Le commerce digital se porte bien. Alors pourquoi essayer de faire encore mieux ?
Ne nous mentons pas : à l’heure actuelle, les interfaces de e-commerce sont particulièrement complexes. Ce sont de vastes catalogues interactifs, bardés de fonctions, lourds, lent et long à télécharger, compliqués à utiliser. Même si, habitués que nous sommes à ces interfaces, nous ne nous rendons plus compte de cette difficulté. Pour acheter, ne serait-ce qu’un produit, nous déployons une énergie et une intelligence que le très ancien et presque disparu catalogue papier ne nécessitait pas.
Il était beaucoup plus facile de tourner les pages d’un de ces pavés en s’humectant le bout de l’index toutes les 3 pages que de trouver un produit dans une base de données, de l’ajouter au panier et de le payer en ligne. L’effort cognitif était beaucoup moins important.
Etonnamment, les sites de ecommerce, depuis leurs premières apparitions à la fin des années 1990, n’ont pas tant changé que ça et ont gardé quasiment la même forme. Un site de ecommerce, c’est toujours un menu de navigation, un moteur de recherche, des pages listes, des pages produits et un inextricable tunnel de commande. Mis à part l’apparence graphique des choses et la prise de poids non négligeables des pages, les fondamentaux des sites de ecommerce n’ont pas évolué. Ce qui n’a pas empêché le succès du commerce en ligne et pourrait même faire se demander : « Mais pourquoi s’embêter à faire mieux ? »
Toutefois, les choses changent :
Des consommateurs de plus en plus nombreux issus des jeunes générations dont l’usage de l’Internet n’est plus du tout le même que leurs ainés. Beaucoup naissent avec un smartphone dans les mains et n’ont pas vu la couleur d’un PC avant le début de leurs études. Beaucoup n’utilisent que des apps pour se connecter. La plupart sont drogués aux réseaux sociaux et à la simplicité de leurs interfaces (Instagram, Snapchat, TikTok, etc.)
L’offre en ligne est devenu pléthorique et la charge cognitive liée au shopping en ligne de plus en plus lourde
L’impatience, l’instantanéité, la simplicité sont devenus les maîtres mots du digital. Si vous ne captez pas l’attention de vos utilisateurs au bout de 3 secondes, ils partiront. Si vous leur demandez trop d’efforts pour parvenir au bout de leur achat, ils partiront.
Le mobile est devenu le roi incontesté des outils de connexion. Plus de 50% des achats en ligne s’y font, et ça n’est pas prêt de s’arrêter.
Et évidemment, la croissance du ecommerce ralentit (ce dont on peut se plaindre ou pas, d’ailleurs)
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De ces changements nait la nécessité de créer de nouvelle sources de croissance. De simplifier à nouveau les interfaces, d’offrir des expériences d’achats adaptées aux nouvelles moeurs, aux nouveaux usages, aux nouvelles coutumes. De vraiment franchir le cap d’une nouvelle manière d’interagir avec les écrans pour réenchanter les esprits et redonner de la légèreté au shopping en ligne.
Le rôle des agents conversationnels
La promesse de l’agent conversationnel est de pouvoir transformer l’interaction en conversation.
Autrement dit, l’interaction n’est pas une suite de gestes du doigt ou de la souris, mais simplement un dialogue en texte, tapé au clavier ou prononcé à l’oral avec l’interface. En bon français, on appelle cela les « chatbots » 😉
Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant, me direz-vous ? Eh bien, parce que tant que l’IA n’était pas capable de fournir suffisamment de puissance de calcul pour comprendre langage humain, les agents conversationnels ressemblaient à ces jeux vidéos des années 80 en mode texte où les conversations se réduisaient à taper, pour l’utilisateur, des phrases télégraphiques composées d’un verbe et d’un nom, en espérant désespérément de trouver le bon verbe et le bon nom. Le jeu, c’était presque cela : trouver le vocabulaire que l’ordinateur comprendrait.
Exemple de jeu d’aventures en mode texte. La compréhension du langage humain était très très très limitée.
Avec les chatbots, on est carrément dans une autre dimension !
En principe (je dis bien, en principe), tapez une phrase, n’importe laquelle (en rapport avec le contexte de la conversation tout de même), et hop, voilà, abracadabra, l’ordinateur vous comprend, comme s’il était aussi intelligent que votre voisin (je ne connais pas votre voisin, mais je suppose que même avec un QI inférieur à celui d’un enfant de 5 ans, il reste plus intelligent que n’importe quel ordinateur). Et non seulement, il vous comprend, mais il vous parle aussi dans le même langage que vous. Miracle ! Voilà enfin réalisé le rêve de Kubrick (avec HAL) : les humains peuvent parler aux machines… qui leur répondent… dans des dialogues aussi humains que possibles.
HAL 9000 : la première enceinte intelligente, imaginée par Stanley Kubrick, dans le film 2001, l’Odyssée de l’espace. Heureusement, nos enceintes intelligentes sont loin d’être aussi douées que HAL.
Et on appelle ces interactions, des interactions naturelles, car, en principe, elles permettent aux utilisateurs (les humains) de ne pas avoir à faire d’effort d’apprentissage pour interagir avec la machine, et donc, d’utiliser leurs capacités « naturelles », normales ou courantes, pour accéder au monde miraculeux de l’Internet.
Quels avantages ? Plusieurs!
1/ Je l’ai déjà dit : interagir en langage parlé (que ça soit en tapant sur un clavier ou en criant sur une enceinte intelligente à l’autre bout de votre appartement), en principe, ne nécessite pas d’effort d’apprentissage. Conséquence : les agents conversationnels sont accessibles à un plus grand public. Tout ceux qui savent lire et écrire. Et tout ceux qui savent parler et entendre. Donc, tout le monde. C’est une belle promesse, pas toujours bien tenue, en réalité, comme on le verra.
2/ Une interface d’agent conversationnel ne demande quasiment aucun design, quasiment aucune mise en forme, quasiment aucun développement (hormis celui de l’agent lui même, ce qui n’est pas une mince aventure).
3/ De plus en plus d’utilisateurs (les jeunes générations pour ce qui concerne les interactions écrites) y sont déjà très habituées et s’en débrouillent bien mieux que les interfaces compliquées des sites webs actuels
4/Les agents conversationnels sont bien plus portables sur de multiples canaux que de nombreux autres types d’interfaces. Il n’y a pas, par exemple, de notion de « responsivité » pour les agents conversationnels. Une fois que vous l’avez développé pour votre app, la même interface peut servir pour le web, pour un ipad, pour une montre, pour une enceinte intelligente, pour une voiture ou un micro-onde, pour un robot humanoïde auquel vous voudriez donner le don de la voix.
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Cas d’usages
On ne s’en rend peut-être pas bien compte, mais les agents conversationnels ont envahi assez discrètement toutes nos expériences digitales. On en trouve partout et on les utilise très naturellement sans faire la différence avec un autre type d’interface. C’est leur grande force. Se faire une place discrètement et se rendre indispensables.
Support, information
En e-commerce, les agents conversationnels ont trouvé naturellement leur utilité à partir du moment où un internaute ressent la nécessité d’accomplir une demande complexe ou anticipe l’incapacité d’un site web de répondre à cette demande.
La plupart du temps d’ailleurs, l’utilisateur considère l’agent conversationnel comme un être humain et c’est pour cette raison précise qu’il se tourne vers lui. Pour résoudre un problème que la « machine » ne saura pas résoudre. On voit là bien l’estime dans laquelle les humains tiennent les machines 😉 de simples exécutantes, pas des « personnes » avec qui on peut dialoguer 🙂
Autrement dit, l’agent conversationnel, c’est la « sortie de secours », le dernier recours, celui que l’utilisateur contacte quand plus rien ne va (ou que rien ne va aller). Il est le gardien de la bonne relation client. Pas d’agent conversationnel, et c’est la voie royale pour les emm…. : contact par email ou par téléphone, abandon de navigation, etc…
Sa grande force réside dans les points que j’ai cités plus haut, mais auxquels on pourrait rajouter :
Présence 24h/24 (humaine ou robotique)
Capacité à désinhiber les freins sociaux de beaucoup d’utilisateurs : beaucoup de gens n’aiment pas parler au téléphone. C’est vrai particulièrement des générations les plus jeunes.
Mais mieux encore, les agents conversationnels font vraiment tomber l’appréhension des ces infernales conversations téléphoniques avec des conseillers clients aussi robotiques que des machines, sans valeur ajoutés, obéissant scrupuleusement à des diagrammes de questions/réponses insupportables ou pas toujours agréables.
Disons-le autrement : une des grandes forces des agents conversationnels est de pouvoir gommer les émotions des conversations (ou tout au moins de les atténuer grandement) et de permettre une focalisation des deux interlocuteurs en profondeur sur le sujet qui les occupe
Possibilité de conversations « en pointillés » : pouvoir étirer la discussion jusqu’à plus soif… pouvoir l’interrompre quelques instants…
Possibilité de garder une trace de la conversation, beaucoup simplement qu’une conversation téléphonique
Possibilité d’échanger facilement des documents électroniques pendant la conversation
Vente
Evidemment, rien n’empêche un agent conversationnel de réaliser une transaction. Dans ce cas, il s’avère que l’agent n’est ni plus ni moins qu’une alternative à un autre canal de vente avec certains avantages et inconvénients.
Pour l’avoir testé, on se rend assez vite compte de certaines limites des agents dans ce cas, et pour certains types d’offres. Si le produit est simple, s’il est facile à appréhender pour l’utilisateur, si son prix est faible, s’il il n’y a pas à le comparer avec d’autres produits, alors oui, l’agent conversationnel constitue un bon canal de vente. Mais plus on tendra vers la complexité, plus l’agent conversationnel perdra de sa pertinence en tant qu’outil de vente.
Humain ou machine ?
Assez paradoxalement, les agents conversationnels, propulsés par l’IA, ont remis dans la partie l’être humain qui avait piteusement disparu pendant des années des interfaces de sites webs. Après un enthousiasme délirant et une naïveté confondante quand à la capacité des machines à tenir une véritable conversation, il a bien fallu se rendre à l’évidence (je pense que mon ami Thomas Gouritin, spécialiste de la question, ne me démentirait pas sur le sujet), les IA ne sont pas capables d’appréhender l’infinie complexité de l’âme humaine… et plus modestement, de sa capacité à inventer à chaque conversation de la surprise, de l’imprévu, de la nouveauté, de l’inattendu.
Outre le fait qu’il existe mille manières dans le langage humain de demander une seule et même chose, laisser la possibilité aux humains de parler ouvre inévitablement la porte à toutes sortes de demandes qu’aucun concepteur de programme ne sera jamais à même de prendre en compte.
Or, laisser les humains dialoguer en langage humain avec les machines ne peut que conduire à une immense frustration tant les machines sont, en réalité, incapables de comprendre quoique ce soit à ce qu’on leur raconte. Si l’on devait creuser une tombe pour chaque chatbot incapable de tenir une conversation satisfaisante à 100%, la surface de la terre serait un immense cimetière.
Mais cela, heureusement, les développeurs l’ont vite compris et ont tout aussi vite compris le besoin de remettre de l’humain là dedans. Un chatbot ne peut être robotique à 100% ! En fonction des demandes utilisateurs, de la complexité de ses demandes, des heures d’affluences d’un site ou d’un service, et peut-être d’autres paramètres, il faut savoir le faire débrayer… vers l’humain ! qui reprend alors son droit d’incontournable intelligence supérieure, capable de traiter tous les sujets avec la plus grande capacité d’inventivité et d’imagination qui soit.
C’était d’ailleurs le sujet exact de Conversation 2019 à Nantes organisé par iadvize le 24 mai 2019 : s’interroger sur le rôle de l’humain au sein de l’écosystème ebusiness du digital.
Conversation au Centre des Congrès à Nantes le 23 mai 2019 : évènement consacré entièrement aux agents conversationnels
Humains et machines
En réalité, il en ressort que le débat humain vs machines n’a pas lieu d’être. C’est très clairement compréhensible à travers le service Ibbü que propose la startup Iadvize à ses clients.
Depuis 10 ans, elle propose une solution de messaging en France et à l’international. D’un simple chatbot, elle est devenue une solution intégrée de conversation pour les entreprises, mêlant sans entrave agents automatiques et agents humains (et très notamment au sein de sa communauté Ibbü).
Iadvize répond à une problématique profonde qui est celle de tenir des conversations en ligne pour rendre service à des humains. Comment créer un service sans couture, efficace, réactif, et qui plus est, agent de la conversion, sans tomber dans les travers de la technologies à outrance où toutes les fonctions de vente et de supports seraient confiés à une bête IA.
Cela, à Conversation, tout le monde était d’accord pour l’affirmer.
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Oui, les chatbots sont des facilitateurs de business, voire même un canal principal de business.
Oui, mais aussi, les chatbots sans humains sont voués (en l’état actuel de la technologie et celui des 5 ans à venir) à l’échec. On ne peut pas faire de chabots sans y introduire de la véritable intelligence : de l’intelligence humaine à bases de synapses et de dendrites, enrobés de matière grise.
Conclusion
Julien Hervouet, le fondateur d’Iadvize, pense que les interfaces de demain ne seront plus que des agents conversationnels. Certes, ils apportent de grandes facilités dans les interactions avec Internet. Ils nécessitent une phase d’apprentissage quasiment nulle. Quand on parle d’enceintes intelligentes ou d’agent vocal, il n’est pas besoin de savoir écrire ou lire. Il suffit de savoir parler et écouter. Leur physionomie « naturelle » boostée à l’IA (pour la compréhension du langage) leur donne un avantage considérable dans un certain nombre de cas par rapport à des interfaces plus visuelles. Et avec l’amélioration continuelle de leur capacité à se mettre dans un contexte et à répondre à des situations et des demandes de plus en plus inattendues, il y a encore une forte marge de progression pour ces interfaces.
En revanche, ils ne pourront se substituer totalement à tout type d’interface. Notamment, parce que, par exemple, sur un écran d’ordinateur, il est possible de créer des outils très puissants, relativement facile à utiliser, dont l’ergonomie est bien meilleure que celle d’une interface textuelle. On n’imagine pas pouvoir piloter un tableur ou un logiciel de retouche graphique entièrement à la voix. Et pour le ecommerce, ça sera pareil. Les interfaces visuelles sont nettement supérieures aux interfaces textuelles pour certaines opérations complexes : comparer des produits, afficher une information textuelle longue, créer des listes et les parcourir. Les cas sont très nombreux.
L’avenir se situe très clairement dans la mixité des deux types d’interfaces. C’est très nettement visible dans la volonté des fabricants d’enceintes intelligentes d’ajouter un écran pour améliorer les interactions avec la machine. C’est aussi évident quand on voit le succès des chatbots sur les sites de ecommerce : dès que les choses deviennent complexes, les utilisateurs se tournent naturellement vers eux. Et quand la difficulté devient trop importante, on voit même l’humain repointer le bout de son nez derrière les interfaces digitales (d’où la communauté Ibbü d’Iadvize).
Le Google Nest Hub, sorti en mai 2019, en France, montre bien l’impossibilité de ne se fier qu’au vocal pour permettre à des utilisateurs d’effectuer des actions complexes avec une interface vocale.
En résumé : les agents conversationnels sont devenus incontournables. Ils viennent réinjecter de l’intelligence , artificielle ou humaine, à des interfaces qui n’étaient que des automates très complexes. Ils ouvrent la possibilité à des publics en difficultés avec le numérique d’accéder à des services et à de l’informations que le digital, paradoxalement avait eu tendance à repousser. Oui, les outils de chats, textuels ou vocals, ont un grand rôle à jouer dans les interactions business. Et demain, non seulement, on pourra parler à un site web en chattant, mais aussi oralement, dès que les utilisateurs en auront compris les grands avantages.
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EQUIPEMENTS / SÉCURITÉ
Meublé
Bureau fermé
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Lors du Nord Conversion Day de 2019, j’ai eu l’occasion de présenter une conférence sur les habitudes des utilisateurs et comment se servir en UX de ce puissant mécanisme cognitif qui ne commence seulement qu’à être bien connu des scientifiques.
Sous-estimer la puissance des habitudes peut conduire à la catastrophe
L’idée de cette conférence m’était venue suite à la lecture de quelques articles sur le web qui m’ont convaincu qu’il était important de faire le point sur les risques qu’engendraient les habitudes sur le bon fonctionnement d’une application, que ce soit un site web, une appli métier ou bien une appli mobile.
Littéralement : les habitudes de vos utilisateurs peuvent tuer votre application. Sans exagération !
Un simple tweet de Kylie Jenner sur Snapchat, à propos de sa nouvelle interface, avait suffit à la startup américaine pour perdre 1,3 milliards de dollars en bourse.
Tout le monde devrait garder en mémoire l’aventure de Snapchat en 2017 qui a perdu plusieurs millions d’utilisateurs à cause d’un simple petit changement d’interface. Tellement engoncés dans leurs habitudes, les utilisateurs de Snapchat n’ont pas apprécié que l’on modifie légèrement leur application favorite et l’ont fait vertement savoir soit en quittant l’application, soit en signant une pétition demandant le retour à l’ancienne version. Ce qui s’était passé était simple : les gens n’aiment pas qu’on change leurs habitudes. Et pour une raison bien simple, c’est que cela leur demande un effort que, s’ils n’en voient pas le bénéfice, refuse de faire. Et plus que de refuser, ils en profitent aussi souvent assez naturellement pour exprimer leur mécontentement et rouspéter. Jusqu’à mettre en péril même l’utilisation de l’application.
Ce phénomène est évidemment bien connu, mais il est souvent sous-estimé !
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Le critère des habitudes dans les process de design
Dans un projet de refonte, par exemple, les habitudes utilisateurs sont souvent sous estimées parce qu’elles ne correspondent pas aux bonnes règles de l’ergonomie. En quelque sorte, elles sont reniées parce qu’elles se sont formées sur des interfaces parfois mal conçues et en dépit des bonnes pratiques de la communauté UX. Très forte est alors la tentation d’améliorer tout cela sans tenir compte de l’existant, et surtout sans tenir compte des habitudes utilisateurs.
Mais c’est bien évidemment une erreur. Ne pas tenir compte des habitudes engendre la nécessité de demander à des utilisateurs habitués à une interface de faire un effort qu’ils n’ont souvent pas envie de faire pour utiliser un même logiciel, une même application, un même site web, pour obtenir, au bout du compte, exactement le même résultat que précédemment. Notez d’ailleurs à quel point la notion de bénéfice perceptible est importante dans ce combat contre les habitudes. Si vous changez une interface, si vous la faites évoluer, il parait indispensable dans le même temps de faire percevoir de manière claire, simple et rapide, le bénéfice de ce changement. Autrement, vous vous heurterez au mur des habitudes et aurez le même résultat que Snapchat en 2017. Beaucoup de colère et beaucoup d’argent perdu ! Ce qui n’est certainement pas le résultat que vous escomptez lorsque vous tentez d’améliorer une interface.
Pour bien comprendre ce qui se passe lorsque l’on fait évoluer une interface et qu’on se heurte aux habitudes des utilisateurs, il faut bien comprendre ce que sont, en réalité, les habitudes.
Les habitudes sont notre pilote automatique
Tout part du cerveau et de son besoin constant d’économie d’énergie. Représentant à peine 2% de la masse totale du corps humain, il consomme néanmoins 20 à 25% de son énergie. C’est un sacré gourmand ! Mais comme le cerveau n’est pas bête (par définition), il a prévu lui même de s’économiser afin de baisser sa propre consommation d’énergie (il est sympa quand même).
Pour cela, entre autres, l’Évolution a mis au point le process des habitudes qui n’est ni plus ni moins une façon de nous épargner de la sueur et de la dépense d’énergie pour rien. Le principe en est très simple à comprendre. Pour des tâches, simples ou compliquées, mais très répétitives, plutôt que de devoir à chaque fois réfléchir à la manière de l’exécuter, le cerveau met en place une routine automatique, qu’on appelle donc une habitude, qui permet, et c’est sa grande force, de diminuer conséquemment sa dépense d’énergie. Si vous voulez savoir comment ça fonctionne dans le détail, je vous invite à regarder ma présentation ci-dessous.
Une fois qu’une habitude est prise, donc, certaines tâches peuvent être effectuées en utilisant beaucoup moins d’énergie. Et on peut donc même la répéter plus souvent sans se fatiguer. Gros avantage ! Très pratique et qui est excessivement utilisé dans la conception d’interface. Où, continuellement, les UX designers utilisent des « patterns », c’est à dire en français, des schémas d’interaction auxquels les utilisateurs sont habitués, et qui permettent de créer des interfaces plus faciles à utiliser, plus facile à appréhender. Et cela pour le plus grand bonheur de tous !
Les habitudes sont tenaces et elles nous le font payer cher
Evidemment, tout cela semble simple et beau sur le papier, mais dans la réalité, comme toujours, il en va autrement… Surprise : le monde dans lequel nous vivons n’est pas parfait. Et bien évidemment, comme je vous le disais plus haut, des habitudes se sont formées sur des interfaces qui n’étaient pas optimisées et qui n’étaient pas les plus efficaces pour économiser l’énergie du cerveau. Pourquoi ? Il serait long de vous l’expliquer, mais je vais vous donner un exemple simple pour que vous puissiez bien comprendre :
L’histoire du clavier d’ordinateur
En 1873, Remington inventait la machine à écrire portative. Pour une raison demeurée assez mystérieuse, il organisa les touches du clavier d’une certaine manière (le clavier Qwerty). Or, il s’avéra, une fois que l’informatique apparut, et les claviers d’ordinateurs, que cette disposition était loin d’être la meilleure pour épargner de l’énergie à celui qui tape sur le clavier. Plusieurs tentatives furent faites pour proposer de meilleurs claviers, mais toutes, sans exception, échouèrent. Se heurtant lamentablement au mur des habitudes ! (lire à ce sujet, l’édifiante histoire du clavier Dvorak)
Un simple tweet de Kylie Jenner sur Snapchat, à propos de sa nouvelle interface, avait suffit à la startup américaine pour perdre 1,3 milliards de dollars en bourse.
Le drame terrible des escalators
Autre exemple : les escalators. Moi qui suis lillois, j’ai remarqué que les nordistes ne se gênaient pas pour bloquer la file de gauche dans les escalators. En toute innocence, et pour une raison bien simple. Ils sont nettement moins pressés et stressés que les parisiens où la coutume est de toujours laisser la file de gauche libre pour ceux qui veulent monter plus vite que la vitesse normale d’un escalator. Mettez un lillois dans le métro parisien, il provoquera la colère des parisiens pressés. Et à l’inverse, mettez un parisien dans le métro lillois, il se plaindra de ces provinciaux qui ne savent pas se servir d’un escalator.
Mais on le voit bien ici : tout n’est là que question d’habitudes. On pourrait inventer un escalator à trois files que je ne serai pas sûr qu’on satisferait plus les utilisateurs d’escalator.
Grimper dans la file de gauche sur les escalators diminuerait leur débit. Pour autant, les gens continuent à garder la même d’habitude (http://www.slate.fr/story/112915/metro-escalators-marcher).
Ce que cela nous dit du digital est qu’il faut savoir absolument tenir compte des habitudes de vos utilisateurs lorsque vous recréez un site internet, le refondez, l’améliorez. Et cela est vrai quelque soit le type d’interface.
Mais alors, comment lutter contre les habitudes ?
Pourquoi ce sujet des habitudes est important ? Parce qu’il vient toucher à un risque important d’accident industriel sur les applications ou les sites à fort trafic. Proportionnellement. Cela semble tomber sous le sens, mais la conscience du risque me parait le plus souvent sous-estimé et c’est pourquoi il est important de comprendre quelles dispositions il faut prendre pour limiter ces risques.
Quelques chose à savoir avant Comme je l’expliquai lors de ma conférence au Nord Conversion Day, il n’y a pas vraiment moyen d’éviter totalement l’aversion au changement (qui est liée donc aux habitudes). Quelque soit le changement, le mur des habitudes sera heurté, effleuré… Il y aura toujours de l’insatisfaction, plus ou moins forte, plus ou moins longue. Pour cette raison même, il ne faut pas espérer conduire un changement et obtenir immédiatement après des résultats positifs. En fonction de la manière dont vous avez préparé ce changement, les bons résultats viendront, mais il faut savoir les attendre (et cela aussi est vrai dans le cas des tests A/B).
Tout changement heurte le mur des habitudes. Qui plus est, si ce changement n’est pas anticipé, il peut créer beaucoup d’insatisfaction.
6 conseils pour lutter contre le mur des habitudes
Testez
La conduite du changement implique de bien connaître ses utilisateurs. Et pour cela, l’arme des tests utilisateurs reste l’arme suprême. Encore une fois et encore : testez, testez et re-testez ! Ce précepte que je martèle depuis 10 ans n’a pas bougé d’un iota.
Qu’est-ce qu’il est important de tester ? Tout et tout ce que vous voulez voir. Lorsque vous avez modifié votre interface, ne serait que pour un simple changement de couleur, testez-le. Et surtout, testez-le avec vos utilisateurs les plus récurrents, car c’est chez eux que la force des habitudes s’exprime le plus fortement. Ce piège des habitudes, nous nous y étions heurté chez Wexperience en sous-estimant le nombre de testeurs habitués lors de la refonte d’un gros site de vente de produit d’impression en BtoB. Malgré l’excellent travail de conception que nous avions réalisé, ces utilisateurs avaient rejeté violemment et en masse les améliorations que nous leurs avions proposées. En fait, ils n’en voyaient tout simplement pas l’intérêt. Et n’avaient pas envie de faire l’effort de changer pour la nouvelle interface.
La pédagogie n’a jamais fait de mal à personne. Expliquer ce que vous avez fait, pourquoi vous l’avez fait et pour quels bénéfices. Pour l’utilisateur cela va permettre de « passer la pommade » et de faire comprendre le jeu du changement.
Google nous donne de très bons exemples de cela. Dans le cadre de changement aussi important que celui de l’évolution de l’interface d’un produit comme Google Adwords, il ne s’agit pas de dire que vous avez simplement amélioré l’ergonomie de l’interface, il faut aussi faire voir les bénéfices directs pour les utilisateurs (quand à vos bénéfices, ne croyez pas que cela les intéressent. Ils se moquent de savoir que vous gagnerez plus d’argent grâce à votre nouvelle interface. Ce qu’ils veulent savoir, c’est ce qu’ils vont y gagner). Par exemple : expliquez leur qu’ils pourront aller plus vite, qu’ils pourront traiter plus d’annonces en même temps, qu’ils pourront faire plus de clics pour moins cher, qu’ils perdront moins de temps à accomplir une routine longue et pénible.
Mise à jour de Google Drive : un bandeau permet aux utilisateurs d’accéder à une vidéo pour découvrir les nouveaux avantages de Google Drive
Quand vous refondez une interface, cherchez tous les arguments qui font que vos utilisateurs y gagneront et qu’est-ce qu’ils y gagneront. Ne leur dites pas juste que vous avez amélioré l’ergonomie, que votre design est plus moderne ou plus fun, ou alors qu’elle est plus confortable. Mettez vraiment en avant ce qu’ils gagneront vraiment en plus à adopter vos changements. Mettez-vous à leur place et déterminez vraiment leur intérêt à accepter de changer.
Faites participer / cocréez / écoutez
La cocréation est un terme à la mode que l’on met un peu à toutes les sauces et qui parfois finit un peu par sonner creux. Mais il ne faut pas pour autant le rejeter et il est évident que donner un peu de voix à vos utilisateurs (pour râler, mais aussi parfois, pour vous féliciter) est une bonne manière d’atténuer la douleur insidieuse de l’aversion au changement (ou du mur des habitudes).
Pour tout changement, n’hésitez donc pas à mettre en ligne sur votre site ou application des formulaires de satisfaction de toute sorte qui vous guideront dans les progrès que vous aurez à faire, mais qui vous montreront aussi le niveau de satisfaction de vos utilisateurs face au changement. Ecouter vos utilisateurs leur donne l’impression d’avoir de l’importance pour vous (ce qui est vrai, n’est-ce pas) et les rendront donc plus cléments ou plus patients en cas d’insatisfaction. Ne dit-on pas souvent que la parole libère. Alors, libérez donc vos utilisateurs ! Laissez-les parler !
Quelles informations récolter ?
Il ne s’agit pas de les inonder sous des formulaires, mais bien de leur laisser des espaces ouvert au bon endroit au bon moment pour s’exprimer. Récolter des avis sur l’expérience utilisateur n’est pas chose simple, car, bien naturellement, l’utilisateur dans son insatisfaction mélange tous les critères de l’expérience. Pour lui, un prix trop élevé, un site qui bug ou une page qui est trop longue à charger sont mis sur le même plan : celui du cri, du mécontentement que l’on pourrait résumer en cette phrase tout à fait lapidaire : « C’est nul ! ». On ne peut donc pas demander à un utilisateur simplement ce qu’il a pensé de son expérience ou ce qu’il pense de l’ergonomie. Cela n’amènerait qu’un fatras de réponses inexploitables.
Il faut donc mettre en place des solutions spécifiques liées aux changements, majeurs ou mineurs, que vous avez induits.
Premier exemple :
Vous avez changé un ensemble de fonctionnalités sur votre site. Le changement est très perceptible. Il modifie le périmètre fonctionnel de votre site, il perturbe de manière importante les habitudes. Il peut alors être bon d’employer un questionnaire long qui essaie de couvrir rapidement l’ensemble des aspects sur lequel vous essayez de repérer des enseignements qui vous permettent d’améliorer/corriger votre interface.
Une simple question peut-être : « Trouvez-vous mieux ou moins bien votre nouvel espace client ? » Question qui peut-être suivis de questions fermées faisant le focus sur des points de détail de l’interface. « A-t-il été plus facile pour vous de changer votre mot de passe ->Oui/non ». Questions, qui à leur tour, peuvent être suivi d’un champ libre permettant de récolter un verbatim (qui sera certainement l’information la plus riche que vous récolterez).
Deuxième exemple :
Une simple question pour un changement mineur. « Avez vous trouvé facilement l’information que vous cherchiez sur cette page ? » Oui ? Non ? Pourquoi ? (Intégrée en bas de la page, la question peut vous permettre de récolter des avis intéressant)
Outre les questionnaires, la co-création, dans un processus nettement plus complexe, peut aussi simplement consister à créer une communauté d’aficionados à votre site/application. Appelons-ça des clients privilégiés que vous convoquez régulièrement pour des séances de travail in-situ et qui vous permettent de conduire des mini-tests utilisateurs, des interviews, voire de conduire de véritables atelier de conception qui vous permettront de bien comprendre comment vous pourriez effectivement améliorer votre interface. Cette communauté pourra vous servir de relais comme un ensemble d’ambassadeur défendants vos convictions sur le réseaux sociaux.
Un bon exemple de communauté est celui de Oui.SNCF qui réalise régulièrement des ateliers de travail avec ses meilleurs clients (j’en avais déjà parlé sur ce blog il y a quelques temps : lire l’article 👈)
La co-création ou la co-participation donnera l’impression à vos utilisateurs qu’ils ont le pouvoir de décider les modifications que vous voulez apporter à leur interface, qu’ils considèrent souvent comme leur propre interface, leur propre possession. Cette démarche ouverte peut apporter de très bons résultats.
Prévenez
Un esprit averti en vaut deux 🙂 Voilà un vieux proverbe qui trouve une nouvelle jeunesse dans le cadre du digital. Préparez vos utilisateurs au changement. Ne les faites pas tomber nez à nez avec votre interface sans qu’ils en soient avertis. Moins ils sont prévenus, plus leurs réactions sont virulentes. En bien ou en mal. Mais les prévenir permettra justement d’atténuer leurs réactions (surtout celles qui ne sont pas bonnes). C’est un effet purement psychologique.
L’avertissement pourra prendre plusieurs formes assez faciles à imaginer. Je pense qu’il n’y a pas de règles ni de restrictions en la matières :
par un bandeau quelque part sur le site ou l’application plusieurs jours ou semaine avant le changement
par un bandeau quelque part dans la page concernée uniquement
par une campagne emailing de prévention
par une popup discrète en bas de page
Vous pouvez même créer une page d’explication sur les changements à venir. Et pourquoi pas, encore mieux, y ajouter un questionnaire qui vous permettra à nouveau de récolter des avis pendant que vous travaillez sur ces changements à venir.
Permettez de revenir en arrière
Une des grandes craintes des utilisateurs est le fait de ne pouvoir revenir en arrière et de retrouver leurs habitudes. Comme le conseil, encore une fois, Google, il est vraiment très utile de pouvoir proposer à tout utilisateur un bouton pour revenir en arrière. Peut-être compliquée à mettre en place, cette technique à l’avantage de pouvoir donner le choix aux utilisateurs de choisir le moment où ils sont prêts à changer.
Lors du changement récent d’interface, Twitter a mis à disposition de ses utilisateurs plusieurs moyens de revenir en arrière et de donner son avis.
Mesurez la satisfaction
Jusqu’à maintenant, il y a un point dont nous n’avons pas parlé. Il s’agit de la mesure de la satisfaction des utilisateurs. Très peu de sites le font aujourd’hui. Ou plutôt, oserai-je dire, beaucoup de sites le font, mais peut-être pas de la bonne façon.
Autre point : mesurez ne veut pas dire mesurer uniquement quand il y a du changement, mais mesurer tout le temps afin d’obtenir un référentiel de mesure qui vous permette réellement de savoir si vos changements ont un impact positif ou pas.
Les tests A/B
Les tests A/B sont évidemment une très bonne solution pour mesurer la satisfaction utilisateur presque en temps réel. Mais attention, il ne s’agit pas de déclaratif. Et surtout, la lecture des résultats d’un test peut s’avérer très vite très compliquée.
Bien évidemment, il est toujours possible de ne mesurer qu’un indicateur de performance (par exemple, le taux de transformation), mais ça serait, selon moi, passer à côté d’informations importantes qui contribuent « invisiblement » à la qualité de l’expérience utilisateur : taux d’ajout au panier, taux de clic sur un bouton, taux de scroll, utilisation du zoom sur une fiche produit, etc…
Attention, les tests A/B, tout comme les web analytics, utilisés pour mesurer l’amélioration de l’expérience utilisateurs peuvent devenir très rapidement chronophage pour une lecture des comportements utilisateurs assez complexe à analyser.
Le questionnaire de satisfaction de Google
J’aime assez ce questionnaire de satisfaction employé par Google sur ses propres applications. Je ne l’ai jamais essayé, mais j’aime beaucoup sa simplicité, qui est sans doute son grand avantage. Il permet de mesurer l’UX de manière globale. Pris dans une période limité, il n’a que peu d’intérêt, mais utilisé en permanence et régulièrement sur un échantillon identique d’utilisateur, il peut fournir une bonne vision de la satisfaction utilisateur en terme d’utilisation. Certes, il ne peut se substituer à des questionnaires plus complexes du monde de l’ergonomie, mais au moins a-t-il l’avantage d’être très simple et rapide à employer. Ce qui peut permettre d’avoir rapidement de la donnée, notamment sur un gros site.
UX.Care UX.Care est la solution maison de Wexperience. C’est un questionnaire inspiré de l’Attrakdif, bien connu des UX designers, mais orienté business. Son avantage est qu’il permet de décortiquer un peu plus l’expérience utilisateur que le simple questionnaire de Google. Et donc d’affiner un peu plus la connaissance utilisateur.
Il est également recommandé de le déclencher de manière régulière sur un site de manière à récolter des tendances de satisfaction et de pouvoir les croiser avec les changements qui sont apportés. Pour l’instant, l’outil n’est pas en libre service, mais il peut être installé gratuitement en version bêta en se mettant en relation avec les équipes de Wexperience. Contactez-nous 😉
Résultat d’un UXM sur UX.Care
Le NPS
Le NPS n’est pas du tout un outil de mesure de la satisfaction liée uniquement à l’expérience utilisateur. C’est un indicateur global, dont les biais sont bien connus, mais qui a l’avantage d’être simple à comprendre et à analyser. Son inconvénient est qu’il englobe énormément de critères à la fois : de l’image de marque, à l’expérience, au prix, à l’humeur de l’utilisateur sur le moment, etc. Il peut néanmoins être utile de le mettre en place, accompagné d’un des deux questionnaires cités précédemment.
Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici
CONCLUSION
Ce qu’il y a d’important à retenir de cet article est que le mieux n’est pas forcément l’ami du meilleur 🙂 Améliorer son interface, même avec les meilleures compétences du monde, peut mener à une catastrophe. Les habitudes sont parfois si fortes chez les utilisateurs que ce n’est pas parce qu’on leur propose une interface avec une ergonomie en théorie meilleure qu’ils vont l’adopter.
C’est un phénomène récurrent dans l’histoire des outils, et pas que digitaux. Une fois que les habitudes sont prises, il est difficile de les changer. Et il vaut mieux parfois s’y faire que d’essayer de lutter En tout cas, pas sans un accompagnement adéquat. Car, dans cette affaire, justement, tout est affaire de psychologie ! De douceur, d’empathie et de compréhension de sa cible. Tout comme la conduite du changement en entreprise, la conduite du changement dans le digital nécessite du doigté qui se traduisent par les préconisations que j’ai faites à la fin de cet article. Tester, écouter, prévenir, mesurer sont les maîtres mots de cet accompagnement. Les méthodes à mettre en oeuvre doivent d’ailleurs se compléter les unes aux autres. Plus vous accompagnerez le changement, meilleure sera la réception par vos utilisateurs, et meilleure sera leur satisfaction.
Si vous avez besoin de conseils sur le sujet, n’hésitez pas à me poser vos questions 🙂!
Rendre plus humaine la relation client, n’est-ce pas tout, ce que nous recherchons, pour améliorer la performance de nos sites ? Mais comment le faire depuis des interfaces fonctionnelles sans saveur, froides ?
C’est à ce stade qu’intervient le persona design qui est une technique qui vient ajouter une couche émotionnelle à l’expérience utilisateur en venant humaniser, un cran au dessus, une interface.
C’est un outil qui va permettre aux collaborateurs amenés à travailler sur la conception et la maintenance d’un produit digital d’améliorer sa capacité à produire de l’émotion. Concrètement, il s’agit d’inventer un personnage qui va être la véritable personnalité de votre site, comme s’il s’agissait d’une personne vivante.
Cette technique a été inventée par le designer Aaron Walter pour la société Mailchimp et est depuis utilisé très souvent sur beaucoup d’autres sites américains.
C’est donc bien un outil de conception comme le mot design le signifie en anglais. (Pour en savoir plus sur la conception de personas, cliquez ici 👈)
Comment définir un persona design ?
Il n’y a sans doute pas qu’une manière de définir un persona design et je pense que les possibilités pour le faire sont variées, même si elles doivent reposer sur quelques paramètres de base.
Donnez lui un nom
Comme il s’agit donc d’imaginer un personnage, la première chose à faire est sans doute de lui donner une apparence et un nom, comme c’est le cas pour Mailchimp. C’est le meilleur moyen pour que les personnes amenées à travailler avec le persona voient leur imagination stimulée et leur acceptation du persona meilleure. On s’attache plus à quelque chose de figuré qu’à des notions abstraites.
Freddie, la mascotte et le persona design de Mailchimp, une solution d’emailing
Apprenez-lui à parler
La deuxième chose à faire est de s’attaquer à ce qui va, en réalité, constituer l’essence même du persona, c’est à dire son vocabulaire, sa manière de s’exprimer.
Les mots, dans le digital, comptent beaucoup plus qu’on ne l’imagine souvent. Et la tournure des phrases, leur clarté, le vocabulaire utilisé seront les principaux vecteurs de la personnalité du site. C’est grâce à la définition de la manière de s’exprimer que le persona va être le mieux défini.
Qu’on y pense bien : un site est parsemé de phrases courtes qui orientent, guident, incitent un utilisateur à agir. Et le plus souvent, les phrases utilisées relèvent toutes d’un même style plat, anonyme, sans saveur, voire parfois technocratique (dans le cas des messages d’erreur) qui, s’ils ne sont pas ennuyeux, peuvent même aller jusqu’à provoquer des erreurs dans la navigation ou bien même tromper l’utilisateur dans la compréhension d’une offre.
Très peu de designers s’attachent à réaliser ce travail de rédaction qui consiste à regarder l’ensemble des phrases « utilitaires » d’un site et à leur donner une saveur particulière, un ton, un style, qui généreront de l’émotion chez l’utilisateur et le rendront plus réceptif, plus réactif, plus éveillé pendant sa navigation.
Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici
Exemple :
Un message d’erreur tel que : « Votre email comporte une erreur. Veuillez le corriger. » constitue le pire de ce qu’on peut faire en terme d’expérience utilisateur.
Il est imprécis, car il n’explique pas ce qu’est l’erreur. Et donc, n’aide pas l’utilisateur.
Il est froid, car son vocabulaire est extrêmement technique et ne soulève aucune émotion.
Il est impérieux, car il n’utilise aucune précaution oratoire et aucune formule de politesse.
Alors que : « Ah ! Je crois qu’il y a un petit problème avec votre email. Il y manque un arobase. Rajoutez-le et ça ira beaucoup mieux ! » institue immédiatement une connivence avec l’utilisateur, grâce à une petite dose d’humour et de légèreté qui dédramatise l’erreur.
Avoir du cadre
Bien évidemment, on ne peut pas écrire de telles phrases sans avoir un cadre au préalable. Un cadre qui définira le ton, le style, le vocabulaire employé et pour quels buts. Ce persona devra donc être défini d’abord par des traits de caractère. Et ces traits de caractères évidemment doivent être inspirés par le rôle que l’on va attribuer au persona.
Est-ce que ça sera un vendeur ? Un animateur ? Un ami ? Toute la question sera de savoir ce que vous voulez incarner avec ce persona en fonction de votre marque. Ses traits de caractères en découleront entièrement. Et tout en retenant une chose, c’est que ce persona sera aussi votre ambassadeur, donc votre premier contact avec vos clients.
Quels traits de caractères peut avoir un persona design ?
Tout simplement ceux de la personne, qui, en magasin ou à l’accueil d’un établissement, établira le contact avec le client, et l’accompagnera tout au long de ses interactions avec la marque. La question alors à se poser sera : comment saluera-t-il ses visiteurs, sur quel ton leur parlera-t-il ? Les tutoiera-t-il ? Leur tapera-t-il dans le dos ou sera-t-il plutôt distant ?
Ces gifs traduisent bien la notion de persona design. Chacun de ces personnages souhaite la bienvenue à sa façon, traduisant chacune personnalité de site différente.
A ce stade de mes explications, vous devriez commencer à voir comment on compose un persona. Et quand on y songe, c’est plutôt assez facile, en fait. Il suffit de se mettre à la place de nos clients et de se demander comment nous aimerions être accueillis.
Le cas Zarko + April Moto
Avec Wexperience, nous avons été amenés avec l’un de nos clients à réfléchir à un persona design afin d’améliorer la conversion.
April Moto est une filiale du groupe April qui, comme son nom l’indique, est spécialisée dans l’assurance des motards. Métier difficile, car le risque ici coûte cher à assurer. April Moto dispose d’un site qui met en avant ses offres et permet de souscrire en ligne.
Sur ce site, il y a de la complexité. Les motards ne sont pas une famille unie et homogène, contrairement à ce qu’on pourrait penser, mais bien une cible segmentée allant du simple gamin, pilote de scooter, au cadre à la retraite se prenant pour un biker et roulant sur une Harley. Bien évidemment, il est impossible de s’adresser à tous ces différents publics de la même manière. Et cela entraîne une complexité difficile à gérer sur le web qui est : « Comment s’adresser de la même manière à un public varié avec des attentes différentes, un vocabulaire différent, sans se tromper de ton et de proposition de valeur ? »
Johan Zarko est l’ambassadeur de la marque April Moto
Avec l’IA et la personnalisation, il serait possible de trouver une réponse complexe à cette question difficile, mais pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Et, quoiqu’il en soit, cela n’évacue pas la question de l’identité de marque et de la manière dont un site « s’exprime » face à un client. Trouver un ton et une manière de parler, comme je l’ai expliqué plus haut permet d’améliorer l’empathie de l’utilisateur vis à vis du site et d’installer un meilleur dialogue et de meilleures interactions.
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C’est alors que Johan Zarko est apparu ou plutôt nous est apparu comme la solution à l’amélioration de l’expérience utilisateur. Champion du monde de moto, Johan Zarko est aussi l’ambassadeur de marque de April Moto. Et, comme tous les champions, son personnage véhicule énormément de valeurs positives et fédératrices. Pourquoi, dès lors, ne pas s’en servir pour communiquer avec les clients et les visiteurs du site ? A partir d’un tel persona, il est évidemment facile de créer des dialogues et des interactions sortant de l’ordinaire courant du web.
Voici, par exemple, comment Zarko a été intégré au formulaire de demande de devis d’assurance. J’ai choisi de vous afficher le processus complet de conception pour que vous compreniez bien les changements qui ont été introduits et l’utilisation du persona.
Formulaire avant refonte et sans Zarko
Proposition de maquette réalisée par Wexperience. À ce stade, l’intégration du persona n’est pas encore visible. En revanche, le travail d’optimisation ergonomique a déjà été réalisé, suite à des tests utilisateurs.
Proposition de maquette graphique (on voit encore le logo de copyright de l’image de fond). Le personnage de Zarko a été intégré ici à deux niveaux de la page. Dans le début du formulaire, mais aussi dans la partie latérale de la page, en mode conseil)
Comme vous le voyez ici, l’utilisation du pilote de moto, comme mascotte du site, est importante. Mais ne vous méprenez pas ! Persona ne veut pas dire mascotte ! C’est le cas ici, car Johan Zarko est suffisamment fédérateur pour l’utilisateur comme guide dans le site. Mais un persona design de site peut-être beaucoup plus abstrait et ne se manifester que par un ton de voix, des couleurs, des styles d’interactions. Si vous créez un persona design, ne vous trompez donc pas : il ne s’agit pas de créer une mascotte !
Et d’ailleurs, c’est exactement ce que nous avons décidé de ne pas faire pour BrandAlley, un autre de nos client dans le secteur de la mode. Dans ce dernier cas, nous étions confronté à une problématique d’identité de marque, mais aussi d’amélioration des parcours utilisateurs. Un atelier a été conduit afin de déterminer les caractéristiques du persona design et ces éléments ont ensuite permis à un graphiste, notamment, de travailler le design du futur site. Mais ici, pas de mascotte : juste des indications de style, de couleurs, de ton de voix.
Un atelier interne a nécessité de mieux comprendre et travailler le positionnement de la marque afin de définir le persona design. Au final, deux pistes avaient été retenues.
Les déclinaisons de ces positions peuvent ensuite donner lieu à la rédaction de textes de site par un UX Writer.
Conclusion
Construire un persona design ne s’improvise pas. Comme pour tout, cela requiert de la méthode et de l’organisation. Pour chaque projet mis en oeuvre chez nos clients, nous faisons appel extensivement soit directement aux utilisateurs finaux, soit aux équipes internes marketing lors de workshops afin de définir les contours du persona design.
La création du persona est ensuite effectué par un concepteur rédacteur accompagné d’un directeur artistique. Un UX writer vient compléter la paire pour l’écriture du phrasé du site.
Un document complet est créé et est ensuite livré et présenté aux équipes concernés par le sujet.
VIDEO : NCD #5 | Le Persona Design ou l’art de donner une véritable personnalité à votre site
Cet article fait suite à la table ronde sur l’inaccessibilité qui a eu lieu le 4 avril 2019 au Nord Conversion Day. Vidéo récap de cette table ronde disponible à cette adresse.
Table ronde avec de gauche à droite, Mathieu Froidure d’Urbilog, Stéphanie Laffargue de CSA, Jérémie Boroy de Aditevent et Damien Senger de Racoon Studio
Les e-commerçants, à l’exception de quelques uns, depuis des années, ont fait une impasse totale sur les personnes les moins à mêmes d’utiliser les outils du numériques.
Alors qu’une chance formidable s’offre à tous les français en mettant à leur disposition des milliers de services et de produits grâce au numérique, paradoxalement, la manière dont les ouvriers du web conçoivent les sites webs et les applications exclut de plus en plus de personnes. Comment est-ce possible ? Et pourquoi est-ce vraiment dommage ?
Je répondrai d’abord à la deuxième question. Une étude sur l’illectronisme, conduite par l’institut d’étude CSA, (gratuite et en ligne ici) publiée l’année dernière rendait compte que 15% des français se sentaient en difficulté pour utiliser les outils du numérique. Si l’on cumulait handicap et illectronisme, il est probable que l’on irait jusqu’à 20% des français. Une personne sur cinq ! A l’échelle nationale, cela représente plusieurs millions de personnes. Que l’on peut voir comme autant de clients que l’on n’aura pas.
Pourquoi cette impasse ? Les entreprises privées sont-elles tellement à l’aise financièrement qu’elles peuvent se passer en toute insouciance d’une partie de leur clientèle ? J’aurais beaucoup de mal à croire qu’un gestionnaire accepte sans broncher qu’on ajoute une ligne dans ses livres de compte en lui disant qu’il perd chaque année 20% de son CA parce que 20% de ses clients ne peuvent pas entrer dans son magasin.
Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est pourtant bien le cas.
Dans la masse de gens qui conçoivent et développent les applications numériques, presque personne ne pense à cette population. Rares sont les exemples de sites qui intègrent, ne serait-ce que quelques critères d’accessibilité à leur interface.
Comment l’expliquer ?
Premier constat : les équipes digitales ne sont pas formées à l’accessibilité.
Ça n’est pas compliqué. Faites un sondage autour de vous et demandez qui de vos collaborateurs a déjà eu une formation à l’accessibilité ? Très probablement aucun. Le nombre de bras levés, lorsque Mathieu Froidure, DG d’Urbilog, posa la question à une assemblée de presque 300 personnes lors du NCD du 4 avril 2019 fut éloquent. Presqu’aucun ! Et ça n’était pas surprenant. Presque personne, à moins qu’il ne soit directement concerné, n’a envie de s’intéresser à l’accessibilité. Sans doute pour une raison humaine, concernant le handicap, que celui-ci fait peur ou gêne, dixit Damien Senger, designer UX, spécialiste en accessibilité, lorsque je l’avais interviewé dernièrement pour préparer la même table ronde.
Et c’est sans doute un des premiers freins au développement des techniques d’accessibilité numérique. Presque personne ne s’y connait. Et ça n’est pas la complexité des normes qui y aidera, toujours selon Damien Senger.
Deuxième constat : aucune obligation légale
Il est, bien sûr, toujours navrant de devoir obliger les gens à faire quelque chose, mais cela reste néanmoins le moyen privilégié de faire évoluer les choses. Aux Etats-Unis, par exemple, une législation très contraignante oblige les gros sites webs à respecter un ensemble de norme d’accessibilité. Ce qui fait que ce pays est beaucoup plus ouvert dans ce domaine que ne l’est la France et beaucoup plus en avance.
Félicitons-nous cependant de voir qu’une législation récente a été votée pour faire avancer tout de même les progrès de l’accessibilité dans le numérique, même si elle n’est pas contraignante pour l’instant.
Troisième constat : un corps d’ouvriers du digital autocentré sur lui même
Il ne s’agit pas là de dénoncer un manque d’empathie des ouvriers du web, mais surtout de comprendre que les concepteurs d’applications digitales ont une forte tendance à concevoir et à programmer en fonction de leur propres capacités et de leur propre environnement. Sans aller trop loin sur la question, il suffit de se dire que la plupart des grands sites ou grandes applications sont créés par des personnes avec un bon niveau de formation, très urbaines avec une culture très spécifique, équipées des meilleurs matériels et oeuvrant dans les meilleures conditions de connexion à Internet.
Pendant des années, et avant l’avènement des UX designers, on en était resté là, et les applications digitales étaient, en réalité conçues, pour un public cible relativement identique à l’identité des concepteurs. On s’embarrassait parfois de certains clichés afin de s’adapter au public cible (les vieux, les jeunes), mais la grossièreté de ses approches ne permettaient pas, en réalité, de cerner avec précision le public cible d’utilisateurs.
Les méthodes UX et leur succès ont certes, quelque peu changé la donne, mais, encore une fois, sans prendre plus en compte les contraintes d’accessibilité ou d’illectronisme, à moins d’y être contraint et forcé dans certaines conditions (rares dans le domaine privé).
Résultat : aujourd’hui encore, la plupart des sites ne répondent qu’à une partie de leur cible (et parfois mal), tandis que les populations en difficulté face au numérique le restent toujours plus, voire même peut-être encore plus qu’au temps du téléphone et du catalogue papier.
Quatrième constat : des préjugés sur le coût de conception d’applications ouvertes et élargies
Comme très souvent lorsqu’il est question d’accessibilité, le coût est un facteur mis en en avant comme un frein majeur. Il ne faut pas nier le fait que rendre accessible un site peut engendrer un surcoût dans la production d’une application digitale, mais en réalité ce surcoût est négligeable et surtout demeure relativement anodin si on le compare aux bénéfices induits de l’accessibilité.
Quels sont ses bénéfices ?
Evidemment, élargir son public d’utilisateurs de manière non négligeable, c’est certain
Deuxièmement, renforcer l’utilisabilité de son interface. Plus l’on conçoit en prenant en compte les problématiques liées à l’accessibilité, plus l’on renforce l’utilisabilité de l’interface pour les personnes dites « normales » (et j’utilise ce terme avec des pincettes, bien sûr).
Troisièmement, dans un contexte où l’accessibilité est peu prise en compte dans les cahiers des charges des interfaces digitales, prendre les devants permet de gagner un coup d’avance sur sa concurrence.
Comment avancer sur ce sujet ?
Les problématiques évoquées ici recouvrent à la fois des questions d’éducation des publics, de capacité ou d’incapacité, mais aussi des problèmes d’accès à Internet. Le message qu’il faut retenir dans cet article est qu’il faut changer notre manière de penser en tant que concepteurs afin de permettre à tous, à un maximum d’utilisateurs, d’accéder aux services et aux produits que les entreprises commercialisent sur Internet.
Or, bien évidemment, penser « inclusivement » ne se fait pas naturellement et demande du temps. Et selon moi, cela passe avant tout par un changement de mentalité des équipes qui créent les sites webs et applications.
Sensibiliser les ouvriers du digital
La première chose est de faire prendre conscience aux designers et aux développeurs qu’il est de leur responsabilité de prendre en compte les problématiques d’accessibilité. La meilleure réponse viendra d’eux mêmes. Mais pour cela, il faut qu’ils soient plus conscients de leur rôle. Des campagnes de sensibilisation, des conférences (comme celles que nous avons proposées au Nord Conversion Day, des séances de découvertes (comme proposé par Urbilog), des rencontres, des blogs (comme le notre) permettront à ces équipes de réaliser qu’il n’est pas si compliqué, ni si contraignant de se préoccuper des utilisateurs, de TOUS les utilisateurs.
Former les équipes
Outre la sensibilisation, la formation sur des aspects plus pratiques est indispensable. Il ne s’agit pas de transformer chacun des UI designer, intégrateur, développeur en spécialiste de l’accessibilité, mais simplement de leur permettre d’apprendre les techniques basiques qui permettent d’implémenter des critères d’accessibilité tant au niveau du code qu’au niveau du design.
Mais je pense que le point le plus important à intégrer dans une logique de développement accessible est d’intégrer systématiquement à des panels de tests utilisateurs des personnes représentants des difficultés particulières. Cela devrait être obligatoire, puisqu’on peut considérer qu’en France une personne sur cinq a des difficultés d’utilisations des outils du numérique (ce qui est énorme) et que ces publics ne sont pratiquement jamais pris en compte. D’après Mathieu Froidure d’Urbilog, par exemple, intégrer une personne non voyante dans un test utilisateur serait la première étape dans ce long chemin vers l’accessibilité.
Conclusion
Pour reprendre tout ce qui a été dit ici, il me semble que l’important est de retenir que nous, agence de design, d’UX, de développement, nous n’intégrons absolument pas les problématiques d’accessibilité. Ce faisant, les e-commerçants, nos clients, mais aussi les banques, les assurances, les mutuelles et tous les autres services ne nous demandent pas non plus de les intégrer. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation assez ubuesque où une très grande part de la population française est sciemment ou presque écartée des outils du numérique et à tous les services qui en résultent. Quelque soit la manière dont on regarde le problème, c’est une absurdité.
Pour une question d’empathie : les entreprises seraient-elles déshumanisées au point d’oublier une bonne partie des gens qui nous entourent ?
Pour une question business : seraient-elles assez riches pour se couper potentiellement de sources de revenus sonnantes et trébuchantes ?
Développer pour tous est – il faut le voir comme ça – une formidable opportunité et un moyen simple de dégager des nouvelles marges de bénéfices. S’en priver reviendrait à demander à une personne sur cinq un samedi après-midi de ne pas rentrer dans un magasin. Cela ne vous choquerait pas ? Eh bien, c’est pourtant exactement ce qui se passe sur le digital.
Il est temps de changer.
Vidéo : L’e-commerce et l’accessibilité, les entreprise en font-elles vraiment assez ?
Conférence animée par Olivier Sauvage CEO Wexperience accompagné de Stéphanie Laffargue CSA, Jérémie Boroy, Damien Senger et Matthieu Froidure d’Urbilog, lors du Nord Conversion Day #5. Évènement entièrement dédiée à l’UX et à l’E-commerce organisé par Wexperience et qui s’est déroulé le 4 Avril 2019 à Lille.
Merci à Euratechnologie et à leurs équipes de nous avoir accueilli dans leurs si beaux locaux. Et merci à Yann Kervarec dont l’agilité et la grâce à ouvrir des enveloppes ont époustouflé l’audience.
🏆Un grand merci à Abdel Niti de Wexperience d’avoir mené de main de mettre toute l’organisation de cette édition. Et merci à Inès Charlet et Justine Morel pour l’accompagnement sur ce projet.
Merci à toutes les équipes de Wexperience qui ont allié charme nonchalant et musculature impressionnante pour ranger, plier et accueillir tout notre incroyable public !
Et aussi un grand merci à Alain et à Sarah Wonke pour la gestion commerciale de l’évènement.
C’était, on l’espère, une belle fête, une belle réussite, un bon moment d’échanges avec tous nos partenaires. Et on espère qu’on vous reverra tous l’année prochaine pour une nouvelle édition qui se déroulera à… à… à… on vous le dira dans quelques mois.
Qu’est-ce qu’une bonne expérience utilisateur en 2019 ? Et qu’est-ce que sera une bonne expérience utilisateur en 2020 ?
L’UX est désormais un terme à la mode bien inscrite dans les moeurs du digital. Mais que recouvre ce terme en réalité ? Comment les designers d’aujourd’hui l’abordent-ils et comment la fabriquent-ils ? En 2019, les meilleurs designers du monde, comme ceux qui étaient réunis cette année à la Digital Thinkers Conference d’Amsterdam dont je reviens juste, sont tous d’accord.
La bonne expérience utilisateur est d’abord émotionnelle
La bonne ergonomie n’est plus la limite à atteindre, c’est désormais l’expérience vécue. L’interaction qui vous fait vivre quelque chose. Le contact avec une interface qui change votre vie ou, plus modestement, apporte un rayon de lumière à votre journée. Quelque soit la catégorie de votre site : culturel, commercial, public. Une bonne expérience doit décrocher un sourire à votre cible.
Le site Franshalsmuseum.nl, par l’agence Built in Amsterdam, a remporté le Awwwards 2019 du meilleur site ecommerce. Quand le design interactif rencontre avec bonheur les contraintes du commerce en ligne.
La création d’expériences émotionnelles passe par des phases de prototypage rapides, comme montrées ici par Peter Smart de l’agence new-yorkaise, Fantasy. Prototyper permet, avec les utilisateurs, de trouver les bonnes interactions et les bonnes émotions à susciter chez les utilisateurs.
Elle est interactive
Une expérience interactive veut dire « animée », « réactive », capable donc de créer de la surprise, de l’émerveillement et de l’amusement. C’est le dernier étage de la conception d’interface : comment créer en plus d’une bonne ergonomie, une expérience qui s’ancre en bien dans la mémoire de l’utilisateur et le fasse revenir.
Les techniques pour y parvenir sont bien connues des designers d’interactivité (ou motion designers) et grâce aux nouveaux standards du web (CSS 3 et javascript), ils offrent aussi bien sur « ordinateur de bureau » que sur « mobile », téléphone ou tablette, un champ presqu’infini de possibilités.
Démonstration du site officiel du film Coco, produit par Disney, par le motion designer français, Louis Ansa. Lors de son talk, l’idée principale à retenir était l’importance du langage de l’animation par rapport à l’ADN de marque.
Peter Smart, designer américain de l’agence Fantasy, présentait un très intéressant travail de conception d’application et de site web pour une grande compagnie de croisières de loisir. Il y insistait très notamment sur le besoin de créer des expériences en empathie avec le contexte d’utilisation.
Elle est co-construite avec les utilisateurs
La co-construction n’est absolument pas un vain mot de l’accord de tous les spécialistes du design interactif qui étaient à l’Awwwards. Peter Smart s’en est fait le chantre dans sa présentation (en vidéo, ci-dessus) de l’app de Royal Carribean, mais il n’était pas le seul.
Ida Aalen, fondatrice de Confrere, est revenue sur l’inconvénient des analyses expertes en montrant les limites très nettes et en insistant sur le besoin absolu de tester et tester en permanence avec de vrais utilisateurs.
Autre conseil de Ida Aalen : conduire des petits tests fréquemment, plutôt qu’un grand test plus rarement. Choix auquel nous souscrivons entièrement !
L’espagnol Claudio Guglieri (à voir absolument en conférence) a fait une démonstration brillante du besoin de tenir compte des réelles capacités humaines pour créer une interface et une expérience utilisateur. Cela aussi fait partie de la co-création.
Elle est inclusive
Le sujet de l’inclusion fait de plus en plus voir sa présence dans le domaine du design d’interactions. Une conférence y était dédiée à Amsterdam. Marie Vandriessche, interaction designer chez ABN-AMRO, et sourde de naissance, en a fait une parfaite démonstration. Penser à TOUS ses utilisateurs devrait être un impératif absolu, surtout quand on sait que les solutions pour rendre accessible une interface ne sont pas nécessairement onéreuses, mais requièrent surtout une réflexion et des règles appliquées dès le démarrage de la phase de conception.
Pour en savoir plus à ce sujet, rejoignez-moi d’ailleurs au Nord Conversion Day où une conférence se déroulera sur ce sujet 😉
Le meilleur moyen de prendre en compte les handicaps, n’est plus, comme le soulignait Marie Vandriessche de ABN AMRO Bank, de les voir comme tels, mais bien comme des problèmes d’interactions entre humains.
Quelques bonnes règles d’écriture pour les sourd et malentendants. Ça tombe bien, ce sont aussi des bonnes pratiques d’UX !
Elle est bourrée de technologie
Enfin, ne l’oublions pas, les bonnes expériences seront fournies aux utilisateurs en étant appuyées par des technologies qui permettent d’en profiter vraiment.
Mais aussi celui de l’exemple de la personnalisation des contenus par Netflix, tel que je l’avais aussi écrit ici. La personnalisation, à base d’IA, devenant le meilleur moyen de simplifier les choix des utilisateurs dans la masse d’informations à laquelle ils sont en permanence soumis.
Comme nous le rappelait Raisa Cuevas, experte UX chez Google, la performance technique devrait absolument être une caractéristique du design d’interface… ce qui est encore rarement le cas.
Il est toujours bon de rappeler la corrélation entre vitesse d’affichage et taux de conversion.
Conclusion
Awwwards Amsterdam 2019 m’a rappelé à quel point il était important, quelque soit le domaine, de soigner l’expérience utilisateur au delà de l’ergonomie. En tant que concepteur d’expérience utilisateur, nous devrions nous en rappeler pour chaque projet. Que ce soit en e-commerce, en e-banking, e-assurance, et même en BtoB, il existe toujours un moyen de rendre l’expérience utilisateur plus attractive qu’une simple interaction efficace et satisfaisante.
Dans un monde où le digital porte la concurrence à son paroxysme, c’est le dernier moyen de se démarquer et de faire la différence. Il ne faut absolument pas l’oublier !
Deuxième jour de conférence. Heureusement qu’il y avait beaucoup de café !
» Le design n’est pas de l’art, c’est une méthodologie avant tout. «
La question revient souvent avec nos clients lorsque nous faisons une refonte de site. « Quel design allons-nous adopter ? A quoi va ressembler notre site après ? Est-ce qu’il va plaire ? Est-ce que nous allons l’aimer ? » sont parfois les questions qu’ils se posent.
Contrairement à une croyance qui semble profondément ancrée, le design de site n’est pas la résultante d’une inspiration réussie d’un designer, mais le fruit d’un travail qui mêle plateforme de marque, expérience utilisateurs, et tendances.
Concevoir un design : une fusée à quatre étages
La base : la plateforme de marque
Son rôle est majeur dans la définition du design de votre site. Soit vous l’avez déjà défini et elle servira de base de départ à la conception d’un persona-site. Soit, avant de vous livrer à quelque travail de conception graphique, vous aurez à la définir. Ce n’est pas le propos de cet article, mais il est important de rappeler à quel point cette plateforme joue un rôle essentiel dans la réussite du design d’un site. Sans plateforme de marque, vous risquez de passer à côté des fondamentaux qui bâtiront votre succès.
Pour nous, elle permet de nous poser les bonnes bases pour la conception graphique d’une interface, et notamment la création du persona site, comme vous allez le voir après.
Exemple de plateforme de marque pour un client Wexperience. Ce document, accompagné d’autres spécifications, permettra d’engendrer le document de Persona Design, indispensable pour confectionner le futur site à créer
Le premier étage de la fusée : le persona design
Lorsque la plateforme de marque est parfaitement définie, il est alors possible de passer à la définition du persona design qui définira l’ensemble des éléments de langage visuels et textuels (voire sonores) du site. C’est un outil extrêmement important de la conception d’interface et qui est souvent négligé par les agences.
L’intérêt du persona design est de pouvoir générer un outil collaboratif définissant un ensemble de règles sur la manière de communiquer d’un site (cela est vrai aussi pour une app, bien sûr).
Le travail de référence pour les persona design est celui réalisé par le designer Aarron Walter, responsable du design de la société Mailchimp, une solution d’emailing grand public.
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Comme il le propose lui même, un persona design se décline en 7 éléments clés :
Une image personnalisée
Une vue d’ensemble
Les traits de caractères de la marque
La carte de personnalité
La voix
Des exemples de textes
Les méthodes d’engagement
Le persona design : un travail collaboratif
Pour chaque marque, ces règles sont déterminées par un travail d’atelier ou les équipes marketing, les clients parfois, et des experts interagissent ensemble pour créer un persona, un véritable personnage, qui sera la personnalité du site.
Faire ce travail permet d’avoir une approche beaucoup plus riche de la conception. A l’intérieur d’un persona design sont définis tout ce que voit, entend, lit et écoute un utilisateur. La manière de s’exprimer du site, par exemple… son apparence physique, son caractère : est-il gai, léger ? Ou sérieux ? Rassurant ? Ou tout cela à la fois ? Il définit en quelque sorte l’image que l’on veut projeter de soi à ses clients et à ses prospects.
Le persona design devrait être le premier travail pour réaliser un site ou une application avant même toute phase de conception.
Extrait du persona design de Mailchimp, une société d’emailing.
Avantages du persona design
Un outil simple pour définir les règles de gestion des éléments du langage visuel et textuel
Une vision partagée de ce que doit être le site, mais aussi de tous les éléments qui vont permettre de communiquer avec vos clients et prospects : email et réseaux sociaux
Une homogénéisation des contenus (cet outil vient vraiment en complément du design system)
Un outil marketing qui permet de créer plus d’affinité avec votre marque en donnant une véritable personnalité à votre site
» Le persona design donne une véritable personnalité à votre site, renforçant le lien de proximité avec vos clients et vos prospects «
Ces éléments étant entièrement définis, il devient dès lors beaucoup plus simple de savoir quel ton adopter sur votre site et comment communiquer avec vos clients.
Dans les maquettes de conception (wireframes), il devient possible de détailler les différents textes de l’interface et de pouvoir dès lors les tester auprès de vos utilisateurs finaux
Dans la phase de conception graphique, les éléments de charte seront définis sur des éléments tangibles (couleurs choisies en fonction des intentions de la marque, de l’image qu’elle veut véhiculer / pictogrammes en accord avec le ton du site). Créer un persona permet aussi aux équipes en charge du site de mieux se projeter dans l’ADN de la marque et de mieux la retransmettre.
Le logo et la typo du logo font aussi partie du persona design (surtout dans le cas d’un pure player comme Mailchimp)
Le deuxième étage de la fusée : la conception UX
Je ne m’étendrai pas inutilement sur cette partie qui constitue le coeur de notre métier et que Wexperience pratique au quotidien avec ses clients.
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Brièvement : la conception UX se décline alternativement entre deux activité. Celle de l’audit par les utilisateurs et celle de la conception par un UX Designer.
La conception se matérialisant par des wireframes (maquettes fil de fer de conception détaillée). Elles permettent de positionner et de définir rapidement tous les éléments d’une interface. Durant cette phase, un expert technique de la plateforme de développement, un expert SEO et un UX Writer (personne chargée de la rédaction de textes de l’interface) viennent apporter chacun leur compétence afin de répondre à toutes les contraintes de la conception.
Souvent, un prototype est livré à mi-parcours et un test utilisateur réalisé sur un nouveau panel afin de parfaire la conception.
La phase de conception UX est matérialisée par des maquettes fil de fer (ou wireframes), comme ici dans le logiciel Sktech
Troisième et dernier étage : la conception graphique
La conception graphique sera la résultante de tous les éléments précédents. Elle s’appuiera à la fois sur la plateforme de marque, le persona site et les maquettes UX. Souvent, elle comprend également une réflexion issue d’un benchmark de sites concurrents ou inspirants.
De ce travail ressort le design du site, et, plus concrètement, exactement ce que verront les utilisateurs futurs du site. C’est à ce point qu’il devient possible de répondre à la question de départ. Ce design, sur lequel nous nous sommes longuement interrogé, va ressortir naturellement et s’imposer comme une évidence étayée et argumentée par les nombreux travaux de recherche et de conception en amont.
En fonction de cela, un site pourra ressembler à un Amazon ou un Zara, sans que personne n’ait à discuter son apparence. La notion d’esthétique, vous le voyez bien, prend beaucoup moins d’importance à ce stade. Au final, l’important, puisque l’on parle de e-commerce, est d’être arrivé à conjuguer des facteurs psychologiques d’appréciation d’une marque, de son offre, à des facteurs commerciaux ou marketing qui en feront « une machine de guerre ».
Des maquettes graphiques mobiles pour le site Linvosges.fr
Conclusion
Le design de site n’est pas un art, mais une science, un métier, dont le produit est un design graphique répondant à un cahier des charges business mêlant ADN de marque, UX, offre, et spécifications techniques. Pour y réussir, un projet doit, selon une méthodologie et une organisation rodée, faire collaborer un ensemble de compétences et de métiers, conduit par un chef de projet polyvalent, capable de les comprendre tous. Chacun des projets livrés par Wexperience répond à cette exigence.
Toute nouvelle version d’une app ou d’un site web contient en soi le risque d’un phénomène de rejet des utilisateurs. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire les commentaires sur les réseaux sociaux qui accompagnent chaque changement. La plupart du temps, c’est pour se plaindre de la nouvelle version. (voir encore récemment l’aventure arrivée à Snapchat, mais aussi à Instagram, lors d’une brève apparition d’une navigation horizontale au lieu de verticale).
Malheureusement, devant ces vives réactions des internautes, la réponse apportée par les équipes en charge de la production est la panique et un vif retour en arrière. Perte de temps et d’argent. Et dégradation de l’image de marque.
Mais pour autant, faut-il réagir à vif ? Ou prendre le recul nécessaire pour bien analyser la situation ?
Les réseaux sociaux ne font pas la loi
Lorsque vous mettez une nouvelle version en ligne, inévitablement des commentaires apparaîtront sur les réseaux sociaux. Et généralement, ils seront négatifs. Mais, première règle : ne paniquez pas ! Et prenez du recul ! Les commentaires parfois violents ne doivent pas vous faire revenir en arrière.
Capture d’écran de retour négatif sur Twitter suite à la mise à jour Instagram
Ils ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble de vos utilisateurs
Les commentaires négatifs sont toujours la première réaction. Ils ne durent jamais.
Surveillez vos statistiques de fréquentation. Elles sont plus représentatives de la réalité que les commentaires négatifs
Et corrélativement, ne vous trompez pas de critères de mesure.
Le mot de notre experte : Julie Rosier de Digitaleez :
« Une baisse d’un taux de transfo n’est pas forcément synonyme d’une mauvaise performance. Pour bien mesurer les résultats d’une optimisation ou d’une évolution, il faut mesurer plusieurs paramètres. Et plus encore, il faut intégrer aux indicateurs digitaux, les indicateurs hors web : taux de retour pour le e-commerce, pourcentage de transfo des leads dans un service en Saas. Une baisse de taux de transformation peut simplement indiquer une meilleure qualité de la transformation »
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6 conseils pour limiter les risques d’une mise en production
L’erreur est humaine, mais il vaut mieux quand même l’éviter. Voici quelques conseils pour vous aider à mieux réussir vos mises en production.
1 – Testez d’abord votre interface. Et plutôt deux fois qu’une !
Chez Wexperience, nous menons toujours un ou deux tests utilisateur en phase de conception. Cela nous aide à mieux détecter ce qui ne marche pas dans une interface, mais aussi ce qui marche ! Et c’est tout aussi important. Trop souvent, chez nos clients, la tendance à tout jeter à la poubelle prédomine en oubliant de garder les choses que les utilisateurs apprécient. Ne les décevez pas ainsi.
2 – Ne changez pas tout, ne soyez pas un révolutionnaire de l’UX
Les designers sont parfois tentés d’inventer de nouvelles interactions. C’est bien d’être créatif, mais cela peut être risqué. Le mieux, dans 90% des cas, est d’utiliser ce qui est prouvé comme efficace. Être disruptif est peut-être avant-gardiste ou héroïque, mais cela demande, en réalité, beaucoup d’investissements en recherche, que peu de sociétés possèdent. Alors, avant de réinventer la poudre, demandez-vous si le jeu en vaut bien la chandelle.
3 – Testez sur un petit échantillon
Dans la mesure du possible, AB testez votre nouvelle version. Cela n’est parfois pas simple à cause de certaines contraintes techniques, mais si c’est possible, il faut le faire. Et sur des petits échantillons de trafic (moins de 10%, par exemple). N’hésitez pas non plus à tester plusieurs versions sur différents segments de visiteurs : les habitués, les nouveaux visiteurs, etc. Attention, toutefois à l’interprétation des résultats. Nous l’avons dit, ils ne sont pas toujours lisibles au premier coup d’oeil et méritent souvent du temps et de l’approfondissement.
4 – Faites participer vos utilisateurs à la conception
Il n’est jamais trop tard pour revenir en arrière ou pour s’adapter. Notez les réactions de vos visiteurs sur les réseaux sociaux ou d’autres canaux de communication. Et n’hésitez pas à les étudier. Parfois, la bonne idée viendra de votre public. Et un correctif simple pourra tout remettre en ordre.
5 – Accompagnez
Tout changement mérite des explications. C’est pourquoi lorsque vous produisez une nouvelle interface, il peut être utile d’y ajouter des textes ou des images d’aide (souvent sous forme de bulles narratives). Les internautes audacieux les désactiveront immédiatement, mais beaucoup les liront et apprécieront que vous leur indiquiez ce que vous avez changé, pourquoi vous l’avez changé et pour quel bénéfice pour eux.
Il ne faut donc pas oublier cette notion de courbe d’apprentissage.
6 – Prévoyez un rollback complet
Il faut en tout prendre des précautions afin d’éviter au maximum les difficultés. Ainsi, prévoir l’annulation de l’ensemble des requêtes que l’on vient de réaliser en cas de grandes difficultés fait également partie des bonnes pratiques de mise en production.
Cette méthode implique une gestion de versioning et un minimum d’automatisation côté IT. Procédé également appelé « Intégration continue »
Et le SEO / ASO* ?
Bien sûr, tout changement peut avoir un impact sur le référencement et le positionnement. Aussi, quelque soit votre projet de refonte ou d’optimisation, prenez toujours bien soin d’intégrer au projet un spécialiste SEO/ASO qui garantira la bonne continuité du référencement naturel à partir de la mise en production de la nouvelle version.
*Le référencement des applications mobiles est désigné par l’acronyme ASO (App Store Optimisation). Il est englobé dans le terme référencement mobile.
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Conclusion
Comme pour tout ce qui touche à l’humain et aux habitudes, le changement est difficile. Un changement trop brusque peut se traduire par une perte de chiffre d’affaire immédiate. Un changement trop léger, par un bénéfice trop petit. Dans tous les cas, il faut savoir trouver le bon dosage. Et cela passe par plusieurs principes :
Il s’agit de Hopper, une app de réservation de billets d’avion, dont la société mère vient de lever 100 millions de dollars et qui est désormais valorisée à 780 millions de dollars !!!
La promesse d’Hopper (qui n’est pas originale) est d’aider ses utilisateurs à trouver les meilleurs prix sur des billets d’avion. Vous entrez une ville de départ, une destination, et hop ! L’application se décarcasse et vous trouve tous les tarifs de toutes les compagnies en mettant en avant les meilleures offres.
Gros avantage de Hopper : pendant que vous êtes occupé à faire autre chose, l’app continue à chercher les prix les moins chers et vous alerte quand une offre à ne pas manquer apparait.
Respecter les 4 objectifs d’une app e-business
Construire une telle app doit se faire en définissant des objectifs clairs et simples. Pour Hopper, ce sont les suivants :
Séduire : attirer l’attention par le design, au delà de l’offre, pour obtenir le plus de téléchargement possible
Convertir : ne pas décevoir à la première utilisation, permettre d’obtenir un résultat rapidement afin de convaincre l’utilisateur d’employer plus d’une fois l’app
Retenir : l’expérience utilisateur, grâce à une bonne ergonomie, doit être la plus fluide possible, et ne pas créer de freins pendant les usages
Fidéliser : créer de nouveaux besoins, suggérer des destinations pertinentes, pour faire revenir aussi souvent que possible l’utilisateur sur l’app
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1 – Séduire par l’apparence graphique
La séduction passe essentiellement par le design graphique, sous-tendu par une organisation de l’information simple et facile à comprendre.
L’apparence de de votre app dans l’appstore sont exactement comme le packaging d’une boîte de Corn Flakes dans un rayon de supermarché. Non seulement, vous devez être à hauteur des yeux, mais aussi sortir du lot, et enfin, plaire. Cela fait beaucoup !
Un logo à la couleur tendance (le fameux rouge corail de Pantone)
2 éléments sont à noter sur la présentation de Hopper dans l’App Store d’Apple : le logo et les écrans présentés
Le logo n’est pas un élément à négliger dans le design d’une app. Non seulement, il est votre identité de marque, mais il est aussi un vecteur de la décision de téléchargement. Un logo peu dynamique, ou trop compliqué visuellement, réduira l’attention de vos utilisateurs potentiels. Et, point tout aussi, important, sera plus difficile à mémoriser ou à retrouver sur l’écran de votre smartphone au milieu de nombreuses icônes d’application.
Le choix de la couleur n’est pas anodin non plus. Ici, c’est le rouge corail, désigné comme la couleur Pantone de 2019 qui est utilisé. Ce n’est pas un hasard, car il y a des chances que cette couleur ait un potentiel de séduction plus important que d’autres couleurs. Pour une marque qui n’existe qu’online, ce n’est pas un problème de céder aux tendances.
Les screenshots (capture d’écran de l’app) reflète les promesses de l’offre… Surtout que ce ne sont pas les screenshots de l’application ! En réalité, il s’agit d’un montage destiné à promouvoir la promesse de l’app. En 4 écrans, sont déclinés 4 sous-promesses de l’offre :
le prix : « Payez le moins cher possible »
la découverte : « Nous allons vous vendre des choses que vous ne connaissiez même pas »
le contrôle : « Achetez quand vous voulez »
la primauté : « Soyez notifiés en temps réel des meilleurs offres et profitez-en immédiatement »
Comme vous le voyez : plutôt que montrer l’app elle même, Hopper a créé de faux écrans qui encouragent l’internaute à agir et à télécharger l’app grâce à des messages incitatifs excitants (sur la version desktop).
Un mot sur le choix du design graphique pour finir. Vous aurez remarqué qu’il est presque enfantin. Ne soyez pas étonné : la cible visée par Hopper sont les jeunes millenials. Comme pour le reste, ce parti-pris participe à la décision de l’internaute de télécharger ou pas l’app.
Sur mobile, le dispositif de séduction est un peu moins efficace
2 – Convertir à l’utilisation par la simplicité
C’est un précepte absolu. Si vous ne voulez pas que votre app soit rejetée après la première application, il faut arriver le plus vite possible à fournir un résultat satisfaisant à l’utilisateur. C’est le meilleur moyen de l’encourager à revenir.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, la conversion à l’utilisation se fait de deux manières :
Par la présentation d’écrans d’introductions à l’app qui n’ont pour but que de vous faire accepter les notifications (onboarding)
Par l’incitation à agir grâce à une interface simple, coloriée et incitatives
Les règles de la conversion à l’utilisation sont :
la rapidité : il faut que ça aille vite, moins d’une minute pour obtenir une premier résultat et une preuve que le concept marche
la simplicité évidemment : tous vos écrans doivent être clairs et parfaitement compréhensibles sans que l’utilisateur ait besoin de réfléchir. C’est le fameux Don’t make me think de Steve Krug
la qualité du résultat : il faut non seulement qu’il soit pertinent, mais, comme c’est le cas ici avec Hopper, qu’il y en ait beaucoup, de manière à provoquer une sensation d’abondance infinie dans l’esprit de l’utilisateur. N’oubliez pas que le choix, c’est la liberté.
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3 – Retenir grâce à une bonne ergonomie
Une telle app est destinée à être utilisée le plus souvent possible. Pour que cela se fasse, il faut éviter toute friction dans la navigation, tout doute, toute interrogation dans l’usage de l’interface, et bien sûr, tout temps d’attente.
Mais une bonne ergonomie, ne se décrète pas ! Elle se travaille en permanence ! Pour l’améliorer, vous devez mettre en place un processus d’observation/amélioration continu où chaque itération améliorera l’UX de votre app.
Pour y parvenir, fixez vous des objectifs :
Mesurez la satisfaction de vos utilisateurs grâce à un outil comme UX.care à chaque test
Fixez des kpi spécifiques à l’UX. Par exemple, comptez le nombre d’erreurs de taps de l’utilisateur lorsqu’il doit trouver un billet et tentez en permanence de diminuer ce nombre d’erreurs
Introduisez une note de « fun », surtout si votre cible est appétente à cela. La recherche a démontré que l’UX et la performance d’une app étaient améliorées si, en plus d’une bonne ergonomie, il y avait de l’amusement à l’utilisation d’une app.
Intégrez le parcours au maximum à votre app : contrairement à d’autres apps du même type, l’achat de billet se fait directement dans Hopper et l’utilisateur n’est pas renvoyé sur un site tiers
Le lapin est un élément clé de l’UX de Hopper. En fonction du résultat, il sourit ou il fait la tête (quand le prix du billet n’est pas une bonne affaire). Introduire un personnage emblématique est une manière de créer du fun, de l’émotion dans ce qui n’est qu’une application de recherche de prix. C’est un moyen de parler différemment à l’utilisateur et de dédramatiser l’achat d’un billet d’avion (qui peut être stressant quand vous devez dépenser 600€/ personne)
4 – Fidéliser en stimulant l’utilisateur
Une bonne ergonomie est un vecteur de fidélisation, mais ne suffit pas, si votre offre ne se renouvelle pas suffisamment. Mais comment le faire quand on vend du voyage ?
Lorsqu’un prix est une bonne affaire, Hopper, grâce à son analyse permanente des prix du marché, vous le dit. Et le petit lapin est content !
Utilisation de l’IA
Tout comme Netflix (voir l’article à ce sujet), Hopper fait un usage intensif de l’IA pour suggérer des voyages auxquels les utilisateurs n’auraient pas pensé. Et, d’après Frédéric Lalonde, le fondateur de Hopper, c’est plutôt une réussite :
Le taux de conversion des offres suggérées par l’IA est 2,6 fois supérieur à celles cherchées par les utilisateurs
25% des commandes sont le fruit de suggestions faites par l’IA
Conseiller l’utilisateur
Une fonctionnalité particulièrement appréciable de Hopper est la manière dont il pousse les offres. Si le tarif n’est pas assez attractif ou s’il peut y avoir une meilleure affaire à faire, il vous le signale. Ainsi, Hopper vous transforme en client intelligent qui ne se jette pas sur la première offre venue.
Notifier
Vous ne découvrirez rien si je vous dis que Hopper utilise les notifications pour faire revenir ses utilisateurs et que cela fait évidemment partie du système de stimulation. Hopper encourage l’abonnement aux notifications au moment de la phase d’onboarding.
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Conclusion : une app presque parfaite grâce à l’ergonomie et l’IA
Dans l’interview qu’il a accordé récemment à Techcrunch USA, Frédéric Lalonde apportait une précision très intéressante. Hopper n’est accessible qu’à travers une app. Pas de site web, ni de site mobile. Cela montre à quel point sur continent Nord Américain le mobile est en train d’effacer presqu’entièrement le commerce sur ordinateur de bureau. Une tendance qui va atteindre aussi l’Europe. Et une option qui n’est pas si folle quand on connaît le coût de développement et de maintenance d’un site web et d’une app en même temps.
Reste une question quand même : pourquoi ne pas s’être alors tourné vers la technologie des PWA qui réunit le meilleur des deux mondes ? Cela aurait été sans doute une solution encore meilleure. Mais qui est peut-être dans les cartons de Hopper.