. 

    Mais je trouve que cette notion elle est extrêmement importante : l’utilité réelle, moi j’appelle ça un produit, d’un site ou d’une application. Est-ce que tu es d’accord avec ça?

    Amélie Boucher |

    Complètement, oui oui, je te rejoins.

    Olivier Sauvage |

    Est-ce qu’il faut… Moi j’ai vu beaucoup de startups (j’en ai vu quelques unes en tout cas) qui se lançaient dans un projet avec une idée formidable en disant : “tiens, je vais faire une application qui va résoudre tel problème”, et puis finalement elles ont juste oublié de regarder en amont s’il y avait vraiment un besoin ou si ça répondait vraiment à une question des utilisateurs.

    Donc j’ai l’impression que souvent cette dimension de l’utilité finale elle est un peu mise de côté et que les gens ont tendance à dire “tiens on va faire du digital parce qu’il faut faire du digital”. 

    Amélie Boucher |

    Ah mais on va pas se voiler la face : on est dans un domaine où on a envie surtout de nous faire plaisir à nous-mêmes. Moi les équipes, les clients, les confrères que je rencontre, c’est le grand kif pour tout le monde : on met en oeuvre telle et telle méthode, on est tellement agiles, on a les meilleurs du domaine, c’est trop super, on pond un truc en 3 mois on est trop forts. On est pseudo centré utilisateur parce que c’est la mode et que voilà on trouve l’idée plutôt intéressante, mais en fait rien du tout. Et ouais on se fait plaisir à nous-mêmes. Alors c’est pas dramatique, parce que encore une fois personne n’en meurt. Mais c’est pas un très bon signe pour un secteur qui pourrait être un peu plus en effet à l’écoute des gens et de leurs problèmes. 

    C’est le grand truc des designers : tu ne peux pas parler à un designer aujourd’hui sans qu’il te dise : “moi mon job c’est de résoudre des problèmes”. Et en fait en réalité quand tu regardes bien, on essaie surtout d’inventer les problèmes que pourraient avoir les utilisateurs. Parfois ça marche, parfois ça marche pas. Mais évidemment que c’est pas le rôle du designer tout seul dans son coin de se dire “alors, qu’est-ce que l’utilisateur pourrait bien avoir comme problème”, et même aller observer, interviewer, ne répond pas ou que partiellement à cette question. 

    Olivier Sauvage |

    C’est même une des bases de l’UX Design, justement de s’interroger vraiment sur le besoin utilisateur. Et ce que tu es en train de dire c’est que les designers des fois inventent des problèmes pour se faire plaisir, au final.

    Amélie Boucher |

    Je crois. Ça veut pas dire que les gens n’en ont pas. Mais comme on a dit à des pelletées d’UX designers à l’école que leur travail c’était de résoudre des problèmes, ils cherchent des problèmes. 

    Et c’est vrai qu’on est meilleur, on est plus performant en tant qu’UX designer quand on résout ces points de douleur, les frictions, cognitives ou plus larges. Mais ça devient un espèce de hobby pour designer, je trouve que… 

    Et dans le secteur digital au sens large, le recours à des méthodes de design, tout ce qui est de l’ordre de l’intelligence collective est ultra sur-côté, enfin ça devient complètement délirant. Quand je parle de mon travail à des amis, ils rient. Parce qu’on dirait l’école maternelle au travail. 

    Alors ça veut pas dire qu’on peut pas parfois sortir des choses intéressantes, j’ose espérer qu’on ne travaille pas pour rien, mais moi ce qui m’effraie c’est le paradoxe entre ce qu’on raconte, cette histoire là, ces méthodes, les projets et puis les produits qui sortent. Et un nombre incalculable de fois, j’arrive dans une équipe que je connais pas, les gens me disent “attends mais là on a fait un truc génial, on a travaillé pendant tant de temps, tous ensemble, en utilisant telle et telle méthode, c’était vraiment hyper intéressant, tout le monde est ravi, génial”. Et tu regardes le truc, c’est catastrophique. 

    On ne s’intéresse plus vraiment à la qualité du produit, mais à comment ça s’est passé pour le produire. Et on a le droit, hein. Mais il faut quand même qu’à la sortie on sorte quelque chose de quali.

    Olivier Sauvage |

    Ce que je comprends, c’est qu’il peut y avoir des dérives dans l’UX Design qui consistent à plus penser à réussir la méthode que réussir le projet en fait, qui serait un des dangers de l’UX Design en fait, dans la conception de parcours utilisateurs.

    Amélie Boucher |

    Oui.

    Olivier Sauvage |

    On va passer à un autre sujet, plus généraliste cette fois-ci, on va parler d’accessibilité. Alors je crois qu’il y a 2 ans une loi est passée pour imposer et rendre tous les médias digitaux des entreprises privées accessibles. 

    Alors l’accessibilité, est-ce que tu peux expliquer pour nous ce que c’est, Amélie, parce que je crois que c’est un terme qui est un peu ambigu en français, contrairement à l’anglais où on le différencie plus facilement. L’accessibilité c’est quoi concrètement ?

    Amélie Boucher |

    Oui, et puis sans doute chacun en a sa petite définition, mais globalement dans les grands traits ça a pour objectif de permettre à chacun d’utiliser un produit ou un service quels que soient son contexte d’usage ou ses caractéristiques intrinsèques. Donc en gros ça revient à prendre en compte tous les usagers dans leur extrême diversité.

    Olivier Sauvage |

    Oui, et là on va commencer à parler des personnes déficientes visuellement, des personnes handicapées, etc.

    Amélie Boucher |

    Oui, mais moi ce qui m’intéresse c’est que toi tu peux être déficient visuel si tu utilises ton mobile en plein soleil ou…. c’est-à-dire que tout est affaire de contexte en fait. 

    Et c’est pour ça que je disais “dans leur extrême diversité”, parce que tu as tes caractéristiques intrinsèques, qui te définissent et définissent tes capacités, ce que tu es capable de faire ou pas – de voir, dans ce cas-là ; et puis il y a les caractéristiques extrinsèques, qui te mettent en difficulté. Et en fait du coup ça concerne tout le monde.

    Olivier Sauvage |

    Ce qui veut dire qu’en fait on peut considérer que les gens ont tous leurs caractéristiques propres, et qu’en fonction du contexte ils auront plus ou moins de facilité ou de difficulté à utiliser une interface. 

    Mais est-ce que tu trouves quand même qu’aujourd’hui… on va dire que je connais un peu la réponse, mais je voudrais savoir ton opinion sur le fait qu’aujourd’hui on ne prête pas assez attention à toute cette diversité qui existe au sein de la communauté humaine.

    On parle aussi beaucoup d’inclusivité, et je ne sais pas quel impact ça peut avoir directement sur la conception d’interfaces, mais si on parle aussi des handicaps etc., on sait qu’on a en France je crois 15% de la population qui souffre de déficiences plus ou moins fortes, quel est ton sentiment par rapport à la prise en compte de ces utilisateurs-là justement : est-ce que tu penses qu’on prend assez en compte leurs problématiques par rapport à des contextes donnés, ou il y a beaucoup de progrès à faire encore, et est-ce que c’est important de le faire ?

    Amélie Boucher |

    Ben est-ce que c’est important c’est même pas une vraie question, enfin tu ne peux pas me la poser à moi ! [rires] Oui, bien sûr, évidemment. Mais tout le monde s’en fout. 

    Alors je grossis un peu le trait mais il y a le discours et les faits. Entre dire “oui oui, c’est très important” et puis en effet mettre en œuvre ce qu’il faut pour le prendre en compte, il y a un énorme fossé.

    Et puis il y a quand même un manque de connaissances qui est parfois critique chez les professionnels du web.

    Olivier Sauvage |

    Chez les designers tu veux dire ?

    Amélie Boucher |

    Non non, dans tous les métiers du web, chez tous les professionnels. 

    Et puis il y a un sujet sur la formation. Chaque personne qui travaille dans le web devrait avoir un espèce de socle de connaissances commun sur le sujet, et c’est pas le cas aujourd’hui. Et surtout certains n’en voient pas du tout l’utilité, ils ont l’impression de ne pas être concernés. 

    Tu vois en ce moment je travaille avec Opquast, je sais pas si tu connais : la certification qualité des métiers du web. Ben c’est juste essentiel, c’est presque d’utilité publique en fait. Et ça prend de plus en plus d’ampleur, le projet est formidable et marche très bien, mais il y a encore énormément de travail de pédagogie à faire. Et c’est une étape qu’on pourrait penser avoir dépassée. C’est pas le cas.

    Olivier Sauvage |

    Autre sujet. On vit dans un monde de plus en plus digitalisé (ou numérisé, ça dépend de quel point de vue on se place), et de plus en plus on parle aussi de détox digitale, ou de digital durable, ou de low tech. Quel est le rôle de l’UX là-dedans ? 

    Est-ce que en tant qu’ergonome on a un rôle à jouer là-dedans, dans ces aspects de créer des interfaces qui soient peut-être plus reposantes pour les utilisateurs ça je pense que oui, mais surtout sur la partie développement durable et impact sur l’environnement, est-ce qu’en ergonomie ou en UX Design on a un rôle à jouer là-dedans ou pas ?

    Amélie Boucher |

    Certainement. Evidemment. Mais c’est pas un rôle qui se joue seul. 

    Olivier Sauvage |

    C’est-à-dire ?

    Amélie Boucher |

    Ben… le gentil petit UX Designer qui essaie d’avoir un impact, de faire une bonne action en designant un bouton qui soit je sais pas, moins gourmand en ressources, c’est comme éteindre la lumière en sortant de la pièce. C’est souhaitable, il faut le faire, c’est louable. Mais si tu es tout seul à le faire ça suffit pas. C’est une préoccupation collective.

    Olivier Sauvage |

    Donc ça veut dire que – moi je parle toujours au niveau des entreprises bien sûr, mais ça peut être aussi au niveau des institutions publiques, on est bien d’accord ; ça veut dire que dans le design, si on commence à se préoccuper de développement durable, d’environnement, ça doit venir d’en haut, finalement, c’est pas juste le designer tout seul dans son coin qui va changer les choses.

    Amélie Boucher |

    C’est pas ce que je dis hein. Non, je dis que on a tous un rôle à jouer et il faut y être tous ensemble. Non, parce que avec un discours un peu comme ça, personne ne fait jamais rien. Donc non, c’est pas parce qu’on me donne l’ordre de faire un bouton moins gourmand que je vais le faire. C’est parce que c’est quelque chose qui m’anime et dans lequel je crois. Et si on est plus nombreux à y croire, ça marchera mieux. C’est plutôt ça. C’est plutôt l’idée de quelque chose de collectif.

    Olivier Sauvage |

    Oui, il faudrait qu’on baigne tous dans un bain “développement durable” et qu’on y pense tous en permanence quand on conçoit des projets en fait.

    Amélie Boucher |

    Oui. Ben tu éteins la lumière quand tu sors d’une pièce, non ? 

    Olivier Sauvage |

    Oui, moi je le fais parce que ma mère me disait toujours “C’est pas Versailles ici !” [rires].

    Fin Septembre 2020, il y avait un événement en France mais qui se tient à travers le monde aussi, c’est l’événement Ethics by Design, un événement soutenu par un collectif de designers qui s’appelle les Designers Éthiques, et qui veulent introduire des règles de bonne conduite dans la conception d’interfaces. Donc on retourne à notre fameux sujet de désabonnement.

    Qu’est-ce que tu peux nous en dire, de ça ? Quelle est ton opinion, justement, sur cette approche éthique du design ? C’est-à-dire, comment on peut introduire des notions d’éthique pour des designers sans être soumis à la pression de l’entreprise, parce qu’elle est quand même très très forte ? Quel est le rôle à jouer là-dedans des ergonomes, concrètement ?

    Amélie Boucher |

    Bon, d’abord c’est formidable dans la démarche. Enfin je partage le point de vue. Qui pourrait ne pas le partager, en tout cas dire qu’il ne le partage pas, ce qui est encore un peu différent. C’est aligné avec l’époque en fait, c’est aligné avec une certaine manière de voir le monde, qu’on est de plus en plus nombreux à partager. Donc ça c’est pour le fond. Mais ça c’est MON point de vue, en tant qu’individu.

    Et ce que je trouve important de dire, qu’on entend pas souvent, c’est que vouloir aussi promouvoir un design soi-disant éthique, ça peut aussi être très dangereux. Je m’explique. 

    À date j’ai l’impression que ce que les designers ont trouvé pour faire du design éthique, c’est en gros, si je grossis le trait, de choisir de bosser dans des entreprises ou pour des organisations qu’on dit éthiques. Et ça marche hein. Oui, si je bosse pour la Croix Rouge, ou pour les Restos du cœur, ben je vais être un designer éthique. Bon idem je prends des exemples extrêmes mais ça peut être dans une moindre mesure. 

    Ça marche parce que du coup c’est un choix de vie que je fais : je décide d’aller travailler dans tel endroit parce qu’il correspond à mes valeurs. Et donc j’espère qu’on me demandera pas de faire des choses dégueulasses. Et c’est très bien pour les gens qui y parviennent, mais c’est aussi dangereux parce que ça met à mal des milliers de designers. Ceux qui ne peuvent pas, qui n’arrivent pas à trouver un endroit où travailler qui corresponde à leurs valeurs, comment ils font ? 

    Prenons un exemple. On parlait d’Amazon tout à l’heure, c’est un bon exemple d’ailleurs tu as raison, de dark pattern. Mais on baigne dedans tout le temps hein. Un exemple gros : imagine tu bosses pour Netflix… et c’est toujours lié aux objectifs business de l’entreprise ces dark patterns, vraiment. Si tu bosses pour Netflix, l’objectif de l’entreprise pour laquelle tu bosses c’est que ses clients consomment du contenu. Et consomment toujours plus. Ce sera jamais assez. Donc – je ne sais pas si tu es utilisateur mais ça doit être la même chose sur à peu près toutes les plateformes, quand un utilisateur vient de terminer disons une saison d’une série, ben même pas il a vu une demi-ligne du générique, paf ! on lui lance le premier épisode de la saison suivante [Olivier acquiesce]. 

    Tu ris hein, ouais ça sent le vécu. Bref, t’as pas de répit. 

    En tant qu’être humain, tu as envie de vomir de la série tellement on t’incite à… et… alors c’est très malin, bien sûr ça se base sur plein de ressorts psychologiques, et c’est une tension qui peut d’ailleurs être tout à fait intéressante. Mais bon, en tout cas, le design au sens large de Netflix est fait pour ne pas avoir de répit et donc inciter ses clients à consommer toujours plus de contenu. 

    Donc par rapport à ta question : on peut justement se poser la question de : est-ce que tu es un mauvais designer si tu fais partie de l’équipe qui a fait ça ?

    Olivier Sauvage |

    C’est exactement la question que je pose en fait. Comment on se retrouve là-dedans.

    Amélie Boucher |

    Et l’impact il est majeur sur les utilisateurs. Il est catastrophique, de mon point de vue. C’est horrible. Mais ce que je récuse dans le terme de “designer éthique”, c’est l’injonction à être un bon designer. Tu vois c’est hyper paternaliste en fait. D’ailleurs rien que le fait de mettre “éthique” après le nom d’un métier, c’est …. alors “design éthique”, ok, mais “designer éthique” ? Ça voudrait dire qu’il y en a qui sont pas éthiques ? Enfin c’est juste horrible. Et puis ça oublie que le designer ne travaille jamais seul en fait. Il n’est jamais seul. [Olivier acquiesce]

    Olivier Sauvage |

    Après, est-ce que l’éthique c’est pas aussi quand je suis, quand je travaille dans une entreprise, et Netflix c’est un très bon exemple, on pourrait aussi citer toutes les interfaces de réseaux sociaux où le but c’est d’inciter l’utilisateur à revenir en permanence malgré lui… parce que c’est un peu ce qui se passe et on est tous victimes de ça, sauf les plus forts d’entre nous…

    … mais est-ce qu’être éthique c’est pas non plus en tant que designer parfois alerter l’équipe avec laquelle on travaille en disant “bon ok, on peut mettre en place ce processus hautement addictif pour nos utilisateurs, certes ça va dans le sens de l’entreprise mais est-ce que ça correspond à des valeurs humaines, qui sont pas forcément contradictoires avec le résultat de l’entreprise” ?

    C’est vrai qu’on est souvent placés dans un dilemme…. mais… je sais plus quelle était ma question finalement !

    [rires] 

    Amélie Boucher |

    Je t’ai compris. 

    Et je crois qu’en effet ce qui est important dans ce que tu dis… Enfin il y a deux choses : la première chose très importante, c’est le fait d’être en conscience de ce qui se passe. Le fait de voir. Et… alors l’exemple de Netflix : un utilisateur lui-même peut voir. C’est insupportable. Mais il y a plein d’autres exemples dans lesquels c’est beaucoup plus tordu. Et il faut un peu être du métier pour se rendre compte des arcanes en fait. Et du coup le fait d’être en conscience joue beaucoup. Et après il y a la mise en actes ou en paroles.

    Et en effet pouvoir prendre position, ce que tu disais : poser la question, interroger ses collègues, c’est hyper important, refuser quand on n’est pas d’accord, émettre une opinion, s’offusquer, parfois. Et ça il faut le faire, bien sûr. 

    Mais moi dans mon quotidien (je fais beaucoup de coaching d’équipes UX), j’en vois beaucoup des designers qui sont en lutte perpétuelle avec leurs patrons, en lutte avec le monde en fait. Et qui s’épuisent totalement, et ça m’inquiète beaucoup, c’est compliqué… je suis toujours à deux doigts de les envoyer chez le psy. 

    En vrai ça m’inquiète énormément pour toute une communauté, parce qu’il faut savoir mettre des gradations : qu’est-ce qui est grave, qu’est-ce qui est inacceptable, qu’est-ce qui est un peu plus de l’ordre du détail, qu’est-ce qui justifie peut-être de changer de boîte ? Si tu fais partie de l’équipe du processus de désinscription d’Amazon Prime, va t’en, vite ! Ok. [rires] 

    Olivier Sauvage |

    Bon, je ne sais pas ce que les gens d’Amazon vont penser de ça s’ils nous écoutent. Enfin je pense qu’ils en voient d’autres actuellement donc ça devrait aller.

    Amélie Boucher |

    Il a jamais été formidable ce process-là. Mais on arrive aujourd’hui à vraiment des choses qui donnent envie d’hurler. Parce que ta mère… [Olivier essaie d’intervenir] non, je te coupe même si Abdel a dit qu’on devait pas se couper !…

    … On arrive à des choses incroyables parce que nous on les voit les dark patterns, mais ta mère c’est sûr qu’elle tombe dans le panneau. Et c’est ce qui rend la chose horrible en fait. Le fait d’avoir conscience des mécanismes sous-jacents et de ce qu’on essaie de faire faire aux utilisateurs parce que c’est notre métier, c’est sans doute ça qui rend psychologiquement la chose difficile pour les designers. Et qui leur donne envie, certainement, de s’auto-coller l’étiquette “éthique”. 

    Mais il y a derrière ce mot “éthique”, que je partage hein, je partage vraiment la vision ; mais il y a derrière le mot beaucoup plus que le mot en fait. C’est un peu grandiloquent.

    Olivier Sauvage |

    Bon, ok. J’acte ce que tu viens de dire. 

    Comme on approche de la fin de ce podcast, je vais juste terminer avec une dernière petite question : est-ce qu’il y a un site ou une application récemment qui t’a fait comme on dit “waouh”, qui t’a vraiment subjugué de par son expérience ?

    Amélie Boucher |

    Je m’y attendais, à cette question ! [rires]

    C’est une question qu’on me pose souvent, voire LA question qu’on me pose le plus souvent. Et c’est une question à laquelle je me refuse de répondre, parce que c’est un peu comme si je disais, avec la valeur de ma parole : ben regardez cette recette, elle marche super bien, faites-la chez vous et vous allez avoir un super bon gâteau, vous serez super performant. Et en réalité, évidemment que ça ne se passe pas comme ça. 

    Et ce qui m’inquiète avec ça, c’est que c’est précisément un des conseils que je donnerais aux entreprises dans le domaine du digital : c’est de s’asseoir et de réfléchir. Et d’arrêter de vouloir copier la concurrence bêtement, on va dire. Un des trucs que j’entends extrêmement souvent c’est “on va faire comme Apple”, “on va faire comme Uber, comme AirBnb”, mais jusqu’à copier le moindre détail d’interface complètement idiot. Donc on se retrouve avec des copycats de sites qui se ressemblent tous. 

    Ce qui veut pas dire pas regarder les autres hein ! Ça fait partie de l’activité de design, c’est hyper important, inspirant.

    Et du coup cette expérience utilisateur waouh, de dingue, l’erreur un peu facile serait de la copier stricto sensu alors que évidemment ça peut ne pas forcément convenir chez moi.

    Et puis j’ose espérer tout simplement que c’est pas devant un écran qu’on fait waouh. Enfin moi la dernière fois que j’ai fait waouh c’était pas sur un écran quoi. [rires] En tout cas si c’est le cas tu vois, que ce soit plutôt waouh à propos du contenu ou du service véhiculé en fait. Le reste, on le disait tout à l’heure, c’est que de l’habillage. C’est capital, c’est mon métier, mais c’est juste de l’habillage. Si c’est transparent et que les gens font pas “waouh”, c’est qu’on a bien fait le job.

    Olivier Sauvage |

    C’est ça. C’est que l’UX est bien quand finalement on se rend pas compte qu’il y en a une. Ou que tout se déroule bien finalement [Amélie acquiesce]. Quelque part, elle doit s’effacer devant l’efficacité du service ou du produit.

    Amélie Boucher |

    Oui. C’est ça, l’UX : c’est pouvoir accéder au produit, au service qui lui peut être génial, et que du coup l’utilisateur puisse en profiter sans se dire “waouh, le parcours que je viens d’effectuer est tellement waouh !”.

    Olivier Sauvage |

    Très bien, bon ce sera la conclusion de ce podcast, ce sera le mot de la fin !

    Amélie, je te remercie beaucoup pour avoir répondu à toutes ces questions et donné tes opinions.

    Je rappelle donc que tu es l’auteure – enfin tu n’es pas QUE l’auteure, mais en tout cas tu es l’auteure de Ergonomie web & UX Design – je précise aux éditions Eyrolles, et qu’on peut trouver sur tous les bons sites de e-commerce et même si vous êtes militant sur le site de votre librairie indépendante. 

    Merci de nous avoir écouté.

    Vous pouvez retrouver tous nos podcasts sur Wexperience.fr/podcasts et si vous aimez aussi nos webinars vous pouvez les retrouver sur Wexperience.fr/webinars.

    Merci de continuer à nous suivre et à nous liker sur les réseaux sociaux, sur Twitter, sur Linkedin. Et on se retrouve bientôt pour un prochain épisode dont je n’ai pas encore le nom de l’invité.

    Amélie, merci beaucoup.

    Amélie Boucher |

    Merci Olivier.

  • Expériences Digitales Tour | Saison 1 : c’est parti !

    Pour commencer l’année 2021 de la meilleure des façon, Wexperience a décidé de vous offre une longue série de webinars, mais attention, pas n’importe laquelle… Il s’agit de la saison 1 d’«Expériences Digitales Tour» !

    Durant cette première saison, les webinars aborderont diverses thématiques sur l’expérience client digitale. Toutes les deux semaines, vous pourrez donc nous rejoindre et découvrir ce qu’il en est de l’expérience client des sites leaders du marché 😉

    3, 2, 1, c’est parti !

    «Expériences Digitales Tour», de quoi s’agit-il ? Eh bien, il s’agit d’une série de neuf webinars exclusifs sur le e-commerce présentés par Wexperience et ses partenaires, tels que WAM Référencement, Caast.tv, Axeptio, Spread, etc.

    Notre objectif ?

    Aborder l’expérience client digitale et la conversion à travers cinq secteurs du marché que vous pourrez découvrir dans la liste ci-dessous 😉 Vous aurez également l’occasion de pouvoir assister à des webinars dédiés à diverses solutions Marketing ! Quoi de mieux que de démarrer l’année 2021 sous les meilleurs auspices ?

    Les dates à ne pas manquer :

    Le 19 JANVIER à 11h : Au secours, ma gastronomie revient !

    Comment les sites marchands de gastronomie convertissent-ils plus ?

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 2 FÉVRIER à 11H : Le téléshopping à la papa, c’est fini. Vive le livestreaming !

    Le Live Shopping : nouveau jouet des e-commerçants ou levier de croissance en 2021 ? avec notre partenaire Caast.tv.

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 16 FÉVRIER à 11H : Plus belle que moi, tu meurs !

    Comment les sites marchands de produits de soin pour le corps convertissent-ils plus ?

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 2 MARS à 11H : “La guerre des cookies n’aura pas lieu !”, avec notre partenaire Axeptio.

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 16 MARS à 11H : C’est de la bonne énergie, ça, bébé !

    Comment les sites d’énergie pour les particuliers convertissent-ils plus ?

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 30 MARS à 11H : “Marketing automation et UX : augmentez vos conversions !”, avec notre partenaire Spread.

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 13 AVRIL à 11H : Les diamants sont éternels !

    Comment les sites de bijouterie haut de gamme convertissent-ils plus ?

    👉 VOIR LE REPLAY

    Le 11 MAI à 11H : Home sweet home !

    Comment les sites d’immobilier convertissent-ils plus ?

    👉 VOIR LE REPLAY

    Sachez que ces webinars qui vous seront présentés sont entièrement gratuits et ouverts à tous ! Alors si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’expérience client digitale, qui régit aujourd’hui notre quotidien, et surtout celui de nos clients, rejoignez-nous 😉 !

    Pour découvrir plus en détail le programme de nos webinars, cliquez ici 👇

    Très belle journée, et à bientôt !

  • Throwback 2020… Hello 2021 !!!

    Ça y est, l’année 2020 est bel et bien terminée, et c’est avec grand plaisir que nous accueillons 2021 ! Toute l’équipe Wexperience vous souhaite donc une très belle et heureuse année 🎉

    Et pour la commencer en beauté, nous vous avons concocté le fameux TOP 10 des articles qui vous ont le plus plu, alors si vous ne l’avez pas encore consulté, c’est par ici 👈 Mais avant ça, on vous invite à revenir sur cette année spéciale avec…

    Un petit recap’ de l’année 2020 !

    Quelques références de nos projets de l’année et images reprenant nos podcasts et webinars

    Revenons un peu sur cette année difficile, qui s’est toutefois révélée être synonyme de nouveautés et de réussite pour la team Wexperience.

    Au compteur ? Près de 50 clients accompagnés sur des projets passionnants, mais aussi 25 webinars, 5 podcasts, et bien d’autres articles qu’on a adoré vous partager.

    Lors de nos webinars, nous avons par exemple reçu Bertrand Libéral du Groupe Trenois Decamps, Pierre Vincent du Groupe E.CF, mais encore Sabrina Leroy de chez Heyme, Jeremy Giaccomini du groupe Sergic, Sylvain Lys de chez Promod et bien d’autres encore 😉

    Nous avons également eu l’honneur de travaillé sur de beaux projets avec Tikamoon, Saint-Gobain, Médecins sans frontières, GMF, Syndic One, Le Parisien, LMc Store, Bricovis, Bretagne Multi-Energies, Decor Discount, Vertbaudet et bien d’autres encore !!!

    Pour découvrir l’ensemble de nos références, c’est par ici 👈

    Il était donc essentiel de vous remercier pour votre participation, votre soutien et surtout pour vos retours sur chacun de nos projets 😘 !

    Les projets de Wexperience pour 2021 !

    Si 2021 ne peut être que meilleure pour tout le monde, c’est aussi parce que Wexperience vous a déjà concocté de nombreuses surprises !

    • Une nouvelle tournée de webinars sous la forme d’un “EXPERIENCES DIGITALES TOUR” ! Vous pouvez déjà retrouver l’ensemble des dates et des sujets qui seront abordés en cliquant ici.
    • La sortie d’un tout nouveau média qui se prépare ! #StayTuned
    • Le lancement de notre baromètre de l’UX ! N’hésitez pas à nous contacter, si vous souhaitez en savoir plus !
    • Et très prochainement notre fameux article sur les tendances e-business, ux et e-commerce de 2021 !

    La team Wexperience a hâte de pouvoir vous présenter toutes ces nouveautés et surtout de pouvoir échanger et partager avec vous lors de nos prochains webinars qui, nous l’espérons, vous régaleront 😉 Et on commence le mardi 19 janvier pour le 10ème épisode d’Expériences Digitales !

    Belle année et à bientôt !

  • Top 10 des meilleurs articles UX de Wexperience en 2020 !

    L’équipe Wexperience vous souhaite à tous une belle et heureuse année 2021 ! Et pour la commencer de la meilleure des façons, nous avons décidé de vous offrir un petit recap’ des articles 2020 qui vous ont le plus plu ! Car même si l’année écoulée fut difficile, elle a tout de même été pour Wexperience synonyme de réussite et de nouveautés, notamment en terme de contenu 😉

    Voici donc notre traditionnel TOP 10 des meilleurs articles UX ! Et tenez-vous prêts car pour 2021, nous vous préparons encore plus de contenus !

    10/ ba&sh vous livre ses secrets pour innover toujours plus !

    Article ba&sh

    ba&sh, la célèbre marque de vêtements pour femmes, est aujourd’hui présente dans plus de 250 points de vente à travers le monde. En mai dernier, ba&sh propose à ses clients de vivre une expérience innovante, une expérience shopping unique nommée ba&sh ON AIR. Qu’en pensent les experts de Wexperience ? Réponse dans cet article 😉

    9/ Comment Uber utilise la psychologie pour parfaire son parcours client ?

    Uber

    Comptant plus de 75 millions d’utilisateurs, Uber est devenu le moyen de transport, par défaut, de nombreuses personnes. Et si l’application cartonne, on peut tout de même se demander quels sont les principaux problèmes que les clients rencontrent, et comment l’entreprise a su tirer profit de la science pour les résoudre…

    8/ Pourquoi l’application TikTok est-elle si addictive ? L’explication UX !

    Application TikTok

    TikTok est devenue l’une des plus grandes plateformes de divertissement, et surtout l’une des plus téléchargées en un temps record. Qu’est-ce qui donc fait que l’application TikTok marche si bien ? Qu’est-ce qui la rend meilleure que les autres ? Pour répondre à cette question, regardons du côté UX ce qui se passe 😉

    7/ L’impact de la charge cognitive en UX design

    Lorsque, nous, designers, concevons des interfaces, nous devrions nous poser une question. Les besoins humains, la capacité cérébrale de l’homme ou encore sa mémoire sont-ils des facteurs pris en compte lors de conception ? La réponse est oui, alors regardons en quoi la charge cognitive affecte l’utilisabilité !

    6/ Le “livestream”, la dernière folie du ecommerce ?

    Livestream

    Le livestream ? Un nouveau phénomène venu de Chine. Phénomène qui semble s’amplifier à la vitesse grand V dans nos contrées. Et il y a une raison bien simple à cela : c’est que le livestreaming, tout le monde ou presque peut en faire, tant c’est facile. Pour en savoir plus, tout est dans cet article 😉

    5/ INTERVIEW | Sébastien Lepage des bijouteries Lepage.fr

    La maison Lepage est une des plus grande bijouterie joaillerie située Lille mais dont l’origine se situe en Normandie, au Havre. Dans le cadre d’un projet de refonte de site, voici l’interview de Sébastien Lepage, Gérant de la maison Lepage qui a bien voulu répondre à nos questions sur ce projet.

    4/ Sept règles fondamentales pour les call-to-action

    CTA

    Les boutons, autrement dit les call-to-action sont des éléments essentiels à l’interaction d’une interface. Ils ont un rôle primordial à jouer dans la conversation entre l’utilisateur et l’interface. Pour créer des call-to-action efficaces, voici sept principes de base à connaître impérativement !

    3/ Trois tendances du comportement consommateur en 2020

    Une belle étude d’IBM en collaboration avec la NRF (National Retail Federation nord américaine) sur les nouveaux comportements de consommation devrait attirer notre attention en tant que concepteur d’expériences. Les trois points à retenir sont dans cet article 😉

    2/ Le TOP 10 des erreurs UX qu’on ne voudrait plus voir en 2020

    La qualité de l’expérience utilisateur digitale ne cesse encore de progresser depuis quelques années, mais, malgré tout, des petits gaulois résistent encore et toujours à l’envahisseur, et continuent à commettre des “crimes” qu’on ne voudrait plus voir en 2020, et surtout pas en 2021 😉

    1/ L’UX deviendra un critère Google en mai 2021

    L'UX, critère Google !

    Cela avait déjà été annoncé plus tôt dans l’année, mais vient d’être confirmé sur le blog de Google hierl’UX deviendra bien un critère de ranking dans son algorithme de SEO. Autrement dit, pour être bien référencés, tous les sites devront faire attention à l’expérience utilisateur qu’ils fournissent. Les 5 critères qui seront pris en compte, les voici !

    Bonne lecture à tous, et à très vite pour de nouveaux articles !!