Agence WEX

Auteur/autrice : olivier

  • Faire des grimaces dans le Métavers

    Pourquoi ne pas pouvoir faire des grimaces en 3D, c’est embêtant

    Je me faisais la réflexion l’autre jour… mais si faire des réunion dans le Métavers, c’était mieux, il y a quand même un problème. On ne peut pas faire de grimaces avec les avatars. Et c’est plutôt embêtant. Car si le but des réunions immersives en 3D est d’améliorer la communication et de pallier aux défauts de la visio, se réfugier derrière des masques inertes ne va pas dans ce sens quand on sait que la communication non verbale est tout aussi importante que la communication verbale. Et notamment celle véhiculée par les multiples contractions et mouvements du visage.

    Pour moi, c’est un des indicateurs que les promesses de Métavers pour les applications professionnelles manquent encore de maturité par rapport aux véritables besoins. Il ne suffira pas d’avoir l’effet d’étonnement de se retrouver dans un monde virtuel pour que le succès de celui-ci soit assuré. Il faudra arriver à beaucoup plus de réalisme que ce que nous offre Méta Workroom, l’application de réunion de Meta dans le Métavers.

    Et d’ailleurs, avons-nous vraiment besoin d’être projeté dans un monde de synthèse pour nous réunir ? Pendant longtemps, nous nous sommes passés de la visio-conférence et nous reposions uniquement sur la voix pour échanger des informations et collaborer.

    Mais la vidéo a sans doute apporté quelque chose. Je pense à la phase de démarrage et de conclusion d’une réunion, le temps où nous nous disons « bonjour », puis « au revoir ». Il y a, à ce moment, un besoin de se voir. Mais entre les deux, nous nous passons franchement de la vue des interlocuteurs. Car ce que nous y voyons ne nous aide pas à mieux communiquer. Voir la personne en face ne me semble pas pallier justement à cette communication non verbale. Et je reste d’ailleurs persuadé que de nombreuses visios sont assez improductives, car, en réalité, et sans même que nous nous en rendions compte, elles ne permettent pas une compréhension fine des messages que nous nous envoyons. Bien moins fine que lorsque nous nous retrouvons à plusieurs dans une même pièce. Ce qui est d’ailleurs, au passage, l’argument de Meta Workroom, qui permettrait de retrouver cette communication fine, à la fois verbale et corporelle. Mais qui me semble limitée du fait que l’imitation du monde réelle reste une imitation grossière, notamment en l’absence de tout ce que nous pouvons faire avec nos visages.

    Je ne dénigre pas à nouveau le Métavers (même si j’aime bien le faire). J’essaie juste d’expliquer pourquoi cette pâle imitation de la réalité pourrait ne pas apporter ce que nous en espérons. Et par delà cette explication, de donner les raisons que nous ferions mieux de ne pas trop attendre de ce Métavers qui me semble encore beaucoup trop un concept faramineux sans réelle application possible de masse.

    PS : en réalité, Méta travaille sur ce problème des expressions faciales. Le prochain casque de VR, qui porte actuellement le nom de Cambria, pourrait, d’après Mark Zuckerberg, permettre cette retranscription… cf l’article de Voicebot à ce sujet.

  • Retrait d’une application anti-covid : les leçons d’un échec

    L'application Covidsafe du gouvernement australien

    L’arrêt de l’application anti-covid australienne est un exemple typique

    En France, je ne crois pas qu’on ait tiré le bilan de l’application Tousanticovid, mais, il m’est avis qu’en terme de détection et de tracking du virus, elle n’a pas rempli toutes ses promesses, loin de là.

    Cela dit, nous ne sommes pas les seuls à avoir subi un tel échec, et un autre pays que la France peut se targuer d’avoir investi des millions dans une app qui, finalement, n’a pas plus aidé à lutter contre le Covid que les méthodes de suivi « manuelles ».

    Et c’est intéressant de voir pourquoi, car, comme chaque bon entrepreneur sait : « Échouer, c’est apprendre ».

    Des raisons pour arrêter

    21 millions pour une app

    D’abord le coût : 21 millions de dollars, c’est beaucoup

    C’est effectivement ce qu’a coûté au total l’application « stopcovid » du gouvernement australien. Ça peut paraître énorme, mais, rappelez-vous, l’application était censé repousser le covid et sauver des milliers de vies. A ce compte là, on se dit que l’on ne compte pas.

    Disons cependant que pour faire tourner une petite app de rien du tout, beaucoup de startupper aimeraient bien avoir une telle somme d’argent pour développer un business.

    Et puisqu’on n’a pas les chiffres en France, voici ceux de l’Australie… ce qui donne un peu une meilleure idée du budget de fonctionnement et de développement d’un tel produit :

    « the COVIDSafe app continued to operate at an estimated cost to taxpayers of up to $75,000 a month. The app cost more than $10 million in development, $7 million in advertising and marketing, $2.1 million in upkeep and more than $2 million in staff »

    via Brisbane Time

    Seulement 2 cas détectés en plus !!!

    Mais en dehors du coût, ce qui a choqué les australiens, c’est d’apprendre que l’app n’a détecté que deux cas de covid en plus des cas recensés par le recensement manuel.

    On ne va pas se mentir, ça fait peu pour 21 millions de dollars. Et on peut comprendre que les gens s’en étonnent.

    Résultat : l’app a fini par être totalement arrêté, contrairement à Stopanticovid, ce 9 août 2022.

    Page du gouvernement australien demandant de désinstaller l’application Covidsafe

    Pourquoi un tel plantage ?

    L’erreur de croire que la technologie est la solution unique à tous les problèmes

    La raison numéro un, c’est de croire que la technologie peut tout, sans se poser les questions de la réalité.

    Comme dans le cas de Tousanticovid, on peut penser que l’application australienne était fonctionnelle… mais penser que cela était suffisant pour que cela en fasse un succès est une erreur. Et,malheureusement, je dois le dire, il y encore beaucoup trop de gens qui sont convaincus que parce que une technologie fonctionne, elle va être utilisée.

    C’est un peu le syndrome de l’ingénieur qui trouve des solutions à des problèmes qui n’existent pas, ou pensent qu’un outil technologique est une solution sans regarder les à côté qui permettraient de définir si l’outil sera facilement adopté, s’il crée vraiment de la plus-value dans le contexte où il est utilisé ou bien si simplement il ne violera pas des règles de sécurité simple comme la protection des données personnelles.

    Dans le cas de l’application australienne, c’est évident. Une des causes de l’échec est que les opérateurs de l’application devaient traiter tellement de données en provenance de l’app que cela ne leur faisait pas gagner plus de temps que de le faire à la main. Et comme, en plus, il fallait se former à un nouveau logiciel, ces personnes ont préféré naturellement continuer à faire selon leurs habitudes.

    L’erreur de croire que la technologie est toujours mieux que des solutions « sans technologie »

    Une autre erreur a été de penser que la solution technique serait mieux que la solution manuelle. Or, ça s’est avéré faux, sans que même aucune étude ou réflexion ait été menée pour le savoir. Là encore, on a eu affaire en une sorte de croyance invétérée en la technologie et sa capacité à tout faire mieux. Rien n’est plus faux. Il faut réellement accpeter que la technologie vaut mieux qu’autre chose si on l’a prouvé par A+B, au moyen d’un prototype et d’études plus ou moins vastes. En réalité, la numérisation complète d’un processus n’est jamais efficace si on se contente de décalquer « un mode manuel » en numérique. En général, numériser veut également dire repenser le process… ce que certains rechignent à faire.

    L’erreur de croire que les utilisateurs se moquent de leurs données personnelles

    Autre souci qu’on aussi rencontré en France : la confidentialité des données. Alors que l’application australienne a été téléchargé 7 millions de fois, seul 798 utilisateurs ont accepté de partager leurs données personnelles, pour permettre au gouvernement australien d’améliorer l’efficacité de l’app !!!

    Ça aussi, c’est un problème récurrent. Le manque de clarté et de transparence sur l’utilisation des données. Faire l’impasse sur ce sujet peut vite empêcher le développement des usages d’une application.

    « POUR NE PAS PLANTER VOTRE APP, FAITES DES TESTS UTILISATEURS« 

    Est-ce qu’on aurait pu faire mieux ?

    Il est toujours facile de revenir en arrière et de regarder le passé avec les yeux du futur. Il est difficile de dire si les applications de type Tousannticovid auraient pu mieux fonctionner ou être plus utiles qu’elles ne l’ont été.

    Une chose est certaine… ce type de chantier, le développement d’app décidées au niveau étatique me semblent souvent une mauvaise idée. On en ressort toujours avec des dépenses somptuaires, des produits faits pour complaire aux dirigeants et aux idées qu’ils se font de la technologie, avec des produits peu souples, peu évolutifs… créés dans l’urgence et sous la pression médiatique (ce qui n’est jamais bon), et sans doute, aussi avec une bonne dose d’arrogance ingéniérale. Tous les ingrédients pour l’échec.

    Via Fast Company

  • Réinventer la poudre

    Ou comment, en réinventant un concept, on change la vie des gens (en bien)

    Je vous avoue que je ne m’attendais pas à vous parler de grille pain un jour, mais comme tout le monde le sait, il ne faut jamais dire jamais, et la vie est toujours faite de surprises, alors parler d’un grille-pain, non je n’y aurais pas pensé, et pourtant, c’est bien ce que je vais m’apprêter à faire ici.

    Complètement par hasard, et par la magie de Twitter (oui, car parfois, Twitter peut être autre chose que parfaitement irritant), je tombais sur ce tweet intriguant.

    Un tweet, oui, mais pas par n’importe qui. Par Brad Frost, l’inventeur de l’atomic design (on en reparlera un jour, si vous voulez bien). Une image qui avait donc du poids, puisqu’un grand designer parlait de design.

    Intrigué, et désireux de communiquer ma joie palpitante à la vue de cet éminemment intriguant bouton, je faisais défiler les commentaires à ce tweet anodin, afin de faire part de mon ébahissement à cette exaltante photo de boutons. Quand soudain, j’eus le plaisir et le bonheur de découvrir qu’un article entier y avait été consacré (article publié sur theatlantic.com)

    Un bouton magique…

    La marque Breville n’a pas l’air connue par chez nous (je n’en avais jamais entendu parler), mais côté US, elle a l’air de faire partie du paysage des cuisines de millions de foyers.

    Peu importe.

    Qu’est-ce que ce bouton ?

    Eh bien, comme son libellé l’indique , par une simple pression, il permet de griller un peu plus sa tartine, juste ce qu’il faut, juste comme vous le voulez.

    Ça n’a l’air de rien, mais c’est magique.

    Alors pour bien comprendre, il faut savoir que le grille-pain en question a une particularité qu’on ne retrouve nulle part ailleurs : son panier monte et descend grâce à un petit moteur, une sorte d’ascenseur à tranches de pain, quoi !

    Autrement dit, contrairement à d’autres grille-pain, la tartine, quand elle descende dans la fente de l’appareil pour se faire griller, y descend dans un petit monte-charge et pas sous la force du pouce ou de l’index ou du doigt que vous utilisez habituellement pour faire levier sur la manette d’abaissement de votre grille-pain.

    C’est du luxe ?

    Pas vraiment non. C’est de l’expérience utilisateur.

    …qui transforme l’expérience utilisateur

    On transforme l’expérience de grillage en une nouvelle expérience, en rendant la cérémonie de la descente de la tartine un peu plus majestueuse qu’en l’enfonçant vulgairement avec une manette.

    Mais ce mécanisme n’est pas tout. Grâce à lui est né le fameux bouton « A bit more » (« un peu plus »… sous entendu, « un peu plus grillé »).

    Car, que se passe-t-il, quand votre tartine ressort de la fournaise et n’est pas assez dorée à votre goût ?

    Eh bien, habituellement, vous la redescendez dans votre appareil, et vous gardez en mémoire le fait de devoir la remonter au bon moment pour qu’elle corresponde exactement à ce que vous désirez (et parfois, souvent même, vous l’oubliez).

    Mais là, non ! La tartine redescend quelques instants, puis remonte d’elle même, en étant juste « un peu plus » grillée, exactement à votre goût ! Et ça, c’est magique ! (mais oui, et même bien plus que le Métavers).

    Pourquoi c’est magique ?

    Parce que ce bouton est la traduction exacte de ce que doit être un bon design.

    Non pas de l’esthétique pure.

    Non pas une invention révolutionnaire qui va changer le monde.

    Simplement une petite amélioration du quotidien, avec une prise en compte de la vraie vie, et sa résolution par un artifice extrêmement simple. Un petit bouton « Un peu plus » (peut-on rêver d’un libellé aussi malin ?) qui donne toute son âme à ce grille-pain.

    Personnellement, je trouve ça génial. Et je ne vous en voudrais pas si vous me prenez pour un illuminé qui s’exalte à 6h du matin (heure à laquelle j’ai écrit, cet article) sur un bouton de grille-pain.

    Le représentant archétypal de ce que doit être une bonne UX

    Pourtant, prenez bien la mesure de ce bouton, car il est le représentant archétypal de ce que doit être une bonne approche design (alors, je ne vais pas vous faire tout le résumé – car je commence à avoir des crampes dans les doigts -, mais vous invite à lire l’article en entier, car il explique parfaitement en quoi ce bouton est vraiment le résultat d’un condensé des bonnes pratiques de l’UX).

    Et, si vous êtes un UX designer, pensez à ce bouton quand vous concevrez votre prochain projet.

    Et, si vous êtes un maître d’œuvre, pensez-y aussi quand vous essaierez d’innover et de réinventer un service ou un produit. Un petit rien peut faire un grand tout (l’effet Papillon du design en quelque sorte).

    Car, ce n’est pas en tentant de révolutionner le monde qu’on le change, c’est en le réinventant sans cesse, et en explorant sans cesse, et en profondeur, l’essence des choses, que l’on peut en extraire ce qui va en changer l’expérience et innover.

    Exactement – rendons-lui hommage – ce qu’a fait Keith Hensel, le designer du bouton « a bit more ». Il a réinventé la poudre, mais avec quel talent !

    Photo de Keith Hensel, designer
    Keith Hensel (1965-2013)

    PS : cet article n’est pas sponsorisé par Breville 😉

  • Le shopping en 3D, la fausse illusion

    De la croyance erronée que la 3D, c’est mieux

    Tiens, tiens, encore un article qui nous vante les mérites de la 3D pour le shopping en ligne.

    https://www.thinkwithgoogle.com/intl/fr-fr/futur-du-marketing/technologie-emergente/experiences-virtuelles-marques/

    Ça m’étonnera toujours de voir que l’on puisse encore et encore, continuellement, nous vendre ce mode de navigation pour le shopping. Comme si imiter la réalité sur un écran d’ordinateur ou des lunettes de VR serait exactement ce qu’attendent les gens pour acheter des produits en ligne.

    Il y a quelques années, j’avais mené des tests utilisateurs avec Auchan pour expérimenter un « Métavers » de shopping (on ne disait pas encore Métavers en ce temps là). Et ça s’était révélé assez désastreux. Non pas que le produit avait été mal développé, mais tout simplement parce obliger les gens à se déplacer dans des pièces, des rues, des magasins comme ils le feraient en vrai, s’avérait bien trop fatiguant, trop lourd et inefficace, par rapport à faire défiler des listes ou regarder des galeries de photos en 2D.

    Une plus-value quasi nulle dans bien des cas

    L’apport de la 3D était nul. (Sans compter qu’à l’époque le rendu graphique, comme celui encore actuellement de Horizon Wolrd, était beaucoup trop pauvre pour créer de l’appétence, de l’émotion pour un produit à acheter).

    Et donc, je m’étonne encore que certains puissent nous vendre ça comme la panacée du ecommerce (« le Web spatial pourrait devenir la nouvelle norme d’ici à peine cinq ans »)

    Bien sûr, on pourra toujours s’amuser à créer des environnements de shopping imitant la réalité, et même l’améliorant, en la rendant, entre guillemets plus belle. Mais pour quels produits, quelles offres, et avec quelle plus value par rapport aux outils de shopping en ligne ultra-performants que nous avons aujourd’hui (moteurs de recherche intelligent, filtres à facettes, photos et vidéos haute qualité).

    C’était mieux avant ?

    Si vous voulez mon avis, une page de catalogue bien faite est bien plus vendeuse qu’une fiche produit sur un site de ecommerce… mais bien sûr, on ne va pas revenir en arrière. Si je vous dis ceci, c’est pour bien vous faire comprendre que l’acte d’achat repose sur des fondamentaux qui existaient déjà dans le catalogue papier, que le Web a toujours eu du mal à imiter, et que le Web 3D n’améliorera pas :

    • L’émotion que procure une belle photo
    • La possibilité d’accéder rapidement et instantanément à la fiche produit
    • Un descriptif produit et des textes bien léchés

    Mais je ne crache pas entièrement sur le shopping 3D et il existe des domaines/des niches où il peut se révéler fort judicieux. Je vous prépare un article là dessus. Patience !

    Maison Too Faced : une démonstration de shopping en 3D. Même si l’ensemble est sympathique et fait penser plus à l’univers du jeu vidéo que celui du shopping, l’expérience reste déplorable : temps de téléchargements trop longs, poids des médias invraisemblables, scalabilité nulle, vue des produits rudimentaire, accessibilité nulle, empreinte carbone sans doute très mauvaise
  • Quand Amazon imite Tiktok, ça donne quoi ?

    Après Youtube et Meta, Amazon teste aussi l’UX de Tiktok. Et, franchement, ce n’est pas étonnant. Je le dis depuis des années, il faut coller aux habitudes des utilisateurs.

    Et où sont les futures habitudes de navigation ? Apparemment sur Tiktok, étant donné le succès de l’application et de son nombre d’utilisateurs grandissant, mais aussi vieillissant. Les Tiktokeurs d’aujourd’hui sont les consommateurs de demain à n’en pas douter.

    Mais est-ce une si bonne idée que ça ?

    Aujourd’hui, l’interface Tiktok n’est visible que par certains employés d’Amazon. N’essayez donc pas de la trouver sur votre app.

    Une bonne idée qui pose beaucoup de questions

    Peut-on réellement transformer un site de ecommerce en app de réseau social ? Demain, choisirons nous tous nos produits sur une longue liste de vidéos ?

    Évidemment, c’est possible, mais ça pourrait poser pas mal de problèmes.

    Des émissions de CO2 à n’en plus finir

    En ces temps de réchauffement climatique, quand on sait que la vidéo est le média qui consomme le plus de bande passante, d’électricité, et émet le plus de CO2. On ne peut pas rêver d’un Amazon uniquement en vidéo. Ça serait une véritable usine à CO2. Peut-être qu’après l’été que nous venons de passer, nous n’avons pas envie de ça.

    Des coûts de production démultipliés

    En termes de coûts de production, évidemment, la vidéo dépasse allégrement celle de la production de photos. Bien sûr, il ne pourrait s’agir que de vidéos industrialisées, montrant le produit toujours selon un schéma semblable, mais je pense qu’on perdrait un des grands intérêts de Tiktok : sa folie créatrice qui scotche ses utilisateurs à leur smartphone tel des papillons de nuit à la lueur d’un néon.

    Un effort de scénarisation titanesque

    Ce qui fait surtout le succès de Tiktok, ce n’est pas tant son ergonomie, mais surtout ses contenus. Et là, ça va être difficile d’imiter la créativité infini des internautes. On pourra toujours imaginer des milliers d’artistes, scénaristes, vidéastes, tentant de déployer la créativité la plus folle pour tenter de créer les vidéos les plus excitantes possibles, l’énergie à déployer et l’authenticité naturelle des vidéos de Tiktok me semble des objectifs inatteignables, même pour Amazon.

    Conclusion

    En réalité, cette idée de faire une interface à la Tiktok ne pourrait être qu’une approche parmi d’autres pour renouveler l’expérience de shopping. Et c’est sans doute, bien évidemment, l’approche d’Amazon… qui ne remettra sans doute jamais en cause l’immense capharnaüm qu’est devenu son site. Pour cause, son interface a forgé les habitudes millions de consommateurs, et, la changer radicalement aboutirait sans doute à un résultat pire que celui du changement de SNCF Connect. On a vu ce que ça donnait.

    Mais, pour autant, est-ce tout de même une bonne idée ?

    Eh bien, pas si certain, quand on voit qu’il vaut mieux insérer de la pub entre les vidéos pour générer de l’achat (comme sait si bien le faire Tiktok, mais aussi Instagram) que de se fatiguer à faire des vidéos dont la teneur purement commerciale risquerait de détourner les utilisateurs rapidement vers… Tiktok ou un autre réseau social.

    Cela étant dit, l’approche d’innovation de l’américain, comme celui de Walmart, sont sans doute des approches d’innovation beaucoup plus productives et intéressantes que de vouloir faire voler des gros chauves sur une éponge dans le Métavers, comme on tente de le faire de ce côté-ci de l’Atlantique (si vous voyez à quoi je fais allusion).

    Ce n’est pas en faisant des grandes révolutions qu’on fait évoluer le numérique, c’est par petit pas… comme souvent !

    Via le Wall Street Journal

    (photo d’illustration par Solen Feyissa)

  • Votez pour les UX Design Awards !

    Vous ne le savez peut-être pas: il existe un prix dédié aux meilleurs projets de l’UX  appelé UX Design Awards qui a lieu deux fois par an.

     C’est un concours qui se déroule dans toute l’Europe durant lequel seront élus les meilleurs projets UX. Il est organisé par l’International Design Center Berlin qui est l’un des plus anciens centres de design en Allemagne.

    124 projets retenus en 2022 !

    Pour vous donner une idée de l’importance de l’évènement, le concours a réuni en 2022 plus de 400 candidatures de 48 pays. Sur ces 400 candidatures, 124 projets ont été retenus pour être nominés parmi les meilleurs projets UX d’Europe. Vous avez d’ailleurs la possibilité de retrouver tous les projets sur le site de l’UX Design Awards et vous pourrez même voter pour l’un d’entre eux en ligne avant le 31 août.

    Wexperience vous invite donc fortement à découvrir ces projets pour le moins passionnants. Ils permettent de se faire une idée très large de tout ce que le domaine de l’UX peut englober… et pas seulement le numérique.

    2 catégories de nominés dans tous les domaines

    Sur les 124 projets sélectionnés il y a en fait deux catégories distinctes: 87 des projets sont des projets professionnels, et les 37 autres sont des projets dits nouveaux talents. Dans les candidats on trouve aussi bien des étudiants que des grandes compagnies (nationales et internationales) mais aussi des start-up, des universités et des agences de design. On touche ici à tous les domaines: B2B et B2C du produit, des nouveaux services dans la télécommunication, dans l’information, la technologie financière, la santé, l’aéronautique, les voyages, etc etc.

    Quelques exemples

    Une application pour apaiser les enfants par Philips

    Voici, dans le domaine de la santé, un produit imaginé par Philips aux Pays-Bas. C’est le Philips Pediatric Coaching Solution. Voici le contexte. Un enfant doit passer un IRM, ce qui peut être une expérience stressante pour celui-ci : ne pas devoir bouger pendant plusieurs minutes une fois dans le scanner, les sons, etc. Le Philips Pediatric Coaching Solution consiste en une application mobile ludique pour bien préparer et guider l’enfant depuis la maison jusqu’à la salle d’attente de l’hôpital, et de la salle d’attente jusqu’à l’examen. Sur cette application l’enfant interagit avec “Ollie et ses amis” en les préparant lui-même à un IRM. Avec cette solution, les parents sont rassurés, l’enfant se sent plus autonome lors du processus de l’examen et les médecins sont assurés de la qualité des images dont ils ont besoin pour le diagnostic.

    Un manuel d’automobile numérisé

    Chez Audi, avec la sortie du Audi Online Manuals 2 (un manuel en ligne, quoi !), la documentation numérique du propriétaire de l’Audi passe au niveau supérieur et s’introduit dans le système d’infodivertissement d’un grand nombre de modèles Audi actuels. Désormais, les clients pourront consulter des informations importantes non seulement avec le manuel imprimé du propriétaire (qu’ils continueront de recevoir) ou avec l’application myAudi; mais ils pourront également appeler rapidement et facilement le contenu souhaité sous forme numérique directement dans le véhicule.

    https://ux-design-awards.com/en/gewinner/audi-bordbuch-online-2

    Tableau de bord et manuel numérisé de l'Audi

    In Memoriam : le sujet de la mort et du numérique

    Dans un autre domaine encore, Ony Yan a créé In Memoriam, une solution au problème de l’anonymat des grandes villes qui conduit de plus en plus à des cas où les défunts ne sont pas découverts pendants des semaines. On parle de décès imprévus comme des accidents, des suicides, etc. In Memoriam est donc là pour pouvoir détecter les possibles odeurs de corps en décomposition dans le foyer, afin de pouvoir informer les personnes au plus vite et donc pour éviter de retrouver le corps du défunt dans un état tel qu’il peut sérieusement traumatiser la personne qui le découvre. Mais aussi pour ne pas  avoir à faire appel à une équipe de désinfection pour les odeurs et les insectes attirés par cette dernière, ce qui peut coûter très cher. In Memoriam est un système domestique en deux parties qui se compose de détecteurs d’odeurs et d’une lampe qui elle est installée à l’entrée principale. Déclenchée par les détecteurs, la lampe émet alors une lumière qui sert de signal. Cela communique le cas de décès à la communauté de manière digne et appelle à l’action si nécessaire.

    Conclusion

    Les UX Design Awards nous permettent réellement de nous faire découvrir la variété et les champs de domaine de l’UX. Non, il ne s’agit pas que de traiter des interfaces numériques, mais bien de transposer des méthodologies et des approches à tous les domaines où la technologie peut fusionner avec les besoins humains. Et c’est bien cela que célèbrent les UX Design Awards.

  • Un grand besoin d’UX pour les démarches administratives

    Je sais bien qu’il y a la DINUM et je suis sûr que tout un tas de gens s’occupent d’UX pour les services publics, mais enfin quand même ! J’ai l’impression qu’il y a encore pas mal de domaines où les démarches « administratives » semblent avoir été épargnées par les mains de l’UX 🙂

    Ce que je veux dire, c’est que si on veut rendre facile l’accès aux démarches numériques en ligne (et quand je dis administratives, ça n’est pas que pour les services publics, mais tous les services un peu administratifs en général), il va falloir faire l’effort de prendre en compte les enseignements de l’UX. Et je n’arrive pas à comprendre comment encore autant d’applications que je rencontre sont aussi mauvaises à la fois dans leurs fonctionnalités que dans leurs interfaces.

    Comme si les équipes en charge du développement ne s’intéressaient pas à l’utilisateur, mais uniquement au cahier des charges fonctionnel. Comment est-ce possible ?

    Quelques exemples

    J’en veux pour exemples des choses assez communes que j’ai rencontré dans mon quotidien récemment :

    • Le système de réservation de tickets pour la cantine du lycée de ma fille : une catastrophe.
    • L’ENT du même lycée : un exemple de surcharge de fonctions inutiles et une ergonomie dantesque (il faut trois écrans pour se connecter)
    • Le système de prise de rendez-vous de ma mairie : on dirait que ça a été développé en 1990 et jamais changé depuis
    • Le système de demande d’autorisation de ravalement auprès de ma mairie : un formulaire ultra-long, ultra-incompréhensible, et qu’il faut remplir deux fois si on veut accomplir entièrement la démarche en ligne
    • L’interface de gestion de mon syndic d’immeuble : bourré de bugs et organisé visuellement en dépit du bon sens
    Système de réservation de places à la cantine du lycée de ma fille… sans commentaire
    Demande de démarche d’urbanisme pour la Métropole de Lille. Formidable de limpidité…

    Il y a comme un décalage énorme en termes d’UX entre ce qui se fait dans le ebusiness (domaine que je connais bien) et ce que l’on voit dans le domaine de tout ce qui est plus ou moins de l’ordre de l’utilitaire (administratif). On dirait que tous les enseignements tirés de ce que l’on sait dans le premier domaine ne sont pas ensuite utilisés pour le deuxième. Alors qu’il y a tellement à prendre.

    Besoin d’un énorme travail d’évangélisation

    Ce me fait dire qu’il y a non seulement encore un énorme travail d’évangélisation à faire auprès de nombreuses personnes décideuses de ce genre de projet, mais aussi auprès de nombreuses ESN qui ne semblent pas avoir été touchées par les impératifs de l’expérience utilisateur.

    Question : comment faire ?

    Quelles instances mettre en place pour faire passer les messages efficacement ?

    Savez-vous s’il existe des organismes ou des associations dédiées à cela ?

  • Désinscription « en 3 clics » : devancez la loi

    Mains tapant sur les touches d'un clavier d'ordinateur

    L’enfer de la désinscription en ligne

    Je ne crois pas qu’il y ait un seul d’entre nous qui n’ait jamais hurlé contre un site où il était impossible ou quasi-impossible de trouver le bouton de désinscription. Le pompon revenait à Amazon qui mettait tellement de barrières au parcours de désinscription à Prime qu’à la fin on se demandait ce qu’on était venu faire sur leur site.

    Mais plus sérieusement, sachez que les députés réfléchissent à une loi qui rendrait la désinscription à un service en ligne aussi facile que son inscription. En gros, si cette loi passe, il sera obligatoire pour de nombreux services d’abonnement de donner la possibilité de de désabonner « en 3 clics » de ce service, la notion de « 3 clics » étant, bien entendu, subjective.

    Évidemment, chez Wex, on trouve que c’est une très bonne idée, et on pense même que vous devriez déjà le faire si ça n’est pas encore le cas. Car il n’y a rien de plus insupportable que de s’abonner à une service en Saas, par exemple, juste pour l’essayer, et de passer ensuite plusieurs minutes à chercher le bouton désinscription, la goutte au front, par peur de se voir débiter sa CB sans possibilité de contestation.

    Il ne devrait pas y avoir de loi

    Et de notre point de vue, pour que l’équilibre soit bien établi entre vendeur et acheteur, cette « facilité » devrait être naturelle. Trop, beaucoup trop de site, cachent leur lien de désinscription au fin fond de leur arborescence en bas de page écrit en tout petit en gris clair sur fond blanc… (j’exagère)

    La loi vise tout type de service en ligne, mais un amendement supplémentaire a également été déposé qui préconise d’étendre sa portée :

    • même à des services qui n’ont pas été souscrits en ligne
    • aux contrats d’assurance

    Pourquoi c’est aussi au bénéfice des entreprises

    Cette loi risque-t-elle de provoquer des fuites massives de clients ? Oui et non, selon nous. Car aujourd’hui, nous sommes un peu dans une situation déséquilibrée dans laquelle le fournisseur de service est placé en position de dominant par rapport au client. Ce qui entraîne certains excès… dénombrez donc, à titre personnel, le nombre de services auxquels vous êtes inscrits sans vous en servir, et par flemme de vous y désinscrire, parce que le parcours prend du temps. Ça ne vous dérange peut-être pas, mais pour les bourses les plus démunies, cela peut être un vrai drame, comme le rapporte l’article du parisien.

    Les entreprises ont-elles donc intérêt à camper sur leurs positions où à se soumettre à cette facilité ? Nous pensons que la deuxième option est la meilleure.

    Regardez Netflix, il a toujours été extrêmement facile de s’y inscrire comme de s’y désinscrire. Je l’ai fait plusieurs fois et ça ne m’a jamais empêché de revenir m’abonner chez eux. Parce que cela me procurait une liberté qui induisait une certaine confiance. Et qui dit confiance, dit réabonnement. Autrement dit, Netflix a institué la voie à suivre. Mais malheureusement, peu de sociétés les font et permettent cette simplicité d’utilisation qui est pourtant, selon nous, à l’avantage de tous.

    Sur Netflix, le bouton d’annulation est très facile à trouver

    Comment faut-il faire ?

    Dans la logique qui prévaudrait dans la loi, il faudrait que le moyen de se désinscrire soit extrêmement simple et facile à trouver.

    La désinscription doit être facile à trouver

    Le choix de nombreux sites est de cacher le bouton de désinscription. Combien de fois ai-je dû passer un temps invraisemblable à fouiller l’arborescence du site, le compte client, la FAQ, voire devoir interroger le moteur de recherche pour trouver la solution ?

    Cacher ainsi la désinscription me semble contre-productif puisqu’il démontre une volonté de « tromper » et de « nuire » à l’utilisateur qui pourtant est dans son bon droit.

    Rendre le lien de désinscription facile à trouver serait donc la première chose à faire. Plusieurs endroits sont possibles :

    • en bas de page dans le footer
    • dans le compte client, sur la page de profil
    • dans le compte client, carrément sur un lien dans le menu du compte client

    La désinscription doit être facile à faire

    L’écran d’annulation permet à l’utilisateur de prendre le temps de réfléchir à son action, mais aussi de lui proposer un mode d’abonnement plus économique. Remarquez le langage utilisé : aucune pression n’est mise sur l’utilisateur

    La désinscription doit être rendue simple à utiliser par l’emploi d’un bouton bien visible dans la page avec un libellé clair du type « Résilier mon abonnement » ou « Résilier ma souscription »… dépendant du service qui est fourni.

    L’emploi du blanc sur fond rouge peut-être une bonne idée, car c’est un bouton qui engendrera, en principe, une action irréversible.

    Le clic sur le bouton devra préciser dans un message court avec liste à puce ce qu’engendrera la désinscription sur un ton simple, courtois et explicatif, et non pas sur le ton de la menace à la perte de donnée, comme c’est assez souvent le cas (exemple : « Toutes vos données seront effacées et vous ne pourrez plus jamais les retrouver. » Ce qui est souvent faux.)

    Un deuxième bouton permettra donc de valider la désinscription, et un bouton « Annuler » pourra également être proposé pour permettre à la personne de se sentir en sécurité et pouvoir revenir en arrière dans son action.

    On peut même imaginer ne pas résilier le service immédiatement, mais indiquer à l’utilisateur qu’il pourra toujours « Annuler sa résiliation » un certain temps durant, toujours dans l’esprit de lui laisser le choix de ne pas agir sur impulsion.

    Évidemment, nous déconseillons dans ce parcours d’utiliser des messages angoissants, ou de multiplier les « Vous êtes sûr ? » etc, qui sont juste une façon de faire pression sur l’utilisateur pour le pousser à annuler son action contre son gré.

    La question des assurances

    Si la loi passe, sa mise en œuvre sera extrêmement compliqué pour les assurances. Ce sont des contrats qui ne résilient pas de manière aussi simple qu’un simple abonnement à une plateforme de streaming et il faudra sans doute réfléchir et concevoir les parcours de de résiliation en faisant un travail d’étude avec les utilisateurs pour découvrir quels seront les meilleurs moyens de proposer cette action.

    Pour cela, n’oubliez pas, il y a Wex !

    Excellente journée !

    Photo by Glenn Carstens-Peters on Unsplash

  • Expérimenter avec le métavers

    Carrefour est la marque qui semble avoir pris une des positions les plus avancées dans la recherche de l’exploitation du Métavers… Au moins, on ne pourra pas lui reprocher de tenter des choses… même si, de notre point de vue, les résultats publiés tombent franchement à l’eau.

    On se souvient de la séance de recrutement avec Mr Bompard, PDG du Groupe… et maintenant, il y a cette aventure virtuelle avec Mr Propre. (Explications sur Republik Retail)

    C’est sans doute très intéressant d’un point de vue marketing, même si j’ai un peu du mal à saisir la finalité de ces incursions dans le Métavers dont on garde quand même l’impression qu’il s’agit plus de coups de comm’ que de véritables intentions d’explorer de nouveaux usages.

    Évidemment, ça n’est peut-être pas le but de Carrefour, mais, tant qu’à essayer de faire le buzz, autant le faire en étonnant les gens et en récoltant l’aval de la communauté numérique française… ce qui pour l’instant, au vu des sarcasmes et moqueries qui accueillent chaque tentative, n’est pas le cas.

    Or, je pense qu’il y a vraiment de nouvelles choses à faire, mais peut-être en étant un peu plus audacieux et en essayant vraiment de proposer de la nouveauté. Bien que, je me demande au fond, s’il n’est pas encore un peu trop tôt pour s’intéresser réellement au sujet du Métavers, puisque, pour l’instant, il n’y a pas de Métavers… juste des mondes virtuels disparates, non connectés entre eux, non immersifs, puisque pouvant tous être utilisés sans casque de VR… et cela pose donc vraiment la question, la fameuse, du time-to-market…

    Pour autant, on est en droit de faire de la recherche… et dans un métier comme celui de la grande distribution, on est en droit de s’interroger sur les apports potentiels de mondes virtuels immersifs… même s’il n’y a pas encore de public pour ça…

    Peut-être faudrait-il alors s’orienter dans des directions différentes ?

    1 – Quels nouveaux services pourrai-je imaginer pour mieux servir mes clients dans un contexte de plus en plus fort de transition écologique ? Et là, je pense qu’il y a sûrement des trucs à trouver.

    2 – Tant qu’à m’immerger dans des univers plutôt orientés gaming et réseaux sociaux, comment pourrais-je ne pas innover en lançant mon propre univers, détaché de la marque Carrefour, comme un basculement vers un nouveau métier, en tentant de faire ce que n’ont jamais réussi à faire les marques européennes un nouveau réseau social ? Il me semble qu’à ce stade, même si Meta met le paquet là dessus, ça soit encore possible… Et Carrefour en aurait peut-être la force financière.

    Autrement, je ne vois pas… et je ne vois pas l’intérêt d’essayer juste de transposer en 3D des choses qui fonctionnent déjà très bien en « 2D » aujourd’hui, dans l’ancien Web 🙂

  • Quand Walmart croit à la réalité augmentée

    Application de RA de Walmart
    Extrait d’une app de réalité augmentée de Walmart

    La réalité augmentée, trop moche ?

    Il y a quelques années, la réalité augmentée, je n’y croyais pas vraiment… trop instable, trop moche, trop compliquée à utiliser. Les résultats étaient souvent décevants, pas à la hauteur des ambitions… la technologie encore trop brouillonne… mais il faut bien dire que depuis quelques temps, contrairement au Métavers, la réalité augmentée avance à grand pas, et est bien en train de devenir un outil majeur d’aide à la vente… Et c’est pour ça que je voulais vous en parler. Parce que si on ne peut pas mettre la réalité augmentée à toutes les sauces, il y a quand même moyen d’en tirer un sacré parti pour pousser à la conversion… mais sans doute encore plus : pour rendre de vrais services.

    J’en veux pour preuve les investissements de plus en plus latent de Walmart, le grand distributeur n°1 mondial, qui vient encore de mettre à jour son app pour intégrer 2 nouvelles fonctionnalités de réalité augmentée qui en font de vrais atouts pour améliorer son service client.

    Quand le numéro un mondial de la distribution s’y met, ça donne quoi ?

    La première est tout simplement un simulateur d’ameublement, à l’instar de ce que fait déjà IKEA, mais à priori, en mieux (car on ne peut pas tester la fonctionnalité ici en France). Là, il s’agit tout simplement de pouvoir faire visualiser des meubles que l’on veut acheter dans la pièce de son choix… ça, à travers l’écran de son smartphone. Sur l’app IKEA, j’avais déjà testé la fonction, et je la trouvai encore assez décevante…. les meubles n’étaient pas toujours aux véritables dimensions, ils s’enfonçaient parfois dans le sol… et ils se croisaient avec d’autres objets de la pièce… ce qui ne rendait pas l’expérience très réaliste… Walmart semble avoir fait quelques progrès de ce côté là, notamment en ajoutant un effet haptique qui signale à l’utilisateur lorsque son meuble touche un mur ou un autre meuble, ce qui lui permet de mieux le positionner dans la pièce.

    J’avoue que j’aimerais bien voir ça en vrai 🙂

    La démo de l’app Walmart

    Scanner un rayon : une vision à la superman grâce à la RA !

    Superman, lui, n’avait pas besoin d’app de RA pour détecter les produits sans gluten dans le supermarché où il faisait ses courses

    L’autre fonctionnalité que je trouve vraiment intéressante, c’est la possibilité de visualiser un rayon de magasin à travers à son smartphone et de « filtrer »… oui, filtrer, réellement, les produits étalés en rayon en en faisant ressortir les caractéristiques… Par exemple, dans le rayon gâteau d’apéritifs, vous recherchez ceux qui ne contiennent pas de gluten, hop, l’app les fait ressortir immédiatement par rapport aux autres ! Et je trouve ça très pratique, très utile, et sans doute très intelligent… combien de fois ai-je passé du temps à chercher un produit en rayon tant il y en a et que j’ai fini par désespérer d’en trouver un… une telle app pourrait être d’une très grande aide…

    Est-ce un truc de geek ?

    Sans doute encore un peu, car j’imagine mal, la consommatrice du samedi après-midi dans un Auchan sortir son smartphone et scanner un rayon… mais, peut-être que ça changera, surtout, si un jour les lunettes de réalité augmentée percent sur le marché (ce qui n’est pas demain la veille, me direz-vous).

    On y croit !

    Bref, si Walmart y croit, j’y crois ! Et il y a de fortes chances que l’on voit apparaître de plus en plus de fonctions de réalité augmentée sur les apps pour aider les gens à s’y retrouver dans des environnements compliqués ou bien pour les aider à faire des simulations, simplement, et leur permettre de mieux se projeter dans un certain futur.

    Et si l’on parle ici de commerce, on peut même aussi très bien imaginer des applications dans le domaine public comme l’orientation dans une ville pour le tourisme… ce que commence déjà à faire en partie Google Maps, mais qui va être amené à être de plus en plus fréquent. Ou bien, pourquoi pas, la recherche d’un livre dans une bibliothèque… bref, les applications pourraient être nombreuses pour peu que l’on se donne la peine de réfléchir à leurs avantages….

    Le seul frein que je vois à la réalité augmentée ?

    En ce moment, c’est sans doute encore le manque de naturel à l’utiliser… mais imaginons que, demain, Apple, pour ne citer qu’elle, intègre un module de RA directement dans son appareil photo, et que Google fasse de même avec Android, alors l’usage de la réalité augmentée pourrait se généraliser beaucoup plus rapidement que prévu. Souvenez-vous du QR code… il a fallu qu’Apple intègre sa lecture nativement dans son appareil photo pour qu’il se généralise et soit adopté pour de multiples usages.

    Alors… si, en ce moment, il y a des choses à expérimenter, ça n’est pas en faisant des opérations de comm’ dans le Métavers, mais bien en explorant les usages et les utilités de la réalité augmentée.

    Via Walmart