Agence WEX

Catégorie : Actualités

  • Quand Amazon imite Tiktok, ça donne quoi ?

    Après Youtube et Meta, Amazon teste aussi l’UX de Tiktok. Et, franchement, ce n’est pas étonnant. Je le dis depuis des années, il faut coller aux habitudes des utilisateurs.

    Et où sont les futures habitudes de navigation ? Apparemment sur Tiktok, étant donné le succès de l’application et de son nombre d’utilisateurs grandissant, mais aussi vieillissant. Les Tiktokeurs d’aujourd’hui sont les consommateurs de demain à n’en pas douter.

    Mais est-ce une si bonne idée que ça ?

    Aujourd’hui, l’interface Tiktok n’est visible que par certains employés d’Amazon. N’essayez donc pas de la trouver sur votre app.

    Une bonne idée qui pose beaucoup de questions

    Peut-on réellement transformer un site de ecommerce en app de réseau social ? Demain, choisirons nous tous nos produits sur une longue liste de vidéos ?

    Évidemment, c’est possible, mais ça pourrait poser pas mal de problèmes.

    Des émissions de CO2 à n’en plus finir

    En ces temps de réchauffement climatique, quand on sait que la vidéo est le média qui consomme le plus de bande passante, d’électricité, et émet le plus de CO2. On ne peut pas rêver d’un Amazon uniquement en vidéo. Ça serait une véritable usine à CO2. Peut-être qu’après l’été que nous venons de passer, nous n’avons pas envie de ça.

    Des coûts de production démultipliés

    En termes de coûts de production, évidemment, la vidéo dépasse allégrement celle de la production de photos. Bien sûr, il ne pourrait s’agir que de vidéos industrialisées, montrant le produit toujours selon un schéma semblable, mais je pense qu’on perdrait un des grands intérêts de Tiktok : sa folie créatrice qui scotche ses utilisateurs à leur smartphone tel des papillons de nuit à la lueur d’un néon.

    Un effort de scénarisation titanesque

    Ce qui fait surtout le succès de Tiktok, ce n’est pas tant son ergonomie, mais surtout ses contenus. Et là, ça va être difficile d’imiter la créativité infini des internautes. On pourra toujours imaginer des milliers d’artistes, scénaristes, vidéastes, tentant de déployer la créativité la plus folle pour tenter de créer les vidéos les plus excitantes possibles, l’énergie à déployer et l’authenticité naturelle des vidéos de Tiktok me semble des objectifs inatteignables, même pour Amazon.

    Conclusion

    En réalité, cette idée de faire une interface à la Tiktok ne pourrait être qu’une approche parmi d’autres pour renouveler l’expérience de shopping. Et c’est sans doute, bien évidemment, l’approche d’Amazon… qui ne remettra sans doute jamais en cause l’immense capharnaüm qu’est devenu son site. Pour cause, son interface a forgé les habitudes millions de consommateurs, et, la changer radicalement aboutirait sans doute à un résultat pire que celui du changement de SNCF Connect. On a vu ce que ça donnait.

    Mais, pour autant, est-ce tout de même une bonne idée ?

    Eh bien, pas si certain, quand on voit qu’il vaut mieux insérer de la pub entre les vidéos pour générer de l’achat (comme sait si bien le faire Tiktok, mais aussi Instagram) que de se fatiguer à faire des vidéos dont la teneur purement commerciale risquerait de détourner les utilisateurs rapidement vers… Tiktok ou un autre réseau social.

    Cela étant dit, l’approche d’innovation de l’américain, comme celui de Walmart, sont sans doute des approches d’innovation beaucoup plus productives et intéressantes que de vouloir faire voler des gros chauves sur une éponge dans le Métavers, comme on tente de le faire de ce côté-ci de l’Atlantique (si vous voyez à quoi je fais allusion).

    Ce n’est pas en faisant des grandes révolutions qu’on fait évoluer le numérique, c’est par petit pas… comme souvent !

    Via le Wall Street Journal

    (photo d’illustration par Solen Feyissa)

  • Votez pour les UX Design Awards !

    Vous ne le savez peut-être pas: il existe un prix dédié aux meilleurs projets de l’UX  appelé UX Design Awards qui a lieu deux fois par an.

     C’est un concours qui se déroule dans toute l’Europe durant lequel seront élus les meilleurs projets UX. Il est organisé par l’International Design Center Berlin qui est l’un des plus anciens centres de design en Allemagne.

    124 projets retenus en 2022 !

    Pour vous donner une idée de l’importance de l’évènement, le concours a réuni en 2022 plus de 400 candidatures de 48 pays. Sur ces 400 candidatures, 124 projets ont été retenus pour être nominés parmi les meilleurs projets UX d’Europe. Vous avez d’ailleurs la possibilité de retrouver tous les projets sur le site de l’UX Design Awards et vous pourrez même voter pour l’un d’entre eux en ligne avant le 31 août.

    Wexperience vous invite donc fortement à découvrir ces projets pour le moins passionnants. Ils permettent de se faire une idée très large de tout ce que le domaine de l’UX peut englober… et pas seulement le numérique.

    2 catégories de nominés dans tous les domaines

    Sur les 124 projets sélectionnés il y a en fait deux catégories distinctes: 87 des projets sont des projets professionnels, et les 37 autres sont des projets dits nouveaux talents. Dans les candidats on trouve aussi bien des étudiants que des grandes compagnies (nationales et internationales) mais aussi des start-up, des universités et des agences de design. On touche ici à tous les domaines: B2B et B2C du produit, des nouveaux services dans la télécommunication, dans l’information, la technologie financière, la santé, l’aéronautique, les voyages, etc etc.

    Quelques exemples

    Une application pour apaiser les enfants par Philips

    Voici, dans le domaine de la santé, un produit imaginé par Philips aux Pays-Bas. C’est le Philips Pediatric Coaching Solution. Voici le contexte. Un enfant doit passer un IRM, ce qui peut être une expérience stressante pour celui-ci : ne pas devoir bouger pendant plusieurs minutes une fois dans le scanner, les sons, etc. Le Philips Pediatric Coaching Solution consiste en une application mobile ludique pour bien préparer et guider l’enfant depuis la maison jusqu’à la salle d’attente de l’hôpital, et de la salle d’attente jusqu’à l’examen. Sur cette application l’enfant interagit avec “Ollie et ses amis” en les préparant lui-même à un IRM. Avec cette solution, les parents sont rassurés, l’enfant se sent plus autonome lors du processus de l’examen et les médecins sont assurés de la qualité des images dont ils ont besoin pour le diagnostic.

    Un manuel d’automobile numérisé

    Chez Audi, avec la sortie du Audi Online Manuals 2 (un manuel en ligne, quoi !), la documentation numérique du propriétaire de l’Audi passe au niveau supérieur et s’introduit dans le système d’infodivertissement d’un grand nombre de modèles Audi actuels. Désormais, les clients pourront consulter des informations importantes non seulement avec le manuel imprimé du propriétaire (qu’ils continueront de recevoir) ou avec l’application myAudi; mais ils pourront également appeler rapidement et facilement le contenu souhaité sous forme numérique directement dans le véhicule.

    https://ux-design-awards.com/en/gewinner/audi-bordbuch-online-2

    Tableau de bord et manuel numérisé de l'Audi

    In Memoriam : le sujet de la mort et du numérique

    Dans un autre domaine encore, Ony Yan a créé In Memoriam, une solution au problème de l’anonymat des grandes villes qui conduit de plus en plus à des cas où les défunts ne sont pas découverts pendants des semaines. On parle de décès imprévus comme des accidents, des suicides, etc. In Memoriam est donc là pour pouvoir détecter les possibles odeurs de corps en décomposition dans le foyer, afin de pouvoir informer les personnes au plus vite et donc pour éviter de retrouver le corps du défunt dans un état tel qu’il peut sérieusement traumatiser la personne qui le découvre. Mais aussi pour ne pas  avoir à faire appel à une équipe de désinfection pour les odeurs et les insectes attirés par cette dernière, ce qui peut coûter très cher. In Memoriam est un système domestique en deux parties qui se compose de détecteurs d’odeurs et d’une lampe qui elle est installée à l’entrée principale. Déclenchée par les détecteurs, la lampe émet alors une lumière qui sert de signal. Cela communique le cas de décès à la communauté de manière digne et appelle à l’action si nécessaire.

    Conclusion

    Les UX Design Awards nous permettent réellement de nous faire découvrir la variété et les champs de domaine de l’UX. Non, il ne s’agit pas que de traiter des interfaces numériques, mais bien de transposer des méthodologies et des approches à tous les domaines où la technologie peut fusionner avec les besoins humains. Et c’est bien cela que célèbrent les UX Design Awards.

  • Désinscription « en 3 clics » : devancez la loi

    Mains tapant sur les touches d'un clavier d'ordinateur

    L’enfer de la désinscription en ligne

    Je ne crois pas qu’il y ait un seul d’entre nous qui n’ait jamais hurlé contre un site où il était impossible ou quasi-impossible de trouver le bouton de désinscription. Le pompon revenait à Amazon qui mettait tellement de barrières au parcours de désinscription à Prime qu’à la fin on se demandait ce qu’on était venu faire sur leur site.

    Mais plus sérieusement, sachez que les députés réfléchissent à une loi qui rendrait la désinscription à un service en ligne aussi facile que son inscription. En gros, si cette loi passe, il sera obligatoire pour de nombreux services d’abonnement de donner la possibilité de de désabonner « en 3 clics » de ce service, la notion de « 3 clics » étant, bien entendu, subjective.

    Évidemment, chez Wex, on trouve que c’est une très bonne idée, et on pense même que vous devriez déjà le faire si ça n’est pas encore le cas. Car il n’y a rien de plus insupportable que de s’abonner à une service en Saas, par exemple, juste pour l’essayer, et de passer ensuite plusieurs minutes à chercher le bouton désinscription, la goutte au front, par peur de se voir débiter sa CB sans possibilité de contestation.

    Il ne devrait pas y avoir de loi

    Et de notre point de vue, pour que l’équilibre soit bien établi entre vendeur et acheteur, cette « facilité » devrait être naturelle. Trop, beaucoup trop de site, cachent leur lien de désinscription au fin fond de leur arborescence en bas de page écrit en tout petit en gris clair sur fond blanc… (j’exagère)

    La loi vise tout type de service en ligne, mais un amendement supplémentaire a également été déposé qui préconise d’étendre sa portée :

    • même à des services qui n’ont pas été souscrits en ligne
    • aux contrats d’assurance

    Pourquoi c’est aussi au bénéfice des entreprises

    Cette loi risque-t-elle de provoquer des fuites massives de clients ? Oui et non, selon nous. Car aujourd’hui, nous sommes un peu dans une situation déséquilibrée dans laquelle le fournisseur de service est placé en position de dominant par rapport au client. Ce qui entraîne certains excès… dénombrez donc, à titre personnel, le nombre de services auxquels vous êtes inscrits sans vous en servir, et par flemme de vous y désinscrire, parce que le parcours prend du temps. Ça ne vous dérange peut-être pas, mais pour les bourses les plus démunies, cela peut être un vrai drame, comme le rapporte l’article du parisien.

    Les entreprises ont-elles donc intérêt à camper sur leurs positions où à se soumettre à cette facilité ? Nous pensons que la deuxième option est la meilleure.

    Regardez Netflix, il a toujours été extrêmement facile de s’y inscrire comme de s’y désinscrire. Je l’ai fait plusieurs fois et ça ne m’a jamais empêché de revenir m’abonner chez eux. Parce que cela me procurait une liberté qui induisait une certaine confiance. Et qui dit confiance, dit réabonnement. Autrement dit, Netflix a institué la voie à suivre. Mais malheureusement, peu de sociétés les font et permettent cette simplicité d’utilisation qui est pourtant, selon nous, à l’avantage de tous.

    Sur Netflix, le bouton d’annulation est très facile à trouver

    Comment faut-il faire ?

    Dans la logique qui prévaudrait dans la loi, il faudrait que le moyen de se désinscrire soit extrêmement simple et facile à trouver.

    La désinscription doit être facile à trouver

    Le choix de nombreux sites est de cacher le bouton de désinscription. Combien de fois ai-je dû passer un temps invraisemblable à fouiller l’arborescence du site, le compte client, la FAQ, voire devoir interroger le moteur de recherche pour trouver la solution ?

    Cacher ainsi la désinscription me semble contre-productif puisqu’il démontre une volonté de « tromper » et de « nuire » à l’utilisateur qui pourtant est dans son bon droit.

    Rendre le lien de désinscription facile à trouver serait donc la première chose à faire. Plusieurs endroits sont possibles :

    • en bas de page dans le footer
    • dans le compte client, sur la page de profil
    • dans le compte client, carrément sur un lien dans le menu du compte client

    La désinscription doit être facile à faire

    L’écran d’annulation permet à l’utilisateur de prendre le temps de réfléchir à son action, mais aussi de lui proposer un mode d’abonnement plus économique. Remarquez le langage utilisé : aucune pression n’est mise sur l’utilisateur

    La désinscription doit être rendue simple à utiliser par l’emploi d’un bouton bien visible dans la page avec un libellé clair du type « Résilier mon abonnement » ou « Résilier ma souscription »… dépendant du service qui est fourni.

    L’emploi du blanc sur fond rouge peut-être une bonne idée, car c’est un bouton qui engendrera, en principe, une action irréversible.

    Le clic sur le bouton devra préciser dans un message court avec liste à puce ce qu’engendrera la désinscription sur un ton simple, courtois et explicatif, et non pas sur le ton de la menace à la perte de donnée, comme c’est assez souvent le cas (exemple : « Toutes vos données seront effacées et vous ne pourrez plus jamais les retrouver. » Ce qui est souvent faux.)

    Un deuxième bouton permettra donc de valider la désinscription, et un bouton « Annuler » pourra également être proposé pour permettre à la personne de se sentir en sécurité et pouvoir revenir en arrière dans son action.

    On peut même imaginer ne pas résilier le service immédiatement, mais indiquer à l’utilisateur qu’il pourra toujours « Annuler sa résiliation » un certain temps durant, toujours dans l’esprit de lui laisser le choix de ne pas agir sur impulsion.

    Évidemment, nous déconseillons dans ce parcours d’utiliser des messages angoissants, ou de multiplier les « Vous êtes sûr ? » etc, qui sont juste une façon de faire pression sur l’utilisateur pour le pousser à annuler son action contre son gré.

    La question des assurances

    Si la loi passe, sa mise en œuvre sera extrêmement compliqué pour les assurances. Ce sont des contrats qui ne résilient pas de manière aussi simple qu’un simple abonnement à une plateforme de streaming et il faudra sans doute réfléchir et concevoir les parcours de de résiliation en faisant un travail d’étude avec les utilisateurs pour découvrir quels seront les meilleurs moyens de proposer cette action.

    Pour cela, n’oubliez pas, il y a Wex !

    Excellente journée !

    Photo by Glenn Carstens-Peters on Unsplash

  • [Étude] Questionnaire sur les usages des tests utilisateurs !

    Répondez à un questionnaire de 5mn pour nous aider à comprendre les usages en matière de tests utilisateurs.

    Nous sommes une agence UX depuis plus de 12 ans. Dans le cadre d’une étude de marché pour la conception d’un outil d’assistance aux tests utilisateurs, nous recherchons des UX designers, researchers, design ops, chefs de projet, product owner qui pratiquent déjà les tests utilisateurs dans leur métier.

    Notre objectif : mieux comprendre les usages et les points bloquants ou freinants dans l’adoption de cette méthodologie.

    Vous avez envie de nous aider à mieux faire de l’UX ? Alors prenez le temps de nous répondre. Nous vous en serons éternellement reconnaissant.

  • Questions d’UX sur le Métavers

    Le Métavers plus facile à utiliser que l’Internet, vraiment ?

    Un des arguments des défenseurs du Métavers est qu’il permettra de rendre les interactions homme-machines plus faciles, plus simples et donc plus accessibles. Notamment, le Métavers pourra permettre à des personnes en difficultés avec le numérique de pouvoir plus simplement,par exemple, effectuer des démarches administratives.

    Un autre de ces arguments est que le Métavers pourra permettre des activités de shopping pour le monde réel améliorées.

    Projection du Métavers

    Malheureusement, je ne crois pas du tout à cette promesse. Ce n’est pas parce que nous imitons le monde en 3D qu’il est plus facile d’utilisation. Au contraire, ça serait même sans doute l’inverse. Car ce que nous prenons pour de la réalité, n’en est, en fait, qu’une mauvaise imitation, très limitée, et obligeant les utilisateurs à un apprentissage qui est loin de reproduire les interactions naturelles de la vie de tous les jours.

    Et c’est en cela que je pense que beaucoup de pronostiqueurs se trompent sur l’utilisabilité du Métavers.

    Rien n’est naturel dans le Métavers

    D’abord, rien n’est naturel dans le Métavers.

    Le corps humain est projeté dans un univers dans lequel tous ses sens sont trompés. Seule la vision est à peu près respectée, mais pour le reste, tout est factice : l’odorat n’est pas sollicité (même si j’ai déjà vu un prototype de casque capable de reproduire certaines odeurs), les sons sont spatialisés, la température n’est pas rendue, l’espace dans lequel se meut l’utilisateur est distendue par rapport à la réalité des déplacements.

    Tout cela demande une adaptation de l’utilisateur, notamment au niveau de l’équilibre. C’est un des effets les plus rebutants des casques de VR : la sensation de nausée, dû au décalage entre ce qui est vu et ce qui est réellement vécu par le corps. Quelques études commencent à sortir sur ce sujet et elles montrent que c’est encore un problème prédominant.

    Qui plus est, même si quelques personnes pourraient être aptes à porter un casque longtemps pendant la même journée, ça ne sera sûrement pas le cas pour la majorité des utilisateurs. Outre le fait que ça sera sûrement très inconfortable, mais avec des progrès dans ce domaine, le fait d’être occulté du reste de votre environnement pose de sérieux problèmes sociaux que le casque de VR ne pourra pas empêcher.

    Une ergonomie loin d’être parfaite

    La deuxième difficulté réside dans l’interactivité du casque en lui même… ou plutôt de ce qu’il y a à l’intérieur.

    Pour l’avoir essayé, l’Oculus, le casque de Méta, n’offre pas pour l’instant une ergonomie satisfaisante. De nombreux progrès restent à faire, notamment dans les interfaces internes qui obligent à viser avec un rayon des boutons qui se trouvent (virtuellement) à plusieurs mètres de l’utilisateur.

    Pour l’instant, de nombreuses applications utilisent les manettes fournies avec le casque. Ces manettes sont assez compliquées à prendre en main, du fait, qu’elles possèdent plusieurs boutons, qu’il n’est pas vraiment possible de voir, mais dont le fonctionnement, la plupart du temps est à deviner par l’utilisateur, car chaque application les utilise différemment. Honnêtement, ça sera compliqué pour ceux qui ne sont pas très familier avec ce type d’interface.

    Méta travaille tout de même sur des améliorations et il est même possible d’utiliser directement ses mains dans le Métavers, ce qui est assez bluffant. Vous pouvez voir vos mains, les utiliser, mais ce ne sont pas vos mains… ce qui est à la fois étonnant, mais gênant, car, bien évidemment, la précision de ces mains n’est pas du tout équivalente à la précision de vos mains réelles.

    Autre problème, vous ne pouvez pas toucher les choses… vous avez l’impression de pouvoir le faire, mais, en réalité, vous ne rencontrez toujours que le vide. C’est encore une grosse différence avec la réalité : il n’y a pas de retour de force, pas de sensation de toucher. Même si je sais que des entreprises travaillent sur ces sujets, et qu’il sera sans doute possible un jour de le faire, il est dur d’imaginer de devoir enfiler des gants, mettre un casque pour aller faire des démarches simplement et rapidement, même dans un avenir un peu lointain.

    Qu’on oublie pas que ce qui avait fait le succès de l’iPhone était sa simplicité. Avec le Métavers, son casque, et peut-être ses autres équipements, on en sera loin. Plus encore, parce que cet équipement ne pourra pas être utilisé dans un lieu ouvert ou public…

    Le Métavers ne sera pas une réalité alternative

    On le voit bien, le Métavers ne sera pas la réalité ou une réalité alternative. Ça sera bien une réalité dégradée qui nécessitera pour tous les utilisateurs un apprentissage supplémentaire de leurs compétences numériques. Et cela prendra du temps et tout le monde n’y parviendra pas avec la même facilité.

    Est-ce que cela signifie que le Métavers ne pourra pas prendre forme tel qu’il nous est promu par ses laudateurs ?

    Pour moi, la promesse du Métavers ne fonctionnera que si les moyens d’y accéder seront simples et intuitifs. Et aujourd’hui, nous en sommes très loin.

    Le casque de Méta est plutôt impressionnant, mais il reste un outil de joueur de jeux vidéos. Et sa qualité n’en fait pas un appareil que l’on peut utiliser sur du long terme.

    Ça n’est pas non plus un appareil que l’on pourra emporter partout avec soi. Et si l’on veut que le Métavers soit l’Internet du futur comme n’arrêtent pas de le proclamer les gens de Méta, il faudra bien pourtant que ça soit le cas.

    Au vu des expérimentations de Méta en la matière, il est assez douteux que cela se fasse dans un proche avenir.

    Alors évidemment, actuellement, tous les regards sont aujourd’hui sont braqués sur ce que pourrait faire Apple. La société californienne a toujours sur inventer des produits qui révolutionnent les marchés. Mais, d’après les dernières nouvelles, ses lunettes de VR/AR ne sortiraient pas avant le 3ème trimestre 2024, reculant encore un peu plus l’opportunité de lancer un véritable marché sur le Métavers.

    Faut-il expérimenter dans le Métavers ?

    Reste une dernière question : étant donné l’état des lieux du Métavers qui est encore très très loin du rêve vendu par Mark Zuckerberg, faut-il, pour une société se lancer dans des expérimentations, comme c’est déjà le cas dans de nombreux domaines (cf Carrefour, les marques de luxe ou de sport, comme Adidas ou Nike) ?

    Pour moi, il est possible de se lancer dans des concepts, mais sans se dire que celui-ci pourra être un succès avant quatre ou cinq ans.

    Il ne faut pas non plus imaginer pouvoir parvenir à trouver la killer app tant que les usages ne se seront pas généralisés.

    Il faut donc pénétrer dans ce monde là avec un esprit extrêmement ouvert prêt à de nombreuses expérimentations et surtout s’éloigner du piège de la pure imitation qui n’apportera rien.

    Les applications qui fonctionneront dans le Métavers seront celles qui tireront partie de ses différences :

    • L’immersion : en quoi cela peut-il être un avantage ?
    • La possibilité d’interagir dans un monde en 3D avec un certaine proximité avec la réalité : pour quels usages ?
    • L’usage systématique d’un avatar : quelles règles sociales en sont modifiées et pour quels bénéfices ?

    Pour moi, deux pistes se dessinent nettement aujourd’hui : le divertissement, déjà largement développé avec les univers de jeux qui s’apparentent au Métavers, et les simulations professionnelles pour l’apprentissage, dont il reste beaucoup de choses à faire. Mais nous verrons bien ce qu’il en est … encore quelques années de patience !

  • Coworking | Un bureau partagé en plein centre de Lille juste à côté de la Gare !

    Vous travaillez dans le numérique (SEO, SEA, marketing, design, dev, etc.) et vous cherchez un endroit où vous poser pour travailler tranquillement et vous retrouver entre pairs, notre bureau situé en plein centre de Lille à côté des gares est exactement ce qu’il vous faut !

    • 4 places de coworking individuelles sur un plateau de 160m2
    • Accès facile par le métro (à équidistance de la Gare Lille Flandres et de la Mairie de Lille) ou à vélo (on a fait poser des bornes par la Mairie)
    • Espace restauration partagé (avec micro-onde et frigo)

    • Wifi haut-débit fibré
    • Imprimante partagée

    • Salle de réunion partagée
    • Possibilité de louer en plus notre superbe studio d’études marketing avec vitre sans tain

    • Et en plus, des vrais gens sympas à retrouver tous les jours pour ne pas vous sentir seul ✌️

    Venez visiter pour être séduit 😘

    Infos pratiques :

    Tarifs :

    Location pour 3 mois min ou à l’année / Possibilité d’hébergement de siège social

    Nos formules :
    200€ ht/place/mois* pour un engagement de 3 mois minimum
    180€ ht/place/mois* pour un engagement de 12 mois minimum

    *Les prix des loyers affichés incluent les charges

    Pour toutes questions, n’hésitez pas à contacter Olivier

    • olivier@wexperience.fr
    • 06 59 38 92 92

    📸 Quelques photos :

    Et pour plus de photos, on vous invite à découvrir notre page Google Business 👈

  • [ÉTUDE UX] Wexperience recherche 150 volontaires pour tester un site web !

    Wexperience est à la recherche de 150 personnes volontaires pour auditer un site :

    Pour la réalisation d’une série de tests utilisateurs, nous recherchons 150 personnes de différents secteurs de l’économie. Vous êtes :

    • Auteur
    • Éditeur
    • Journaliste
    • Enseignant ou chercheur

    Ou vous faites partie :

    • d’une société d’auteurs
    • d’un syndicat professionnel
    • d’une association ou d’un collectif
    • d’un fournisseur d’accès internet
    • d’une société de diffusion audiovisuelle
    • d’une plateforme de contenus
    • d’une institution ou d’un organisme public (élus, agents de collectivités territoriales, médiathèques…)

    Et vous êtes amené à utiliser ou chercher des informations sur les types de site suivants :

    Infos pratiques :

    – Nous vous proposons de participer à une étude utilisateurs à distance ou dans nos locaux à Lille ou à Paris rémunérée à hauteur de 100€.

    – L’étude se fera en deux temps : une première partie fin mai et une autre fin juin.

    Cliquez ici pour remplir un formulaire d’inscription.

    Et si vous n’êtes pas disponible, n’hésitez surtout pas à partager l’info sur vos réseaux 😘

  • Analyse UX de la refonte d’Airbnb

    C’est reparti pour une nouvelle analyse UX d’Airbnb qui évolue encore et vient d’introduire un énorme changement dans son interface. Fini la recherche par zone géographique, désormais, c’est la recherche par catégorie de produit qui est mise en avant. Et c’est tout à fait nouveau !

    Pour voir ce qu’il y a de bien, et de moins bien, sur cette refonte, on vous fait une petite analyse de la nouvelle interface. Vous allez être surpris.

    Brian Chesky, le fondateur et boss d’Airbnb, a expliqué, lors de la présentation de la nouvelle interface, que les comportements des voyageurs avaient beaucoup changé avec la pandémie et que AirBNB avait dû s’adapter et proposer une nouvelle approche. Ce qui se traduit ici par une mise en avant forte de ces catégories qui ont été créées suite à un long travail d’analyse, à partir de machine learning, et qui a permis de détecter les points les plus proéminents de recherche des clients de Airbnb.

    Désormais, plutôt que de chercher un logement par zone géographique, vous allez pouvoir le chercher par type… Par exemple, vous avez envie de passer une nuit à bord d’une péniche ? L’app va vous suggérer les plus belles, les plus étonnantes, les plus agréables des péniches dans le monde entier ou près de chez vous.

    L’idée est de ne plus fournir un logement comme un simple moyen de dormir, mais bien comme une destination, une fin en soi. Ce qui est bien un gros changement dans l’approche de la recherche d’un logement. Et ce qui est bien certainement une demande de plus en plus forte des voyageurs d’aujourd’hui, comme nous l’explique Brian Chesky dans la vidéo ci-dessous.

    Un changement d’interface bien annoncé !

    Splash screen de AirBNB pour présenter la nouvelle version de l'app
    AirBNB a soigné la présentation de la nouvelle version de son interface en insérant en haut de page un texte publicitaire court accompagné d’une vidéo… Un bel effort pédagogique destiné à adoucir les réactions des utilisateurs de l’app face au changement.

    Ce changement que l’on pourrait prendre pour un simple changement d’interface est bien un changement de stratégie pour Airbnb qui prend en compte les aspirations des consommateurs voyageurs post-pandémie.

    De notre point de vue, ce changement d’interface est une parfaite réussite. Et même si nous ne connaissons pas les chiffres, nous pouvons au moins vous dire pourquoi nous trouvons que ça l’est.

    Pourquoi c’est bien : 4 règles du changement d’interface

    AirBNB a annoncé que ce changement d’interface était le plus gros depuis longtemps. Et qui dit gros changements, dit gros risques. Nous imaginons que tout le monde a encore en tête le tollé face au changement abrupt de SNCF.Connect. Et c’est très certainement, le genre de chose qu’aucune entreprise n’a envie de vivre

    Tout changement entraîne du mécontentement et il est toujours difficile de l’anticiper. (voir notre conférence sur ce même sujet pendant une présentation de 45mn par Olivier Sauvage au Nord Conversion Day)

    Mais cela peut être évité en respectant quelques règles

    1 – Ne pas tout changer à la fois

    2 – Préparer ses utilisateurs au changement

    3 – Utiliser les conventions du Web

    4 – Être prêt à changer à nouveau rapidement / pouvoir revenir en arrière


    Règle n°1 : ne pas tout changer à la fois

    C’est une erreur commune que de vouloir faire un Big Bang dans son interface. Et c’est même la pire manière de faire. Tout changer sème la confusion et perturbe les habitudes des utilisateurs. En un clin d’œil, vous provoquez chez eux un sentiment de perte, de frustration et vous leur demandez de faire des efforts, alors qu’il n’avaient pas envie d’en faire.

    Ici, un seul changement, la recherche… et encore… la seule nouveauté réside dans l’ajout d’un menu slider de catégories de produits… Rien de bien révolutionnaire, à première vue, mais qui, en réalité, change beaucoup la manière dont ses clients vont interagir avec AirBNB. Désormais l’accent sera mis sur le produit comme destination du voyage et non plus comme une utilité… Cela change tout, et cela risque de changer grandement la manière dont les gens vont voyager.

    Si vous voulez une idée des conséquences que cela va avoir, notamment, dans la manière dont les propriétaires vont présenter et soigner leurs logements, lisez donc l’interview de Brian Chesky sur Fast Company. Elle est édifiante.


    Règle n°2 : préparer ses utilisateurs au changement

    Et même si c’est un petit changement, prévenez vos utilisateurs auparavant :

    • en affichant une bannière ou en changeant le haut de page, comme c’est le cas sur Airbnb
    • en les prévenant par email ou par les réseaux sociaux
    • en leur expliquant dans le détail pourquoi vous avez fait ce changement, ce que ça va apporter comme bénéfice à vos utilisateurs, et en les rassurants sur le fait que ça ne va pas leur coûter plus cher.

    A ce titre, la page explicative de AirBNB est exemplaire.


    Règle n°3 : utiliser les conventions du WEB

    On l’a déjà dit… lors d’une évolution sur une app ou un site à très fort trafic, ne prenez aucun risque en terme d’interface et n’inventez pas ou ne créez pas des interactions innovantes. Appuyez-vous sur ce qui existe déjà, sur les bests-practices du Web. Le nouvel outil de recherche d’AirBNB ne prend aucun risque… et s’insère même assez harmonieusement avec l’ancienne recherche de l’app. En bref, elle ne risque pas de perturber fortement les utilisateurs.

    Règle n°4 : être prêt à changer à nouveau rapidement

    Cela peut paraître fou de se dire qu’on peut revenir en arrière ou changer rapidement son interface… mais mieux vaut pouvoir revenir en arrière ou modifier quelques coquilles que de s’obstiner dans un produit que les utilisateurs n’adoptent pas.

    Bien sûr, pour cela, il faut posséder une infrastructure technique qui le permette, car revenir en arrière ou modifier rapidement une app n’est pas si simple.

    Brian Chesky conclut d’ailleurs son interview sur Fast Company par ces mots :

    “We don’t know with 100% certainty how this product will work. We’re confident. But the point is, we’re still willing to take the risk . . . to make a huge change that will probably affect the sector,” says Chesky. “And if it turns out that unintended things are happening, and they will, we’re going to adapt the product. We’re not going to put our head in the sand.”

    Brian Chesky, à propos de la nouvelle interface de l’app Airbnb

    Traduction : « Nous ne savons pas à 100% si ce produit va marcher. Nous sommes confiants, mais c’est un vrai risque… de faire un changement aussi important qui risque d’affecter tout le secteur… Et si des choses indésirables arrivent, et c’est ce qui se passera, nous adapterons le produit. Nous ne mettrons pas notre tête dans le sable. »


    Conclusion

    La nouvelle app d’Airbnb nous rappelle plusieurs choses essentielles en UX :

    1. Il faut continuellement écouter son marché et ses utilisateurs et arriver à comprendre, comme, in fine, on va pouvoir continuer à les satisfaire. Cela suppose de faire en permanence des études UX et autres.
    2. Il faut savoir prendre des risques, mais limiter leurs conséquences négatives en créant des interfaces conventionnelles ou en prévenant à l’avance ses utilisateurs du changement
    3. Il faut mettre son entreprise, et ses équipes numériques, en capacité d’être très agile, très souples, afin de pouvoir réagir rapidement en cas d’évènement négatifs non souhaités.

     

    Vous avez aimé cet article ? Vous avez un projet de refonte ou d’amélioration de votre site ou app ? Contactez-nous pour que nous puissions vous aider à mettre en œuvre votre projet dans les meilleures conditions et à garantir son succès. Des dizaines de grandes entreprises nous font déjà confiance 😉

     

    Excellente journée !

  • Quelle police de caractères permet la lecture la plus rapide sur les écrans ?

    Voilà une question qui devrait intéresser tous les designers. Quelle est la police de caractères qui permet la lecture la plus rapide sur les écrans ?

    Est-ce important de le savoir ?

    Vous vous demandez peut-être si c’est important ?

    Oui, car il existe plusieurs dizaines de milliers de polices de caractères dans le monde, dont certaines, carrément farfelues, qui peuvent rendre mauvaise la lisibilité de votre site. Bien choisir une police qui favorise la vitesse de lecture et la lisibilité est important.

    De plus, une police de caractères donnée peut très bien s’accorder à un contexte, mais pas à un autre… Par exemple, utiliseriez-vous une police comme la Times New Roman pour un site qui voudrait faire moderne et avant-gardiste ? Pas sûr ! Bien au contraire même ! Car les polices de caractères ne sont pas seulement des instruments des lecture, mais aussi des instruments de design et d’image de marque. Chaque police véhicule une identité, des sentiments et des émotions particulières, que tout bon directeur ou directrice artistique se doit de connaître.

    Mais aussi les UX designers ! Et vous aussi, peut-être, même si vous n’êtes pas UX Designer.

    Le choix d’une police de caractères impacte l’UX d’un site

    Car le choix d’une bonne police va impacter l’UX de votre site. Et dans certains cas, mal choisir une police de caractères peut se révéler désastreux. Surtout s’il y a beaucoup de choses à lire sur votre site.

    Alors, qu’en est-il ? Quelle est la police de caractères qui donne la plus grande vitesse de lecture ?

    Eh bien, contrairement à ce que l’on pensait, la réponse n’est pas simple.

    La vitesse de lecture moyenne selon les polices de caractères (WPM pour Word per Minute / mots par minute)

    Et c’est le principal enseignement d’une étude menée par Adobe, et révélée par l’agence d’UX Norman Nielsen Group, il n’y a pas de police de caractères plus rapide que les autres.

    Enfin… il y en a une… mais pas pour tout le monde…

    Je vous l’avais dit. C’est compliqué.

    Des plus rapides au moins rapides

    De l’étude d’Adobe, il ressort que c’est la Garamond qui est lue le plus rapidement. Oui, mais en moyenne seulement. Car si l’on regarde de plus près les statistiques… il s’avère que la Garamond, en fonction des lecteurs n’est pas toujours la plus rapide.

    Et de fait, de manière générale, en fonction des lecteurs, certaines polices de caractères sont lues plus rapidement que d’autres. Pour quels lecteurs allez-vous me demander… eh bien, il n’y a pas de réponse… car rien n’a pu prouver qu’il était possible de segmenter les polices de caractères par groupe de lecteur identifiés selon leur sexe, leur origine sociale ou autre… Voilà qui est bien gênant.

    Et qui est bien embêtant pour concevoir une interface. Car s’il n’y a pas de règles absolues, alors faut-il pour autant se ficher de choisir une police de caractères pour sa vitesse ?

    Eh bien, pas du tout, bien au contraire… car, en réalité, il existe bien une différence notable, une seule, selon une population de lecteurs, par un critère… et ce critère… je vous le donne en mille… c’est l’âge !

    Et la triste réalité nous oblige dès maintenant à vous le dire… plus vous êtes âgé, moins vous lisez rapidement … Eh oui… et même de manière très conséquente.

    On lit moins vite de 11% tous les 20 ans

    Un être humain normalement constitué perdrait ainsi une capacité de vitesse de lecture de 11% tous les 20 ans.

    11% ?

    Vous trouvez ça beaucoup, vous ?

    Eh bien, oui, car cela peut faire toute la différence sur un texte plus ou moins long. Sachant qu’en moyenne les internautes ne lisent (en activité normale) que 28% des mots sur une page web… soit, toujours en moyenne, seulement 166 mots par page… Et entre 20 et 70 ans, cela peut faire une différence… une personne âgée aura tendance s’épuiser plus vite à lire sur un écran qu’une personne jeune… (oui, bon, c’était facile à deviner… mais là, on a la preuve scientifique que c’est vrai).

    Alors… question suivante ! Lancinante !

    Faut-il faire des sites différents pour les personnes âgées et les personnes jeunes ?

    Oui, mais non, comme nous l’explique l’article de Norman Nielsen Group.

    Lorsqu’il s’agit d’un site généraliste touchant une population large mêlant indistinctement tous les âges, il est difficile de choisir une police qui aille mieux qu’une autre… en revanche, si votre population d’utilisateurs cibles est bornée entre deux âges bien déterminés… disons, par exemple, que si la majorité de vos utilisateurs ont moins de 35 ans, vous pouvez envisager de choisir une police spécifique. Et vice et versa ! Dans l’étude d’Adobe, il s’avère d’ailleurs que les 3 polices les plus rapides à lire pour les utilisateurs âgées sont les Garamond, Montserrat, et Poynter Gothic. Toutes les autres sont mieux adaptées aux jeunes !

    Conclusion

    L’article de Norman Nielsen Group s’achève sur une conclusion un peu désespérante, car il y aurait, selon son auteur, peu de choses pratiques applicables à cette étude dans le design au quotidien des interfaces webs.

    Cependant, voici quand même les enseignements qu’Adobe et Nielsen ont pu tirer de tout ce travail :

    • Même parmi les polices avec une bonne lisibilité, il existe des différences substantielles. Choisir une bonne police reste donc important.
    • Malheureusement, aucune police n’est spécialement meilleure pour tous les utilisateurs
    • Il n’est pas possible de créer des interfaces où l’on demanderait aux utilisateurs de choisir leur propre police (pour avoir l’explication de cela, lire l’article en anglais)
    • La vitesse de lecture diminue avec l’âge, même à partir de 35 ans. Une seule recommandation : si votre audience est située majoritairement au dessus de 50 ans, réduisez la taille de vos textes de 11%

    Et voilà ! C’est fini pour aujourd’hui.

    Nous espérons que cet article vous aura été utile et que vous pourrez en tirer de bonnes pratiques pour votre propre site.

    Excellente journée !

    Via NNG : https://www.nngroup.com/articles/best-font-for-online-reading/

  • La paresse de l’abondance

    J’imagine qu’en lisant ce titre, vous vous demandez un peu de quoi je vais bien pouvoir parler. Et qu’est-ce que cela peut bien avoir à faire avec l’UX ?

    Je vais vous répondre…

    Mais avant, j’aimerais vous raconter une histoire.

    Remontons un peu le temps…

    Une histoire comme seuls les plus vieux d’entre nous, les sages parmi les sages, les anciens… Enfin, bref, ceux qui ont été un peu adulte avant l’an 2000, se souviennent 🙂

    De quoi s’agit-il ?

    Mon premier job dans le Web, je m’en souviens très bien, avait été de créer des bannières publicitaires. Des petits bandeaux rectangulaires en gif, animés ou pas, qui devaient ensuite être placés à la main sur des sites à fort trafic, et qui étaient ensuite censés rapporter du clic sur le site web de ma société.

    J’étais monsieur bannière.

    Et je devais en produire à la pelle.

    Je vous avoue, c’était assez amusant à faire, et je me régalais presque à imaginer des petites animations, à faire passer des messages ultra-courts sur une surface minuscule. C’était un vrai challenge !

    J’y avais même trouvé quelque chose d’encore plus excitant que la création des bannières : c’était leur optimisation.

    En ce temps là (certains qui me lisent ici n’étaient peut-être pas nés), le numérique était une denrée limitée. Je veux dire qu’il n’était pas possible, comme aujourd’hui, de se gaver de vidéos, de télécharger des docs plus grosses que l’annuaire ou écouter de la musique en continu, car, ce qu’on appelait la bande passante avait un coût qui, pour le particulier, comme pour l’entreprise, pouvait vite devenir astronomique.

    En ce temps, on payait l’abonnement au Web. Comme on paye aujourd’hui le forfait téléphonique. Et, en le faisant payer, on ne pouvait pas se permettre de faire perdre du temps aux utilisateurs. Il fallait, comme aujourd’hui, que les choses se chargent vite, s’affichent vite… d’autant, et c’était le deuxième facteur contraignant, que les débits des robinets internet lorsque vous les ouvriez n’étaient pas « de ouf » comme dirait ma jeune belle-fille de 15 ans. On surfait à peine à 56k/s, comparé à plus de 6 ou 7 Mo aujourd’hui, si ça n’est pas plus, quand vous avez de la chance.

    Sur les autoroutes de l’information, on roulait le plus souvent en deuche.

    Mais revenons-en à mes bannières.

    Comme j’étais encore un jeune bleu du Web et qu’on pouvait tout me demander sans que je bronche, mon patron m’avait donné une contrainte qui semblerait totalement impossible aujourd’hui.

    Je devais faire des bannières de moins de 16ko.

    Oui, 16ko.

    Vous avez bien lu.

    Alors que le moindre gif animé aujourd’hui fait plusieurs Mo. Je devais me débrouiller pour que chaque gif ait la légèreté d’une plume virevoltant au vent.

    Cela paraissait presqu’impossible d’y arriver.

    Mais j’y arrivais.

    Je passais un temps fou à optimiser chaque bannière. Je créais des animations utilisant aussi peu de pixels que possible, limitais drastiquement le nombre de couleurs, diminuait le nombre d’éléments visibles, évitait les dégradés, les formes rondes, les photos…

    J’avais une palanquée d’astuces pour arriver à mon but.

    Et j’y arrivais toujours.

    Pourquoi est-ce que je vous raconte cela ?

    Le fin mot de l’histoire ?

    Je suis en train de lire un livre : Sustainable Web Design. Il y est fait mention de l’évolution du poids des pages web. Celui-ci a augmenté en moyenne de 30% entre 2017 et 2020.

    Et je ne vous raconte pas de combien entre 2000 et 2020. Mais je pense que là, on en est carrément au stade de l’hyperobésité.

    Qu’importe, me direz-vous, puisque dans le même temps les débits, les machines, les tuyaux qui transportent les données, tout a augmenté. Et il n’y a aucun problème à afficher des gif de 20Mo, télécharger en quelques secondes des vidéos d’1Go ou écouter de la musique en streaming.

    Et vous voyez maintenant ce que veut dire mon titre.

    En augmentant le débit et la puissance du réseau, nous avons pris de mauvaises habitudes.

    Je ne dis pas que revenir à l’an 2000 serait une bonne chose. Je dis que nous nous sommes habitués à un tel confort, à une telle abondance gratuite de données, que nous ne faisons absolument plus attention au gaspillage que nous générons.

    Il y a 20 ans, c’était la disette. Aujourd’hui, c’est la corne d’abondance.

    Mais est-ce pour autant mieux ?

    Un des soucis qu’a engendré ce changement, c’est que pratiquement plus personne ne fait attention au poids des médias et du code que nous créons. Quand je dis plus personne, je parle des développeurs et des designers.

    Alors oui, pour des raisons de bande passante, certains développeurs font assez attention au code qu’il génère et passent même du temps à l’optimiser.

    Qu’en est-il des designers ?

    Que l’un d’entre eux se lève et ose me dire qu’il a eu la préoccupation de penser optimisation la dernière fois qu’il a designé un interface. (Oui, bon, il y en a peut-être quelques uns, mais combien ?)

    Nous avons souvent parlé optimisation dans ce blog, et il me semble important aujourd’hui, à nouveau, à la lecture de Sustainable Web Design, à quel point les designers devraient être plus préoccupés à rendre leur travail, nous dirons, éco-compatible, même si ça n’est pas la seule vertu d’un design léger.

    Laisse-moi vous les rappeler :

    • des pages légères, c’est bien sûr de l’énergie électrique en moins dépensée (et ça sauve la planète, yahou !)
    • mais c’est aussi des pages qui se chargent et s’affichent plus rapidement dans toutes les conditions
    • ce sont aussi des interfaces plus simples, plus épurées, plus confortables favorisant un meilleur engagement de la part des internautes

    C’est trois bénéfices en un !!!

    Pas mal 😉

    Vous voulez en savoir plus sur l’éco-conception ? Ça tombe bien ! J’ai un super article qui devrait vous intéresser. Pour le lire, cliquez ici 👈

    Que pourriez-vous retenir de cette leçon ?

    L’important, me semble-t-il, est bien sûr de garder à l’esprit qu’il est indispensable de s’intéresser à la lourdeur des choses que produisent les designers et les codeurs, et à faire la chasse à la graisse numérique. C’est une chose qui parait évidente, mais dont on se préoccupe assez rarement en début de projet ou à laquelle on commence à s’intéresser une fois qu’un site est mis en production.

    La deuxième chose, c’est qu’il ne suffit pas d’y penser, mais qu’il faut aussi mettre en place les moyens de parvenir à s’améliorer.

    J’avais déjà écrit un article là dessus. Pour le consulter, cliquez ici 👈

    Il y décrivait l’importance de faire travailler de concert designers et développeurs pour développer des interfaces légères, fluides et réactives.

    C’était un premier point.

    Le deuxième, c’est que cela ne pouvait se faire sans indicateurs précis.

    C’était la dernière chose que je souhaitais vous dire : que pour parvenir à progresser sur la voie de la légèreté, cela ne pouvait se faire sans indicateurs précis et partagés entre toutes les équipes.

    Je vous renvoie à nouveau à mon article à ce sujet, vous y trouverez les solutions qui vous permettront de le faire.

    Très bonne journée ! 😉