Qu’allions-nous faire au SMX Paris, un évènement dédié au SEO ? Eh bien, parler SEO et UX, justement, avec nos amis de l’agence WAM, une des meilleures agences SEO en France. Et qu’a-t-on bien pu y raconter ? Bah, vous ne devinez pas 🤔 ?
Notre postulat : le SEO ne devrait pas s’intéresser qu’au ranking des sites. Il devrait aussi faire attention à ce qui se passe après le clic sur la SERP.
L’UX comme moyen de capter l’attention et…
L’utilisateur est-il content de ce qu’il y voit ? Y trouve-t-il son saoul ? Y reste-t-il ? Et pendant combien de temps ? Est-il engagé ? La page qu’il voit le satisfait-il, lui plait-elle ? Va-t-il y continuer sa navigation ? C’est ce sujet que nous avons abordé avec David Eichholtzer, le patron de WAM. Comment faire pour que, après que l’utilisateur ait cliqué sur un résultat de recherche, il reste sur la page qu’il va visiter ?
Malgré tout l’art que déploient les SEO, construire une page qui « scotche » l’utilisateur reste un métier. Créer une landing page s’apprend et requiert d’autres qualités que celles de faire du ranking. On a besoin de comprendre l’intention de l’utilisateur et lui offrir un espace où il puisse respirer, ne pas être étouffé par trop de textes, avoir des espaces pour permettre à son regard de s’échapper, des photos engageantes, immersives, pleines d’émotions, que l’ensemble lui paraisse clair, facile, qu’il ait envie d’y cliquer. Un équilibre délicat à trouver.
David l’a bien expliqué. L’utilisateur n’est pas un être rationnel, censé, suivant un trajet rectiligne de l’intention d’achat à l’achat, parfaitement clair avec lui-même et conscient de ses intentions. La réalité est tout autre, faite d’hésitations, de doutes, d’aller-retours, de chemins de traverses, de sauts en arrière ou en avant. C’est un cabri qui virevolte d’un point à un autre (plus de cent fois parfois pour faire un achat), indécis, imprécis, volage, volatil, qu’il est bien difficile d’attraper, de saisir. La complexité à comprendre sa trajectoire va croissante et rares sont les occasions de l’attirer et de capter ton attention.
A gauche, le parcours utilisateur en théorie. A droite, le parcours utilisateur dans la vraie vie : un chaos.
D’où l’utilité croissante de savoir « accueillir » comme il se doit le visiteur intempestif d’une page :
En créant des landing pages au contenu en adéquation avec l’intention,
En formatant ces landing pages comme de véritables espaces d’accueil visuels dans lequel l’utilisateur est immédiatement engagé.
A cette aune, l’apport de l’UX parait évidente. Plusieurs fois nous avons parlé de landing pages ici. Plusieurs fois nous avons évoqué le besoin de simplicité, d’apparente facilité visuelle, d’attractivité, de séduction, de clarté dans la mise en page. De tous ces éléments qui font que l’utilisateur reste et ne revienne pas en arrière. Important à une époque où capturer l’attention de l’utilisateur devient un enjeu de plus en plus complexe. Comment le saisir alors que sur son écran de téléphone minuscule, il a du mal à garder sa concentration sur un sujet unique ? Des notifications aux évènements externes aux multi-tasking, elle est sans cesse perturbée et l’attention mise à mal par un flot presque continu d’inputs extérieurs.
… comme moyen de créer des expériences engageantes !
Richesse de l’expérience aussi. Car il ne s’agit pas juste de captiver, mais aussi de garder, de conserver.
C’est par ce deuxième volet de l’expérience utilisateur que nous avons voulu conclure avec David. Comment rendre l’expérience attractive ? Comment transformer chaque visite comme une mini-aventure ? Le contenu ne doit plus être anodin. Il doit être riche, entraînant, presque divertissant. Habitués aux surprises des réseaux sociaux, les utilisateurs sont toujours en quête constante d’étonnement, d’inhabituel, de nouveauté. Même si on peut se douter qu’il ne s’attendent pas à une attraction de Disney sur une landing page d’assurance, il n’empêche que leur procurer une sorte d’émotion, un décalage avec leurs attentes, un trait d’humour peut les faire sortir de leur lassitude et capter leur attention, cette si précieuse attention.
Un exemple de landing page engageante. Cliquez sur l’image pour voir l’expérience.
Le SXO : un mythe
Le SXO, cet animal étrange, n’existe pas.
Le SXO, contraction d’UX et SEO, est un terme à la mode actuellement, mais nous avons largement démontré avec David qu’il n’existe pas. Offrir une bonne UX reste un métier d’experts et nécessite une connaissance et une capacité d’observation que ne possède pas les experts SEO. Concevoir des landing pages, créer des expériences est l’apanage des experts UX, mais il peut et doit être accordé avec les besoins de SEO. Pour aller plus loin que la simple sémantique des mots clés et la connaissance approfondie de l’algorithme de Google. C’est le cran supérieur du SEO.
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Quoi? Un simulateur de couleur qui permet de visualiser un mur, une porte, une pièce peinte avec la couleur de votre choix.
On l’a dit et répété, sur ce blog, avec de plus en plus de français tentés par le e-commerce, le télétravail, les difficultés croissantes à se déplacer, tous les outils qui permettent de faire du conseil en ligne sont les bienvenus pour améliorer l’offre de services sur un site de e-commerce.
Exemple typique : un configurateur pour prévisualiser un produit personnalisé.
Le simulateur en action. J’ai repeint les murs de mon salon en gris… Comme vous le voyez, on peut encore colorer quelques zones en pointant dessus avec la souris. De manière générale, ça se passe plutôt bien, même si parfois la « peinture » déborde sur des zones non sollicitées.
Un simulateur de couleur
Mais ici, c’est un peu différent, puisqu’il s’agit d’un simulateur de couleur pour les clients de Leroy Merlin.
Voilà un outil très intéressant qui va leur permettre de visualiser d’avance ce que pourrait donner une jolie couleur sur les murs de leur maison ou de leur appartement. Une idée simple, toute bête à mettre en œuvre, mais qui doit reposer sur une technologie parfaite de simulation de couleur sur une photo, ce qui n’est pas une chose évidente à fortiori.
Nous l’avons testé pour vous sur smartphone et sur ordinateur, et le moins que l’on puisse dire est que l’expérience est plus que convaincante et intéressante.
Comme vous le savez, il est toujours difficile d’évaluer l’usabilité d’une application sans en passer par un test utilisateur et nous ne vous dirons pas ici si cet outil est facile ou pas à utiliser. Nous l’avons essayé, bien sûr, et il nous a semblé simple à prendre en main. Mais, cela n’est que notre propre avis qui ne saurait refléter l’ensemble des personnes susceptibles de l’utiliser.
Deux petites remarques tout de même !
L’outil est mille fois plus simple et convivial à utiliser sur desktop que sur mobile. Sur mobile, les photos sont vraiment petites et je me demande réellement si on peut se convaincre de choisir une couleur de peinture uniquement basée sur une prévisualisation minuscule et pas forcément très réaliste.
Il manque un peu de « douceur »… Il n’y a aucune animation ou micro-animation sur les boutons et sur l’outil en lui-même (ou pas suffisamment… On aurait pu imaginer un peu plus d’effets.), ce qui lui confère une sensation un peu « sèche ». Un manque de fun qui nous semble nécessaire quand on s’adresse à une cible grand public comme celle de Leroy Merlin. L’interface elle-même est assez austère graphiquement. Ça peut plaire ou pas, mais nous y aurions quand même mis un peu plus de rondeur et d’émotion.
En tout cas, il serait intéressant de connaître le taux d’utilisation de cet outil, son taux de partage, mais également sa capacité à « driver » des clients en magasin (car la commande de peinture se fait toujours en magasin). Intéressant également serait de savoir si les clients de Leroy Merlin utilisent l’outil, mais renforcent leur conviction d’acheter telle ou telle couleur en regardant un véritable nuancier.
Quelques conseils pour terminer !
Chez Wexperience, nous croyons bien sûr fermement à l’utilité d’outils qui permettent aux clients de ne pas se déplacer en magasin et de pouvoir bénéficier de conseils directement en ligne.
Mais… Conditions sine qua none pour que ça marche :
Il faut que le résultat soit vraiment proche de la réalité… C’est plutôt le cas ici, même si l’outil de peinture parfois bave un peu sur l’image nuisant au réalisme.
Il faut que ça soit extrêmement facile à prendre en main… Quand on est sur un site grand public, cela signifie réaliser de nombreux tests en amont pour valider cette facilité.
Il faut que ça soit un peu amusant pour que les utilisateurs aient l’envie de l’utiliser en allant plus loin que la simple curiosité de l’essayer.
Il faut que la perception du résultat soit suffisamment appétissante pour que les utilisateurs aient envie de l’essayer.
📣 Wexperience recherche son, sa ou ses formateurs UX !
Wexperience lance des formations UX à destination des professionnels. Afin de préparer ces formations, nous souhaitons rencontrer des formateurs ou formatrices pour nous accompagner sur cette mission.
Pour cela, vous devez :
Avoir plus de 10 ans d’expérience en tant qu’expert UX sur différents projets
Avoir déjà été formateur ou formatrice dans une ou plusieurs formations certifiées
Avoir le goût du challenge pour pouvoir vous embarquer dans une aventure innovante
Avoir du temps disponible à partir du mois de mai 2022
Envoyez-nous vos références et faites-vous désirer 😉
Nous serions heureux de pouvoir collaborer avec vous !
Chaque année, l’UX Design Awards, concours mondial d’expériences exceptionnelles décerné par le Centre international du design de Berlin, récompense les marques qui font l’expérience digitale de demain !
Dans le cadre de l’édition 2022, nous avons eu l’honneur de réaliser une interview de Peter Post, directeur de l’agence Scholz & Volkmer et membre du jury du concours UX Design Awards.
[Cette interview est une traduction de l’anglais d’un dialogue entre un français et un allemand. Pour cette raison, certaines tournures de phrase en français vous paraîtront peut-être bizarres. D’avance, veuillez recevoir nos excuses.]
Peter Post |
Bonjour Olivier !
Olivier Sauvage |
Bonjour Peter, je suis content de vous rencontrer !
Peter Post |
Le plaisir est partagé !
Olivier Sauvage |
Pour commencer, pouvez-vous nous parler des projets qui vous ont le plus impressionné l’année dernière ?
Peter Post |
Le dernier jury, c’était il y a à peine deux semaines. J’ai été très impressionné par le travail des étudiants. Et si je dis ça, ce n’est pas parce que le travail réalisé par les professionnels était pauvre, je pense juste que nous n’avons pas assez de candidatures. Mais c’est un autre problème ! En tout cas, c’est intéressant de voir à quel point les travaux des étudiants sont devenus matures et beaucoup plus réfléchis. C’est peut-être parce que le niveau des académies s’améliorent. Les étudiants peuvent y apprendre plus de choses. Ils acquièrent une meilleure méthodologie et apprennent davantage de choses sur la recherche utilisateur et tout ce qui concerne l’UX design.
Dans leurs projets, on sent qu’il y a un véritable travail de conception de l’expérience utilisateur. Ils ne font pas que du travail de recherche, ils effectuent des interviews avec des vrais utilisateurs, ce qui est très important, nous le savons, dans la conception d’interface. Le contact avec les vrais utilisateurs, c’est primordial !
Et évidemment, ils ont aussi la bonne méthodologie et les bon outils. Ce faisant, les problèmes qu’ils choisissent pour leurs travaux deviennent de plus en plus pertinents. ce que j’ai trouvé de réellement différent cette année, c’est le fait que les problématiques abordées deviennent de plus en plus liées à des soucis environnementaux et sociaux. Et c’est une excellente chose ! Car en ce moment, tout le monde parle de sauver la planète et de faire du travail social. Mais je me souviens qu’il y a 10 ans ce n’était pas l’intérêt, ni l’objectif principal des designers. C’est donc une bonne évolution.
Ce n’est pas juste « Je veux sauver la planète » mais plutôt « Je veux aider à résoudre ce problème précis ». Il y a cette volonté de faire un travail acharné et complet pour vraiment cerner ce problème et parvenir à le résoudre. Et donc c’est moins naïf. J’ai donc hâte que ces talents entrent dans l’industrie. Je suis directeur général d’une agence, ce qui fait que je suis toujours à la recherche de jeunes talents. Je pense donc qu’il y a de bonnes personnes qui arrivent dans l’industrie et c’est ce que j’aime particulièrement.
Concernant cette année, il y a un projet qui s’appelle « Luis Hug ». C’est un projet réalisé par des étudiants et c’est d’ailleurs la « Récompense Or ». Et si la meilleure récompense a été attribuée à un étudiant, cela en dit beaucoup sur les Awards de cette année. Ce projet, nous l’aimons beaucoup ! C’est une sorte d’outil ludique pour les enfants trisomiques et les étudiants qui ont réalisé ce projet ont trouvé une excellente manière d’aborder les problèmes de ces enfants. Leur objectif était de créer quelque chose d’interactif. Ils ont donc eux-mêmes modélisé le prototype. Le produit qu’ils ont réalisé s’apparente à une sorte de coussin que vous pouvez mettre autour de vous. C’est quelque chose de très doux, très simple et surtout très agréable à utiliser. Je pense qu’il y a eu beaucoup de réflexions sur la manière dont les enfants peuvent interagir avec cet objet. Et c’est également un instrument de musique ! En fait, tout est pensé à partir du tissu. Il n’y a pas de boutons, il suffit de le toucher pour pouvoir jouer des mélodies. Et même le design sonore est vraiment bien pensé. Nous étions très enthousiastes pour ce projet !
Il y a aussi un autre projet que j’ai beaucoup aimé et qui s’appelle « ZUGI ». Il s’agit d’une étudiante qui a développé une méthodologie intégrant les cultures au sein de la conception d’interface. Elle a donc pris la méthode typique de réflexion sur le design que nous connaissons tous et a injecté à ce thème de la différence culturelle.
Elle a réalisé un projet basé sur des distributeurs de billets de train. J’ai déjà réalisé ce genre de projet et c’est un travail très, très difficile parce que la culture, c’est quelque chose de complexe. Ce n’est pas comme si je voulais aller de Francfort à Munich et qu’il n’y avait qu’une seule manière de le faire. Il y a plusieurs façons de procéder pour aller de Francfort à Munich. C’est donc assez complexe ! Et en plus de cela, en ce qui concerne les prix, tout le monde a des exigences supplémentaires, comme par exemple prendre son vélo ou son animal de compagnie ! Alors, même si vous concevez pour un citoyen coréen en Corée, il faut également penser aux autres populations, aux touristes.
J’aime beaucoup ce projet parce qu’il y a un bon équilibre entre théorie, méthodologie, et surtout parce qu’il y a un super design. Quand on le voit, on ne l’oublie pas ! Elle a vraiment fait un énorme travail en s’attaquant à toutes les étapes. Donc, oui, pour toutes ces raisons, c’est un projet que nous avons beaucoup aimé.
Olivier Sauvage |
Ah oui, c’est très intéressant, surtout pour nous en France. Vous le savez peut-être, mais la semaine dernière, notre principale compagnie ferroviaire, la SNCF a lancé son nouveau site internet et sa nouvelle application pour commander des billets. Il y a eu un très gros bad buzz. J’ai d’ailleurs écrit un article sur ce sujet ! Des milliers de personnes se plaignaient. Peut-être seront-ils intéressés par cette solution. Peut-être que cela pourrait les aider. Je ne sais pas, mais effectivement, il s’agit là d’un problème très compliqué. C’est certain !
Peter Post |
Oui, ça l’est. Et d’ailleurs, notre agence a également fait ce travail il y a 7 ans pour l’une de nos compagnie de chemin de fer allemande : Deutsche Bahn. Nous avons travaillé pendant deux ans là-dessus. Et peut-être que la différence avec la SNCF, c’est que nous, nous avons fait beaucoup de tests utilisateurs afin de s’assurer que tout fonctionne et que le site internet plaise. Beaucoup d’argent et d’effort ont été mis dans ce projet. Nous étions donc totalement sûrs que c’était génial ! Mais lors du dernier test utilisateur, une semaine avant que tout soit mis en ligne, c’était une véritable catastrophe ! Le problème ne venait pas de la nouvelle version du site, qui était en fait très appréciée… Les gens avaient juste du mal à accepter le changement ! Les utilisateurs disaient : « Vous ne pouvez pas changer quelque chose que j’utilise tous les jours, juste comme ça, car c’est complètement différent. C’est sans doute mieux, mais je n’accepte pas que vous effectuez un changement aussi important sur un outil que j’utilise tous les jours ».
Mais heureusement, la Deutsche Bahn a décidé de lancer le site. Ce n’était pas un bad buzz malgré des mauvais commentaires comme a pu en recevoir la SNCF en France, mais au bout de deux semaines, tout s’est calmé. Ça sera sûrement la même chose pour la SNCF !
Olivier Sauvage |
Je pense qu’ils ont procédé exactement de la même manière ! Ils ont fait beaucoup de tests, si je ne me trompe pas, avec environ 5 000 personnes, et ils ont également changé le design d’interface. C’est complètement différent de celui d’avant. Beaucoup de personnes sont perturbées, mais en réalité, ce n’est pas compliqué. Selon moi, c’est même plus facile, c’est juste que c’est difficile de s’y habituer. Et vous savez, en France on aime râler…
Et je ne sais pas si c’est la même chose en Allemagne qu’en France, mais la SNCF c’est comme si c’était notre entreprise. C’est soi-disant une entreprise publique, car ce n’est pas vraiment public, mais soit, les gens pensent que tout changement se doit d’être parfait, mais c’est impossible !
Dernière question ! Quelles seront, selon-vous, les tendances UX design pour l’année 2022 ?
Peter Post |
S’il y a bien une chose que j’ai remarqué cette année, c’est que les designers de produits industriels essaient de réduire au maximum l’aspect numérique. Nous avons eu un produit, si je me souviens bien, celui de Hewlett Packard qui était une imprimante de bureau à domicile : « HP Magic Touch Panel UI ». Et on ne pouvait pas voir l’interface, il y avait simplement le couvercle. La conception du produit était très soignée, très propre. Et en fait, c’est en touchant ce fameux couvercle qu’un écran tactile apparaît. En clair, il n’y avait aucun bouton, juste un écran. Les menus étaient très simples, très bien exécutés. Une partie du jury aiment beaucoup ce produit car il était très harmonieux et très minimalisme. Juste en touchant le produit, on avait un graphisme en noir et blanc, très simple, très épuré comme un affichage basé sur la conception d’icônes.
Une partie du jury a adoré ! Moi, en tant que designer digital, j’était plutôt du genre “Je pourrai passer des heures devant cette imprimante en me demandant « Mais bon sang, où sont les boutons ? Qu’est-ce que je dois faire pour faire fonctionner cette machine ? » Il y avait donc une vraie discussion pour savoir s’il s’agissait d’une bonne ou mauvaise chose.
Et en fait, l’idée de “zéro UI”, c’est d’avoir vraiment aucune UI. En, clair, une machine qui fonctionne simplement en fermant une porte ou un couvercle ou simplement en s’y approchant. Et ça, c’est une tendance !
Il avait plusieurs produits conçus dans cette optique là. Il y avait par exemple un four et un lave-vaisselle. Il y avait un bouton, pas plus, et le reste fonctionnait avec uniquement des capteurs situés à l’intérieur. Ces capteurs permettaient de voir à quel point la vaisselle était sale. La majorité des actions était réalisée par la machine elle-même. Il y avait donc cette notion d’intelligence. Et encore une fois, le jury a eu une discussion très intéressante sur le fait de savoir si c’est une bonne chose ou pas. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est une tendance !
Il y en une autre aussi ! Tout à l’heure, je parlais du fait que les étudiants décidaient de plus en plus ce sur quoi ils veulent travailler. Eh bien, il y a un projet très intéressant sur les actualités. Il s’agissait plus précisément d’un projet en lien avec Facebook et donc d’un projet assez critique. L’étudiante a essayé d’analyser de l’extérieur comment fonctionnait l’algorithme de Facebook, car tout le monde ne le sait pas !
Elle a eu des idées assez radicales comme le fait de payer pour avoir plus de contrôle sur son fil d’actualité. On pourrait par exemple voir précisément lequel de nos amis influence notre fil d’actualité et avoir la possibilité de le changer. C’est une question intéressante, parce que je suis peut-être ami avec quelqu’un avec qui j’apprécie aller boire un verre, mais peut-être que je ne suis pas totalement d’accord avec ses opinions politiques. Mais si nous sommes amis sur Facebook et que nous discutons régulièrement, je vais probablement avoir dans mon fil d’actualité tout ce qui concerne ses opinions politiques !
Je ne veux pas voir ça en fait, mais je ne sais pas si je reçois ce flux à cause de personnes que je connais ou parce que Facebook sait que je suis plus engagé avec du contenu que je n’aime pas, ce qui est évident. Donc j’aime beaucoup le projet. C’était probablement le projet le plus politique que nous avons vu. Mais dans l’ensemble, ce qui est intéressant, c’est que les étudiants ciblent les problèmes sociaux et moins le climat, ça change !
Et je pense que la pandémie a beaucoup joué. Les étudiants ont connu la solitude, ils ont connu le manque d’interactions avec les autres humains. Cela a évidemment influencé leur vision du monde et accentué certaines problématiques auxquelles nous devons faire face car, personnellement, je pense toujours que le changement climatique est le plus gros problème qui puisse exister.
Et il y avait des projets vraiment, vraiment bien exécutés. Il y en avait un, je ne sais plus exactement le nom, mais il s’agissait d’une application caritative. La problématique était tout simplement de savoir où va l’argent que l’on donne. C’est vrai, on donne de l’argent à une machine, une entreprise, ou une association, mais on entre pas en contact avec les personnes dans le besoin. Après tout, peut-être que ce qui va être fait avec mon argent ne va pas me plaire. Pour répondre à cette problématique, elle a construit un petit réseau social où l’on peut justement entrer en contact avec la personne que l’on souhaite aider. Ces gens dans le besoin ont des smartphones. Ils peuvent alors poster des contenus en ligne pour exprimer ce dont ils ont besoin, pour eux, pour leur famille ou pour leur maison. Ce qui était très intéressant dans ce projet, c’est qu’elle l’a construit de telle sorte que, par exemple, si je veux soutenir quelqu’un en Syrie ou en Thaïlande, eh bien les choses ne seront pas achetées sur Amazon et envoyé là-bas. Elles seront achetées dans un petit magasin local. Donc, l’argent que vous donnez reste dans cette communauté en question que vous voulez aider.
Encore une fois, la tendance intéressante à soulever ici, c’est que les jeunes se soucient davantage des relations sociales et des problèmes sociaux !
Une autre tendance que j’ai remarqué parce que je me soucie beaucoup du design graphique, de la marque et du design visuel, c’est tout simplement le fait que la conception visuelle et le design deviennent très pauvre de nos jours. En vérité, les entreprises et les concepteurs UX se concentrent beaucoup sur la convivialité et l’acceptation, ce qui est bien. Ils utilisent tous le même kit UI. Tout se ressemble. C’est super pour l’utilisabilité mais j’ai le sentiment que nous perdons totalement la notion d’identité de marque et de design. Je pense alors qu’il y a aujourd’hui cette tendance du design « unifié », c’est-à-dire cette tendance à utiliser des illustrations linéaires que vous pouvez acheter pour quatre ou cinq dollars sur Shutterstock.
Tout le monde fonctionne comme cela maintenant. Nous avions sept projets qui utilisaient tous les mêmes illustrations, et je me demande : est-ce que la façon d’interagir avec une association caritative est semblable à la façon d’interagir avec des patients dans un hôpital ? Je ne pense pas. Mais c’est une tendance… Que je n’aime pas !
Olivier Sauvage |
C’est très intéressant ! Je n’y avais pas pensé, mais je suis vraiment d’accord avec ça. Il est de plus en plus évident que les designers UX ne sont que des designers UX. Ce ne sont pas du tout des designers et ils ne comprennent pas l’émotion qui peut se dégager d’une interface. Et en fait, je pense que c’est très intéressant de travailler sur ce sujet. L’identité que l’on retrouve en France, l’ADN de l’entreprise… Je pense que c’est une façon de vous différencier de vos concurrents, par exemple, mais les gens l’oublient très souvent. Donc ce que nous voulons, c’est une interface utilisateur très efficace, des sites web très rapides, etc.
Peter Post |
En tant que designer, je pense que l’usabilité doit passer en premier. Je comprends, nous ne devrions pas sacrifier l’usabilité pour une conception visuelle. Absolument pas. Mais sur certains projets, seulement la moitié du travail était fait, c’est le sentiment que j’ai eu. Et ce n’est pas que le design graphique ou l’identité de marque fassent obstacle à l’usabilité, pas du tout. C’est juste quelque chose que vous devez creuser et approfondir.
Et maintenant, à cause des systèmes modulaires, des systèmes de gestion de contenu basés sur des modules et d’atomic design, nous avons de plus en plus de designs de sites basés uniquement sur des blocs de construction qui certes, fonctionnent bien mais qui se répètent. Et si je regarde les récompenses attribuées à des projets plus « visuels », je vois un vrai travail créatif et une volonté de sortir de ce système modulaire pour raconter une histoire immersive. En revanche, quand je suis sur le site de la SNCF, je ne veux pas de fioritures. C’est précisément ce genre de site qui doit être très strict et très modulaire. Tout est question d’adaptation.
Olivier Sauvage |
C’est amusant, car c’est exactement ce que j’ai dit dans l’une de mes dernières publications sur notre blog. Nous devons raconter plus d’histoires sur Internet. Je suis d’accord avec vous… Quand j’ai besoin d’un billet, je veux l’obtenir rapidement et très simplement. Mais lorsque j’achète en ligne, je ne veux pas seulement acheter une robe ou un pantalon. Je veux découvrir quelque chose. Et il y a un écart entre les deux approches. Il est vrai que les gens ne se concentrent que sur l’usabilité. C’est l’usabilité, l’usabilité ! Maintenant, nous perdons quelque chose, mais cela reviendra, j’en suis sûr !
Peter Post |
Je fais ce métier depuis maintenant 25 ans et il y a une chose que j’ai appris. Il y a eu un moment charnière où nous avions nous faisions des choses folles, et nous adorions ça et les développeurs aussi ! Mais soyons honnêtes, il y avait beaucoup de choses inutiles que personne voulait. Nous le faisions parce que nous étions capables de le faire. Et maintenant, on est focus totalement sur ces notions d’usabilité, d’acceptance, d’efficacité, de temps de chargement et de tout ça !
Mais en effet, je pense que ça reviendra. Certaines personnes nous ont dit : “Nous sommes capables de faire quelque chose d’immersif, de surprenant et de raconter des histoires mais bien sûr, c’est plus compliqué à faire que de simplement prendre WordPress et d’assembler certains modules les uns avec les autres. » Donc oui, on en est capable !
Olivier Sauvage |
Merci beaucoup Peter d’avoir répondu à mes questions. C’était vraiment très intéressant !
Pour découvrir tous les gagnants de cette édition 2022, c’est juste ici 👈
The UX Design Awards are a global competition for excellent experiences. The awards are open for outstanding products, services, environments, concepts and visions, as well as for bachelor’s and master’s projects from all over the world.
For the 2022 edition, we were honored to conduct an interview with Ake Rudolf, director of the UX Design Awards.
Olivier Sauvage |
Hello Ake ! So, you are the Awards’ Director for the UX Awards in Berlin. Can you describe for you in a few words what The Design Awards are ?
Ake Rudolf |
Well hello, welcome and glad to be here.
The UX design awards are a competition for user experience and experience design. It takes place twice a year, we actually reward, of course, experiences in all fields, and all branches, for products, concepts, prototypes, for professionals but also new talents are welcome with bachelor and master projects.
Olivier Sauvage |
Ok, so, two questions in one. When and why did you create these awards?
Ake Rudolf |
Founded in 2008 as an exhibition for good usability, the IDZ established in 2015 the UX Design Awards.
The reason is, the awards are given by the international design center, Berlin. We are a non-profit design association and institution, so, it is our mission to promote good design. We started out actually with an exhibition on usability and product in one of the largest fairs in Germany (IFA) for electronics in Berlin. We started to educate people about good usability in products and create more awareness about the issue of user experience.
Olivier Sauvage |
Is the UX design Awards open to everyone?
Ake Rudolf |
Yes, We have two open participation calls each year, one from March to May and on from September to November. So, companies, agencies, institutions, also research organizations can submit to two categories actually : to products, market ready products, services, environments and concepts that can be prototypes, MVP’s even research projects. And students at universities can submit bachelor and master projects to the new talent category.
Olivier Sauvage |
Ok, and how many participants are there this year ?
Ake Rudolf |
This year we had about 300 submissions from almost 60 countries and among those, the jury nominated close to 100 submissions to actually compete in the awards.
Olivier Sauvage |
How many from France?
Ake Rudolf |
Well, this year, actually, we have two, I think. And one is very well known, its Renault. So we are holding thumbs for France.
Olivier Sauvage |
What does it bring to the winners? What do the winners get out of it?
Ake Rudolf |
Well, actually, of course, an award is about gaining international recognition, and this is something we do very well. We have created a community of about 80 000 followers throughout the whole world, user experience professionals, so companies and agencies, of course, strengthen the visibility and the experience in the UX field. Teams and designers, they earn credit, and they build their professional reputation. And of course, we invite all participants to join our community of UX experts worldwide, so they have access to knowledge sharing, to digital events. And of course, they get a validation by an international jury, which is very important.
Olivier Sauvage |
Ok, good, thank you very much Ake !
Please join us on 1 March 2022, as we celebrate outstanding experience design in our Virtual Award Ceremony 😉
Chaque année, l’UX Design Awards, concours mondial d’expériences exceptionnelles décerné par le Centre international du design de Berlin, récompense les marques qui font l’expérience digitale de demain !
Dans le cadre de l’édition 2022, nous avons eu l’honneur de réaliser une interview d’Ake Rudolf, directeur de l’UX Design Awards.
Olivier Sauvage |
Bonjour Ake, puisque vous êtes le directeur des UX Design Awards à Berlin, pouvez-vous décrire en quelques mots ce que représente ce concours ?
Ake Rudolf |
Bonjour Olivier !
L’évènement UX Design Awards est un concours portant sur l’expérience utilisateur et le design des interfaces web. Il se déroule deux fois par an et a pour objectif est de récompenser les meilleures expériences web.
C’est un concours à destination des professionnels, mais les nouveaux talents sont les bienvenus pour présenter des projets de niveau Bachelor et Master.
Olivier Sauvage |
Quand et pourquoi avez-vous créé les UX Design Awards ?
Ake Rudolf |
Fondé en 2008 en tant qu’exposition sur la bonne utilisabilité, l’IDZ (The International Design Center Berlin) a établi en 2015 les UX Design Awards.
Nous sommes en fait une association et une institution de design à but non lucratif. C’est donc notre mission de promouvoir le meilleur en termes de design et d’interface web.
En fait, tout a débuté dans un des plus grands salons en Allemagne (IFA) pour l’électronique à Berlin. Nous avons commencé à instruire les gens sur le bon usage des produits, et à les sensibiliser davantage sur la question de l’expérience utilisateur.
Olivier Sauvage |
Est-ce que les UX Design Awards sont ouverts à tout le monde ?
Ake Rudolf |
Oui, bien sûr ! Et nous avons d’ailleurs durant l’année deux appels aux candidatures : un de mars à mai et un de septembre à novembre. Durant ces périodes, tout le monde peut participer, que ce soit des entreprises, des agences, des institutions ou encore des organisations de recherche.
Et bien évidemment, ils peuvent candidater à la catégorie de leur choix : Produits, Services, Environnements et Concepts. Il y a également une catégorie « Nouveaux Talents » dans laquelle les étudiants d’universités peuvent soumettre des projets de Bachelor et de Master.
Olivier Sauvage |
D’accord, très bien ! Et combien y a-t-il de participants ?
Ake Rudolf |
Cette année, nous avons eu environ 300 soumissions de près de 60 pays. Parmi eux, le jury a nominé environ 100 candidatures pour participer aux UX Design Awards.
Olivier Sauvage |
Combien de candidatures viennent de la France ?
Ake Rudolf |
Alors, cette année, nous en avons deux, dont un qui est très connu. C’est Renault !
Nous pensons que la France a ses chances !
Olivier Sauvage |
Remporter ce prix, selon vous, qu’est-ce que cela apporte aux gagnants ?
Ake Rudolf |
Tout d’abord, gagner un award permet d’acquérir une reconnaissance internationale. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons réussi à créer une communauté d’environ 80 000 adeptes dans le monde entier. Et cette communauté, constituée de professionnels de l’expérience utilisateur, participe grandement à renforcer la visibilité des entreprises et des agences qui participent à la compétition.
Les équipes et designers gagnent donc en crédibilité et construisent leur réputation professionnelle. Et bien sûr, nous invitons tous les participants à rejoindre cette communauté d’experts UX, afin qu’ils aient accès au partage des connaissances ainsi qu’aux événements numériques.
Et bien sûr, ils obtiennent une validation par un jury international, ce qui est très important, je pense, pour en savoir plus sur la qualité de votre projet !
Olivier Sauvage |
Merci beaucoup, Ake !
Vous êtes intéressés par la cérémonie des UX Design Awards qui se déroule en live ce mardi 1er mars ? Pour y assister, c’est par ici 👈
La transformation de Oui.SNCFen SNCF Connect qui provoque mécontentement et moqueries devrait nous rappeler à quel point il est difficile de conduire ce genre d’opération. Et aussi… qu’il faut avoir un certain sang froid pour arriver à supporter la déferlante de commentaires négatifs qui peut s’en ensuivre sur les réseaux sociaux ! Mais ça, ça n’est pas un problème d’UX.
En dehors de savoir si les équipes de SNCF Connect ont bien fait leur travail ou pas, cette transformation appelle plutôt à plusieurs réflexions.
1) Oui, l’UX, c’est important.
Si vous n’en étiez pas encore convaincu, ça devrait être chose faite. Changer son interface drastiquement, comme l’a fait SNCF Connect, montre que tout changement provoque des remous. Et que plus ces changements sont importants, plus les remous le sont aussi. Et ces remous ne génèrent pas que de la colère ou de la moquerie, mais ils se traduisent bien également en perte d’argent. Que ce soit Le Monde, Le Point ou d’autres, tous les journaux l’on dit : avec ce changement, de nombreux clients de SNCF Connect se sont tournés vers des concurrents.
A ce sujet, il n’est pas inutile de relire ce que dit le fondateur de Capitaine Train (aujourd’hui Trainline).
Quand nous avons pensé Capitaine Train, nous avions un principe d'interface que nous pensions très puissant. Puisque https://t.co/q0bIoUtu6v était un affreux formulaire plein de pubs, nous voulions débarquer avec un design qui devait démontrer notre simplicité d'un coup d'œil.
Changer votre interface, si vous ne prenez pas les précaution d’usage, peut vous faire perdre beaucoup quand on s’occupe d’un site qui reçoit des millions de visiteurs par mois.
Mais c’est vrai aussi pour des sites plus petits.
2) Tout changement génère de l’insatisfaction
Voilà ce qui se passe quand on refond un site. En moyenne, il faut compter 60j pour revenir à la normale.
Comme je l’avais montré dans ma conférence sur les habitudes au Nord Conversion Day en 2019, tout changement dans une interface entraîne de devoir bousculer les habitudes des utilisateurs. Et, qu’on le veuille ou non, changer les habitudes génère automatiquement de l’insatisfaction.
Cela est vrai quelque soit le site ou l’application, et quelque soit la qualité de votre travail.
La maxime dit « On ne peut pas faire d’omelette sans casser d’œuf ». En UX, on dirait : « On ne peut pas faire de refonte sans mécontenter les utilisateurs ».
Lorsque vous refondez entièrement un site, vous devez donc absolument vous préparer à défendre votre travail et à répondre à la critique. Qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’extérieur de votre entreprise. Considérez que cette mission de défense fait vraiment partie de votre travail de designer, si vous êtes designer, ou de responsable ecommerce, si vous êtes responsable ecommerce.
Lest réactions des gens après une refonte. Certaines personnes n’accepteront jamais le changement.
3) Il vaut mieux avoir des nerfs en acier
Je n’aimerais pas avoir à subir ce que doivent subir les équipes de SNCF Connect en ce moment. Que ce soit les équipes de design, ou les équipes techniques.
Chaque bug, chaque remontée client doit être comme une piqûre de moustique. Sans compter, sans doute, la pression de la hiérarchie.
Alors oui, mieux vaut avoir des nerfs en acier.
Mais ce qui est plus important, c’est mieux vaut avoir le soutien de sa hiérarchie et sa pleine confiance. Et mieux vaut aussi que chacun fasse confiance à l’autre pour résoudre les problèmes.
Car, c’est sans doute dans cette phase de mise en production que les nerfs sont les plus mis à rude épreuve, et c’est sans doute dans cette phase que tous doivent se serrer les coudes le plus possible.
Cela montre que la réussite d’un projet, ça n’est pas seulement une question de compétences et de talents, mais aussi de mental et d’état d’esprit.
Plus vos équipes en interne seront solidaires, plus elles seront humbles et honnêtes envers elles mêmes, mieux se passera cette phase qui peut durer parfois plusieurs mois.
Finalement, SNCF Connect aurait-elle pu faire mieux ?
Je n’aurais pas l’outrecuidance de critiquer le travail des équipes de SNCF Connect, mais comme il est toujours utile de se poser des questions sur comment on aurait peut améliorer les choses, voici ce que j’aurais essayé de faire si j’avais été à la tête d’un tel chantier (et heureusement, ça n’était pas le cas, je n’en aurais pas le courage).
Eviter le big bang.
Tout changer d’un coup est toujours dangereux. Si l’on prend les grands sites américains, on voit qu’ils évoluent la plupart du temps en douceur, par petites touches. Citez moi une seule fois un moment où vous vous êtes aperçu que Amazon avait changé. Et pourtant le site d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’il y a vingt ans. Tout comme celui de Google.
Les américains évitent toujours ces chocs qui induisent, quand les sites ont énormément de trafic, des problèmes aux proportions gigantesques, voire ingérables.
Mais, à vrai dire, même de petits changements sur des sites ou des apps à très grand nombre d’utilisateurs peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Preuve est la mésaventure de Snapchat en 2017 qui, suite à un commentaire négatif de Kylie Jenner, la jeune sœur de Kim Kardashian, avait fait perdre 1,3 milliards de dollars de valo à la « startup » après qu’une mise à jour mineure ait été mise en production dans l’application. Ewan Spiegel, le patron de Snapchat s’en excusa même auprès des salariés et des utilisateurs en reconnaissant que Snap n’avait pas assez testé son application.
Laisser le choix de revenir en arrière
Ce n’est peut-être pas possible dans le cas de SNCF Connect, mais c’est quelque chose que Google fait de temps en temps. Par exemple, Gmail permet toujours d’être utilisé dans deux versions différentes quand il y a un changement. L’ancienne et la nouvelle. Les utilisateurs sont poussés progressivement vers la nouvelle version et n’y vont que seulement quand ils le désirent.
Préparer au changement
J’avoue que je n’ai pas beaucoup pris le train, ces derniers temps, mais, en temps normal, je suis un utilisateur fréquent. Pour autant, il ne m’a pas semblé avoir vu passer des mails d’avertissement ou des messages de changements de l’application de SNCF Connect.
Je me doute bien que tout ce qui a été mis en production a été testé et retesté auprès de larges panels d’utilisateurs. Mais un bon conseil, pour préparer au changement, est de toujours prévenir à l’avance tout ses utilisateurs de la venue de la nouvelle marque et du nouveau site. Ça n’évitera ni les bugs ni les changement d’habitude, mais ça permettra une meilleure acceptation du changement.
Quand Google Docs est devenu Google Drive, Google avait prévenu longtemps à l’avance ses utilisateurs et leur laissait le choix ou pas de changer leur application.
Changer de marque et refonte en même temps, une mauvaise idée ?
On peut comprendre l’intérêt stratégique de tout changer en même temps et de créer un choc dans l’opinion publique et celle de ses clients. Mais arrimer une refonte de l’ergonomie d’un site à une nouvelle marque me semble comme s’ajouter une difficulté supplémentaire à quelque chose de déjà suffisamment difficile.
Peut-être que le changement aurait pu être fait en deux temps dans le cas de SNCF Connect :
l’ergonomie
la marque
Ou l’inverse 🙂
Conclusion
Dans tous les cas, ne prenez jamais une refonte comme une promenade de santé ou une partie de plaisir. C’est toujours un travail de longue haleine qui déborde facilement des plannings initiaux et qui est toujours beaucoup plus compliqué que ce qu’on attend.
Alors, quand vous lancerez dans votre prochain projet de refonte, pensez-y ! Et pensez surtout à préparer les esprits autour de vous que les choses nécessiteront soutien, solidarité et patience !
L’année 2021 est bel et bien terminée, et avant de vous offrir tout un tas de nouveaux contenus, nous vous dévoilons, comme à notre habitude, le traditionnel top 10 des meilleurs articles UX by Wexperience !
Vous avez été nombreux à nous lire, à partager nos articles, à nous faire des retours, alors merci, et on espère qu’il en sera de même pour cette nouvelle année 2022 qui s’annonce… pleine de surprises !
On a tous déjà rencontré sur certains sites, une navigation avec un nombre incalculable de catégories et de sous-catégories… Mais avez-vous pensez à la navigation verticale ? Eh oui, avec cette navigation à gauche, votre site peut accueillir autant de catégorie que possible ! Découvrez dans notre articles les avantages de cette navigation et nos conseils pour l’appliquer 😉
Le design esthétique et minimaliste correspond à la 8ème heuristique d’utilisabilité. Le principe ? Si une interface comprend un excès d’informations, les éléments pertinents se retrouvent noyés parmi ceux qui ne le sont pas. Et cela diminue la visibilité de l’utilisateur sur ce qui est plus important. On vous en dit plus dans notre article 😉
La navigation est l’un des éléments les plus critiques et importants de la conception d’une interface. L’utilisateur compte sur la navigation pour trouver du contenu et des fonctionnalités précises. D’où l’intérêt d’en faire une priorité absolue pour chaque site web ou application. Découvrez nos précieux conseils pour concevoir une navigation qui ne fait pas fuir vos utilisateurs !
La crise du Covid a entraîné une accélération de la digitalisation des entreprises, mais aussi une transformation des habitudes clients. Et une chose est certaine, c’est que depuis maintenant 2 ans les entreprises ne cessent de s’adapter à ces changements. Souvenez-vous alors des 10 priorités que l’on vous avez donné l’année dernière pour vous aider à transformer du mieux possible votre expérience client. C’est toujours valable en 2022 et c’est à lire en cliquant ici !
Après le principe d’esthétique et de minimalisme, parlons du principe de visibilité ! Il indique l’état actuel du système, et donner ainsi aux utilisateurs l’impression qu’ils maîtrisent le système, et c’est ce sentiment de maîtrise qui vous permettra de bâtir une relation de confiance. Découvrez juste iciquatre méthodes de rétroaction visuelle que vous pouvez utiliser afin d’indiquer l’état du système !
En cette période de crise sanitaire et surtout durant les périodes de confinement, on peut se le dire, Netflix a été, pour beaucoup, notre meilleur ami ! Avouez-le ! En plus de son évolution au fil des années, la conception actuelle de Netflix rend l’expérience utilisateur beaucoup plus transparente et intéressante. Notamment grâce aux principes psychologiques utilisés. On vous les fait découvrir juste ici 😉
Les UX Designers et les concepteurs d’interface ont-ils réellement un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique ? Découvrez dans cet article la réflexion de notre expert UX Olivier Sauvage ! Il vous parle du rôle des UX designer, d’optimisation technique, d’optimisation design et de biens d’autres choses encore. C’est à lire juste ici 😉
Vous êtes-vous déjà retrouvé face à une page web bondée d’éléments, à tel point que vous ne sachiez plus où donner de la tête ? A vrai dire, on connaît déjà la réponse… Évidemment ! Ça nous est tous déjà arrivé ! Le coupable ? Le manque de hiérarchie visuelle ! La hiérarchie visuelle d’une page permet à l’utilisateur de savoir où concentrer son attention, son regard.Découvrez ici plusieurs techniques pour hiérarchiser l’information 😉
Il est facile de regarder un design et de remarquer qu’il est beau. En revanche, il est plus difficile de déterminer pourquoi il l’est. Mais nous… On vous dit tout ! Et pour cela, voici trois analyses d’interfaces utilisateurs qui mettent en exergue les principes de conception visuelle qui les rendent attrayantes. C’est juste ici 👈
Très bonne lecture, et à très vite pour de nouveaux articles ! 😉
On est encore en janvier, j’ai donc encore le droit d’écrire un autre article sur les tendances 2022. Et là, il se trouve que je suis tombé sur un article américain qui faisait sa liste des tendances à venir… et dans lequel sauta à mes yeux un mot assez étrange dont je n’avais jamais entendu parler : le scrollytelling. Bon, vous imaginez bien qu’il est assez facile de deviner ce qu’il veut dire, mais… ma curiosité a été titillée et j’ai trouvé le sujet parfaitement en phase avez le webinaire que je ferai la semaine prochaine sur le sujet l’UX Writing.
Quel rapport, me direz-vous ?
Eh bien, figurez-vous, qu’il y en a un, de rapport… et pas qu’un petit… et un rapport qui devrait vous intéresser si vous avez envie de savoir comment vous pourriez, en ces temps de télétravail et de pseudo-confinement, comment vous pourriez, peut-être, grâce au scrollytelling, réinventer la manière dont vous faites du ecommerce (rien que ça !)… ou, tout du moins, utiliser un nouveau pour transformer vos visiteurs en clients.
Alors comment ?
Sans doute (et aussi très malheureusement), la plus belle expérience de scrollytelling. Le compte-rendu de l’explosion de Beyrouth par le New York Times.
1) Nous avons toujours besoin qu’on nous raconte des histoires.
Pourquoi avons-nous besoin qu’on nous raconte des histoires ? Parce que c’est un des moyens les plus puissants pour capter l’attention et convaincre sans donner l’impression de vouloir convaincre. Les histoires ne font pas appel à notre rationnalité, mais viennent entrer en résonance avec notre moi le plus profond, et peuvent évoquer à chacun des nous des moments forts, agréables, en rapport avec notre existence personnelle. Et plus vous arrivez à toucher la fibre personnelle des gens, plus vous arrivez à entrer en affinité avec eux.
N’est-ce pas ce que toutes les marques cherchent ? Créer un lien personnel unique avec chacun d’entre nous, tout en nous faisant rêver et croire qu’en achetant leurs produits nous serons plus heureux, car nous vivrons de nouvelles histoires avec ce produit.
L’utilisation de ce mécanisme, inutile de vous le rappeler, n’est pas nouveau, mais le numérique lui a donné une nouvelle dimension, en offrant de nouvelles et de multiples possibilités narratives. Et le filon a déjà été exploité bien des fois, mais pourquoi alors en reparler maintenant ?
Autre exemple pour la série Narcos sur le Wall Street Journal
2) Le scrollytelling : c’est dans les vieux pots que…
Le scrollytelling n’est pas une nouveauté et remonte on pourrait le dire presque à aussi loin que l’histoire du Web (ou presque). En anglais, le scrollytelling, vous l’avez deviné par vous même, vient de la contraction des mots scroll et telling et fait allusion au storytelling, mot que tout le monde connaît et comprend, même en français. Le mot scroll vient rajouter une dimension interactive au mot storytelling, et signifie tout simplement que le storytelling se fait en scrollant une page web.
De nombreux sites de marque l’utilisent, mais aussi des médias, comme le New York Times ou le Wall Street Journal. Mais l’exemple le plus connu, et sans doute l’inspirateur de nombreux site est celui d’Apple. Chaque page produit du site y est transformé en petite expérience interactive destinée à transcender la marque et le produit. Et le moins que l’on puisse dire, comme toujours, chez Apple, c’est que c’est toujours aussi fascinant ! Et que l’expérience vécue sur le site n’est que la promesse en avant-vente de la même expérience avec les produits de la marque. Ce qui est, avouez-le, plus que malin.
Mais sans doute mieux encore, c’est que tout cela est pensé comme un élément particulier de la marque appartenant à un tout cohérent. L’esprit du scrollytelling chez Apple est le même qui préside celui de l’expérience d’unboxing qui a tant fait pour sa réputation. Autrement dit, la clé de l’expérience et du storytelling d’Apple ne se trouve pas dans l’équipe de design web, mais bien plus haut, en amont, dans l’ADN de marque. Et cette clé est appliquée savamment et irréprochablement dans chaque expérience fournie par Apple à ses prospects et à ses clients.
Apple n’a peut-être pas inventé le scrollytelling, mais sa manière de mettre en scène ses produits revient à raconter une histoire, même sans texte ! Un peu comme un spectacle de mime 🙂
3) Pourquoi un comeback du scrollytelling en 2022 ?
Mais si tout cela n’est pas nouveau, qu’est-ce qui a changé pour que l’on reparle en 2022 du scrollytelling ?
La réponse réside dans la première partie du mot : le scroll, cette manière habituelle de dérouler une page, dont la popularité n’a fait que s’accentuer depuis la sortie des premiers smartphones et qui est devenue très probablement l’interaction la plus utilisée du Web. Très utilisée par les réseaux sociaux, elle est connue pour son pouvoir d’engagement et est même contestée par de nombreux adversaires de l’addiction au numérique.
Mais c’est en 2021 que l’on a compris à quel point le scrolling était devenu un incontournable du Web.
Un fait, un seul suffit à comprendre pourquoi.
C’est cette année là que Tiktok a dépassé en trafic Google.
Et quelle est la manière principale d’interagir avec Tiktok ?
Vous avez bien deviné…
Autrement dit, nous sommes des centaines de millions, et nous serons bientôt des milliards à interagir de plus en plus sur le Web en scrollant. Le scroll est plus qu’un geste, c’est le symptôme de notre addiction au numérique. Et j’ai bien l’impression qu’on est pas prêt de s’en débarrasser.
Vous n’êtes pas convaincu ?
Encore un fait.
L’usage du mobile.
Quoiqu’on en pense, le mobile est en train de devenir à travers le monde le terminal le plus employé pour surfer sur le Web. Et plus nous surfons sur le web avec des mobiles, plus nous scrollons.
Le fabricant de vélo Van Moof maîtrise parfaitement les arcanes du scrollytelling produit.
4) Comment faire du scrollytelling ?
Devez-vous vous mettre au scrollytelling ?
J’ai la ferme conviction qu’il y a vraiment une opportunité à prendre en proposant de nouvelles expériences de shopping.
Vous me direz : chaque année, c’est la même chose. On me parle de nouvelles expériences : réalité augmentée, réalité virtuelle voice commerce, mais, dans le fond, rien ne change.
Et vous n’auriez pas tout à fait tort de me le dire.
Globalement, les interfaces de ecommerce, depuis des années n’offrent pas grand chose de nouveau et se contentent toutes, la plupart du temps, de reproduire le même modèle.
Oui, c’est vrai. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a toujours été efficace. Le ecommerce ne fait que croître depuis 20 ans, et il semblerait que cette croissance ne soit pas prêt de s’arrêter, surtout depuis qu’une malheureux virus nous en a fait voir de bien belles et que nos chers concitoyens ont passé plus de temps derrière leurs écrans que jamais. Et la tendance n’est sûrement pas prête de s’arrêter.
Mais maintenant que je vous l’ai dit, qu’il existe de belles opportunités pour offrir de nouvelles expériences… faut-il vraiment me croire ? Faut-il vraiment tenter de créer de nouvelles expériences en adéquation avec les nouveaux usages du moment ?
Sans doute oui, pour plusieurs raisons.
Scrollytelling de marque : le sujet n’est pas le produit, mais le positionnement de marque. On peu
5 raisons qui devraient vous pousser à faire du scrollytelling
1) La première tout simplement est que les utilisateurs sont toujours à la recherche de nouvelles expériences.
Surprenez-les ! Émeuvez-les ! Épatez-les ! Il en restera toujours quelque chose.
Nous savons tous que l’émotion est un puissant vecteur d’engagement et de mémorisation. Et que si vous arrivez à créer des expériences innovantes, vous renforcerez votre affinité de marque avec vos utilisateurs.
2) La deuxième est que les jeunes générations seront les consommateurs de demain et que ce demain va arriver très vite. Qu’on se rappelle Tiktok ! Il y a deux ans, personne n’imaginait y mettre un pied pour vendre des produits et des services. Et pourtant aujourd’hui, toutes les marques y sont. Et toutes les marques ont intérêts à se préparer aux nouvelles habitudes de leurs futurs utilisateurs. Dans combien de temps ? Le plus vite possible comme toujours, mais certainement pas dans 10 ans.
3) La troisième est que les marques ont intérêt à nouer de nouvelles relations avec leurs clients et prospects. Même si le shopping utilitaire existera toujours, la part se fera de plus en plus belle ceux qui sauront offrir des expériences plus élaborées que la simple fiche produit du réfrigérateur, de la perceuse ou bien du collant à 3€ les 10. Il ne s’agit pas de faire du scrollytelling pour toute votre offre, mais de cibler plutôt les produits les plus fédérateurs, les plus emblématiques, ceux qui pourront vous permettre de vous différencier de la concurrence et d’affirmer votre positionnement.
4) La quatrième est que les outils de création de page interactive sont de plus en plus efficaces et réduisent notablement le coût de production de ces pages, rendant presque possible l’industrialisation du scrollytelling. Certes, il sera toujours plus cher de faire une page animé avec des effets au survol et de la parallaxe plus qu’une page Web, mais la généralisation de framework js spécialisés dans les animations, le perfectionnement des outils de design, font qu’il sera plus facile et plus abordable de produire ces nouveaux types de contenus.
5) La dernière est que la prime sera toujours aux innovateurs, aux premiers arrivés, à ceux qui auront un coup d’avance, comme toujours. Et croyez-moi, il y a certainement beaucoup faire dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres.
Toujours dans le vélo, le concurrent de VanMoof, le belge Cowboy, propose une expérience très interactive qui permet d’apprécier comme en vrai son produit phare.
5) Mes conseils pour devenir un scrollytelleur de la mort
Vous vous rappelez qu’en début d’article je vous parlais d’UX Writing et qu’il y avait un fort rapport entre UX Writing et Scrollytelling ? Eh bien maintenant, je vais vous dire pourquoi (sauf si vous êtes un malin et que vous avez déjà lu le livre de Gladys Diandoki, UX Writing) et comment l’UX Writing est la clé du Scrollytelling.
Contrairement à ce que sa traduction littérale laisse sous-entendre, l’UX writing n’est pas l’art d’écrire des textes centré utilisateur. En tout cas, ça n’est pas que ça. Et comme l’explique Gladys dans son livre, l’UX writing a plus à voir avec le design de contenus qu’avec l’art et la manière d’écrire des libellés de bouton.
L’UX writing, on ne le nommait pas comme cela à une époque lointaine, c’est la capacité à créer des contenus et à les agencer afin de créer des expériences captivantes et engageantes. L’UX Writing, c’est le nerf du storytelling, et donc, du scrollytelling. Car sans UX Writer (ou sans concepteur-rédacteur, son nom en français), pas de scrollytelling.
Raconter une histoire ne s’improvise pas. Il y faut de la psychologie, du bagou, une certaine capacité à savoir créer de l’émotion, de la surprise. Bref, on est plus proche de l’art du cinéma que de celui de l’UX designer ou du marketer.
Et sans cette capacité à s’emparer d’un produit et à le raconter de manière originale, difficile de créer des expériences en scrollant.
Encore du scrollytelling de marque, avec les fameux bonbons Pez. C’est presque trop simpliste, mais ça marche. En quelques secondes, vous savez tout de PEZ et pouvez aller déguster tranquillement vos bonbons.
Alors comment faire ?
1 – Choisissez votre sujet
Posez-vous dans un coin, reposez-vous, prenez votre offre, et demandez-vous à quel moment vous auriez besoin de raconter une histoire à vos clients. Qu’est-ce qui dans votre offre mériterait d’être mis en avant et vous permettrait de vous singulariser par rapport à vos clients ?
Si vous vendez des stylos, quels stylos méritent que l’on s’y attarde un peu… lesquels tranchent par leur qualité de fabrication, leur design, l’histoire de leur fabricant.
Si vous vendez de l’alimentaire, quels produits méritent que l’on braque un projecteur sur eux… racontent quelque chose de nouveau à vos clients, ont un secret de fabrication mystérieux, ou simplement suggèrent une ambiance, un mode de vie, une histoire, etc…
Les possibilités sont infinies et vous ne devez qu’à votre connaissance de votre offre pour en extirper ce qui peut vous rendre un peu plus original que les autres.
2 – Brainstormez
Faites brainstormer vos storytellers. Pas de mystère, là, il vous faut des spécialistes, des gens qui sont capables d’inventer une scénographie, une histoire autour d’un seul et même objet… En réalité, il y a de fortes chances pour qu’il s’agisse de plusieurs personnes en même temps : quelqu’un du marketing, adossé à un concepteur-rédacteur, adossé à un motion-designer, adossé à un directeur artistique. Bref, rassemblez-vous pour essayer de comprendre comment vous pourriez donner une âme à ce produit que vous aimez tant. Mon conseil : écrire d’abord l’histoire, voire même : la raconter à haute voix et l’enregistrer.
Ensuite, commencez à produire des roughs, comme au cinéma, sur du papier. Tentez déjà à ce stade de voir comment pourrait se dérouler votre histoire… quelles interactions pourraient se produire (décrivez-les sur vos storyboards). Partagez cela entre vous et choisissez deux de vos meilleurs scenarios pour passer à l’étape suivante.
3 – Prototypez
Maquettez, prototypez ! Facile à dire, pas si facile que cela à faire. Vos experts doivent avoir les outils qui permettent de prototyper plusieurs types d’interaction rapidement (comme Racontr ou Principle), par exemple. A ce stade déjà, il ne sera pas inutile de se faire accompagner par un développeur frontend qui pourra commencer à estimer la charge en développement, lever les alertes sur la faisabilité du projet, réfléchir également l’impact carbone de tout cela, à sa performance, mais aussi à son accessibilité. Vos prototypes ne doivent pas forcément être aboutis graphiquement (vous perdriez pas mal de temps à faire cela), mais doivent déjà contenir vos textes finaux (que vous pourrez toujours retravailler en fonction de vos tests) et vos médias finaux. Ne vous préoccupez pas d’avoir les interactions parfaites… essayez d’approcher le produit final. Le but est surtout à ce stade de pouvoir présenter votre projet à des utilisateurs néophytes et à récolter les insights qui feront de celui-ci la parfaite scrolly histoire.
4 – Testez !
On commence à rentrer là dans un processus classique du design. Votre prototype peut être testé en ligne ou en présentiel, cela dépend de vos moyens et du temps dont vous disposez. A un certain stade avoir un regard extérieur est indispensable et permettra d’affiner votre proposition. Choisissez cinq ou si utilisateurs, présentez leur le projet et enregistrez leur réactions. Posez leur des questions sur ce qu’ils ont compris.
Evaluez leur satisfaction à l’aide d’un questionnaire d’utilisabilité comme un Attrakdif ou un SUS.
5 – Développez !
On passe à la phase finale. Votre design, créé en parallèle de vos expérimentations, devrait être finalisé et pouvoir être appliqué à votre code. Et si vous n’avez pas les développeurs pour faire tout ça, Wexperience les a pour vous 🙂 N’hésitez pas à nous parler de vos projets en ce sens. Enfin, optimisez votre code. Ça n’est pas parce que c’est beau et envoûtant que ça doit être lourd et consommateur d’énergie. Faites un bon travail en ce sens pour donner encore plus de succès à votre histoire.
Un très beau travail graphique de la marque Crazy About Eggs. On a envie de se faire une omelette.
6) Conclusion
Pourquoi ai-je donc bien pris la peine d’écrire autant de mots sur le scrollytelling ?
Le Web n’offre pas tant de possibilités que ça de créer de la nouveauté et de la surprise. La plupart du temps, les budgets ne permettent pas de se lancer dans des fantaisies assez onéreuses, dont le retour sur investissement n’est pas directement mesurable. Or, le scrollytelling fait partie de cette catégorie de produits numériques. Et, la plupart du temps, seules des grandes marques peuvent se le permettre.
Certes.
Mais d’un autre côté, comment ne pas se dire que, parfois, il faut savoir tenter des expériences, renouveler sa manière de vendre, prendre le risque de découvrir quelque chose de nouveau. Cela peut peut-être un échec, mais, n’oubliez pas, un échec est toujours plein d’enseignements. Et c’est peut-être aussi cela que vous devez aller chercher. De l’innovation !
Et pour finir ce tour sur le scrollytelling, deux magnifiques exemples. Un pour une compagnie aurifère…
Avant de commencer, sachez que cet article est tiré de notre webinar « E-commerce & UX : comment avoir un coup d’avance en 2022 ? » qui s’est déroulé le 13 janvier ! Vous ne l’avez pas vu ou vous souhaitez tout simplement le revoir ? Il est dispo juste ici, et pour ceux qui préfèrent la lecture, c’est ici, c’est maintenant 😉
Le shopping de 2022 est-il dans le Métavers ?
Comme vous l’avez remarqué, le sujet des métavers est sur toutes les bouches depuis quelques mois maintenant. Et la surprenante annonce de Mark Zuckerberg fin 2021 nous laisse imaginer un avenir où le shopping en ligne ressemblerait à ça….. 👇
Démo d’une boutique réalisée par la société Ceek, aux USA, qui a fait une collaboration avec H&M !
Alors, pensez-vous que cela pourrait être le commerce du futur ? Fort heureusement, il est bien trop tôt pour le dire !
Revenons maintenant à nos moutons, et surtout à la réalité ! 😉
Comme vous le savez, depuis le début de la pandémie en 2020, le numérique s’est installé de manière considérable dans notre quotidien : télétravail, école à distance, courses en ligne, développement du click and collect, etc.
Voici quelques chiffres pour illustrer cet engouement du numérique ! (Ces derniers sont issus du Baromètre du numérique 2021)
L’usage du mobile : en 2020, plus de 8 Français sur 10 sont équipés d’un mobile (84%, +7 points en an).
L’achat en ligne : en 2020, 76% des français ont réalisé un achat en ligne, contre 62% en 2019.
L’e-administration : selon le Baromètre du numérique 2021, 7 Français sur 10 déclarent recourir à l’administration en ligne, et « les classes d’âges les plus âgées s’en servent davantage ».
La présence sur les réseaux sociaux en 2020 a augmenté de 7 points par rapport à 2019.
Les objets connectés : Plus d’1 Français sur 3 déclare être équipé d’un objet connecté chez lui, soit 37% en 2020 contre 16% en 2019.
Tout cela montre qu’il y a une très forte augmentation du temps passé devant les écrans et surtout sur internet. Eh oui, en 2020, 50% des Français ont consacré plus de deux heures par jour à internet en moyenne, contre 42% en 2018.
En clair, depuis maintenant deux ans, les usages du numérique ne cessent de croitre. Et cela implique bien évidemment un changement de comportement des utilisateurs ! Certains ont des besoins et des attentes de plus en plus exigeantes, et d’autres sont contraints, par la force des choses, de se familiariser avec l’usage du numérique.
Alors que faire en 2022 pour s’adapter à cette nouvelle donne et rester dans la course ? Petit thread !
Les 5 conseils de Wexperience pour l’année à venir !
1/ Utiliser des solutions technologiques qui permettent de croître rapidement tout en gardant de la souplesse de la réactivité pour faire évoluer son UX
C’est l’impératif numéro 1 ! Ce que nous constatons au jour le jour avec nos clients et d’autres, c’est la complexité et la lourdeur de leur front-office. Or, dans un contexte qui évolue rapidement, avec une concurrence qui change aussi rapidement, et impose un rythme élevé de changement, il faut pouvoir faire évoluer rapidement son front avec les dernières technologies.
Et c’est vraiment notre conseil. Si cette année, vous devez faire évoluer votre plateforme technique, adoptez les dernières technologies en la matière :
Déconnectez votre front de votre back en adoptant une solution e-commerce « headless », c’est-à-dire décorrélée du front. Les gains de temps en maintenance adaptative et corrective en seront démultipliés et vous pourrez plus rapidement corriger les erreurs ou les évolutions remontées lors de tests utilisateurs.
Autre avantage, un front décorrélé du back permet d’améliorer également votre indépendance vis-à-vis de votre département IT pour mener des tests A/B.
Adoptez une architecture par composant. Cela permet « d’atomiser » l’apparence de votre site en briques basiques plus facile à maintenir et à faire évoluer. Pour bien comprendre : un changement sur un composant s’applique à tout votre site. Et en centralisant ces composants au sein d’un design system, vous améliorez aussi la cohérence graphique et fonctionnelle de votre site.
Pour plus d’informations sur ce sujet, nous publierons très vite un autre article sur l’atomic design qui est la manière de créer des sites web partir de composants 😉
2/ Orienter réellement son organisation vers l’UX
Un des grands freins à l’instauration d’une bonne expérience utilisateur globale est la difficulté à faire collaborer vos équipes en interne, mais surtout à mieux intégrer les différents métiers de la production de site web : designers et développeurs.
Proposer une meilleure expérience utilisateur passe donc aussi par une meilleure organisation interne de votre entreprise qui elle même repose sur l’adoption d’une technologie qui permette cette meilleure organisation. Et si nous vous avons parlé de l’atomic design, c’est bien parce que cette architecture simplifie et facilite la relation entre les différents collaborateurs d’une même équipe digitale.
Ne faites plus travailler vos équipes en silo, mais amenez les progressivement à collaborer dès le début de la conception d’une page, d’un composant ou d’une fonctionnalité, de manière à avoir la meilleure qualité de conception et de développement.
Si vos moyens vous le permettent, créez un poste de design ops dont la mission est justement d’organiser cette collaboration. Transformation qui nécessite une véritable implication de celui qui en est chargé.
3/ Offrir plus de vitesse à ses utilisateurs
Une tendance de plus en plus forte et de plus en plus nette au besoin de vitesse se fait sentir chez les consommateurs… C’est un constat que fait Thierry Spencer, spécialiste de l’expérience client, et qui concerne autant la vitesse du service que la vitesse d’affichage des pages.
Si vous ne l’avez pas encore fait, il est temps pour vous de vous préoccuper d’offrir cette vitesse à vos utilisateurs.
Revoyez votre design de site pour réduire le nombre d’éléments graphiques de votre site, mais aussi simplifier son apparence. Plus de simplicité, moins d’éléments à télécharger, c’est autant de temps gagné.
Supprimez ou réduisez les médias longs à télécharger. Par exemple, réduisez la longueur de vos vidéos pour n’en montrer que l’essentiel. Si vous utilisez des médias interactifs, faites tout pour réduire leur poids, en supprimant tous les scripts inutiles.
Optimisez et compressez le code de vos pages web. L’optimisation du code est un métier à part entière qui nécessite une expertise spécialisée sur la conception de front. Là encore, une approche par composant sera bénéfique à cette optimisation.
Allégez le poids des images.
Améliorez le design de vos pages pour offrir à vos utilisateurs en haut de page l’essentiel de l’information qu’ils recherchent. Supprimez les pages de scroll trop longue qui n’apportent rien à l’expérience et obligent à des allers-retours de haut en bas trop irritants.
La démarche d’optimisation doit être intégrée à votre démarche d’évolution. Autrement dit, elle passe elle aussi par une meilleure coordination de vos équipes avec des objectifs communs à suivre. Et comme nous vous le suggérions dans les deux points précédents, ils seront plus faciles à atteindre si vous modifiez votre approche technique globale.
4/ Optimiser son impact carbone
L’empreinte environnementale des sites doit devenir dans les années à venir une préoccupation de tous les instants. Mais, comme nous l’avons dit au cours de notre webinar, convaincre les décideurs de se préoccuper de l’empreinte carbone n’est pas évident.
Pourtant, il y a bien moyen d’y arriver assez facilement, car, il existe une bonne nouvelle dans ce domaine. Si vous vous préoccupez du point précédent et optimisez votre site pour la vitesse, il y a de fortes chances pour que vous réduisiez dans le même temps votre empreinte carbone.
Mais, concrètement, comment s’y prendre ? Une des principales difficultés de cette démarche n’est pas tant de réduire le poids d’un site, même si cela requiert beaucoup de compétences techniques, mais surtout d’arriver à mesurer les gains et d’arriver à trouver un indicateur qui vous assure vraiment que le bilan carbone de votre site est bon.
En attendant que nous fassions une masterclass ou un article sur le sujet, je vous invite donc à lire le livre de Tom Greenwood sur l’éco-conception de site. Il y décrit une méthode très intéressante de benchmarking du marché et des moyens de mesurer votre performance écologique.
Et sinon, vous pouvez aussi revoir notre webinaire 😉
5/ Offrir des expériences plus riches
En contradiction avec nos précédents conseils, il apparait clairement que les utilisateurs d’un site sont aussi de plus en plus fréquemment en recherche d’expérience client plus riches.
En contradiction, parce que plus les expériences web sont riches, immersives, interactives, moins elles permettent d’offrir des bons critères de vitesse et de sobriété énergétique.
En recherche, parce que les nouvelles habitudes d’utilisation du Web font que beaucoup de consommateurs cherchent à retrouver ce qui fait une bonne expérience de shopping en magasin.
Difficile à faire, mais pas impossible. En tout cas, certainement nécessaire, car la lassitude offerte par des expériences toujours similaires grandit quand le temps passé devant les écrans augmente conséquemment. Aussi, pouvoir surprendre, interloquer, engager nécessite de plus en plus de moyens, comme par exemple, la réalité augmentée (voir notre autre article sur le sujet). Ou bien… Nous vous en parlerons bientôt du scrollytelling (sic).
Loin d’être encore dans le métavers, il y a de nombreuses expériences à imaginer. Et c’est maintenant qu’il faut le faire !
Essayage virtuel avec Snapchat par Tommy Hilfiger.
Comme vous l’avez compris, il n’y aura pas de révolution dans l’expérience client ou l’expérience utilisateur en 2022. Les usages s’intensifient, les technologies évoluent, mais aucune rupture réelle n’est en vue… Hormis peut-être la réalité augmentée, même si elle restera sans doute pendant encore deux ou trois ans cantonnée à un marché de niche. Ensuite ? L’avenir nous le dira.
L’important, nous semble-t-il, est surtout de pouvoir aborder cette troisième décennie du troisième millénaire, avec l’ambition de réellement intégrer la démarche centrée utilisateur au sein du fonctionnement de l’entreprise. Plus que jamais il est nécessaire d’offrir des expériences où la simplicité rivalise avec le fun… Car plus que jamais, ce sont ces deux clés qui garantiront l’efficacité commerciale d’un site.
Or, une bonne UX ne se décrète pas. Elle se travaille dans la durée et nécessite pour aboutir à une organisation humaine et des outils bien rodés, travaillant en parfaite adéquation selon les corps de métier, avec des objectifs partagés.
Là se trouve le véritable challenge de 2022 !
Vous en voulez davantage ?! Voici ce que vous pouvez retrouver dans notre super document à télécharger (document issu de notre webinar du 13 janvier) :
L’éco-design : la grosse tendance 2022 ? Devez-vous vous mettre au vert ?
La valse du design : comment aller plus vite pour concevoir un site grâce à la co-conception ? Avec La Voix du Nord
Le bal de l’atomic design : ou comment utiliser des composants pour créer une meilleure expérience utilisateur par Guillaume André
Pour le télécharger, c’est juste ici 👇
À TÉLÉCHARGER | Comment s’adapter à la donne d’un monde de plus en plus numérique ?
Vous voulez découvrir comment offrir des expériences uniques pour vs clients qui fidélisent et qui transforment ?!