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Catégorie : Les Carnets de l’UX par Olivier Sauvage

  • Configurateur produit : les meilleures pratiques en ecommerce B2B

    Le configurateur est l’outil indispensable pour vendre en ligne des meilleures entreprises B2B. Il sert à la fois aux équipes commerciales pour établir des devis, mais mieux encore, il peut leur permettre de gagner du temps en laissant leurs clients faire leurs propres devis, voire même de passer directement commande.

    Proposer en ligne un configurateur nest pas une mince affaire. Des solutions clés en main existent, mais ce n’est que la première étape.

    • Bien comprendre le besoin de vos clients et de vos commerciaux
    • Peaufiner l’expérience afin de la rendre simple et éviter les rejets
    • Séduire pour permettre d’augmenter l’engagement

    Ce sont autant de points qu’il faut prendre en compte avant de se lancer dans un tel projet.

    Dans cet article, nous allons essayer de passer en revue les questions qu’il faut se poser à travers le cas du projet auquel Wexperience a participé pour Manorga, leader français dans le domaine du rayonnage industriel.

    Page d'accueil du configurateur Manorga

    Qu’est-ce qu’un configurateur produit ?

    Un configurateur est un outil en ligne, accessible librement par vos clients, qui leur permet de configurer un achat exactement selon leurs besoins.

    On peut configurer en ligne des voitures, des machines, des pièces détachées, des ordinateurs, etc. En fait, d’un point de vue virtuel, on peut tout configurer.

    La plupart des configurateurs sont en 2D, parce que c’est plus facile à afficher et que ça demande moins de développements, mais certains configurateurs sont également en 3D, ce qui permet d’approcher avec encore plus de réalisme le produit final.

    En B2B, les configurateurs ont tendance à être plus complexes qu’en B2C (c’est ce que nous verrons à la fin de cet article), mais, malgré cela, leurs avantages sont évidents.

    Femme regardant en l'air

    Quelles sont les avantages d’un configurateur ?

    Disponibilité 24h/24

    Le premier avantage, c’est que le configurateur a pour but de remplacer vos représentants commerciaux dans de nombreuses situations où leur intervention, leur savoir-faire ne sont peut-être pas nécessaires.

    Disponibles 24h/24, ils ont aussi la préférence des acheteurs nouvelle génération qui ont tendance à utiliser le digital quand c’est possible plutôt que l’échange humain.

    Facilitation des achats

    Le configurateur est aussi un facilitateur d’achat. En permettant à vos équipes, mais aussi à vos clients de pouvoir échanger, discuter, visualiser un projet pendant qu’il se construit en ligne, permet de faciliter les échanges en allant plus vite, de manière plus précise, avec moins d’erreurs, et en ayant la garantie qu’au bout du compte le produit commandé correspondra exactement aux besoins du client.

    Réduction du risque de retours

    On vient de le dire : en contraignant le client ou l’utilisateur à suivre un process pas à pas, à valider des données qui correspondent à vos capacités de fabrication, d’usinage, etc… en validant pas à pas la configuration d’un produit, en permettant de visualiser en 2D ou même en 3D le produit final, le nombre d’erreurs à la commande est presque réduit à néant, évitant ainsi de coûteux aller-retour, et même parfois des refus de commande.

    Un service de vente amélioré pour vos équipes et vos clients

    En laissant vos clients effectuer une partie du travail de vos représentants, vous laissez à ces derniers plus de temps pour se concentrer sur des tâches plus complexes ou plus importantes. Le configurateur améliore nettement votre qualité de service, la satisfaction de vos clients et mêmes de vos équipes en fluidifiant votre processus de vente.

    Un booster de conversion

    Evidemment, le but premier du configurateur est d’accélérer et d’augmenter vos ventes. En laissant vos clients agir seuls, quand ils le veulent, sans passer par une relation « lourde » avec vos représentants commerciaux alors que ça n’est pas forcément nécessaires, vous faites gagner du temps à tout le monde et vous risquez fortement d’augmenter le taux de conversion de votre site.

    Pilote étrange

    Nos conseils pour réussir un bon configurateur

    Un configurateur est un outil complexe et il n’est pas si facile de se lancer dans sa mise en œuvre.

    Ergonomie compliquée, prévisualisation laide, tarification incompréhensible, les pièges sont nombreux pour faire de votre configurateur un cauchemar pour vos utilisateurs et dégrader vos ventes. Voici nos recommandations pour éviter ces erreurs.

    Mettre l’UX au premier niveau

    Le risque majeur avec les configurateurs, c’est d’en faire quelque chose de trop compliqué qui décourage vite les utilisateurs.

    Un configurateur en B2B n’est pas un configurateur en B2C. Généralement, il compte beaucoup plus de paramètres, de critères de choix, et souvent sur des caractéristiques compliquées à comprendre, nécessitant une véritable connaissance technique.

    Pas question donc, de faire compliqué. Mais entre le dire et le faire, il y a un monde. Et beaucoup d’équipes de développement se cassent les dents sur la complexité de leur outil.

    La seule, et la meilleure solution, c’est d’adopter une méthode test & learn où les utilisateurs finaux sont impliqués dans la conception du configurateur.

    Non pas en leur faisant concevoir le produit, comme s’ils étaient des ingénieurs, mais en leur faisant utiliser votre configurateur à plusieurs stades du développement : prototypage et préproduction.

    C’est ce qu’on appelle un test utilisateur et c’est ce que nous faisons quasiment tous les jours chez Wexperience.

    Seuls les tests utilisateurs peuvent garantir la bonne utilisabilité d’un configurateur et faire que celui-ci soit parfaitement bien adapté aux besoins de vos clients/utilisateurs.

    Assister vos utilisateurs et s’adapter à leur niveau de maîtrise

    Utiliser un configurateur complexe pour la première fois peut être extrêmement décourageant.

    Adoptez une double stratégie et proposez deux versions de votre configurateur.

    Une version « débutant » où chaque étape est commentée et accompagnée de conseil. Dans cette version, l’utilisateur doit suivre un process pour aboutir.

    Une version avancée dans laquelle l’utilisateur pourra configurer son produit dans l’ordre qu’il préfère et selon ses habitudes.

    C’est d’ailleurs exactement ce que nous avons fait sur le configurateur de Manorga. C’est l’utilisateur lui même qui décide de son niveau d’expertise et peut choisir entre deux versions.

    Configurateur Manorga
    Configurateur Manorga : choix du niveau de complexité du configurateur

    Bien sûr, on peut faire varier les « plaisirs » et cela dépend du type de produit à configurer et de la fréquence d’achat.

    Si celle-ci est importante, on aura tendance à proposer un configurateur « avancé » pour éviter que les utilisateurs ne se retrouvent dans une version « débutant » qui leur paraîtra peu efficace au bout de deux ou trois utilisations.

    Si celle-ci est extrêmement faible, voire unique, mieux vaudra alors une version « débutant » ou très guidante afin d’être sûr de faire parvenir à l’objectif du premier coup.

    Proposer une version mobile

    Ne sous-estimez pas la version mobile de votre configurateur si vos produits ne nécessitent pas des opérations trop complexes.

    La plupart des acheteurs privilégient leur mobile pour de nombreuses opérations. Et comme les écrans des mobiles pros sont de plus en plus grands, il devient de plus en plus possible de leur faire effectuer des configuration assez complexes.

    Bien sûr, parfois, une interface ne pourra pas s’adapter au mobile. Dans ce cas, n’hésitez pas à conseiller à votre utilisateur de se reporter à la version desktop de votre configurateur.

    Ajouter une prévisualisation en 3D

    La 3D ajoute… eh bien… une autre dimension à votre configurateur.

    En permettant à vos utilisateurs de visualiser le produit en temps réel sous tous les angles, avec les caractéristiques qu’ils ont demandé ajoute certainement un avantage supplémentaire à votre configurateur.

    Des solutions techniques aujourd’hui existent, qui permettent d’atteindre un très bon niveau de réalisme, mais, plus que cela, permettent avec beaucoup de fluidité de voir le produit sous tous les angles, de zoomer dessus, de changer des caractéristiques en temps réel. L’expérience utilisateur est primordiale !

    Version 3D du configurateur de Manorga
    Version 3D du configurateur de Manorga

    Permettre de simuler les performances de votre produit

    Dans certaines industries, il peut être très pertinent d’offrir en plus à vos utilisateurs la possibilité d’utiliser leur produit finalisé, ou d’en simuler le comportement en fonction de certains paramètres.

    Afficher le prix en temps réel

    Dans la mesure où c’est possible, l’expérience n’en sera que meilleure. En affichant en temps réel le prix du produit acheté en fonction des critères choisis, cela aidera l’utilisateur à faire son choix et à étudier plusieurs options en fonction de son budget.

    Affichage du montant du devis dans le configurateur de Manorga
    Affichage du montant du devis dans le configurateur de Manorga

    Permettre de sauvegarder

    La sauvegarde est une fonctionnalité indispensable, notamment si la configuration implique des efforts de la part de l’utilisateur, si le temps pour accomplir la tâche est long, mais aussi si le temps de la prise de décision d’achat demande une réflexion.

    Permettre de sauvegarder donne une certaine sérénité à votre client en lui permettant de pouvoir partager sa configuration avec d’autres décideurs ou de valider certains choix impliquants avec d’autres personnes de sa société.

    Cerise sur le gâteau : pouvoir offrir la possibilité de faire plusieurs sauvegardes.

    Permettre de détailler le produit ligne par ligne

    Dans certains cas, il peut être très utile d’afficher la composition du produit en fonction de ses éléments.

    Chaque pièce ou chaque article peut être détaillé avec sa référence, ses caractéristiques et son prix.

    Cette manière de présenter les choses permet au client d’avoir une meilleure visualisation de ce qu’il achète, mais va aussi lui permettre d’avoir une meilleure base de comparaison avec d’autres fournisseurs.

    Il pourra même, s’il le désire, ne pas acheter certains composants de son produit. Cela lui offre donc une souplesse qu’il appréciera grandement.

    Permettre de générer un document pdf de validation

    Il peut être difficile de partager la vue d’un configurateur entre différentes personnes d’une même société. Proposer de pouvoir télécharger sous forme de document pdf la configuration complète d’un produit avec tous les détails de prix, de composition, etc… est une manière d’améliorer les échanges soit entre vous et votre client, soit entre les différentes personnes de la société cliente.

    Cette option est un très bon moyen de communication qu’il ne faut pas négliger, surtout si le produit est complexe.

    Projets enregistrés dans l'interface de Manorga
    Projets enregistrés dans l’interface de Manorga

    Conclusion : pourquoi vous faut-il un configurateur ?

    La question ne devrait pas être pourquoi, mais comment. Comment proposer une configurateur qui améliore vraiment votre ROI ?

    Plusieurs points sont indispensables :

    • Offrir une expérience qui mette votre client en possession de toutes les informations dont il a besoin pour faire l’achat
    • Être capable de connecter votre configurateur à votre ERP
    • En faire un véritable outil de vente et de collaboration qui fasse gagner du temps à tout le monde : vos équipes et vos clients
    • Faire visualiser les avantages du configurateur à vos clients

    Solution tout en un ou développement à façon ?

    Plusieurs entreprises, telle que Skalup qui a développé le configurateur de Manorga, proposent des solutions clés en mains avec les avantages et inconvénients de ce genre de solution. Parmi les avantages, on peut citer :

    • Un gain de temps dans le développement
    • Une facilité d’intégration avec votre plateforme
    • Des coût réduits (à première vue)

    Mais les solutions clés en main ont aussi des inconvénients :

    • Personnalisation pour vos besoins spécifiques pas toujours possible
    • Évolutivité dépendante de la solution
    • Coûts cachés lors de l’intégration
    Page d'accueil du site web Manorga
    Page d’accueil du site web Manorga

    Le cas Manorga

    Manorga est une PME nordiste spécialisée dans la construction de structures d’entreposage. Elle disposait déjà d’un configurateur, mais Manorga estimait qu’il était possible d’améliorer son usage auprès de ses collaborateurs en le rendant plus egonomique.

    Wexperience s’est donc attaché à redesigner ce configurateur, développé par la société Skalup qui a pu intégrer le nouveau design sur sa solution technologique.

    A propos de Manorga

    Manorga est une entreprise spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution de solutions de stockage et d’aménagement d’espaces industriels et commerciaux. Basée en France, la société propose une large gamme de produits, notamment des rayonnages, des plateformes industrielles, des cloisons et des mezzanines, conçus pour optimiser l’organisation des espaces de travail.

    Chiffres clés

    • Année de création : 1971.
    • Nombre d’employés : Environ 200 collaborateurs.
    • Surface de production : Manorga dispose d’une usine de fabrication en France de plus de 22 000 m².
    • Production : Manorga fabrique plus de 5 000 tonnes de produits par an.
    • Exportation : L’entreprise exporte ses produits dans plus de 30 pays à travers le monde.

  • 5 analyses UX de sites ecommerce B2B

    Le mois de juillet a été riche en nouvelles analyses, et ce mois ci, ça ne sont pas moins de 5 sites qui sont passés sous la loupe de notre expert UX, Olivier Sauvage.

    Dans cet article, on vous explique un peu mieux le concept de simplicité et d’esthétique et on vous invite à découvrir 5 sites ecommerce B2B inspirants.

    5 sites de ecommerce b2b

    La simplicité : grande gagnante des sites ecommerce B2B d’aujourd’hui

    Faut-il encore le répéter ? La simplicité fait l’essence de la réussite d’un site ecommerce B2B. Être simple, facile à utiliser, ne pas bloquer les clients dans des parcours longs et demandant trop d’interactions, voilà le challenge des entreprises B2B aujourd’hui.

    Mais qu’est-ce que la simplicité ? Comment la définir ? Et… la simplicité se voit-elle ?

    Ce n’est pas parce qu’une interface est simple visuellement qu’elle est forcément simple à utiliser. Être simple en apparence encourage l’engagement, mais la simplicité visuelle peut dissimuler une complexité d’utilisation de par sa trop grande simplicité, justement !

    Autrement dit : il ne faut pas juger la simplicité sur son apparence, mais bien sur la manière dont les utilisateurs d’un site interagissent avec ce site. Et si les utilisateurs sont satisfaits, ont l’impression d’avoir atteint leurs objectifs rapidement et simplement, c’est gagné !

    C’est pourquoi chez Wexperience, nous ne mettons jamais en avant nos maquettes de sites, mais bien nos méthodes d’analyse et de conception qui sont les véritables garanties de la simplicité.

    Et à propos, si vous avez besoin d’évaluer la simplicité de votre site, faites appel à nous, comme tous nos autres clients, dont Décathlon, Toyota, Matmut et bien d’autres.

    Comment mesure-t-on la simplicité chez Wexperience ?

    Pour toutes nos études, nous utilisons une échelle UXM. C’est un questionnaire que nous avons créé et qui nous permet de mesurer l’UX sur 4 dimensions.

    Lors d’un test utilisateur, par exemple, chaque testeur répond à l’UXM. Ses réponses sont stockées en base, puis agrégées avec les autres réponses afin d’obtenir une moyenne. C’est cela qui nous permet de définir la simplicité d’une interface.

    Pour certains projets, nous faisons jusqu’à 3 UXM afin de pouvoir comparer les évolutions de l’UX d’un site ou d’une app suite à nos recommandations.

    Illustration du questionnaire UXM : 16 paires d’adjectifs, moins de 2 minutes pour y répondre, le questionnaire UXM apporte le ressenti des utilisateurs sur leur expérience, ce qui est être très différent de nos analyses d’experts UX

    Le design, un facteur d’engagement

    En B2B, l’habitude de se préoccuper d’apparence visuelle a souvent été rejetée au profit de la technique. Or, aujourd’hui avec les nouvelles habitudes des acheteurs, l’esthétique d’une interface compte de plus en plus.

    Fini les vilains sites où les catégories et les produits s’empilent comme dans un catalogue de pièces détachées automobile. Les acheteurs veulent des expériences ! Et ils ont besoin d’être séduits !

    Même si la fidélité est plus grande en B2B qu’en B2C, il ne faut pas négliger l’aspect séduction. La concurrence n’est souvent qu’à un clic de souris, et parfois, les choses tiennent à la confiance que peut inspirer un site.

    Or, cette confiance est véhiculée par l’apparence graphique. Un beau site inspirera plus sûrement confiance qu’un site désigné comme les pages jaunes de l’annuaire (👉 voir nos réfs).

    Il faut donc changer de paradigme et accepter que, désormais, les sites de B2B soient aussi beaux que les sites de B2C.

    Voici 5 sites que nous avons sélectionné pour leur design, mais aussi leur expérience.

    Berlin Packaging : le n°1 mondial du packaging place la barre très haut

    Illustration article Berlin Packaging

    Berlin packaging est un des leaders mondiaux des récipients pour l’industrie et la grande distribution. Son site est une réelle réussite esthétique tant au niveau de la navigation et du confort d’utilisation.

    Lire l’analyse

    Blake Envelopes : le roi britannique de l’enveloppe durable fait dans l’esthétiquement correct

    Blake Envelopes est une PME britannique familiale qui vend, comme son nom l’indique, des enveloppes en gros avec une dimension développement durable forte. Son site rassemble les qualités d’une navigation de type B2C avec un réel succès.

    Lire l’analyse

    Bürklin Elektronik : une refonte réussie pour le roi de la distribution de matériel électronique allemand

    Logo Burklin

    Bürklin Elektronik est un des leaders européens de la distribution de composants électronique pour les entreprises.

    Avec une refonte graphique audacieuse, Bürklin se positionne comme un leader innovant et audacieux.

    Lire l’analyse

    Chocomize : chocolats et cadeaux d’entreprise

    Logo Chocomize

    Chocomize est une petite PME de fabrication de chocolats. Elle vend ses produits directement à de grandes entreprises. Un joli site qui donne envie d’être très très gourmand.

    Lire l’analyse

    Shoprelevant : expérience simplifiée pour un équipementier dans l’industrie du pétrole

    Illustration article Relevant

    Relevant est une grosse PME texane qui fournit l’industrie gazière et pétrolière. La refonte récente de son site a été fait dans l’optique de proposer des services en ligne simple à utiliser à ses clients.

    Lire l’article

    Conclusion

    De plus en plus d’entreprises B2B investissent dans le design d’expérience et leur identité de marque. Non seulement pour se détacher de leur concurrence, mais aussi pour répondre à la demande croissante de leurs clients d’expériences simples, de facilité et de rapidité.

    Et à propos, si vous avez besoin d’évaluer la simplicité de votre site, faites appel à nous, comme tous nos autres clients, dont Décathlon, Toyota, Matmut et bien d’autres.

  • Créer des Habitudes Numériques : Entre Service et Manipulation

    Hier, Le Book club de Content Design FR (page) avait eu l’excellente idée d’inviter Nir Eyal, l’auteur du fameux Hooked, mais aussi de Indistractable, 2 livres qui se répondent et abordent la question des habitudes sur le digital.

    On a beaucoup reproché à Nir Eyal d’avoir théorisé la création d’habitudes chez les utilisateurs à des fins mercantiles, mais il s’en défend et prétend même que créer des habitudes chez des utilisateurs, c’est leur rendre service.

    J’ai l’impression qu’on a deux visions radicalement différentes de cela des deux côtés de l’Atlantique.

    D’un côté, les américains qui ne voient aucun mal à ce que les gens deviennent accrocs à un produit numérique, du moment que c’est pour leur bien, et du moment qu’ils conservent leur libre arbitre pour s’auto-réguler.

    De l’autre, nous les européens, qui considéront que les grandes entreprises du digital (ex : TikTok ou X) jouent de nos habitudes pour nous faire perdre notre temps à des choses futiles et dangereuses (oui, je parle des réseaux sociaux).

    Je ne rentrerai pas dans ce débat là, qui, à mon avis, découle de deux visions du monde opposables et parfaitement culturelles.

    En revanche, se pose réellement la question du pourquoi créer des habitudes dans le cadre d’un produit ou d’un service numérique ?

    Parce que, d’après Nir Eyal, c’est indispensable pour qu’une entreprise réussisse.

    Si elle ne crée pas d’habitude chez les utilisateurs, si elle ne transforme pas son utilisation en réflexe, alors elle aura du mal à créer un modèle économique durablement profitable.

    Et, d’un certain côté, il n’a pas tort.

    Créer un modèle d’affaire dans le digital aujourd’hui est devenu très difficile tant la concurrence est rude. On oublie trop souvent à quel point il est difficile de garder une place de leader, parce qu’on a l’impression que les grands gagnants à un instant t sont là pour durer toujours… Or, ça n’est pas si vrai.

    Nir Eyal citait l’exemple de Facebook, qui, aujourd’hui, est relayé au rang des réseaux ringards, alors qu’il y a quelques années, il était encore le roi des rois.

    Et on peut s’attendre à ce que Tiktok se voit aussi détrôné un jour par un autre réseau.

    Ce que dit Nir Eyal, c’est que créer des habitudes est le meilleur moyen de vous défendre contre le changement et de la concurrence. Le rachat raté de Figma par Adobe vient nous le rappeler.

    En essayant de racheter Figma, Adobe avouait son incapacité à détourner les utilisateurs de Figma de ses propres produits. Les habitudes avaient été déjà prises.

    Et on peut être certain, que Figma, d’ailleurs, a toujours pensé son produit en le rendant le plus facile possible à prendre en main, et à créer des habitudes dont les utilisateurs auraient du mal à se débarrasser.

    Autrement dit, créer des habitudes est sans doute le moyen le plus puissant de garder vos utilisateurs.

    Le plus puissant, mais aussi la chose la plus dure à accomplir.

    Et c’est aussi ce que Nir Eyal disait au cours de ce webinar. Très peu d’entreprises y parviennent (toutes n’ont pas non plus à accomplir cet objectif, bien sûr) et beaucoup s’y cassent les dents (cf toutes les startups de la terre).

    Nir Eyal ne voit pas le mal dans le fait de créer des habitudes, il y voit un moyen de rendre service à des utilisateurs, en leur rendant mécanique, simple et sans effort, des actions à accomplir sur une application.

    Que ce soit orienté pour le plaisir ou pour l’utilité (et on pourrait aussi très bien débattre de ce fait… ce qui est futile est-il vraiment inutile, à l’heure où, dans les sociétés riches, nous n’avons jamais disposé d’autant de temps libre ? cf le sociologue Jean Viard, dans le Nouveau Portrait de la France)

    Ne portons pas cette question sur un terrain moral, mais sur un terrain strictement UX.

    Rendre indispensable un produit, créer une habitude est-il mal ou abusif ?

    Est-ce que c’est un dark pattern ?

    Une chose est certaine : quand on s’occupe de design produit et d’UX, on a intérêt à connaître ces mécanismes (et à lire les livres de Nir Eyal)… car il n’est rien de pire qu’un designer qui ne connaître pas toutes les facettes de son métier, qu’elles soient obscures ou pas 🙂

  • Au-delà des Démos : Comprendre l’Impact Réel de l’IA dans le Design

    IA et design.

    C’était le sujet de la table ronde organisé par Nicolas LEPELLEY, ex head of design de Norauto avec Julien Boyer, Vincent Claudepierre et Damien Cavaillès.

    Un débat passionnant, mais qui m’a quand même laissé un peu sur ma faim… et pour une bonne raison.

    J’en suis ressorti avec la désagréable sensation qu’entre les discours dithyrambiques sur les potentialités des IA génératives et la réalité, il y a avait un fossé de plus en plus grand que l’on allait commencer vraiment à avoir du mal à masquer.

    Un Pont entre Idéation et Réalité, mais Pas un Remplaçant des Designers

    Car, il en ressort deux choses :

    1) Non, les IA génératives ne vont pas remplacer des jobs et…

    2) dans la chaîne de production de valeur, pour ce que j’en ai vu, elles restent plus des idées d’idéation, de structuration, que de productions de livrables.

    Autrement dit, contrairement aux discours qui courent, on ne peut pas utiliser des IA génératives pour livrer des produits finis. Que ce soit pour du design d’interface, de la génération d’image ou du design produit.

    L’IA générative n’est pas faite pour ça… et pour l’heure, on voit mal comme elles pourraient arriver à un tel niveau de performance qu’elles remplacent des jobs de concepteurs, de designers, ou d’intégrateur.

    Le fossé est trop grand entre la promesse des démos et la réalité.

    Et contrairement à ce que j’affirmais avec un de la provocation, non, le job de designer n’est pas mort 🙂 et ne disparaîtra pas avec l’arrivée des IA génératives.

    Réinventer la Créativité : Comment l’IA Générative Transforme les Tâches et l’Innovation

    Qu’est-ce que j’en retiens, alors ?

    1) De toute évidence, les outils d’IA génératives sont des accélérateurs dans certains cas.

    Par exemple, pour faire de la génération d’images pour des mockups de présentation ou des proto.

    On ne passe plus par une banque d’images, on génère à la volée, et rapidement, des images et du texte, permettant de créer rapidement des visuels séduisants et puissants… là où, sans doute, il y a encore un an, on avait du mal à récupérer du vrai texte et des images….

    En code, un outil comme Github copilot aide à accélérer la production de code, mais sans pour autant, générer des programmes entiers. Là encore on est très très loin des démos où l’on voit une app entière créée par la magie d’un prompt.

    2) En fait, on a deux sortes de renforts grâce à l’IA.

    a) Renfort par la prise en charge de tâches simples par l’IA. Un exemple simple, je fais beaucoup d’illustrations pour mes articles dans lesquelles je détoure mes personnages. Pour cela, je fais appel à l’IA de Photoshop et ça me fait gagner pas mal de temps. C’est de l’IA, mais il n’y a pas besoin d’être savant pour l’utiliser.

    b) Renfort dans toute la phase d’analyse et de préparation au projet…

    Autrement dit, les IA génératives sont plus utiles comme outil d’accélération de la préparation d’une recherche utilisateur, préparation de mockups de démo, préparation de documentation, etc…

    3) Y a-t-il besoin d’apprendre l’IA, comme on lit si souvent ?

    Ma conviction, c’est non.

    L’IA se présente comme des outils, et même si il y a bien un art du prompt, c’est loin d’être réellement une science. Et, à terme, d’ailleurs, on devrait peu à peu voir disparaître ces prompts longs, parfois redondants, inutilement bavards, et surtout peu pratiques pour passer des paramètres.

    4) Mais alors, rien ne change ?

    Si ! Mais pas de la manière spectaculaire dont on peut se l’imaginer.

    D’abord, on est dans une phase ascendante d’innovation, et, en UX, en tout cas, on devrait voir apparaitre dans les mois qui viennent des IA génératives spécialisées pour nos métiers (ce qui est déjà le cas, en fait, je pense à Odaptos)

    Ensuite, il est clair qu’au fur et à mesure du temps, les salariés vont s’emparer de diverses manières des outils utilisant l’IA (exemple : retranscription d’audio, traduction automatique, résumé de textes etc, etc) et que cela se fera sans doute de manière très transparente, et sans qu’on s’en rende compte vraiment 😁

    5) Faudra-t-il se former à l’IA ?

    Bien sûr que non (hormis pour ceux qui développent des algorithmes d’IA), mais, en revanche, il faudra sûrement apprendre tout ce que peuvent faire pour vous les outils dopés à l’IA. Passer à côté de ça sera comme passer à côté d’un oasis dans le désert.

    J’utilise de l’IA tous les jours, je n’ai absolument pas eu besoin de me former.

    En revanche, il est indispensable de rester en veille sur le sujet, mais exactement comme lorsqu’on reste en veille sur des outils.

    Au-delà de la Hype de l’IA : Démystifier les Promesses et les Réalités

    Je crois qu’il est temps de raisonner au delà de la « hype » quand on parle d’IA.

    On voit tous passer des démos bluffantes qui nous font dire qu’on est à l’aube de grands changements.

    Mais ces vidéos sont souvent des démos, mettant en exergue des réussites au milieu de centaines d’échecs. Elles ne nous font pas voir la réalité, qui est bien plus complexe.

    Je vous reporte d’ailleurs à la démo de Gemini de Google, beau fake en la matière. Non pas que Gemini n’existe pas, mais que, pour la cause marketing et promotionnelle, Google a largement enjolivé la réalité (comme toujours, d’ailleurs, vraiment rien de nouveau sous le soleil).

    Quoiqu’il en soit, remercions ceux qui, comme Nicolas LEPELLEY, ou comme Mathieu Crucq 🦖 qui n’hésite pas à partager ses recherches en public, ou comme Étienne Mineur, en matière de design, et sûrement encore beaucoup d’autres qui font actuellement bien plus pour l’IA, que les spécialistes du post qui vous propose de gagner des millions en faisant de l’IA. Merci à eux !

  • L’UX, bien plus que du design d’interface

    Il n’y a sans doute rien de pire pour l’UX que les entreprises qui pensent faire de l’UX, mais n’en font pas.

    cf « J’ai embauché un UX designer. Maintenant, il nous fait toutes les maquettes de nos logiciels, et c’est bien plus joli. »

    (Quel progrès ! 😂 )

    Même si l’UX a beaucoup progressé, il reste encore trop d’entreprises qui pensent que l’UX :

    1) C’est du design graphique

    2) C’est le rôle de l’UX designer seul dans son coin

    3) Qu’il doit avant tout produire des maquettes et que « on fera des tests sur le prochain projet quand on aura le temps ».

    Quand on rencontre cette croyance, il est très difficile de l’ébranler (comme toute croyance, d’ailleurs).

    Mais pourtant, il faut la faire changer. Car croire que faire de l’UX, c’est confier à un ex-web designer, avec une formation UX, de remaquetter une application revient à ne faire ni mieux ni moins bien qu’au début de l’ère internet.

    Mais c’est surtout faire perdre de l’argent à son entreprise.

    Parce que pendant que vous pensez faire de l’UX, d’autres en font vraiment, et votre entreprise, alors commence à prendre du retard et à perdre des parts de marché (sauf, si vous êtes dans le public et que vos utilisateurs n’ont pas le choix).

    Et pour moi, c’est le rôle des designers d’expliquer leur métier. Ça fait partie de leur job.

    Un développeur n’a pas besoin de faire ça. Oui, c’est vrai. Tant mieux pour eux.

    Mais nous UX designers devons consacrer une partie de notre temps à faire de la pédagogie. Et je ne suis pas sûr d’ailleurs que beaucoup de designers sachent bien le faire ou comprennent bien qu’ils doivent le faire.

    Car pour avancer et faire progresser l’UX dans l’entreprise, il faut communiquer. Et peu de gens aiment faire ça.

    J’en discutais l’autre jour avec un head of UX, qui me disait qu’il partageait régulièrement avec toute son entreprise les résultats des tests utilisateurs qu’il faisait.

    Il savait que tout le monde ne lisait pas, mais ça faisait partie de son petit travail d’évangélisation.

    Je sais par exemple, qu’encore aujourd’hui, beaucoup d’entreprises rechignent à faire des tests utilisateurs.

    ➡️ Parce que ça coûte cher.

    ➡️ Parce que ça fait perdre du temps.

    Certes, mais ne vous laissez pas opprimer. Si on ne vous donne pas les moyens de faire des tests, faites-les, dans un premier temps, avec les moyens du bord, et démontrez leur utilité.

    Il ne vous coûtera pas tant d’heures que ça d’aller faire quelques tests avec quelques personnes extérieures à votre entreprise pour filmer leur utilisation d’une nouvelle fonctionnalité ou d’une refonte de page, et de montrer ensuite vos trouvailles à vos n+x.

    Vous seriez surpris des réactions que ça peut provoquer.

    Et puis, il faut vous trouver des alliés. Un commercial, par exemple, peut devenir votre meilleur ami. Car, quand il est devant un client, il a envie de voir briller des étoiles dans ses yeux. Et quoi de mieux qu’une interface qui en jette, mais que le client peut vitre prendre en main lors d’une démonstration ?

    Un prototype, en clientèle, peut aussi devenir un moyen de faire la preuve de l’UX. Faites le tester par vos futurs prospects.

    En bref, pour prouver la valeur de l’UX, ne restez pas dans votre coin. Allez chercher des opportunités de prouver que :

    1️⃣ L’UX, c’est de la recherche aussi (ou de la discovery, si vous voulez)

    2️⃣ Que cette recherche peut permettre de découvrir des insights bénéfiques à l’entreprise

    3️⃣ Que la voix des utilisateurs est toujours la meilleure, plus que l’opinion du DSI

    Et si vous me dites qu’on ne vous donne pas les moyens, n’imaginez pas qu’on va vous les donner sans preuve. Personne n’aime mettre de l’argent dans quelque chose qu’il ne connait pas ou connait mal. Et dont il ne voit pas l’intérêt immédiat.

    Montrez d’abord que vous pouvez apporter quelque chose de plus à l’entreprise que de faire des maquettes. Et les moyens finiront par suivre peu à peu.

    Et maintenant, si vous êtes manager ou chef d’entreprise, et que vous m’avez aussi lu jusqu’au bout, et que vous vous intéressez à l’UX, j’espère aussi que :

    ➡️ Soit vous savez déjà bien ce que c’est que l’UX. Alors, GO, très bien continuez comme ça

    ➡️ Soit vous vous posez encore des questions, alors go, appelez-moi et on en reparlera 😁

    L’UX n’est pas un secret bien gardé entre gourous, mais est bien un domaine et une science puissante pour permettre aux entreprises de créer des produits et des services plus innovants en tirant parti de l’amélioration de leur usage.

    Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça peut vous faire gagner beaucoup d’argent.

  • Pour garder un temps d’avance sur les IA en UX, lisez !

    Designers en proie au doute (merci Midjourney!)

    On ne va pas se mentir, les progrès des IA génératives sont bluffants…

    et on ne devrait pas tarder à voir venir le moment où une grande partie du travail des UX designers sera réalisé par ce type d’IA ou d’autres types d’IA encore…

    On le voit dans nos publications. L’IA occupe une place de plus en plus importante dans nos créations et dans les outils d’analyse et de design. Leur puissance peut nous faire gagner beaucoup de temps jusqu’à le réduire presque à celui d’un chef d’orchestre qui n’aurait plus d’autre travail à faire que de piloter des IA pour faire son job.

    Science-fiction ?

    Peut-être pas, car il semble que l’on tende de plus en plus vers un métier de conseil et de conception que vers un métier de production dans lequel la main d’œuvre pour exécuter les tâches les plus courantes risque de disparaître au profit des machines.

    Faut-il pour autant s’en inquiéter ?

    A l’heure où l’UX design reçoit plein fouet le retour de bâton de la crise, nombreux sont les designers qui, à juste titre peuvent se poser la question. Faut-il se lancer dans l’UX design ou pas ? Ce métier a-t-il un avenir ? Le doute est là… et les questions aussi.

    Pour ma part, et comme toujours, comme l’histoire l’a montré à de nombreuses reprises, c’est par le haut que l’on s’en sortira… ou du moins, que l’on aura toujours, en tant qu’être humain, notre mot à dire. C’est en cultivant notre expertise, en la challengeant sur des projets complexes, c’est en tirant parti de notre capacité à assembler les signaux faibles et à les transformer en idées, c’est par notre sensibilité en tant qu’être humain, par notre capacité à interagir avec nos congénères que nous nous distinguerons toujours et resterons imbattables.

    L’UX est un métier à haute valeur ajouté qui demande des compétences intellectuelles, une culture et une expérience qui ne peuvent s’affirmer qu’après parcours professionnel de quelques années.

    Mais quand on démarre, comment s’affirmer, comment se différencier des machines ?

    Par la culture, la culture encore et toujours.

    Aussi, je pense, comme j’ai toujours pensé que ceux qui tireront le mieux leur épingle du jeu dans cette époque de transformation seront ceux qui sauront se transformer eux mêmes. Se transformer ? C’est à dire s’instruire, apprendre, apprendre encore et toujours, et, savoir se remettre en question quand on sent qu’on est trop sûr de soi, trop dans l’affirmative.

    Pour ça, pas besoin d’aller chercher bien loin : le Web est rempli de tutoriaux, de conseils, de vidéos, d’articles de blog et de formations.

    Mais je ne saurais que conseiller encore mieux : lisez ! Prenez des livres ! Ce n’est pas que moi qui le dit. La semaine dernière encore, Jakob Nielsen, le pape de l’ergonomie digitale le disait : prenez des livres, il n’y a rien de mieux pour s’instruire.

    Olivier Sauvage

  • Carnet de l’UX : les illusions des IA génératives

    Image générée avec Midjourney. Prompt : « thousands of yellow robots typing on typewriter –ar 16:9« 

    Les IA génératives ne peuvent pas tout et ne sont pas la solution à tous les problèmes

    On va sans doute bientôt commencer à déchanter des IA génératives, une fois passé l’effet de stupeur.

    Car si chatGPT, Midjourney et consorts nous impressionnent par leur capacité à imiter des fonctions cognitives humaines, il n’en reste pas moins que ces outils restent très difficiles à maîtriser et ne permettent pas d’arriver à des productions finies et commercialisables. Il faut toujours retoucher ou corriger les résultats qu’ils sont capables de sortir.

    Impossible d’utiliser aucun des deux directement en production.

    Avez-vous déjà réussi à obtenir exactement ce que vous vouliez avec Midjourney ?

    Pas moi. Et ça n’est pas faute d’avoir essayé.

    Même avec la version 5, les images ont de nombreux défauts… et il est absolument impossible d’en maîtriser précisément le contenu. Par exemple, écrire un texte dans Midjourney est quasiment impossible.

    Il ne faut donc pas se laisser impressionner et prendre ces outils pour ce qu’ils sont : des outils exploratoires, capable de produire rapidement de l’image ou du texte, mais sans se leurrer sur la qualité et la précision de ce qui est fourni.

    Autrement dit, on risque d’aller vers de grandes désillusions si on s’imagine que ces outils vont être la solution miracle à tout un tas de problèmes.

    Quelques exemples

    Chatbots : le modèle GPT ne permet pas de guider la conversation… on ne peut pas le laisser entre les mains d’une personne sans courir le risque de le voir partir vers des dialogues sans queue ni tête sans aucun rapport avec le contexte

    Description de produits : ne rêvez pas. ChatGPT ne va pas inventer des descriptions de produits géniales… les approximations seront courantes… et vous risquez surtout de vous retrouver avec des textes fades, plats et récurrents. Il faudra toujours les retoucher.

    Interactivité : les agents conversationnels dont on nous avait promis monts et merveilles ont fait un flop total… leur limite assez évidentes ne seront pas corrigées par chatGPT… Par exemple, il n’est pas plus simple de faire une recherche en langage naturelle que de leur faire avec des filtres dans une liste produit… Non, le langage naturel n’est pas la solution à tous les problèmes d’interface, loin de là !

    Photos : pour l’heure, je ne vois absolument pas comment on peut générer des photos produits avec Midjourney. Même en y injectant des photos originales, il produit toujours des images déformées, non conformes à l’originale… et, encore une fois, dont les paramètres sont très aléatoires… Et qu’on ne me dise pas : « Oui, mais il suffit de connaître les secrets des prompts… » C’est faux ! Il demeure actuellement, quelque soit le prompt, une part assez grande d’aléatoire dans le résultat produit. Et quand on sait comment fonctionne l’algorithme de Midjourney, il y a peu d’espoir pour que ça s’améliore vraiment, sans le recours à d’autres algorithmes… et on en n’est pas encore là.

    Faut-il ne pas rêver ?

    Si ! Mais il ne faut pas délirer… il existe des opportunités énormes avec les IA génératives pour changer nos méthodes de travail… mais il reste encore difficile d’appliquer ces algorithmes dans des process standardisés, exploitables, prédictibles… exactement tout ce dont a besoin une entreprise humaine pour fonctionner.

    Pour l’heure, quelques entreprises se sont lancées dans l’exploitation de ces algorithmes… au premier chef Walmart (lire ici comment Walmart expérimente chatGPT), et il sera très intéressant de les suivre pour commencer à comprendre ce qui aura de l’intérêt ou pas…

    Ou bien, on peut soi même expérimenter des choses… C’est pour cela que Wexperience est là ! Demandez-moi comment nous pouvons vous aider à bâtir des prototypes, les observer en production, les tester, les améliorer. On sera ravis de le faire avec vous !

  • ChatGPT, le perroquet adroit, mais pas intelligent du tout, du tout

    Perroquet bleu avec un chapeau
    Descriptif d'une perceuse sans fil par chatGPT
    Un descriptif produit dans chatGPT… beaucoup moins précis et intéressant que celle de n’importe quel site de bricolage. Alors ? Quel intérêt ?

    ChatGPT n’est pas magique et je vois beaucoup trop d’articles expliquer que grâce à chatGPT on pourra faire des descriptions de produits, faire des briefs d’agence ou bien écrire des articles complets pour le SEO. Etcetera, etcetera !

    Comme beaucoup, après l’avoir essayé, j’ai été bluffé par sa capacité à écrire du texte en bon français, gramaticalement bien construit, sans faute d’orthographe 😉, et avec, souvent, beaucoup de détails et d’informations.

    Whouah ! me suis-écrié. Voilà un truc qui va changer bien des choses.

    Et puis, peu à peu, le désenchantement est arrivé.

    ChatGPT commet beaucoup d’erreurs. Elles sont non apparentes pour peu qu’on y prête pas attention, mais elles sont réelles.

    ChatGPT n’est pas capable de rentrer dans un brief précis.

    Et pour cause, chatGPT ne comprend rien à ce qu’il fait.

    C’est un algorithme probabiliste qui enchaîne les mots, les phrases, les paragraphes sans aucune notion de sens. Il écrit des choses sans savoir au début ce qu’il va écrire à la fin. Il ne fait qu’empiler des morceaux de phrases qui, de manière statistique, s’enchaînent bien ensemble… mais sans savoir si l’enchaînement produira quelque chose de juste, ayant du sens. Et surtout, sans savoir si l’information qu’il régurgite est vraie ou fausse (et sans aucun moyen, pour l’utilisateur, de le vérifier).

    C’est une sorte de boîte noire magique, qui semble produire du sens, mais ne fait qu’en produire l’apparence.

    C’est un perroquet très adroit, mais un perroquet quand même !

    A l’instar de Midjourney, et que j’ai utilisé pour faire le perroquet qui illustre cet article, qui produit des images sans savoir la signification de ces images.

    Un peu de bon sens, d’observation et d’essais permettent de s’en rendre compte assez facilement… et je dois dire que je suis un peu dépité.

    Bien sûr, si je demande à chatGPT de décrire une perceuse (et ne me demandez pas pourquoi une perceuse) de manière générale, il y arrivera très facilement… mais si je lui demande de me décrire une perceuse en particulier, il commencera à commettre des erreurs.

    Et d’ailleurs, cela n’aurait aucun sens de lui demander, puisque le vrai contenu, original, se trouve déjà quelque par sur le Web (et Google l’aura déjà retrouvé avant).

    Beaucoup de gens prétendent avoir trouvé la lumière en ayant découvert chatGPT et déversent sur les réseaux sociaux de nombreux articles expliquant tout ce qu’on peut faire de miraculeux avec chatGPT pour gagner du temps.

    Eh bien non !

    ChatGPT ne vous fera pas gagner du temps. Et si, de plus, vous n’en comprenez pas le fonctionnement, il vous en fera perdre beaucoup, en plus de vous faire écrire des erreurs.

    Avant de vous fier à ce qu’on vous dit sur chatGPT, faites vos propres expérimentations, apprenez à le comprendre, à comprendre comment il fonctionne, quelles erreurs il peut commettre… et surtout, vérifiez qu’il vous fait vraiment gagner du temps. S’il vous en faut plus pour le corriger que pour écrire ce que vous aviez à écrire au départ, ça n’est probablement pas une bonne utilisation.

    Pour finir, ce court coup de gueule, je n’affirme pas avoir la prétention d’avoir tout compris à chatGPT, ni de savoir si c’est une bonne solution pour tel ou tel usage. Je n’ai absolument pas eu le temps de le faire. Mais quelques lectures d’articles, plus quelques essais m’ont permis de comprendre que si chatGPT semble pouvoir faire des choses extraordinaires, il vaut mieux s’en méfier et ne pas se fier aveuglément à ce qu’il promet.

    Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas vu un seul site ou application l’utiliser réellement en production. Certainement parce qu’il n’est pas si simple que cela à maîtriser et que son industrialisation pose non seulement des question de coût, mais aussi des questions d’organisation de la production.

    Mes meilleurs conseils seraient, si vous me le demandiez :

    1. Expérimentez vous même l’outil, longuement, et soumettez-le à plusieurs tests de ce que vous voudriez faire vraiment en production
    2. Continuez à lire des articles sur le sujet et ne vous laissez pas berner par des titres prometteurs, ou surprometteurs, dont on sent que l’auteur n’a qu’une envie, c’est de se faire mousser
    3. Si vous avez envie d’aller plus loin, montez un véritable POC avec chatGPT et éprouvez-le en conditions réelles.
    4. Ne vous lancez pas tête baissée dans de la production avec chatGPT

    Je vous souhaite une excellente journée !

    PS : j’en profite pour faire ma pub… si vous voulez vraiment tester un truc avec chatGPT, faites donc appel à Wexperience. On pourra réfléchir ensemble à votre projet.

  • UX : 4 erreurs courantes des sites B2B et comment les corriger !

    En UX B2B, une des erreurs que nous observons le plus sur les sites d’entreprise B2B non transactionnels, c’est qu’ils ne sont pas assez orientés business. En fait, ce sont généralement de simples plaquettes digitales avec un formulaire de contact.

    Comme si ces entreprises n’avaient pas besoin de se vendre, comme si elles n’avaient pas besoin de nouveaux clients.

    Or, avec plus de 10 années d’e-commerce derrière nous, nous avons beaucoup appris à réaliser des sites dont la puissance marketing est un précieux atout pour les ventes et viennent suppléer efficacement les commerciaux de terrain.

    Il y a des choses qui, selon nous, sont souvent négligées ou mal réalisées dans ces sites. Retrouvez dans cet article 4 erreurs régulièrement commises, mais que vous pouvez corriger :

    Erreur n°1 : Du contenu trop long et trop compliqué

    Disons que les contenus de certains sites sont souvent indigeste et conçus comme si les visiteurs d’un site avaient le temps de lire un roman de Zola…

    Alors que non ! Dans un monde où tout va très vite et où les gens n’ont pas le temps, il faut que votre premier contenu soit percutant, marquant et que le message, soit clair dès le début. Et seulement après, vous pourrez mettre vos contenus plus « techniques ». Et cela vaut autant pour le B2B que pour le B2C !

    Erreur n°2 : Une identité visuelle ennuyeuse

    L’identité de certains sites est souvent fade, comme si les clients n’avaient pas besoin de se souvenir de vous. Entre les photos stocks / unsplash et autres, sans identité, sans parler des logos faits dans les années 80 où encore tous ces nouveaux logos qui se ressemblent tous… Une apparence générale qui se rapproche encore une fois des plaquettes papier plutôt que du digital !

    Vos sites doivent absolument laisser une bonne impression et une trace indélébile dans la mémoire de vos visiteurs. Un design impactant est un véritable atout, alors ne le négligez pas 😉

    Erreur n°3 : La version mobile est inutilisable !! Oui, oui ça existe encore en 2023 !

    Contrairement à une idée reçue, en B2B aussi, on consulte principalement le web avec un smartphone. Et là encore, vos contenus doivent être pensés pour le mobile, ce qui n’est pas souvent le cas. Alors pour y remédier, voilà ce qu’on vous conseille :

    🪚 Raccourcissez-les !
    🚀 Optimisez-les !
    👓 Rendez la navigation rapide et soignez la lisibilité !

    Vous n’allez tout de même pas vous permettre de laisser 40% de votre trafic de côté 😉

    Pour en savoir plus sur le sujet, on vous invite à consulter l’étude de Content Square

    Erreur n°4: Rien n’est fait pour créer de l’engagement

    Ce genre de sites se contente d’aligner des contenus, mais n’incite pas à créer de la relation avec le visiteur. Ce qui est bien dommage ! Vous devez capter l’attention et garder le contact en créant des parcours internes qui feront que vos utilisateurs resteront plus longtemps sur votre site. Alors, n’hésitez pas à

    • Multiplier les liens internes (pour le SEO of course) & diffuser des publicités pour vos prestations dans les contenus inbounds
    • Engager vers l’abonnement à vos réseaux sociaux ou même à votre newsletter. Votre site ne doit pas qu’être un outil de génération de leads, mais bien un moyen de créer une relation avec vos futurs clients !

    Et si vous souhaitez en savoir plus sur l’engagement c’est par ici 👉 Comment créer des applications qui engagent ?

    En résumé :

    👉 Bref, que vous soyez dans le domaine de l’industrie, du bâtiment, des services aux entreprises… Repensez votre façon de faire du digital. Vos prospects ont été biberonnés à l’e-commerce, aux réseaux sociaux, à TikTok. Alors, demandez-vous comment créer des expériences qui les enchantent. Fini le temps des plaquettes en ligne !

    Et pour un récap visuel, c’est par ici 👇

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  • Carnet de l’UX : les lunettes de RA annoncent-elles la fin du PC ?

    Réflexion sur l’avenir des PC à travers le regard de l’UX design

    Dans la vidéo ci-dessous, on voit très bien comment des lunettes de RA peuvent remplacer simplement un clavier et un PC et transformer n’importe quelle surface plane en outil de travail multimédia. Dès lors, si on arrivait à mettre toute la puissance d’un PC dans des lunettes suffisamment légères et transparentes, quel intérêt y aurait-il à garder nos machines actuelles ?

    (suite de l’article sous la vidéo)

    Je me pose vraiment la question, car on voit bien aujourd’hui que :

    • Les casques de VR sont trop lourds et trop immersifs pour des applications dans le monde professionnel ou même pour des usages particuliers comme le ecommerce ou d’administratif. Personne ne va mettre un casque pour s’immerger, ne serait-ce que 5mn, dans de la VR pour acheter sur Amazon. Le geste du smartphone reste beaucoup plus simple et rapide que de devoir enfiler une « paire de lunettes de plongée ».
    • Les lunettes d’AR peuvent être gardées tout au long de la journée, mais elles manquent de puissance de calcul et de haute définition pour leur affichage.

    Je pense que si on arrivait à réduire le poids des casques de VR, tout en arrivant à y mettre suffisamment de puissance de calcul (mémoire et affichage graphique), on pourrait tenir le PC du futur entre les mains.

    • Pas immersif
    • Léger et facilement emportable partout
    • Nous débarrasserait d’une bonne quantité de harware, ce qui serait bon pour la planète
    • Facile à mettre et à enlever, utilisable dès l’allumage comme un smartphone
    • Ouvrant la voie à de nombreux nouveaux usages

    Qu’en pensez-vous ?


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