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  • Ergonomie : La simplicité contre la complexité. Comment Walmart bat Amazon.

    Walmart.com avant et après sa refonte

     

    Il est de coutume de citer en exemple l’ergonomie d’Amazon, mais, à force de rester assis sur ses lauriers, le leader du ecommerce dans le monde, pourrait bien finir par se faire battre par Walmart, son principal rival. Ce dernier a refondu son site en avril et vu se ventes en ligne exploser au 2ème trimestre 2018. Profitons-en donc pour comparer, à travers la fiche produit, ce qui fait les points points forts et les points faibles des deux immenses géants de la distribution.

     

    Walmart, une page plus engageante, parce que plus simple

    Qu’est-ce qui fait qu’une page web est engageante ? Quels sont les attraits graphiques qui vont accrocher ou pas l’oeil de l’utilisateur ? Le cerveau humain, sans que l’on s’en rende compte, arrive à prendre des décisions beaucoup plus rapide qu’on ne le croit. Il est capable de se former une opinion en quelques millisecondes et de décider si quelque chose lui plait ou pas.

    Une étude américaine a montré récemment qu’il ne lui fallait pas plus de 17 à 50 millisecondes pour juger l’esthétique d’une page web. Pendant ce temps très court, tous les éléments qu’il voit d’une page vont l’aider à se forcer une opinion.

     

    Et si c’est opinion est bonne (et c’est ce qui est important), il va nous permettre de nous mettre dans un état beaucoup plus réceptif à toute information. Plus réceptif, mais aussi plus actif. Plus prompt à agir et à prendre des décisions. Une bonne première impression est un atout incomparable, même pour un objet aussi banal qu’une page web.

     

    Mais comment faire pour y arriver ? Comment rendre une page plus engageante en la rendant plus attractive ? Qu’est-ce qui préside à ces qualités ?

     

    Toujours selon cette étude, l’opinion que le cerveau forme à l’encontre d’une page dépend de deux facteurs : la complexité visuelle et sa prototypie. Plus faible est la complexité visuelle et plus « prototypique » est votre page, meilleur sera l’engagement de votre internaute.

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

     

    Prototypie et complexité visuelle, les deux mamelles de la bonne première impression

    La complexité visuelle réfère à un ensemble de critères comme la densité d’informations, l’homogénéité de la page, son nombre de couleurs, son ordonnancement. Pour faire simple, Cdiscount est complexe visuellement, tandis que Apple.com est simple.

    Quand à la prototypie, c’est une notion qui traduit notre capacité à appréhender le sens d’une page en fonction de sa structure et de la structure habituelle des autres pages de même type que notre expérience personnelle nous amène à rencontrer par ailleurs. C’est un peu ce qui nous permet de reconnaitre un visage humain. Tous les visages humains sont différents et pourtant ils répondent tous à la même architecture : un ovale, une bouche, un nez, des yeux, etc. Quand ces signes apparaissent, vous pouvez sans prendre risque dire que vous êtes face à un visage humain. Et c’est ce mécanisme cognitif dont nous parlons. Plus une fiche produit répond à un prototype de fiche produit, plus nous allons vite à l’identifier, et plus cela nous met à l’aise.

    Une bonne combinaison des deux facteurs nous permet donc de nous forger une bonne première impression de quelque chose.

     

    Versions mobiles des fiches produits d’Amazon (à gauche) et Walmart (à droite). Laquelle vous fait la meilleure impression ?

     

    Pourquoi la page de Walmart parait plus simple ?

    Grâce au travail qu’a accompli Walmart pour rendre son site plus amène, plus affable, plus sympathique. Il fait « bonne première impression ». Comparez-le à celui d’Amazon, pour exactement le même produit et demandez vous en toute honnêteté ce que vous ressentez. Vers quel site iriez-vous en premier ?


     

    Fiche produit sur le site de Walmart

    Le même produit sur le site d’Amazon, la différence est flagrante

     

    Dans le détail, il est assez facile d’analyser ce qui se passe.

    Moins de couleurs

    Tout d’abord, le nombre de couleurs. Il est nettement plus faible sur la page de Walmart. Un travail d’harmonie a été réalisé qui rend l’ensemble de la page homogène. Peu d’éléments de couleurs ressortent, et c’est tant mieux, parce que moins, il y en a, plus eux qui sont présents ressortent. Donnant la un précieux atout à la page. Il y est plus est facile de faire ressortir des éléments importants, comme le bouton d’ajout au panier ou bien la gratuité des frais de port. Le regard est guidé et il est très facile au cerveau de détecter rapidement des points particuliers.

    Plus de blanc

    Ensuite, la densité d’information est faible, comparée à celle d’Amazon.

    Les espaces sont grands entre les différents éléments d’interface. Tous les éléments de page sont placés sur une seule couleur de fond, le blanc, qui reste la couleur la plus favorable à la lecture.

    Moins d’éléments d’information

    Autre critère contribuant à la simplicité, la quantité d’informations visibles à l’écran. Là encore, la différence est flagrante si l’on prend simplement le contenu affiché au dessus de la ligne de flottaison. Sachant que le cerveau regroupe en blocs les différents types d’informations, ce nombre est beaucoup plus élevé sur Amazon que sur Walmart. Et plus il y a de blocs visibles, plus il faut de temps pour l’analyser. Ce qui contribue à augmenter la complexité visuelle.

    Moins de disparité, plus d’homogénéité

    Mais ce n’est pas fini. Un autre paramètre vient augmenter la complexité visuelle d’Amazon. L’hétérogénéité des éléments visuels. Non seulement, il y a plus d’éléments visuels, mais ces éléments ont tous des formes différentes. Là encore, c’est du travail supplémentaire pour le cerveau à analyser.

    Une page plus simple convertit-elle plus ?

    La simplicité est un vecteur de conversion, mais elle n’est pas suffisante. Dans le ecommerce, l’internaute n’est pas en train de jouer ou de prendre du plaisir à naviguer. Il déploie des efforts pour faire la meilleure affaire possible. A moins qu’il ne soit totalement impulsif, sa décision d’achat repose sur des critères rationnels et il a besoin d’informations. Et plus il en obtient, plus sa décision sera renforcée.

    De ce point de vue, les deux sites sont très riches en contenus. Et il y en a même plus sur Amazon si on prend en compte les avis clients. Cela lui donne une force que Walmart n’a pas. Et c’est seulement dommage que ces contenus soient si lourdement mis en oeuvre.

    Cela saute aux yeux si on regarde les  produits de cross-selling ou les avis clients. Bien qu’il y en ait plus sur Amazon, la mise en forme utilisée est particulièrement complexe :

    • Les titres produits sont trop longs ou tronqués
    • L’espacement entre les éléments trop faible
    • Les textes trop compacts

    Pour comprendre à quel point cela impacte l’efficacité du site, il faut se mettre dans le contexte de l’utilisateur qui ne va pas voir qu’une seule page au cours de sa visite, mais plusieurs. Et si l’effort peut être acceptable pour une page, il devient pénible sur plusieurs pages. Et décourageant. Et si vous avez une offre pléthorique, comme c’est le cas chez Amazon, tous ces défauts pèseront lourd sur la motivation et l’attention de l’utilisateur.

    La simplicité ne joue donc pas que sur une page, mais sur l’ensemble de la navigation. Et un autre critère vient renforcer cette simplicité chez Walmart, c’est l’homogénéité des pages. Quelque soit le produit, leur structure et leurs contenus restent homogènes. Contrairement à Amazon où ces contenus sont parfois hétéroclites (et notamment dans les descriptions). Ce dernier facteur sera encore un effort inutile supplémentaire demandé à l’internaute.

     

     

     


     

    La sobriété de l’apparence graphique des recommandations sur Walmart tranche avec l’illisibilité de son pendant sur Amazon.com

     

    L’apparence graphique des recommandations n’aide pas l’utilisateur. Les noms des produits sont trop longs ou tronqués et difficiles à lire. La répétition graphiques d’éléments comme les étoiles surchargent l’interface.

     

    La question de la vitesse d’affichage

    Tout est question de perception

    La vitesse d’affichage et sa perception jouent un rôle primordial dans l’expérience utilisateur. Plus les contenus au dessus de la ligne de flottaison s’afficheront rapidement et plus vite l’internaute aura l’impression qu’il pourra interagir avec la page, meilleure sera l’expérience utilisateur. Comprenez que cette perception est indépendante du poids totale de la page et que pour optimiser ce facteur, il ne s’agit pas que d’alléger les médias ou de réduire le code, mais d’optimiser ce même code pour afficher le plus vite possible un contenu intéressant pour l’utilisateur. C’est ce que j’expliquais dans mon article :,UX : 11 conseils pour optimiser la vitesse de votre site mobile (conseils aussi valable pour le desktop).

     

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

     

    Pour cet article, je me suis amusé à simuler l’affichage des deux pages dans les conditions du réel (une ligne ADSL à 5 Mbps). C’est ce que l’on voit dans les 2 animations ci-dessous. Et là, c’est Amazon qui affiche un contenu « utile » à l’utilisateur beaucoup plus rapidement que son concurrent. Et qui plus est, dans un temps relativement raisonnable, sachant qu’il est admis que 3 secondes de temps d’affichage sont acceptables et qu’au delà, le risque de quitter le site augmente de façon exponentielle.

     

    Dans ma simulation, il faut moins de 1,5s à Amazon pour télécharger le contenu de la page au dessus de la ligne de flottaison et rendre utilisable ce même contenu. C’est un peu trop, mais c’est mieux que Walmart

    Walmart est dans la limite haute du temps d’affichage acceptable. Ça n’est pas grave pour une page, mais cumulée sur plusieurs pages, cela devient vite inacceptable pour l’utilisateur.

    Conclusion : Walmart impose un nouveau standard

    La simplicité ne fait pas tout, mais elle contribue à la conversion. En théorie, une page plus simple améliore l’engagement de l’utilisateur, rend sa perception du site meilleure, et prolonge son temps de navigation. Mais ce facteur peut être contrebalancé et il n’est pas suffisant si un travail de fond n’est pas mené, en plus, sur les contenus et les performances techniques.

    La page produit d’Amazon, visuellement trop complexe, mériterait sûrement une simplification comme celle qui a été faite sur Walmart. Resterait en suspens une question : comment continuer à avoir autant d’éléments à l’écran, tout en donnant l’impression de simplicité ? Il y a là un véritable challenge pour les designers et les développeurs.

    Si on la compare avec l’ancienne version de son site, Walmart a joué un grand coup avec sa refonte d’avril. Cassant les codes, il a créé des nouveaux standards visuels pour la grande distribution, tandis qu’Amazon porte encore le poids d’une accumulation de fonctionnalités et de contenus sans réflexion globale.

     

    Excellente journée !

     

     

  • Expérience utilisateur : disruption d’une notice de montage IKEA

    Si vous ne l’avez pas déjà fait, lisez 4 leçons à tirer des notices de montage d’un meuble IKEA avant de lire cet article.

    Faut-il toujours utiliser la technologie pour améliorer l’UX ?

    Peut-on changer l’expérience utilisateur de la notice de montage d’un meuble IKEA ? Comme je l’avais montré, ce petit bout de papier, enrageant parfois, mais bien utile pourtant, participe entièrement de l’expérience client du fabricants de meubles suédois. Par sa simplicité, son efficacité, elle lui donne un avantage indéniable par rapport à ses concurrents. Pour autant, ne serait-il pas possible encore d’aller plus loin ? Et d’ajouter un peu de technologie à ce qui pourrait paraître pour un archaïsme dans notre beau monde plein de belles technologies ? 😉

     

    Deux étudiants et un designer se sont confrontés à cette question, en apportant, chacun à leur manière, une solution  « disruptive » (oh, comme je me méfie de ce mot là) à la notice de montage. La première n’est qu’un prototype et la deuxième plutôt une blague. Mais dans les deux cas, elles montrent une chose : la technologie n’est pas toujours la solution. Un bout de papier parfois reste et restera toujours plus efficace que la plus pointue des apps ou la plus puissante des machines. Car, en UX, ce qui compte, ce n’est pas la sophistication technique qui compte dans le résultat, c’est l’expérience vécue par l’utilisateur. Alors même si ce résultat n’utilise ni le wifi, ni l’électricité, ni le sillicium, et existe depuis plus de 2000 ans, ça n’est pas une raison pour le condamner.

     

    Et le travail des UX designers est exactement cela : créer la meilleure expérience utilisateur avec la technologie la plus adéquate, même si celle-ci date des prémisses de l’histoire ! 🙂

     

    Excellente journée !

     

    Disruption avec une app de réalité augmentée

    Cette idée est le travail dAdam Pickard, un designer canadien, Elle tire partie des possibilités de la réalité augmentée sur iPhone X et remplace intégralement la notice de montage d’un meuble IKEA, comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous. Cette application n’est pas une commande d’IKEA, mais elle pourrait fortement intéresser le fabricant de meuble suédois. C’est une expérience intéressante, reste à voir si elle peut réellement se substituer à la simplicité du papier et du graphisme de ces fameuses notices. En tout cas, c’est un bon exemple de ce qu’on peut faire avec la réalité augmentée.

    Disruption avec un robot

    Ce n’est pas la solution la moins onéreuse… mais si vous voulez vraiment vous passer de la phase de montage d’un meuble IKEA, vous pouvez toujours demander à ces deux robots, qui feront, sans broncher, le travail à votre place !

  • Retour sur la refonte d’un site spécialiste du syndic en ligne collaboratif : le cas Syndic One

    Il y a maintenant 8  mois, Syndic One, le spécialiste du syndic collaboratif en ligne confiait la refonte de son site à Wexperience. Il s’agissait surtout de clarifier l’offre proposée par Sergic mais aussi de moderniser le site.

    syndicone-a-la-une

    Qui est Syndic One ?

    Filiale du groupe Sergic, spécialiste de l’immobilier, Syndic One est le leader du syndic en ligne dédié aux petites copropriétés. 

    Objectifs de la refonte

    • Besoin de clarifier l’offre proposée par Sergic, souvent mal comprise sur le site
    • Besoin de remettre au goût du jour la charte du site
    • Besoin d’augmenter la prise de lead

      Réponse de Wexperience

    À chaque projet, sa réponse propre, mais avec des méthodologies centrées utilisateurs.

    1) Comprendre les besoins, les attentes et juger la performance du site actuel

    Après plusieurs projets de refonte de sites effectués par les équipes Wexperience, c’est en 3 phases que nous avons piloté ce nouveau projet. Dans un premier temps, des tests utilisateurs d’une durée de 30min avec 6 testeurs ont été réalisés sur l’interface actuelle à savoir l’ancien site (cf ci-dessous). Le principal objectif de cette phase d’immersion et de préparation a été de juger la compréhension de l’offre. Lors de ce test, un questionnaire UXM de mesure de l’UX de notre solution UX.Care a également été soumis aux testeurs.

    ancienne-version-syndicone
    Ancienne homepage du site Syndic One

     

    Nous nous sommes rendus compte que de nombreux utilisateurs ne saisissaient pas les contours de l’offre. L’interprétation était floue et aucune réponse à leurs questions n’était réellement fournie. Hotjar, et sa solution de Clic Map & Scroll Map a également été utilisée en début de projet, afin de suivre et comprendre les habitudes réelles de navigation des utilisateurs. 

     

    Si les web analytics  ou les questionnaires permettent d’avoir une idée, dans les grandes lignes, de ce qui ne va pas à un endroit d’un site ou d’une app, les tests utilisateurs sont comme la loupe surpuissante de voir exactement POURQUOI ça ne va pas !

     

    Cela ne veut pas dire que nous avons négligé l’information fournie par les web analytics. Bien au contraire, un audit analytics réalisé par notre agence partenaire Digitaleez a été plus qu’important à ce stade du projet pour comprendre la provenance du trafic, et pour disposer d’informations sur les internautes, leur navigation et la conversion. Google Data Studio, permettant de rendre les données plus visuelles  s’est également ajouté à cet audit analytics.

     

    Syndic One s’est donc vu recevoir un rapport complet de leurs données web, entièrement personnalisé, plus facile à lire et à partager.

     

    2) Conception du site avec prise en compte des enseignements des tests utilisateurs 

    Une seconde vague de tests utilisateurs sur la base de wireframes a, par la suite, été réalisée (durée de 20min). Nul besoin de rappeler l’importance des wireframes qui permettent à la fois de réduire les incertitudes et de se concentrer sur l’architecture de l’information. Grâce à un travail de retouche de la structure et des contenus du site, l’offre est devenue beaucoup plus claire pour les utilisateurs. 

     

    Cette seconde phase a surtout permis de valider les orientations prises sur les choix de conception faits, sur les parcours et les nouvelles pages.

     

    wireframe-homepage
    Phase de prototypage faite sur Invision, qui permet simplement de dynamiser les wireframes, dans leurs versions mobile, desktop et tablette.

     

    Conception de nouveaux parcours : 

    La page offre qui était auparavant présentée sous forme de texte brut a complètement été revue. Un tableau suffit à  la clarifier désormais.

     

    Avant / Après avec une offre plus claire présentée sous forme de grille

     

    La section dédiée à la réalisation du devis a également été améliorée avec un tout nouveau parcours en 5 étapes, bien plus clair et simplifiée que le formulaire qui était proposé.

     

    parcours-devis-syndicone

    3) Direction artistique et Intégration HTML/CSS

    À la suite des phases de direction artistique (DA), ce sont 2 versions du site qui ont été proposées à la marque. Plus moderne, plus proche de la cible des utilisateurs, plus humaine, claire et fidèle à la marque, découvrez à cette adresse la version gagnante :

     

    Après quelques aller/retour et la sélection de la version gagnante, nous avons procédé à la réalisation des pages du site.

    Les objectifs de l’identité graphique :

     

    – Permettre, avant toute chose, une identification rapide de l’offre et de la marque

    – Améliorer et faciliter la navigation et la lecture

    – Rendre le site plus humain et proche de ces utilisateurs

     

    Intégration HTML/CSS + Développement

    Pour finir, c’est aussi les équipes Wexperience qui ont piloté l’ensemble du développement et l’intégration du site sous le système de gestion de contenus (CMS) WordPress ainsi que le développement du formulaire (directement relié à Salesforce) 

     

    Livrable -> Code HTML de tout le site et maquettes graphiques de tout le site

     


     

    Méthodologie de projet :

    Agile et centrée utilisateur : un processus que nous adaptons à une majorité de nos projets et qui alterne phase de conception et test utilisateurs. Par une approche d’amélioration continue du projet, cela permet de produire un site en meilleure adéquation avec les besoins utilisateurs et de réduire, par la suite, les coûts de maintenance corrective.

     

    Quant aux tests utilisateurs, ils permettent d’avoir le point de vue objectif des utilisateurs finaux. Nous réalisons généralement nos tests dans des salles dédiées : dans nos locaux à Lille, ou à Paris, ou même ailleurs, si le client le souhaite. Dans tous les cas, nous invitons également nos clients  à assister aux tests.

     

    Outils

    Pour assurer la qualité de nos prestations, plusieurs outils nous permettent d’optimiser les coûts et les temps de conception.

     

    Invision : pour le partage d’informations et les discussions sur le projet. Invision est également utilisé pour le prototypage

     

    Sketch : outil de conception, qui permet de gagner du temps en production. Avant de passer à la conception de maquettes graphiques, celles-ci sont conçues sous la forme de maquettes « fil de fer » (wireframes) qui permettent de se concentrer d’abord sur l’architecture d’information avant l’apparence graphique du site. La légèreté de l’outil permet également de gagner du temps de production en favorisant la mise en forme d’idées de manière plus rapide.

     

    WordPress : est le CMS que Syndic One utilise et sur lequel nous avons procédé à l’intégration.  

     

    Outils de développement utilisé : 

     

    – Bitbucket (git)
    – Docker

     

    Durée et budget du projet

    Durée du projet : 4 mois

    Prix : inférieur à 100k€

     

    Voir le site : www.syndic-one.fr

     

     

  • Analyse de cas : la stratégie de recommandation de Netflix

    Sur PC, la page d’accueil de Netflix est hautement immersive avec une vidéo plein-écran dès l’arrivée. Ce choix de dérouler automatiquement des vidéos ne finit-il pas par devenir énervant ?

     

    Comment faire revenir encore et encore ses utilisateurs sur sa plateforme ? Comment les aider à trouver la bonne série ? Comment les satisfaire toujours plus ?

    Comme toute plateforme de streaming, Netflix teste en permanence de nouveaux moyens de garder son audience. De l’IA, avec des algorithmes de recommandation élaborés jusqu’à l’UX avec des patterns de relance ou de découverte censés en permanence nous en donner pour notre argent. Mais le challenge n’est pas facile et j’en veux pour preuve mes longues séances personnelles de recherche de nouvelles séries ou de série souvent récompensées par l’échec.

    Netflix utilise différents « patterns » UX pour aider l’utilisateur à choisir une nouvelle série

    Il faut vraiment voir le site de Netflix sur PC comme une une énorme page de recommandation. Tout n’y est fait que pour vous permettre de trouver le plus rapidement possible une nouvelle série après l’autre.. Pour cela, plusieurs mécanismes sont employés. Tous reposant, en premier, sur l’IA de la plateforme. En fonction de vos visionnages, de vos goûts, Netflix est censé vous proposer toujours ce que vous allez aimer.

    Premier pattern : le rangement par critère

    Netflix me fait penser à une sorte d’immense rayon de vidéothèque. L’avantage, c’est que ce rayon peut s’agrandir indéfiniment, se réordonner automatiquement, changer d’apparence, s’animer, toujours pour vous satisfaire plus. Et en plus des vieilles catégories classique : humour, drame, science-fiction, etc. Le classement s’y fait sur d’autres critères plus psychologiques : « Parce que vous avez regardé… », « Tendances actuelles », « Les plus gros succès ». Les séries y sont présentées sous forme de vignettes permettant un parcours rapide du regard sur la page sans s’encombrer d’informations sans intérêt.

     

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

     

    Une sorte d’immense rayon de vidéothèque malléable à merci

     

    Ce premier niveau de présentation donne une double impression : celle de l’abondance. Plus on montre de choses à l’écran, plus on excite le désir de l’utilisateur. Celle de la qualité, avec des vignettes extrêmement travaillées graphiquement et qui font l’objet d’une personnalisation que peu d’utilisateurs perçoivent.

    Comme l’explique sur son blog l’équipe techno de Netflix, elles sont personnalisées en fonction des utilisateurs. Ainsi, contrairement à une vidéothèque, les jaquettes peuvent avoir différentes apparences, et cela, non seulement en fonction de votre personnalité, mais de vos visionnages précédents, de votre navigation, de vos avis, etc. En adoptant cette tactique mêlant graphisme et IA, l’interface est censée être plus pertinente pour chaque utilisateur.

     

    Les différentes vignettes de Stranger Things sont censées s’adapter à chaque type d’utilisateur (source : blog de Netflix)

     

     

    Deuxième pattern : la relance en fin de saison

    Très classique, ce mécanisme consiste à suggérer une autre série que vous serez censé aimer après en avoir regardé une et atteint son dernier épisode. Le générique se réduit dans une mini capsule et une page plein écran vous suggère une nouvelle série. On ne peut pas la rater et un call-to-action vous permet directement de continuer à vous baffrer 🙂

    Je ne sais pas si ce mécanisme est très efficace. Qui a envie de se lancer dans une nouvelle série après en avoir visionné une entière ? Ne serait-il pas mieux de pouvoir la mettre en favori pour la retrouver plus tard ? Et pourquoi une seule série ?

     

    Y a-t-il un rapport entre Better Call Saul et cette série ? Je n’en suis pas certain.

     

    Troisième pattern : la suggestion de séries dans la vignette de présentation

    Celles là, il faut les voir. Cachées dans un onglet parmi d’autres, les recommandations sont presque invisibles. Basées sur la similarité thématique d’une série avec une autre, elles permettent un autre type de navigation. Mais, vue sa complexité, celle-ci est-elle réellement utilisée par les utilisateurs ? On peu aussi se le demander.

     

    L’onglet Titres Similaires est tellement bien caché que je ne suis allé le voir que pour écrire cet article

     

    Quatrième pattern : la publicité intersticielle

    Ce pattern a été mené à titre expérimental pour mettre en avant les propres productions de Netflix, au détriment des autres. Similaire à des publicités dans Youtube, elles apparaissent entre les épisodes et il n’est pas possible de les escamoter avant quelques secondes de visionnage. Autant dire qu’elles ont laissé un avis mitigé parmi les utilisateurs de la plateforme.

     

    Cinquième pattern : la suggestion de recherche

    Cette caractéristique est plutôt originale, car elle permet de proposer des séries ou des films même pour une recherche n’ayant pas le résultat exact. C’est plus qu’un outil de recherche, c’est une machine à découvrir des oeuvres, sans doute plus performante que tous les autres patterns de recommandation.

     

    Le moteur de recherche vous aide à trouver des séries, même celles que vous ne cherchez pas.

     

    De l’IA pour renforcer la pertinence

    Netflix nous en apprend beaucoup sur la recommandation produit. Même si son cas est particulier (il n’y a pas tant de plateformes de streaming que ça), elle utilise de nombreux mécanismes cognitifs pour tenter de capter et de maintenir notre attention :

     

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

     

    • L’émulation : comme nous sommes des êtres sociaux et que nous aimons appartenir à un groupe, jouer sur la corde de cet appartenance est un vieux gimmick du marketing. Il est basé sur le précepte du « Les autres font ça, faites comme eux. » En découle des recommandations simples basées sur cette appartenance : « Tendances actuelles », « Les plus gros succès sur Netflix », « Films primés »
    • L’identification : par définition, nous aurons tendance à aimer des séries qui ressemblent aux séries que nous avons déjà regardées. Cette appétence pour le « connu » (nous aimons la nouveauté, mais la nouveauté fait toujours peur) est un filon aussi largement exploité par la phrase « Parce que vous avez regardé. » Ce mécanisme est aussi entretenu, comme nous l’avons, vu par la personnalisation des vignettes en fonction de notre profil.
    • Le syndrome de la corne d’abondance : plus il y a de choses dans la vitrine, plus on a envie de rentrer dans le magasin. La page d’accueil de Netflix semble pleine à craquer de séries prêtes à être dévorées. Mais c’est évidemment une illusion savamment entretenue. Beaucoup de séries sont proposées à plusieurs reprises dans différentes rubriques. Mais l’algorithme de rangement est tel qu’on ne le voit pas.

    Ces mécanismes sont renforcés constamment par des patterns « no-cul-de-sac ». Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’existe pas de fin de navigation dans Netflix et que pour l’internaute, il existe toujours un moyen de rebondir vers quelque chose de nouveau : la suggestion de séries à la fin d’une série et à l’intérieur d’une série. Il n’y a pas de 404 sur Netflix et il n’y en aura jamais.

     

    Enfin, l’arme atomique de Netflix, c’est bien sûr l’IA qui permet de créer en permanence des parcours entièrement personnalisés et totalement adaptés à chaque utilisateur pour lui permettre d’aller au plus vite à l’assouvissement de son désir. Chaque utilisateur de la plateforme a son propre magasin, en quelque sorte, et ce magasin se réorganise à chaque visite.

     

    90 secondes pour faire son choix

    D’après Nick Nelson, ex-responsable de l’expérience client de Netflix, il faut 90 secondes maximum pour convaincre un internaute de choisir une nouvelle série. Au delà de ce temps, il part faire autre chose. Ce délai est très court, surtout si on le compare au temps que l’on passait autrefois à choisir une K7 VHS dans une vidéothèque 🙂

    Le système de recommandation est donc aussi soutenu par un ensemble de micro-interactions à base d’animations fluides (voir mon dernier article sur l’importance de celles-ci) et surprenantes, déclenchées par des interactions demandant un minimum d’effort Chez Netflix, le rollover est privilégié par rapport au clic (sur PC), ce qui a tendance à rendre beaucoup plus vivante l’interface.

    Il permet de plonger l’utilisateur dans le « flow ». Un principe propre au jeu vidéo, mais que l’on retrouve ici, et qui consiste à maintenir en permanence à un haut niveau d’excitation le cerveau de l’utilisateur. Lorsqu’il est dans le « flow », il ne voit pas le temps passer et son plaisir est démultiplié.

     

    Deux anicroches pourtant :

    • le déclenchement quasi systématique et automatique des trailers vidéo. C’est assez insupportable.
    • les ouvertures de popin s’agrandissant au passage de la souris et masquant des éléments d’interfaces,

    Les deux ont tendance à casser ce fameux flow et le premier surtout augmente les chances de faire passer l’utilisateur d’un mode actif (la recherche) à un mode passif (le visionnage), peu propice à la découverte..

     

    Un système efficace ?

    Netflix s’y prend-t-il bien pour pousser de la recommandation à ses abonnés ? Mon expérience personnelle me montre que malgré toute cette artillerie, il n’est pas rare que je passe des minutes entières à essayer de trouver une série que je n’ai pas encore vue. Parfois cela marche. Très souvent, c’est plutôt décevant. Et ce n’est pas le taux d’affinité affiché en pourcentage à côté des titres de série qui m’y aide. IT Crowd, une série que j’adore, ne m’est recommandé qu’à 67% et je ne l’ai finalement regardé que parce que j’en avais entendu parler ailleurs. Et il semble que je ne sois pas le seul dans ce cas. Beaucoup d’utilisateurs de la plateforme découvrent des séries via leurs amis ou des critiques en ligne ou par d’autres moyens encore.

    Je m’interroge d’ailleurs sur la pertinence d’avoir effacé brutalement tous les avis utilisateurs de la plateforme la semaine dernière. Ceux-ci ne pouvaient-ils pas aider à se faire un avis, comme c’est le cas des sites de ecommerce (avis qui font la richesse d’une plateforme comme celle d’Amazon) ? Cette évacuation de la recommandation « humaine » me parait contreproductif et semble découler de choix financiers plutôt qu’une d’une véritable stratégie centrée utilisateur. Choix probablement dicté par le besoin de mettre en avant les séries Netflix, jugées moyennes par les américains, et que les utilisateurs auraient tendance à mal noter. Et c’est bien là tout le problème. La meilleure UX ne peut se substituer à une offre médiocre ou insuffisante.

     

     

    Photo de l’article par freestocks.org sur Unsplash

     

  • Revue de presse UX : AB testing & microcopie

    Pour bien commencer la semaine, nous vous avons préparé cette courte revue de presse UX ! Au programme de l’AB testing, de la Microcopie et de la Simplicité.

     

    Alors bonne lecture et n’hésitez pas à partager l’article 😉

     

    Pourquoi les test AB nécessite des tests ergonomique

    Pourquoi les test AB nécessite des tests ergonomique

     

    ➡ Why AB Testing Needs Usability Testing de Craig Tomlin

     

    Test AB et Test ergonomique : voilà deux opposés qui s’attirent. Et ces deux là se sont bien trouvé. En effet, les avantages obtenus en couplant les tests A / B et ergonomie peuvent aller loin dans l’amélioration de l’expérience utilisateur d’un site Web ou d’une application.

    On vous laisse voir les avantages et les inconvénients !

     

    Petite copie, grand impact : Comment la Microcopie vous aide et aide vos utilisateurs

    Petite copie, grand impact - Comment la Microcopie vous aide et aide vos utilisateurs

     

    ➡ Tiny copie, Big impact : How Microcopy Helps Your Users and Helps Your Brand de Donna Talarico

     

    Sur les sites internet, les petites choses font souvent la différence. C’est précisément là que la microcopie entre en jeu.  Ces petits extraits de texte peuvent aider les utilisateurs à traverser un processus, comme remplir un formulaire ou passer une commande.

    Rendez-vous sur l’article pour en savoir plus !

     

     

    Pourquoi les sites Web simples sont scientifiquement meilleurs 

     

    Pourquoi les sites Web simples sont scientifiquement meilleurs 

    `

    ➡ Why « Simple » Websites are scientifically bette de Tommy Walker

     

    Selon une étude réalisé par Google en août 2012, les utilisateurs jugent l’esthétiques des sites web entre 1/50e et 1/20e de seconde. Notons que les sites visuellement compliqués sont considérés comme moins beau. Ainsi, l’étude prouve que plus la conception du site est simple, mieux c’est.

    Mais pourquoi ? Venez le découvrir dans cet article.

     

     

  • Ayez toujours le courage de faire quelque chose de mieux que ce que vos clients auraient imaginé

    Un bon UX design doit toujours aller plus loin que le simple « C’est bien »

    Je trouve qu’en UX, on se contente trop souvent d’appliquer des bonnes règles, des bonnes méthodes, et qu’on s’estime trop souvent heureux lorsque l’expérience utilisateur est fluide et que les choses se passent sans trop d’anicroches.

    Mais pour moi, un bon UX design doit aller plus loin que cela et doit arriver à aboutir le plus possible à transcender l’expérience client en réinventant les concepts auxquels nous sommes habitués. Cela veut dire : fournir la même fonction, la même utilité, mais en transformant la façon de le faire par l’utilisateur, de manière à provoquer chez lui la surprise, enchantement et le ravissement. Et que ces trois émotions lui donnent envie de revenir à votre site web, de réutiliser encore une fois votre app. Bref, qu’il tombe amoureux de votre produit 🙂

    Cela n’est pas simple, je vous l’accorde. Et atteindre ce nirvana demande nécessairement de déployer une énergie qui nous est rarement accordée. Pourtant, travailler à cette réinvention permanente de l’expérience client (ou utilisateur) sera ce qui vous permettra de toujours proposer une expérience meilleure que celle de vos concurrents.

    Exemple.

    Réinvention de la calculatrice

    https://imgur.com/QrG8v8g

    On ne peut pas dire que les interfaces de calculatrice aient beaucoup évolué au fil du temps. Un clavier de calculatrice de 1968 ressemble exactement à un clavier de calculatrice de 2018. Et ce n’est pas la digitalisation des écrans qui y a changé grand chose. Prenez votre smartphone, lancez la calculatrice, et vous découvrirez ni plus ni moins que le bon vieux clavier que vous avez sûrement découvert pendant votre scolarité.

    Alors si on vous demandait aujourd’hui de réinventer le clavier de la calculatrice, comment vous y prendriez-vous ? Et pensez-vous que vous pourriez y arriver ? La plupart des gens vous répondraient : pourquoi s’embêter ? Il n’y a rien de nouveau à faire dans le domaine du calcul et ça n’aurait aucun intérêt : une calculatrice sera toujours une calculatrice.

    Eh bien, détrompez-vous !

    En 2014, Microblink, une société croate, lançait Photomath, une application qui pourrait bien « révolutionner » la manière de faire des maths, dirait Steve Jobs s’il était encore parmi nous. « Révolutionnaire », peut-être pas, mais bluffante, oui. Dans Photomath, il n’y a plus de clavier. Le clavier, c’est l’appareil photo. Vous scannez une formule sur un bout de papier et Photomath vous la résout presque instantanément ! Ça a un côté presque magique vraiment et c’est très amusant.

    Que se passe-t-il lorsque vous utilisez Photomath ?

    Vous continuez à faire du calcul, mais la façon de le faire change entièrement.

    Vous n’utilisez plus le clavier (même si vous pouvez et devez parfois encore le faire). Vous vous concentrez sur votre feuille de papier, vous la grattez avec frénésie en tentant de résoudre un problème. Et quand vous avez besoin de faire un calcul, vous sortez votre app, et sans avoir rien à taper au clavier, celle-ci vous sort un résultat.

    Même résultat qu’avec une calculatrice, mais expérience différente. Et expérience innovante !

    Je ne sais pas si Photomath est un hit, mais ce que je sais, c’est qu’elle montre parfaitement qu’on peut toujours « disrupter » les choses (même si j’ai horreur d’utiliser ce mot là, tant on en abuse). Et cette possibilité de « disrupter » existe toujours et dans tous les cas. Que vous fassiez un site de ecommerce, une app d’informations, il existe toujours une possibilité de faire mieux et de nouveau que ce qui existe. Et de faire quelque chose qui surprenne vos utilisateurs.

    Rappelez-vous de cette phrase de Rebecca Sinclair, l’ex Directrice UX de AirBNB : « Vous devez savoir avoir le courage de créer quelque chose de mieux que ce que le client aurait imaginé lui même« .

    Le « courage ». Retenez bien ce mot, car c’est celui dont vous aurez souvent le plus besoin lorsque vous devrez convaincre votre client de « changer les choses », d’inventer quelque chose de différent. Bref, de faire du nouveau. Car souvent la nouveauté fait peur et implique de prendre des risques. Et peu de gens aiment prendre des risques.

    Il est toujours possible de « réinventer la roue »

    Photomath nous montre qu’il est toujours possible de « réinventer la roue ». Cette possibilité n’est pas toujours présente. Elle n’est pas toujours spectaculaire. Elle peut souvent ne concerner qu’une toute partie de l’expérience utilisateur/client que vous offrez. Mais elle existe toujours. Et il faut que vous sachiez la découvrir et mettre en oeuvre les moyens de la découvrir. Le Design Thinking et la conception centrée utilisateur n’ont pas été inventés pour rien.

    Innover ne veut jamais dire « écouter son imagination ». Innover veut dire : savoir observer, connaître la technologie, faire collaborer les cerveaux autour de vous, co-concevoir avec vos clients, tester et tester encore. Et alors, souvent, apparaitra la lumière. Celle qui fera surgir des solutions innovantes, nouvelles, transcendantes qui feront que l’expérience utilisateur sur votre site ou votre app sera « inoubliable », « mémorable », et que vous pourrez tirer les bénéfices qui découlent de ces deux mots, comme une pluie d’or sur votre chiffre d’affaire 😉

    Excellente journée !

  • Un horodateur n’a pas besoin d’une bonne ergonomie. Votre site si !

    Pourquoi les horodateurs de la ville de Brive se moquent de l’ergonomie et pourquoi vous ne pouvez pas faire la même chose avec votre site web

    Horodateur dans la ville de Brive : quand le design est fâché avec l’ergonomie.

     

    Quand je vois l’interface de cet horodateur, croisé pendant mes vacances du côté de Brive la Gaillarde, en Corrèze, je me demande bien comment les ingénieurs qui l’ont conçu, ont pensé à son design. Et j’imagine bien les réunions qui ont donné lieu à ce cauchemar ergonomique :

     

    « Et le clavier, on le met où le clavier ?

    – Ben, là, en bas, y reste de la place.

    – Mais ça rentre pas.

    – Pas grave, tu changes la forme et ça rentrera.

    – Ok. Et les boutons ? On met pas de libellés ?

    – Non, on les mets sur l’écran, comme ça on peut écrire en plusieurs langues.

    – Ah super, mais c’est pas très intuitif du coup.

    – Mais si, il suffit de le savoir.

    – Ah ouais, t’as raison.

    – Par contre, on est obligé de mettre autant de textes sur un petit écran ?

    – Ah, je sais pas, moi, c’est le cahier des charges !

    – Ok ! »

     

    Un cas d’école pour les ergonomes

    Si l’on voulait montrer tout ce qu’il ne faut pas faire en ergonomie, cet horodateur constituerait un très bon cas d’école. Prix cachés, instructions incompréhensibles, guidage nul, clavier non conventionnel : la liste des erreurs perpétrées bat des records. Et pourtant, nul doute que la ville de Brive, qui tire des revenus de ces affreuses machines, n’en soit pleinement satisfaite. Ce qui n’est pas surprenant. Lorsque vous voulez garer votre voiture et rester dans le droit chemin, payer 1€ pour 1h de stationnement vaut bien un effort. Un effort qui n’est rien comparé à la somme dont vous devriez vous acquitter si vous vous retrouviez en flagrant délit de non paiement pour stationnement. Et tant pis si vous devez passer deux ou trois minutes pour y arriver.

    Ce raisonnement , ce calcul, c’est amusant, c’est exactement le même que celui que vous faites lorsque vous décidez d’acheter quelque chose en ligne. Plus votre désir (ou votre obligation) est grand, plus vous êtes prêt à franchir les obstacles pour l’assouvir. Si vous voulez acheter le dernier iPhone X, rien ne vous arrêtera ! Pas même le tunnel de commande sans fin de Apple.com

    Dans les deux cas, vous répondez à une injonction, une injonction si forte que vous êtes prêt à tout faire pour y répondre.

    Nous sommes la proie de nos désirs

    La différence est que, sur un site de ecommerce, votre injonction n’est pas de risquer de prendre une amende. En revanche, il est, dans ce cas, celui de ne pas pouvoir assouvir votre sacro-saint Désir consumériste ! Ce dernier téléphone à la mode. Ce voyage. Cette jupe. Tous ces objets que les fabricants font reluire dans les vitrines des magasins et des sites webs provoquent en vous un besoin irrésistible : celui de posséder, comme dans la vidéo de la célèbre série IT Crowd, ci dessous.

     

     

    Et lorsque l’objet de vos désirs vous aura mis le grappin dessus, le seul obstacle qu’il y aura entre vous et lui, hormis le contenu de votre porte-monnaie, sera l’effort que vous serez prêt à accomplir pour le posséder. A ce sujet, vous noterez qu’on peut prendre le désir dans les deux sens : il peut être une attirance. Mais il peut aussi être une crainte : ne pas voir à temps le dernier film à la mode, rater une super promo, ne pas assister au concert de [mettez le nom de votre idole préférée].

     

    C’est le principe même du marketing que de créer ce désir. Et, par conséquence, c’est rôle de l’ergonome (ou de l’UX designer), de permettre de l’assouvir le plus rapidement possible.

     

    Il est possible de se passer d’ergonomie, mais…

    Et pourtant, on le voit bien, il est possible de se passer d’ergonomie pour faire « cracher les gens au bassinet ». Ce n’est pas la ville de Brive qui me démentira. Mais alors pourquoi tant de sociétés continuent quand même à investir des millions dans l’UX et l’ergonomie ?

     

    Parce qu’un site web n’est pas un pré carré. Un acheteur aura toujours le choix d’aller voir ailleurs, sans aucun effort supplémentaire. Et non seulement, il risque de trouver moins cher, mais en plus, si c’est plus facile à faire, alors il le fera chez votre concurrent.

     

    Ça vous dit quelque chose ?

     

    Eh oui, c’est exactement sur ce principe que fonctionne Amazon. Meme si les offres n’y sont pas toujours les meilleures, c’est pourtant chez le géant américain que finissent une bonne part des achats en ligne en France.

    Et l’ergonomie joue une grand rôle là dedans. On ne le répétera jamais assez : l’expérience utilisateur/client est une obsession chez Amazon. Et des années d’investissements dans ce domaine depuis sa création ont fait de ses sites et de ses apps de redoutables machines à cash. Demandez à votre entourage pourquoi ils achètent chez Amazon. La réponse, la plupart du temps, sera : « Parce que c’est pratique. »

    L’UX/l’ergonomie n’est pas un investissement d’un jour

    Alors, évidemment, il n’est pas question de vouloir concurrencer Amazon. Vous ne disposez certainement pas de ses moyens, ni de ses budgets, et vous n’avez certainement ni les ressources humaines, ni le temps, pour arriver au même niveau d’expérience utilisateur. Mais, en revanche, vous pourrez toujours faire mieux que vos concurrents qui ne s’intéressent pas à l’UX/l’ergonomie et qui pensent, comme les designers des horodateurs de la ville de Brive, qu’on n’a pas besoin de s’en occuper, puisqu’il y aura toujours des clients qui seront prêts à faire des efforts pour payer.!

     

    C’est fou ce qu’un horodateur peut être inspirant, non ?

     

    Attendez, ne partez pas !

    Et à propos d’Amazon, n’oubliez pas de venir me rejoindre le 26 septembre à Lille pour une présentation gratuite et exclusive de la première étude UX sur les assistants vocaux commercialisés en masse désormais en France : Amazon Echo et Google Home. Vous serez surpris ! Inscription ici !!!

     

    PS : Et pour ceux que ça intéresse, la photo de fond de l’article est une vue de la Vallée de la Dordogne, près de Brive 🙂

  • Shopdisney.fr : un site simple et efficace

    Disney France vient de mettre à jour son site web bureau et mobile. Un même site, responsive, pour les deux versions. Revue de détail.

    Un site au design épuré et efficace

    Simplicité et clarté

    L’équipe de Disney a beaucoup misé sur la simplicité et la clarté. Et c’est vraiment ce qui ressort de ce nouveau site. En version « desktop » (pour ordinateur de bureau), le site est aéré, simple, rempli de belles photos qui mettent l’accent sur l’offre plutôt que sur l’univers de la marque. Les fans s’y retrouveront facilement grâce à une organisation des rayons  bien travaillée que l’on apprécie à travers des menus de navigation bien pensés, que ce soit en version desktop ou mobile. Pour cette raison, le moteur de recherche, d’ailleurs, ne semble presque pas avoir d’utilité, même si lui aussi bénéficie de cette simplicité visuelle en apparence.

    La page catégorie fonctionne bien en version « desktop » avec un système de filtre très complet à gauche et des produits clairement présentés. Bien noter l’optimisation de l’espace : on a beaucoup de blanc autour des produits et entre les blocs d’informations. Par ailleurs, le design est assez épuré pour que l’utilsateur puisse bien concentrer son regard uniquement sur les produits.

    Les pages sont aérées et apparaissent légères grâce à un espacement assez large entre les éléments (textes et photos), à un nombre limité d’éléments visibles en même temps à l’écran (mobile et desktop), mais aussi à une limitation récurrente du nombre de couleurs, de polices de caractères ou de symboles. De page en page, le site bénéficie d’une grande homogénéité et d’une grande cohérence visuelle qui le rendent agréable à regarder.

    Les photos produits sont toutes détourées sur fond blanc, et cela contribue à renforcer cet apparence de légèreté. Un bon point également est l’absence de visuels tapageurs ou promotionnels qui auraient sans doute rendu l’interface plus difficile à lire.

    Le site est donc clairement orienté performance UX.

    La fiche produit respecte toutes les conventions des sites de ecommerce. Elle est très complète et est, elle aussi, très claire, très aérée, simple et efficace.

    Un défaut majeur, malgré une bonne mise en forme, est la taille et le mécanisme d’affichage du menu de navigation. Il est parfois trop grand et se déroule trop lentement au passage de la souris, ce qui bloque l’accès à tout ce qui se trouve sur l’écran.

    Version mobile

    Le site étant responsive, la version mobile découle directement de la version desktop. Et cela avec une interface moins fonctionnelle sur mobile que sur desktop. Les têtes de gondoles qui fonctionnent bien sur la page d’accueil du site desktop sont beaucoup moins efficaces sur la version mobile où il faut scroller, scroller, scroller sans cesse pour voir défiler toutes les accroches visuels, sans qu’un ordre réfléchi apparaisse. Sans doute que les images de cette page auraient gagnées à être moins grandes en hauteur pour pouvoir en voir deux ou trois par hauteur d’écran sur mobile.

    Sur mobile, la clarté et l’organisation qui font la force de la version « desktop », sont moins flagrantes. Par exemple, ici, les images de catégories ou sous-catégories, sont trop hautes. Il serait possible de les diminuer en hauteur afin d’en faire voir deux ou trois par hauteur d’écran. Cela permettrait d’accélérer la navigation.

    Un deuxième défaut découle directement de ce choix : sur mobile, les visuels produits sont vraiment trop petits, spécialement dans les pages listes où le choix de les afficher sur deux colonnes les minimisent au point de devoir faire un effort de concentration pour les regarder. Certes, cela, sans doute, n’affectera pas toutes les générations d’utilisateurs, mais peut-être quand même les plus âgés (au delà de 40 ans) et rendra la navigation plus pénible. Il serait intéressant de tester un affichage sur une colonne.

    Sur mobile, le responsive crée des pages catégories où les produits apparaissent vraiment tout petits. Une meilleure solution serait peut-être de tous les afficher sur une colonne avec deux ou trois produits visibles par écran.

    Défaut classique d’un site responsive : le descriptif de catégorie, trop haut, empêche de voir les produits sans scroller.

    Hormis cette grosse problématique, le site remplira sans doute son rôle avec efficacité grâce à une notoriété de marque tellement forte que les utilisateurs pardonnent plus facilement les défauts. La nouvelle interface permettra sans doute d’améliorer les performances de l’ancien site (que je n’ai pas vu) et constitue une bonne base pour de futures évolutions (passage en Progressive Web App notamment).

  • UX : 3 sites à ne pas louper cette semaine

    Aider les utilisateurs à faire une tâche en proposant une expérience unique. C’est ce que les sites tentent de faire en utilisant l’UX. Nous revenons cette semaine sur trois sites qui ont attiré notre attention en terme d’expérience unique.

     

    Gymbox

    Gymbox

     

    Gymbox est un vrai concept où vous trouverez une salle de sport qui ressemble à une boîte de nuit, où sont subtilement mélangés de la musique live et des cours de fitness. D’ailleurs l’entreprise se présente comme « l’antidote aux salles de sport ennuyeuses ». Et c’est tout ce positionnement affirmé qui nous a marqué sur le site.

    Si vous vous rendez en Angleterre et que vous souhaitez tester cette salle, rendez-vous sur le site et appuyez sur « Book a Tour ». Une fenêtre s’ouvre pour vous proposer de remplir un champ à fois. Cette segmentation en six étapes permet de conserver l’attention de l’utilisateur.

    La version mobile conserve l’émotion de celle desktop. Mais sur mobile, l’action principale (« book a tour ») n’est pas mise en avant, elle est au même niveau que le reste dans le burger menu, ce qui est dommage.

     

    Erable du Québec

    Erable du Quebec

     

    Après l’effort, le réconfort ! Alors avec Érable du Québec découvrez comment cuisiner les produits d’érable du Québec 100 % purs grâce à leurs trucs et astuces et recettes.

    Sur le site, l’entreprise vous transporte dès le début avec de très grandes photos, vidéos et animations de recette à base de sirop d’érable, de beurre d’érable et autres produits. On vient clairement jouer sur les émotions de l’utilisateur pour créer une véritable expérience de navigation qui met l’eau à la bouche.

     

    Tillamook

    Tillamook

     

    Du fromage…. Tillamook vous propose des sauces au fromage pour pouvoir accompagner vos plats.

    En une page, le site vous donne faim : il vous suffit de scroller pour découvrir une première animation recette qui évolue au fur et à mesure du scrolle. Le seul hic, c’est que cette animation est très lourde est rend le site un peu lent. Une image ou une vidéo en full screen suffirait pour avoir la même émotion.

     

    N’hésitez pas à nous suggérer vos best sites via notre compte twitter @Wexperience !

     

  • UX : 11 conseils pour optimiser la vitesse de votre site mobile

    Cet article vous donne de nombreux conseils pour améliorer la vitesse réelle et perçue d’un site mobile.

    Comment optimiser la perception de la vitesse d’un site web mobile

    D’après Google, la perception de la vitesse de chargement d’une page, de son affichage, de la vitesse de réaction d’une interface et de sa fluidité font partie du critère le plus important de l’expérience utilisateur.

    Qu’elle soit bonne ou mauvaise, dans tous les cas, elle a un impact significatif sur l’engagement des utilisateurs et sur leur satisfaction. Meilleure est cette perception, meilleure sont les performances du site.

    Dans cet article, écrit d’après une étude très complète de Awwwards.com et Google à télécharger gratuitement , nous allons voir :

    1. comment les humains perçoivent la vitesse quand ils surfent sur un site web mobile
    2. comment optimiser la perception de vitesse et de fluidité d’un site web mobile

    La perception de la vitesse dépend de plusieurs facteurs extérieurs

    Assez curieusement, la perception de la vitesse de l’application peut être perçue différemment selon les situations. Certaines personnes vont avoir l’impression que le site est plus long qu’il ne l’est réellement. Pour d’autres, ça sera l’inverse.

    L’étude de Google et Awwwards dénombre 4 facteurs extérieurs affectant la perception de la vitesse :

    • L’état émotionnel
    • L’âge
    • Le lieu d’utilisation
    • Et, ce qui est appelé dans l’étude, l’Effective Use, c’est à dire le moment où un site semble effectivement utilisable

    Les personnes en mouvement ou en état de stress ont tendance à percevoir la vitesse plus lente qu’elle ne l’est en réalité. Il y a ainsi une différence de plus de 30% dans la perception de la vitesse entre des personnes pressées et des personnes calmes. Le facteur âge influe également cette perception et les différences sont déjà de 23% entre des personnes de 18 à 24 ans et des personnes de 35 à 44 ans.

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

    D’un point de vue factuel, il apparait tout de même que la plupart des humains réagissent de la même manière à la vitesse et à la réactivité d’une interface. Plus ces temps sont longs, plus les chances d’abandon sont grandes. Le plus simple est de retenir ce chiffre : 53% des utilisateurs abandonnent un site si les temps de téléchargement ou de réaction excèdent 3s.

    Temps d’affichage de l’information et réaction des utilisateurs. Plus le temps d’affichage d’informations pertinentes et d’objets d’interfaces utilisables est long, plus les chances sont grandes que l’utilisateur abandonne sa navigation.

    Google a pu déterminer une corrélation directe entre la perception de la vitesse et certains indicateurs très intéressants :

    • Meilleure est la perception de la vitesse, plus grande sera la propension d’un utilisateur à retourner sur un site
    • Meilleure est-elle, plus grande sera la satisfaction (d’après une autre étude , l’UX contribue à 31% au Net Promoter Score)

    11 conseils pour optimiser la vitesse de votre site

    N°1 : Affichez d’abord le contenu au dessus de la ligne de flottaison

    C’est une pratique très courante sur les sites de ecommerce. Une étude de Norman Nielsen Group a récemment montré que 74% passée du temps sur une page l’était sur les les deux premières hauteurs d’écran. Optimisez le code d’une page de manière à afficher en priorité ce qui se trouvera tout de suite visible à l’écran. Travailler sur cette optimisation demande beaucoup de connaissances techniques et de réglages fins du code et si, nous pourrions en dérouler le détail ici, nous préférons vous orienter, avant d’aller plus loin dans cet article, vers cet excellent document de travail : Time to First Meaningful Paint, à consulter gratuitement.

    L’art de la page d’accueil consiste à afficher rapidement quelque chose d’intéressant et d’actionnable au dessus de la ligne de flottaison dès la première seconde d’arrivée sur la page

    N°2 : Activez plus rapidement le « tap »

    Toujours dans l’optique de parer à l’impatience de l’utilisateur, une autre technique consiste à pouvoir activer plus rapidement le « tap ». Par défaut, il existe un délai d’environ 350ms qui suit toujours un « tap » (un toucher de l’écran du bout du doigt). Ce délai existe pour que l’écran puisse éventuellement recevoir un « double-tap », mais cette fonction n’étant pas systématiquement nécessaire, il est dès lors possible de la retirer parfois.

    Cela peut se réaliser très simplement en modifiant  le code de la page.

    Ainsi, en ajoutant dans l’entête de page, la balise :

    <meta name=’ »viewport » content= »width=device-width »>

    Vous parviendrez au résultat attendu. Ce code n’est pas le même pour tous les navigateurs. Renseignez-vous !

    N°3 : Rendez l’utilisateur actif

    Google a séparé les utilisateurs en 2 types : les passifs et les actifs. Il est primordial de faire passer les « passifs » en  « actifs », les premiers ayant tendance à sous-estimer la vitesse et la réactivité de l’interface de 36% par rapport à ce qu’elle est réellement. L’état passif se déclenche lors de temps d’attente prolongés, qu’il est possible d’estomper selon Google. Plusieurs techniques existent pour lutter contre cet effet :

    Affichez un petit jeu vidéo ou une petite animation interactive pendant un temps de traitement long est un bon moyen de garder l’utilisateur actif. Exemple : ce palmier que vous pouvez secouer avec votre souris sur un site évènementiel (désolé, on n’a pas trouvé d’exemple sur mobile, mais vous saisissez l’idée).

    Animez vos feedbacks : les feedbacks sont des signaux émis par le système pour montrer qu’il a bien réagi à votre demande. Souvent, ces feedbacks n’apparaissent pas assez rapidement et laissent l’utilisateur s’impatienter. Il est pourtant simple grâce au css et au js de créer des mini-animations qui transformeront les feedbacks en moment de plaisir visuel et réactiveront votre utilisateur.

    Utilisez la bonne barre de téléchargement : pour les temps de téléchargement les plus courts, utilisez les spinners (vous savez, ces petites animations tournoyantes). Elles ne sont pas indispensables, mais permettent une continuité de l’expérience utilisateur. Dans le cas de temps de téléchargement plus long, utilisez alors une barre de téléchargement.

    Il n’est pas interdit d’ajouter un peu d’originalité à votre barre de téléchargement

    N°4 : Utilisez les techniques de démarrage préemptives

    Ces techniques de démarrage consistent à démarrer une tâche avant même que l’utilisateur ne la démarre. En voici quelques exemples.

    Téléchargez de assets sur la page de login. La page de login demandant toujours un peu de temps à l’utilisateur pour parvenir à son but, il est très facile d’en profiter pour commencer à télécharger des éléments de l’écran suivant pour gagner du temps.

    Téléchargez des contenus sur des états précédents. Lors de tâche ou de processus longs, vous pouvez anticiper le téléchargement d’éléments suivants en sachant que l’utilisateur passera forcément dessus. Cette technique s’applique très bien à des formulaires. Un formulaire à plusieurs pages pourra être chargé pendant que l’utilisateur remplit les champs.

    N°5 : Anticipez la complétion d’une page avec des images progressives

    Une autre technique pour donner l’impression de fluidité à l’utilisateur est de commencer à montrer des éléments d’interface avant qu’ils ne soient totalement chargés. C’est une vieille technique du web qui est revenue à la mode avec l’arrivée du mobile.

    Des images progressives sont des images compressées avec un algorithme (comme le jpg) qui charge l’image en strates successives. Oui, oui, vous savez, ce sont ces images affreusement pixellisées qui s’affinent au fur et à mesure du temps (et qui ont donné lieu à pas mal de blagues).

    N°6 : Utilisez le design optimiste

    Le design optimiste est une technique de design un tantinet audacieuse qui consiste à présenter une tâche non terminée comme terminée ! Oui, tout à fait ! L’avantage est qu’elle donne l’impression à l’utilisateur que la tâche a été exécutée avec succès immédiatement, alors, qu’en réalité, elle est reportée à plus tard. Evidemment, il ne faut pas que le système plante !

    C’est exactement ce que fait Twitter, par exemple. Lorsque vous likez un tweet, cette action n’est pas stockée directement en base de donnée, mais seulement quelques instants plus tard. Cela permet de ne pas ralentir le « flow » utilisateur tout en prenant en compte une action qui requiert du temps de requête.

    Mais mieux qu’un « like », un téléchargement « optimiste » est une action encore plus belle 🙂 Plutôt que de faire attendre un utilisateur le téléchargement d’un fichier (en mode ascendant), faites-lui croire que le fichier a été presqu’immédiatement téléchargé et laissez le continuer  à faire ce qu’il a à faire ensuite. Cette technique peut être réalisée grâce aux Web Workers qui sont des script javascript qui exécutent des scripts en tâche de fond dans une page HTML.

    Evidemment, cela suppose que l’utilisateur ne quitte pas trop vite la page et qu’il soit informé comme il se doit en cas d’échec du téléchargement.

    N°7 : Créez des animations fluides et optimisées

    Pour qu’une animation soit perçue comme totalement fluide, chaque image ne doit pas apparaître plus de 16ms, ce qui veut dire qu’une bonne animation doit être réglée à 60img/s. C’est un premier point, mais ça n’est pas le seul.

    Tout étant question de psychologie comme nous l’avons vu au début de cet article, il y a un autre moyen de jouer sur la perception de la fluidité et de la vitesse des animations. Comme nous le rappelle Awwwards, il existe quatre type de transitions de mouvement (« easing », en anglais, c’est quand même beaucoup plus court).

    • L’easing linéraire : c’est un mouvement sans accélération ni décélération ni au début ni à la fin du mouvement. C’est l’easing, par défaut. Assez désagréable et sans saveur, il est ressenti comme mécanique et peu humain.
    • L’ease-in : L’animation commence lentement et accélère
    • L’ease-out : l’animation commence très rapidement et décélère
    • L’ease-inout : c’est la conjonction des deux animations précédentes

    En fonction des circonstances, il est recommandé de jouer sur ces différents types d’accélérations.

    Pour ce qui concerne les interactions avec l’interface :

    • L’ease-out est recommandé pour tout ce qui requiert une réaction instantanée : menus, boutons.
    • L’ease-in est recommandé pour les fenêtres d’alerte.

    Pour ce qui concerne les animations :

    • L’ease-inout est recommandé pour les animations courtes. Lors d’animation longues, elles donnent l’impression
    • Par ailleurs, ce type d’effet ne doit pas dépasser les 200 à 500ms pour ne pas être perçues comme trop longues.

    Exemple de easeout sur le site de Bonobo. La fenêtre de côté arrive rapidement puis ralentit

    Une utilisation subtile des effets d’accélération et de décélération pour créer un effet d’élasticité

    Un exemple de menu utilisant des effets d’accélérations et de décélérations. Notez comment ils tendent à rendre l’interface plus naturelle, plus animée de mouvement comme de l’eau ou de la matière élastique.

    N°8 : Optimisez le code de vos animations

    Le travail d’ergonomie des animations ne se fait pas que dans la composition de l’animation, mais aussi dans le code. Voici encore quelques recommandations, toujours d’après Awwwards, pour y voir clair.

    Certaines propriétés sont plus gourmandes en ressources, mais également en temps d’exécution. Pour l’animation de propriétés CSS, Awwwards recommande de n’utiliser sur mobile qu’exclusivement les propriétés : opacity et transform.(rotate, translate, scale).

    N’animez pas les propriétés qui affectent les layers : width, height, padding, margin.

    N’animez pas les propriétés qui affectent le Paint : color, background, background-image, border.

    (attention, ça va devenir un peu technique)

    Le javascript peut également être optimisé. Voici les conseils que donnent Awwwards.

    • Utilisez RequestAnimationFrame
    • Evitez SetTimeOut et setInterval
    • Evitez de changer les styles inline sur chaque image de l’animation
    • Déconnectez les évènements des animations
    • Evitez les boucles de reflow et de repaint
    • Utilisez les accélérations de la carte graphique avec les transformations 3DMatrix

    Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur nos prestations, cliquez ici

    N°9 : Adoptez une stratégie de conception collaborative

    L’optimisation de la perception de la vitesse semble être essentiellement un travail d’optimisation du code. Ce n’est pas ce que nous dit Awwards. Selon eux, il semble, au contraire, essentiel, de sensibiliser très en amont les UI/UX designers à ces problématiques. Et je pense qu’ils ont tout à fait raison. Les obliger à penser en terme de performance les fera envisager leur contribution au projet d’une autre manière et participer à une performance globale qui affecte également la performance business d’un site.

    Mais pour parvenir à cette implication, il semble nécessaire de créer un Budget de performance.

    Le budget de performance pour rendre vos sites aussi rapides qu’une fusée

    Le budget de performance est un ensemble de contraintes que vous allez pouvoir appliquer à vos pages en fonction de votre cible utilisateurs et du matériel dont elle dispose (des vieux Android achetés en supérette ou des iPhone X dernier cri).

    Plutôt que d’entrer dans la théorie, je vous propose d’aller calculer vous même ce budget en vous rendant sur performancebudget.io. Saisissez le temps de téléchargement que vous estimez nécessaire à obtenir la meilleure expérience utilisateur, puis saisissez le type de connexion sur laquelle surfe vos internautes et hop, c’est parti !

    Voici le résultat :

    Calculateur de budget de performance, étape 1

    Calculateur de budget de performance, étape 2 : le résultat. Vous pouvez facilement faire varier les paramètres.

    Voilà, vous avez compris ! Comme vous pouvez le constater, avec des données aussi faciles à mesurer, tout le monde peut participer, le but du jeu étant de ne pas dépasser le poids indiqué (600ko). Amusez-vous bien !

    N°10 : Utilisez les bonnes pratiques des apps

    Les vrais apps (développées pour iOs et Android) recèlent des bonnes pratiques qu’il peut aussi parfois être utiles de réemployer pour encore améliorer la perception de fluidité d’usage d’un site.

    Barre de progression de chargement lorsque le site est affiché en plein écran

    Les Progressive Web App (PWA : nous reviendrons sur ce sujet prochainement) permettent d’afficher un site web en plein écran. Cela implique très notablement que les boutons du navigateur ne sont alors plus affichés. Pour cette raison, il devient intéressant d’afficher des barres de chargement qui viennent pallier à ce manque et qui, si elles ne sont pas  présentes, risquent de rendre l’expérience utilisateur moins fluide, l’utilisateur n’ayant pas de feedback sur les moments où des pages se chargent ou pas.

    Continuité de chargement en utilisant des templates squelettes

    Oui, des templates squelettes ! C’est un peu curieux comme terme, mais ça définit assez bien de quoi il s’agit.

    Un des problèmes de nombreux sites web est le temps de latence d’affichage d’une page lorsque l’utilisateur clique sur un bouton. En général, la page reste affichée de manière statique tant que le contenu de la page suivante n’a pas commencé à être envoyée. Ce qui peut être extrêmement énervant pour l’utilisateur.

    Pour éviter cet effet, essayez toujours de donner la sensation que la structure du site web est stockée entièrement sur le terminal utilisé et que seul le nouveau contenu est téléchargé à chaque requête.

    Pour simuler cette impression, c’est là que les templates squelettes font leur office. Affichez-les en premiers avant de télécharger le contenu final de la page (ces templates ayant été téléchargés au préalables avant même que le bouton n’ait été cliqué).

    Sauts de page intempestifs

    Mais oui, vous les connaissez ces sauts de pages intempestifs, lorsque vous téléchargez une page et qu’au fur et à mesure de l’apparition des images, toute la page saute. Cela est due au fait que la dimension des images n’a pas été incluse dans le code HTML qui la décrit et doit être « devinée » par le navigateur lorsque l’image est finalement réellement téléchargée, provoquant ce fameux saut de page intempestif.

    N°11 : Optimisez et priorisez les scripts css et javascript

    L’habitude a été prise depuis longtemps d’accompagner chaque page HTML d’une farandole de scripts CSS et javascript. Si cela ne pose, à priori, pas de problème, pour les ordinateurs les plus rapides avec de bonnes connexion, comme l’explique Addy Osmani, ingénieur chez Google, en revanche, cela est moins vrai sur des machines moins évoluées avec des connexions moins rapides, et notamment sur mobile. Les script prennent du temps à télécharger et du temps à être compilés. Sur certains vieux appareil, cela peut entraîner un temps d’activation de la page allant jusqu’à plus de 19s, C’est donc un point crucial à aborder avec attention.

    Pour cela, Awwards nous fournit plusieurs bons précieux conseils :

    Ne téléchargez que le code minimal nécessaire. Tronçonnez votre code javascript et CSS en blocs et ne téléchargez dans certain cas que les blocs absolument nécessaires.

    Préchargez sur la page les éléments critiques. Pour cela, utilisez la balise <link rel= »preload »> et décidez quels sont les médias à télécharger en priorité.

    Intégrez le code CSS le plus indispensable à votre page directement dans le header de la page.

    Conclusion

    L’optimisation de la perception de la vitesse est un vrai sujet : à la fois design et à la fois technique. Pour les sites à fort volume de trafic, c’est un enjeu essentiel, car il peut se chiffrer directement en CA effectif. Pour tous les autres sites, n’oubliez pas que Google indexe désormais les pages en fonction de la vitesse, et que votre capacité à fournir dans toutes les situations des pages dans des conditions acceptables pour l’utilisateur, influera sur votre positionnement. Tout le monde est donc concerné par cette problématique. Alors, qu’attendez-vous pour vous mettre au travail ?

    Sources des illustrations