Nous vous partageons aujourd’hui notre revue de presse composée d’articles UX plébiscité par nos équipes. Bonne lecture.
1) La navigation mobile : Burger or not …?
➡ La navigation mobile : Burger or not … ? de KARIN JOUANNO Véritable aide de navigation sur mobile pour les utilisateurs, le Burger est partout. Mais depuis quelque temps, son utilisation est remise en cause. Une question se pose alors : Burger or not…?
2) Motif de lecture en forme de F sur le Web: mal compris, mais toujours pertinent (même sur mobile) – En anglais
4) La montée du leadership de l’expérience utilisateur – Le business adopte le design – En anglais
➡ The Rise of User Experience Leadership – Business Embraces Design de JOSE CORONADO Il est essentiel d’éduquer les dirigeants sur l’importance de l’UX et de la conception pour qu’ils soient reconnus comme des piliers clés de la réussite commerciale et de la stratégie globale. Alors, comment faisons-nous cela?
L’univers de l’UX ne cesse d’évoluer et de se réinventer pour séduire les utilisateurs. Gardez constamment un œil ouvert sur ce qui se fait devient indispensable ! La team Wexperience vous a donc concoctée un top 3 des meilleurs sites en UX design de la semaine.
Le VR ARLES FESTIVAL est un festival dédié aux cinémas, documentaires et autres créations artistiques en réalité virtuelle. Un rendez-vous à 360° pour plonger le spectateur dans de nouveaux univers. Et quoi de mieux que la 3D pour commencer son immersion ?
Sur ce site où la simplicité de l’interface reste de mise, de petites interactions et transitions donneront le ton du festival : la créativité et l’innovation dans le cinéma !
Créer une toute nouvelle relation entre les marques et leurs consommateurs : voici le credo de THE ARTERY. Tout cela passe par la création de longs-métrages ou de petites séries pour les marques visibles sur toutes les plateformes. Quand une agence de conception d’effets spéciaux veut montrer son savoir-faire en un clic ça nous donne :
Restons dans l’artistique et intéressons-nous à LA PEAU DE L’OURS. Plateforme de vente spécialement dédiée à l’art contemporain, le site reste minimaliste dans le traitement graphique. Mais le consommateur retrouvera l’atmosphère d’une galerie d’art par le biais de l’utilisation de la typographie et des animations. Et tout ça en ligne.
Et vous alors, quels sont les sites qui vous ont marqué cette semaine ? Partagez-les avec nous 😉
La refonte de site, totale ou partielle, est un chantier long et compliqué qui présente des risques. Pour assurer sa réussite, il faut savoir mettre en place une méthode bien rodée. C’est cette méthode, que nous appliquons avec nos clients, qui vous est présentée ici, à travers le cas de Oney Bank, leader du crédit à la consommation en France.
Les risques de la refonte
Bien que l’optimisation permanente des front-office soit désormais la règle, il existe encore de nombreux cas de sites webs ou mobiles qui nécessitent une démarche de refonte complète. Autrement dit, une démarche qui nécessite à la fois une étude en profondeur des ressorts du succès d’un site, mais qui remette également en question son apparence et son UX.
Mais cela ne se fait pas sans risques et les écueils sont nombreux qui risquent de mener à un projet innabouti, peu efficient, voire contre-productif dans certains cas.
Ne pas aboutir
Nombreux sont les cas où le projet, démarrant en fanfare, finit par s’enliser dans les sables mouvants d’interminables réunions, de prises de décisions reportées, de manque de budget ou carrément de manque de personnel.
Être trop long
Le monde digital avançant à la vitesse du vent, les projets trop long voient finalement remettre en question leurs propres objectifs quand la conception, par lenteur, vient à proposer des solutions déjà dépassées lors de leur mise en production.
Être trop cher
Un projet de refonte, s’il n’est pas maîtrisé peut vite aboutir à des surcoûts et des dépassements budgétaires qui peuvent mettre de la tension au sein des équipes et mettre en danger même son aboutissement.
Rater ses objectifs
La route est longue entre le début et la fin d’un projet et les détours fréquents. Et si le projet n’est pas accompagné d’une vision globale stratégique, il peut vite s’éloigner des objectifs initiaux. Résultat, il risque d’aboutir à un simple lifting par manque de clairvoyance ou bien alors à un résultat en opposition avec les objectifs de départ.
Les pouvoirs de l’UX peuvent-ils aider à sauver un projet ?
L’UX à la rescousse
Une refonte doit donc, dès le départ, se contraindre à un processus métier et à une organisation qui permet de contourner tout ces risques ou, tout au moins, à les amoindrir. L’UX, qu’on peut aussi assimiler à la conception centrée utilisateur, mêlée de méthodes agiles, va permettre justement de mener à bien un projet de refonte avec un maximum de résultats garantis ! C’est la méthode que nous utilisons chez tous nos clients et qui donne entière satisfaction.
Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur notre nouvelle offre « refonte de site », cliquez ici
Pourquoi l’UX ?
Les méthodes de l’UX sont, au départ, basées sur l’ergonomie, c’est à dire sur l’observation des utilisateurs pour en tirer des conclusions. Observer les utilisateurs et leurs actions permet de se faire une opinion très proche de la réalité de ce qui se passe en réalité sur un site ou une application. Mieux que les web analytics, qui nécessitent beaucoup de ressources et de temps pour en tirer parti, l’UX permet à partir de méthodes peu onéreuses, simples et efficaces, de comprendre parfaitement les envies, les besoins et les craintes d’une population cible et de déterminer les moyens d’améliorer la satisfaction simplement en travaillant l’apparence et l’organisation des interfaces.
Les personas sont un outil très utilisés dans la conception centrée utilisateurs
Plus encore, l’UX oblige à raisonner et à s’organiser de manière tout à fait nouvelle, en se plaçant du point de vue de l’utilisateur, pour mener un projet. Dans le web, comme en informatique, c’est la méthode la plus efficace. Une approche centrée utilisateur permet non seulement d’accélérer le temps de production d’un projet, mais également d’en améliorer grandement la qualité du point de vue de l’utilisabilité et de l’efficacité économique, tout en en réduisant les coûts de correction et de maintenance. C’est à se demander pourquoi tout le monde ne le fait pas, encore aujourd’hui.
(cf Benefits of User-Centered Design)
Le cas du projet Oney
Oney Bank, société de crédit à la consommation, acteur majeur sur ce marché, cherchait à améliorer la notoriété de ses offres et surtout à augmenter l’efficacité de leur présentation sur son site de marque. A savoir : Oney est partenaire de grandes marques de distribution et la plupart de ses clients entrent par le biais d’un achat à travers ces marques (par du crédit-conso en fin de parcours d’achat ou, plus simplement, comme moyen de paiement sur un site de ecommerce).
Oney se doit, comme tous ses concurrents d’informer et de rassurer sur son identité, sur ses offres, et sur son image, qui ont un impact particulièrement important dans les métiers d’argent. Si la confiance n’est pas au rendez-vous, la clientèle fuit.
Une des pages de l’ancienne version du site, avant la refonte
Nos conseils pour bien réussir un projet de refonte
Objectifs et bilan
Un des points les plus primordiaux d’un tel projet est d’en fixer les objectifs et de s’y tenir. Sans objectifs clairement partagés de bout en bout de la chaîne de production, il sera difficile de monopoliser et de rassembler chacun dans le même état d’esprit au cours du projet.
Pour mieux vous faire saisir le travail accompli, nous nous attacherons ici à vous décrire le projet de refonte de la fiche produit de l’assurance vie. Comme tout produit financier, l’assurance vie est un produit compliqué qui nécessite à la fois clarté et rassurance. Qui plus est, comme beaucoup de produits financiers, le produit est soumis à des contraintes légales qui rendent parfois « impraticables » ou illisibles certaines informations.
Le protocole que nous mettons en place est itératif. Il a pour principe de laisser le temps au temps et d’ajuster par itérations courtes les différentes maquettes que nous livrons au client, et cela, en fonction des avis des utilisateurs qui sont testés à échéances régulières.
Comme vous pouvez le voir – et c’est très important – le projet est « entrecoupé » de tests utilisateurs. Et c’est là réellement que réside notre principale source d’innovation et d’inspiration. C’est bien lors de ces sessions avec les clients finaux que nous arrivons à déterminer dans le détail ce qui pourrait permettre d’améliorer l’expérience utilisateur, et, in fine, la performance commerciale de la page, comme nous le verrons à la fin de cet article.
Le protocole de test consiste en une série d’interviews individuels d’une heure environ.
Notre conseil : toujours mener un test utilisateur sur l’existant afin d’obtenir une vision objective de l’UX sur l’interface testée. Conduire ensuite ce même test à différentes phases du projet afin de pouvoir comparer les évolutions apportées.
Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur notre nouvelle offre « refonte de site », cliquez ici
Dans ce genre de projet, trois tests sont menés :
Un premier test d’apprentissage et de bilan. Il est mené sur l’existant et permet aux équipes UX de prendre connaissance du métier d’Oney, mais également de se faire une opinion objective du comportement des utilisateurs sur le site (qu’il soit mobile ou desktop). A noter : les résultats de ce test sont mixés avec d’autres axes d’analyses comme :
Les Web Analytics (partie menée par Digitaleez, notre partenaire)
Les personas clients
Les experience maps
les cartes de chaleurs : clicmap, scrollmap
Et plus encore, en fonction de ce que le client est capable de nous livrer
Analyse page Oney : le premier test utilisateur va pouvoir permettre de renforcer l’équipe de conception dans ses convictions et rationnaliser l’analyse d’un point de vue utilisateur final
Un deuxième test de validation des premières hypothèses de refonte. Ce deuxième test est réalisé sur un prototype construit à base de wireframes (maquettes fil de fer sans design graphique). Malgré la difficulté pour les utilisateurs finaux de se projeter dans ce qui n’est qu’une ébauche, les enseignements à retirer de ce genre de test sont extrêmement riches et permettent de s’engager à ce stade du projet dans la bonne voie sans le moindre doute. C’est aussi à ce stade que les fausses pistes sont éliminées.
Exemples de wireframes : plus d’une centaine ont été produite pour la version desktop et la version mobile
Le dernier test est conduit sur les pages habillés graphiquement (soit sous forme de maquettes prototypées, soit déjà montées en HTML). Ce dernier test est essentiel pour se rassurer et valider l’intégralité de la phase de conception. Il est encore temps de faire des correctifs à moindre coût avant la phase finale de développement.
Les maquettes, les wireframes ou les prototypes sont partagées entre les équipes sur Invision
Les tests utilisateurs ne sont pas le seul outil que nous utilisons. La phase d’analyse comprend aussi l’étude de données quanti (web analytics, scrollmap, clicmap) associé à la création d’outils centrés utilisateurs (Personas, Experience maps).
Un questionnaire pour mesurer l’UX
Les tests ne sont pas la seule source d’information pendant la phase de conception. Afin d’avoir une vision plus exhaustive de l’expérience client, nous y ajoutons systématiquement un questionnaire d’évaluation Attrakdif qui permet d’avoir une mesure objective de l’expérience utilisateur dans toutes ses dimensions.
Le questionnaire Attrakdif est un questionnaire simple que les utilisateurs peuvent remplir en moins de 3mn
Soumis à chaque utilisateur en fin de de test, il est un élément indispensable de la conception. Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous, les progrès accomplis entre la version de départ non optimisée et la version finale du projet sont indéniables. Quasiment tous les critères de l’expérience utilisateur ont été améliorés.
Plusieurs Attrakdif ont été réalisés sur les wireframes, le site original et le site final. Ce schéma montre la progression très nette de l’UX sur les différents parcours utilisateurs testés.
Des gains jusqu’à 20% sur le coût d’un projet classique
Pourquoi la méthode centrée utilisateur fait-elle gagner du temps et de l’argent ?
La mise en place d’une telle méthodologie peut paraître lourde, gourmande en temps, chère. Au contraire, c’est tout l’inverse ! Cette démarche fait gagner de l’argent à tout le monde sur plusieurs facteurs :
Le temps du projet est limité : grâce à la conception centrée utilisateur couplée à un mode de développement agile, la durée du projet est restée raisonnable et aucun dépassement de temps n’a été constaté.
Economie : le surcoût du projet à cause de l’apport de compétences UX est en réalité gommé par le premier critère (respect des délais), mais aussi par la livraison d’un résultat bien plus satisfaisant en terme de qualité de développement. Il a été montrée par A+B (ref) que l’économie réalisée se situait aussi au niveau des coûts de maintenance et de correction, notoirement réduits grâce à une UX appropriée et adaptée aux besoins utilisateurs (cf the ROI of User Experience)
Performance : comme nous allons le voir pour terminer cet article, le taux de transformation de demande de souscription à l’assurance vie a grimpé de manière significative suite à la refonte.
Les allers et retours, qui font peur à toutes les agences, sont intégrés au budget dès le départ. Il n’y a donc pas de surprise non plus à ce niveau
Cet article vous est présenté par Wexperience, l’agence d’ergonomie digitale. Pour en savoir plus sur notre nouvelle offre « refonte de site », cliquez ici
Finalisation et mesure de la performance
Une fois validées les maquettes finales, celles-ci sont montées en HTML puis envoyées aux équipes de développement qui disposent alors de documents précis, fiables et testées. Sur ce type de projet, toutes les pages sont conçues par Wexperience. Cela veut dire que presqu’aucun écran n’échappe à la main créatrice de nos équipes. Adopter ce niveau de précision permet d’éviter par la suite toute dérive entre le moment de la livraison des maquettes et leur montage. De la même manière qu’au cours de la phase de conception, cette manière de faire diminue aussi les aller et retours entre les équipes techniques et les équipes de conception. La mesure de la performance de la nouvelle version s’effectue par un test A/B classique. L’ancienne version est testée versus la nouvelle, rien d’extraordinaire !
Plusieurs kpi sont mesurés, mais nous gardons l’oeil sur le plus important, qui est le taux de transformation.
Sans dévoiler de résultats prévis, le test a montré plusieurs améliorations notoires :
Des taux de clic beaucoup plus forts sur les call-to-action principaux
Mais aussi et surtoutdes taux de remplissage du formulaire de souscription allant parfois jusqu’à +10% !! Quand on rapporte ce gain au nombre de visiteurs du site, le résultat n’est pas négligeable.
La page finale après refonte du produit d’assurance vie d’Oney. La part belle est faite à l’émotion, la clarté, la simplicité et la transparence qui sont des critères fondamentaux de la conversion sur ces types de site.
Après une coupure estivale bien méritée, il est temps de reprendre les chemins du bureau ^^ Et avant la fin de ce mois, l’antenne Lilloise du Flupa vous propose de se retrouver dès mercredi 30 août pour un nouvel Apéro UX 😛
Comme à chaque édition, il n’y a pas vraiment de programme, l’événement est fait pour se rencontrer et échanger autour de l’UX. On en profitera pour aborder la question de la mise en place d’un événement pour le World Usability Day du 8 novembre 2017 ^^
Fans de l’UX, professionnels de l’UX, étudiants et/ou curieux, vous êtes tous les bienvenus ! Pour s’inscrire c’est par ici :
Ps : désolé mais le FLUPA ne prend en charge aucune consommation… ce serait trop beau 🍺
Ne plus penser les sites comme de simples interfaces, mais bien comme des personnes humaines avec de véritables traits de caractère.
https://www.youtube.com/watch?v=M8aqYlanC5I
Tout comme Jim dans le film Passengers, nous serions heureux, en arrivant sur un site ou en ouvrant une application, de rencontrer le serveur Arthur, pour nous donner un peu l’illusion de l’humanité. Cette touche de chaleur, cette compréhension parfaite de ce que nous pensons, cette capacité à réagir différemment à chaque visite nous mettraient en confiance, nous rassureraient et nous mettraient sans doute dans un état propice à la consommation.
Or Arthur est un robot. Jim le découvre à peine après avoir échangé quelques mots avec lui. Mais pendant un instant, l’illusion a été parfaite. Et même si Jim comprend très vite qu’il n’a affaire qu’à une machine, les premières interactions qu’il a eues avec elle l’ont parfaitement mis en confiance, au point qu’il finira par avoir de vraies conversations avec Arthur, en le traitant comme un humain, voire comme un ami.
Les machines sont nos amies
Ce passage de Passengers est intéressant parce qu’il montre vraiment ce que nous voudrions : que les machines soient à notre service. Des humains comme nous, mais avec une capacité infinie à nous plaire et à nous servir. Or, aujourd’hui, quand on lance une application ou que l’on arrive sur un site, l’expérience que nous vivons est très « plate ». Aucun message d’accueil, aucun sourire, aucune identification de nos désirs et angoisses. Un site web est une bête machine inerte sans sensations. Et pourtant, pour vendre plus et mieux, c’est ce que nous devrions parvenir à faire : créer l’illusion de l’humanité !
Et aujourd’hui, c’est tout à fait possible ! Simplement, nous ne faisons pas assez l’effort pour y parvenir…
Les outils de personnalisation qui ont fait leur apparition sur le marché devraient pourtant nous le permettre assez facilement. Ou tout du moins, devraient nous imposer de penser autrement la conception d’interfaces.
Le temps du site « monoface » est révolu
Il est loin le temps où une interface était créée pour des milliers d’utilisateurs. Désormais, c’est l’âge de la personnalisation. Et tout site ou application devrait être pensée en fonction de chaque utilisateur. Permettant de créer l’émotion d’une communication personnalisée, de messages adaptées à chacun, voire d’une ergonomie pensée par individu.
Comment est-ce possible ?
La personnalisation permet déjà de créer des parcours utilisateurs en fonction des individus. Mais demeure encore, et plus pour très longtemps, celui de la reconnaissance et de l’identification. Plus pour très longtemps, car les capacités des programmes à utiliser le big data pour nous identifier même sans nous connaître va s’améliorer rapidement au fil du temps. Et c’est sans doute même déjà le cas pour certains services proposés sur le marché.
Tout ces changements impliquent donc une nouvelle manière de penser la conception des interfaces.
Il ne s’agit plus de créer un site avec des parcours utilisateurs uniques, mais bien de penser un site avec des parcours utilisateurs variables en fonction des profils.
C’est beaucoup plus de travail, me diriez-vous ! Oui, mais c’est tout de même vers cela que l’on s’oriente. Inutile de gloser ! Ce changement va aussi imposer de nouvelles manières de concevoir.
Ne plus penser un site comme une interface unique et inerte
Il ne devrait désormais plus y avoir de débat stérile sur l’emplacement de tel ou tel élément dans une page. Ou de choisir tel ou tel message. Ou se demander quel bandeau on devrait remonter en haut de l’écran. Désormais, tout est possible. La question est de savoir plutôt où et quand modifier l’interface et pour quels utilisateurs.
Prévoir à l’avance les différents parcours utilisateurs
Personnaliser et penser en temps réel amènent à mettre en place dans la construction d’une interface les conditions nécessaires à une bonne réflexion. Les personas, par exemple, devraient être systématiquement utilisés et affichés dans la « warroom » des équipes UX et marketing. Tout comme les experience maps. Plus question non plus de réfléchir en faisant des suppositions, mais bien se basant sur ces éléments pour pouvoir se projeter dans l’esprit des différents utilisateurs. En conception, plus aucune phrase ne devrait commencer par « Si c’était moi… », mais par « Si c’était Jim… » ou si c’était « Aurora » (l’héroïne dans Passengers).
Utiliser le machine learning et les solutions de personnalisation pour construire vos interfaces
Personnaliser un site ou une application ne peut pas reposer sur des développements in-house ou à façon. Il faut absolument recourir à des solutions techniques extérieures qui vous permettent à la fois de personnaliser en temps réel des parcours, mais aussi créer de nouveaux parcours sans que vous ayez à mettre le nez dans la technologie. Ces solutions arrivent sur le marché. Etudiez-les attentivement et apprenez à en tirer parti.
Contrôlez vos données
Evidemment, un des impacts les plus consommateurs de temps dans la personnalisation sera l’extension de votre temps d’analyse et de tracking de la donnée. Suivre un parcours en masse est une chose, suivre plusieurs parcours segmentés en est une autre. Il va falloir recruter ! Trouver des gens qui soient capables d’extraire le suc de toute l’information que la personnalisation génère et fournir les bonnes interprétations. Croyez-moi, il y a du travail ! (A moins encore que l’IA nous aide aussi à aller plus vite dans ce domaine).
Une touche d’humanité
Je parlais d’humanité en ce début d’article et il me semble que la personnalisation devrait absolument vous ramener vers cette dimension essentielle du commerce. Il n’y a pas de bon commerce sans de bonnes relations humaines. Or, jusqu’à présent, et Amazon en est la preuve, le e-commerce est toujours resté un objet froid et inamical. Un site a toujours été une bête de somme indocile que l’utilisateur se plait à sermonner au moindre dysfonctionnement. Oubliez cela et pensez désormais vos interfaces comme des objets doués de sentiments et capables de produire des émotions. Cela va avec ce que je viens de vous dire sur la personnalisation. Vous devriez absolument profiter de cette nouvelle démarche pour intégrer à vos interfaces des capacités à réagir humainement à des problèmes simples et pas seulement à travers les chatbots. Messages d’accueil, messages d’erreur, réactions de l’interface devraient être travaillées dans ce sens en étant capable de provoquer de la surprise à chaque visite de l’utilisateur.
Conclusion
Oui, demain, les sites seront différents et ressembleront plus à des Arthur qu’à des HAL (la terrible intelligence artificielle de 2001, Odyssée de l’espace). Commencez dès aujourd’hui à penser différemment vos interfaces et vous serez sur la bonne voie. N’oubliez pas que nous sommes en train de vivre une vraie révolution et que notre rapport aux machines est en train de changer fondamentalement. Si vous ne tirez pas profit dès maintenant des opportunités que les outils de personnalisation nous offrent, vous serez demain exactement au même endroit que ceux qui ont raté le virage du mobile il y a 6 ans : dans les choux !
Daniel Schmitt de l’Université de Valenciennes, Mohammed Daoudi de l’IMT de Douai, participaient aussi à cette table ronde
Retours et réflexions sur la table ronde sur l’émotion au Pôle des industries du commerce
Depuis que j’ai compris l’intérêt d’utiliser les émotions dans le ecommerce, l’obsession d’en mettre partout ne m’a pas quitté. Problème : qu’est-ce qu’une émotion et comment la provoquer ?
Faut-il la faire monter progressivement jusqu’à faire atteindre à l’internaute un climax qui le fasse ensuite cliquer sur le bouton « commander » ?
Faut-il plutôt utiliser parcimonieusement les bonnes et les mauvaises émotions afin de faire vivre à l’internaute un voyage émotionnel qui le rendrait plus propice à la réception d’offres et à la prise de décision ?
Un jeu pas si simple
Jouer avec les émotions, à la suite de cette table ronde, m’est apparu encore plus compliqué qu’auparavant. En effet, comme je l’ai longtemps cru, il n’est pas nécessaire de provoquer forcément des émotions positives pour arriver à convaincre. Dixit Laurent Sparrow, de l’Université de Lille 3, « une émotion positive n’existe que s’il y a une émotion négative ». Nous sommes des êtres émotionnels et notre flux d’émotions varie en permanence. Et nous ne faisons que sentir les différences entre ces états.
Hum, voilà, qui ne me rassure guère. Tout serait donc émotion ? En fait, oui ! On savait déjà que l’on justifie nos décisions rationnellement après l’acte d’achat. Pire encore, nous sommes manipulés par les forces de notre corps qui nous font réagir même en fonction de nos expressions faciales ou de notre position. Les chercheurs parlent de « cognition incarnée ».
Pire encore, nous réagissons aux stimulis émotionnels en fonction de notre vécu, de notre passé, de notre culture. Un homme ou une femme peuvent ne pas réagir de la même manière à ce qu’ils voient. C’est évidemment très net quand il s’agit de stimuli sexuels, par exemple. Mais attention ! Il ne s’agit pas simplement de présenter de la nudité pour obtenir un assentiment positif d’un observateur, dixit Alexandre Letexier, fondateur de Perceptio Media. On peut parfois obtenir un effet contraire (comme nous l’avions déjà montré ici avec un test utilisateur mené pour ETAM) à celui escompté.
La mesure de l’émotion n’en est qu’à ses balbutiements
Quand à la mesure de l’émotion, elle a très certainement progressé, en dehors des moyens onéreux et invasifs comme les EEG ou les IRM (interdits en France pour des études marketing). On trouve maintenant des solutions simples et peu onéreuses comme Affect-tag, présentée hier par son fondateur, Olivier Janin.
Il s’agit d’un simple bracelet qui mesure le degré de sudation de la peau et détermine en temps réel l’intensité des émotions. Autrement dit, vous pouvez savoir si une personne ressent plus ou moins fortement quelque chose, mais vous ne pouvez pas savoir ce qu’elle ressent. Pour l’heure, donc, une analyse à partir de ce genre d’engin devra toujours être complétée par un questionnaire post-test.
Alors, me direz-vous, comment utiliser les émotions dans le digital ?
Je ne vais pas me lancer dans un descriptif détaillé de toute l’affaire, mais sachez quand même que les moyens sont assez limités, même si la quête à l’émotion est infinie. Assez simplement, les émotions peuvent être provoquées par les images qui restent leur premier vecteur. Utiliser une image qui touche les visiteurs, les attendrit, les interroge ou les surprends permet de capter leur attention et de les engager. Comme je l’avais montré lors d’une conférence sur les émotions au Conext 2015, une bonne émotion donne des supers pouvoirs à l’utilisateur.
Les photos sont des bons vecteurs d’émotion. Ici, un paysage de montagne vous rappellera forcément des bons souvenirs et vous fera rêver à un ailleurs plus agréable !
Il mémorise mieux, il est plus vif, plus sensible et plus réceptif, plus prompt à agir. C’est normal, les émotions sont faites pour ça. Comme l’a rappelé fort opportunément Laurent Sparrow lors de la table ronde, les émotions, à la base, c’est de la peur. Or, la peur nous fait réagir et utiliser toutes nos compétences pour analyser et résoudre une situation à toute vitesse. C’est l’intérêt des émotions.
Ce que font les émotions à notre cerveau
Plus subtilement, les émotions peuvent être engendrées par les interactions ou la poésie des animations d’une page web. Un bouton qui change de taille quand on passe dessus provoque une mini-surprise et rend agréable la navigation. Des images qui s’affichent progressivement en fade-in créent également de l’émotion. Tout ce qui transforme les interactions avec un écran en expérience sensorielle crée de l’émotion. Ces réactions de l’écran qu’on peut inventer facilement permettent d’augmenter l’engagement et de générer une véritable affinité avec le système, voire presque de l’humaniser et mettre à profit notre empathie.
Une interface qui crée une expérience utilisateur très sensorielle. Celle des casques Bose.
Notre humanité nous pousse à aller vers des interfaces qui nous ressemblent
Si aujourd’hui, tout le monde est à la recherche des émotions, ça n’est pas pour rien. Face au déferlement d’écrans, d’offres commerciales, de propositions de valeurs, face au choix pléthorique qui nous envahit tous les jours, nos préférences personnelles nous poussent vers des échanges avec les machines qui nous procurent du bien être. Il vaut mieux surfer sur un site simple qui réagit avec douceur à nos clics qu’un site qui nous agresse avec des animations inutiles et agressives.
Mieux que cela, arriver à simuler une personnalité à travers les réactions d’une interface permet de donner un sens à l’interaction homme machine et fidélise l’utilisateur. Je préfère largement un chatbot qui a de l’humour et sait même répondre à mes blagues qu’un chatbot qui fera des réponses polies, mais froides. C’est aussi, par exemple, pour cela qu’Amazon dépense des millions pour humaniser la voix d’Alexa qui, en quelques années, est passé de la voix froide d’un GPS à celle d’une femme agréable (soit dit en passant, on pourrait se demander pourquoi Alexa n’a pas une voix d’homme).
Les émotions vont donc permettre d’améliorer encore l’expérience utilisateur, et qui dit bonne expérience utilisateur, dit « meilleur taux de transfo » 🙂 Oui, je sais que c’est bassement mercantile, mais c’est aussi pour cela que nous concevons.
L’utilisation des émotions dans le digital est amené à un grand avenir
Toutefois, le travail de création des émotions et de parcours utilisateurs/clients émotionnels n’en est qu’à ses début (voir Les 4 âges de l’expérience utilisateur) et peu d’entreprises ont les moyens de se lancer dans une telle aventure. La maturité exigée pour produire des interfaces « humanisées » demande beaucoup de compétences, d’expérience, de savoir-faire et de technologie (comme l’IA et le deep-learning, et nous verrons prochainement la corrélation entre les deux). Elle demande aussi une démarche complexe de création que peu d’équipes en France savent vraiment mettre en oeuvre. Il y a donc encore du travail pour arriver à « ce Graal », mais, avec de la volonté, on devrait y arriver et le monde des interfaces et de l’expérience utilisateur devrait en être « révolutionné » dans quelques années à peine !
Visiblement, cet homme avait installé une application qui lui permettait de respirer 😉 Sinon, le public était très attentif !
C’est, à notre connaissance, l’évènement le plus important consacré à l’UX en France. Le FLUPA UX Day qui se déroule chaque année depuis plus de 5 ans rassemble la crème des experts de cette nouvelle discipline.
Le FLUPA (un drôle d’acronyme, qui veut dire French Luxemburg UX Professional Association), fondé par Carine Lallemand et Guillaume Gronier veut promouvoir les disciplines et l’esprit de l’UX au sein des milieux professionnels. A l’origine, presqu’un club restreint de spécialistes, il est aujourd’hui reconnu comme l’association la plus influente dans ce milieu.
Et c’est réellement une bonne nouvelle ! L’UX a toujours été en retard dans notre pays. Même si on a commencé à en parler au milieu des années 2000, le terme a commencé à connaître du succès chez nous un peu plus tard, l’UX étant largement pris pour une lubie ou une petite cerise à la liqueur qu’on s’offrait à la fin d’un projet histoire de brûler ses queues de budgets.
La situation aujourd’hui a réellement changé et l’UX est enfin compris comme un enjeu essentiel, et même j’irai plus loin, comme central, car il participe à l’expérience client, au centre de toutes les attentions aujourd’hui.
C’est pourquoi le Flupa UX Day est devenu un évènement aussi important.
Pour les néophytes, il permet de découvrir un univers résolument avant-gardiste. Pour les connaisseurs, les professionnels, les gens du marketing et de l’informatique, il est l’occasion de se familiariser avec de nouvelles notions et surtout de pouvoir échanger avec une communauté extrêmement passionnée par ce qu’elle fait.
Nous sommes ressortis de la journée de conférences à laquelle nous avons assisté avec beaucoup d’enthousiasme, de nouvelles idées, parfois de petites déceptions ou irritations, mais, c’est le jeu. Tout ne peut pas toujours plaire dans un évènement aussi important. D’un point de vue métier, j’en retiens plusieurs choses :
Les anglo-saxons mènent toujours le bal dans ce métier et sont la source d’inspiration des UX designers français, mais le retard a été largement rattrapé et aujourd’hui, la seule barrière qui existe pour que des UX designers français se distinguent du lot est sans doute la barrière linguistique 😉 En tout cas, les deux conférences qui m’ont le plus plus venaient de ce monde : celle de Astrid Van Der Flier et celle de la québécoise (pas anglophone, mais… nord américaine) Cynthia Savard-Saucier.
La psychologie, la recherche scientifique demeurent extrêmement proches de certaines pratiques UX. Pour preuve, la présentation d’Emmanuelle marevery sur l’étude de la personnalité des utilisateurs/consommateurs pour anticiper et comprendre finement leurs besoins.
Des expériences intéressantes de récolte de données comme celles présentées par Emeline Mercier peuvent être extrêmement inspirantes et être utilisées dans d’autres contextes, d’autres cadres, et d’autres buts simplement que l’étude statistiques des usages. L’UX demeure encore et souvent une véritable boîte à outils très souple dans laquelle se servir.
La grande vague à venir est bien sûr celle des objets connectés, comme a su le montrer l’UX Designer Claire Rowland (bien que je sois resté sur ma faim quant à ce domaine et que j’attends avec impatience de vrais retours sur les assistants vocaux comme Echo, Google Home ou, désormais, le Homepod, d’Apple)
D’autre sujets ont été abordés, et notamment ceux de questions primordiales comme l’acceptation de l’UX en tant que véritable discipline auprès de clients encore peu « aware » de ce qu’elle est (Jean-Christophe Paris). Ou bien, et c’était l’objet de la table ronde finale, la question du recrutement où de véritables inégalités, selon moi, se sont dégagés entre Paris et la province. Paris où les UX designers abondent et la province où ils sont une denrée rare, presqu’introuvable. En tout cas, nous y avons passé une journée super et reviendrons avec joie l’année prochaine !
Et vous, quel a été votre ressenti ?
Le rendez-vous des professionnels de l’expérience utilisateur ! #UXDAYS17 :
Cette année encore, deux jours entiers seront consacrés à l’UX, les 8 et 9 Juin 2017 à Paris. Pas moins de500 visiteurs sont attendus et circuleront, entre la Web School Factory et la Cité Internationale Universitaire pour participer aux nombreux ateliers pratiques qui tourneront autour de l’UX dans sa globalité sur la première journée. Le deuxième jour sera quant à lui rythmé par plusieurs tables rondes et conférences.
Au programme :
C’est donc 8 conférences longues, 8 conférences courtes, 2 keynotes, 6 pauses et 20 ateliers qui vous attendent sur ces deux journées. Avec en tête d’affiche, Stéphanie Troeth, Cynthia Savard-Saucier et Claire Rowland qui aborderont l’UX Data/UX research, la santé, l’accessibilité, les process du design, le design sytem, et bien évidemment le parcours utilisateur.
Pour plus d’informations sur le programme, faites un tour sur le site de l’événement.
➡ On se retrouve donc dès demain pour ceux et celles ayant leurs places 😉 Quant aux autres, j’ai bien peur que cela soit difficile d’y accéder, il vous faudra suivre l’event via les réseaux sociaux ou attendre l’article recap de la team Wex qui y sera sur ces deux journées 🙂
Je suis toujours subjugué, étonné, voire surtout agacé, par les gens qui croient s’y connaître en ergonomie et ne se gênent pas pour vous dire, quand il s’agit de placer une interface sur un bouton, que c’est le bon sens qui le veut. Tout cela basé sur une saine conviction et sans jamais avoir fait au moins une fois un test utilisateur ni un sondage en ligne ou une interview.
Croyez-moi, ce genre de comportement existe encore et est largement répandu. Et ce n’est pas le bon comportement 🙂
Cela dit, il faut s’y attendre. Nous avons tous des convictions quand il s’agit d’ergonomie et notre fameux « bon sens », qui n’est qu’en fait qu’un faisceau de convictions que nous nous sommes construit dans le temps, nous aide et nous guide et constitue une sorte de socle de base de connaissance. Et de là, on pourrait dire qu’évidemment il faut savoir se servir de son bon sens pour construire une interface.
Seulement, il ne faut pas s’y arrêter. Bien loin de là.
Une interface ne peut pas être conçue sans les utilisateurs finaux
Pour preuve, la petite histoire que m’a raconté hier Sylvain Lemonnier, Directeur marketing adjoint et product owner chez Mappy, et qui prouvera encore une fois à ceux qui ne l’auraient toujours pas compris qu’une interface, ça se construit avec ses utilisateurs finaux.
Sylvain est en charge de la conception du site et de l’application Mappy. Comme je l’avais déjà expliqué lors d’un précédent article, Mappy permet désormais de calculer un itinéraire en mixant les moyens de transports de différents opérateurs. Par exemple, Mappy est capable de se connecter à l’API de Decaux pour les Vélibs et de calculer des itinéraires en intégrant cette donnée.
Comme cette possibilité était extraordinaire, Sylvain et ses équipes se sont rapidement demandés quel libellé ils allaient mettre sur leur principal « Call to Action ».
« Chercher » ? « Trouver » ? « Calculer mon itinéraire » ? Etc.
Vint la conviction unanimement partagé que le terme le plus approprié était « Comparer les itinéraires. »
Pourquoi pas ?
Les mots des utilisateurs sont souvent différents de ceux des concepteurs
Le terme fut éprouvé à l’interne, chez Mappy, chez So Local (la maison mère de Mappy) et tout le monde trouva le terme bon et représentatif de ce que pouvait faire Mappy. La fusée était prête à être lancée. Mais un test utilisateur vint stopper net cet élan. Toutes les personnes à qui il était demandé d’utiliser le site ou l’application ne comprenaient pas ce qu’était ce bouton « Comparer les itinéraires ». Ils le comprenaient dans son sens premier, bien entendu, mais ils ne le comprenaient pas dans le contexte de l’application. Car ce que voulait la plupart d’entre eux, c’était de « calculer un itinéraire », « trouver un lieu », « effectuer un trajet », etc…
Le terme « comparer » ne leur convenait pas. Or, c’était la nouvelle fonctionnalité, la « IT fonction » de Mappy ! Hélas !
Aujourd’hui, l’application Mappy comporte un simple bouton « Itinéraire », tout simple, qui correspond beaucoup mieux à toutes les fonctionnalités de l’application et à tout ce que veulent faire les utilisateurs de Mappy.
Conclusion
C’est une règle classique de l’ergonomie, pourtant souvent oubliée.
Quand vous travaillez sur une application innovante ou peu courante sur le marché, méfiez-vous des mots. Mal interprétés, ils peuvent suffire à mettre à terre toutes les bonnes intentions du monde et il est absolument indispensable de travailler avec des panels d’utilisateurs pour pouvoir déterminer quels sont les bons termes à utiliser. Eux seuls détiennent la vérité !
Le changement, quoiqu’on en dise, fait toujours peur
Innover, changer, se changer est loin d’être aussi facile que l’atmosphère ambiante du digital pourrait le laisser croire. Et souvent pour des raisons qui tiennent plus à la culture de l’entreprise qu’à un manque de volonté de vouloir le faire.
Le cas est souvent édifiant. Avec votre client, vous travaillez pendant de semaines à étudier sa clientèle, sa marque, son entreprise, pour chercher des solutions qui apporteraient un peu de renouveau (ou même beaucoup) dans la qualité de ses services, dans l’expérience client. Vous organisez des ateliers de design thinking. Bref, vous mettez tout en oeuvre pour qu’après d’intenses dépenses d’énergie, vous parveniez à quelque chose d’original, de nouveau, d’innovant et qui pourrait bien apporter de grands progrès. Le projet se lance (refonte d’un site ou création d’une app) et, petit à petit, tandis que, confiant, vous vous lancez dans l’aventure en vous félicitant d’avoir su convaincre votre client du changement, petit à petit, celui-ci semble, au fur et à mesure que le projet avance, mettre des verrous en permanence, revenir en arrière, et finalement apporter des modifications qui mettent à bas tout votre bel édifice. A la fin, il ne reste plus rien d’innovant dans votre projet et vous êtes parvenu à un résultat, certes améliorant l’existant, mais loin des promesses d’innovation du départ.
On a toujours fait comme ça, pourquoi on changerait ?
Ah ! Culture d’entreprise, quand tu nous tiens (bien)
Que s’est-il passé ?
C’est un cas flagrant de cas de la culture d’entreprise et de pression sociale intérieure. Sortez du lot et vous vous ferez remarquer. Ou vous fâcherez tout un tas de gens. Et cette pression est énorme.
D’un côté, on vous demande de trouver des solutions et d’innover. D’un autre côté, on vous demande de ne pas prendre de risques ou de ne pas vous élever et de péter au dessus des autres. Ça serait mal vu. Et vous avez toute la bonne volonté du monde, il est dur de résister à tant d’injonctions.
Ce cas, typique, mérite qu’on s’y arrête et qu’on propose des solutions. Car il n’y a rien de pire que les habitudes en entreprise pour bloquer l’innovation et, par la même, bloquer les évolutions qui pourraient lui donner de l’air, apporter du changement et, finalement, la faire progresser sur un marché toujours en évolution.
Une des grandes forces du monde du digital est qu’il existe des moyens d’avancer masqué, de limiter les risques et d’avancer sans que personne ou presque ne s’en aperçoive.
Oubliez les révolutions, faites des évolutions !
Tout changer, tout casser représente le pire danger pour innover. Ne vous fixez pas la barre trop haute et ne vous mettez pas en tête de faire un coup. Vous avez le temps. Avec les outils d’AB testing notamment, vous pouvez facilement expérimenter et mettre en oeuvre progressivement vos évolutions sans que cela vous engage et avec la possibilité de toujours revenir en arrière. C’est facile, il suffit de presser sur un bouton pour le faire.
Vouloir faire un coup d’éclat, c’est bien, c’est audacieux et ça peut être bien vu. Mais le risque est tel que ça n’en vaut pas la peine. Adoptez plutôt la stratégie de la tortue que celle du lapin. Avancez lentement, mais sûrement.
Fixez-vous deux objectifs simples
Un des défauts majeurs que je rencontre souvent dans la volonté de changement, c’est de vouloir tout changer à la fois sans vraiment savoir dans quelle direction on va. Il n’est pas rare de voir des maître d’ouvrage arriver avec une liste de courses, qu’ils auront au préalable écrite avec moultes études de marchés, interviews, ateliers de travail, et tout le tralala. Tout cela est jeté dans un panier sur le même pied d’égalité, sans le moindre soucis de hiérarchie et avec le volonté de répondre à toutes les objections et à lever tous les freins. Travailler à vouloir tout résoudre est une illusion.
D’abord, parce que vous n’arriverez jamais à tout mettre en oeuvre en même temps.
Et ensuite, parce que au fur et à mesure que vous mettrez les choses en oeuvre, vos utilisateurs, vos clients vont aussi changer et leurs demandes vont aussi changer, ce qui fait qu’une grande majorité de vos idées tomberont à l’eau avant même que vous n’ayiez pu les mettre en oeuvre.
Une meilleure stratégie est plutôt de bien comprendre les demandes fondamentales de vos clients et de s’y fixer. Comme je le disais l’autre jour, il vaut mieux améliorer mille fois une fonctionnalité qu’améliorer mille fonctionnalités une fois.
Que veulent vos clients ? Posez-vous sérieusement la question et trouvez les deux critères les plus importants pour eux et ceux qui les satisferont toujours. Transformez les en objectifs pour vous et faites-en votre religion. Concentrez vous dessus et réfléchissez en permanence aux moyens de transformer votre expérience client à leur aune.
Vous verrez que les choses seront beaucoup plus simples. Car non seulement, vous ne vous retrouverez pas face à une montagne de recommandations, mais en plus, vous garderez toujours la souplesse de pouvoir changer d’ides en cours de route, d’en trouver de nouvelles et de vous adapter en permanence à l’air du temps.
Sachez vous vendre
Les grands effets de manche ne fonctionnent pas toujours en entreprise. Epater votre chef, c’est bien, mais le faire dans la douceur en avançant avec certitude et en le baignant dans une atmosphère de confiance construite patiemment, c’est sûrement mieux.
Pour convaincre à l’intérieur, vous devez vous appuyer sur des preuves irréfutables.
Tout d’abord, les chiffres. Ce sont les meilleurs compagnons du marketeurs et on peut difficilement y couper, même si les avalanches de données auxquelles on fait face peuvent aussi rapidement nous perdre. Ne cherchez pas à tout prouver par les chiffres. Utilisez ceux-ci pour dessiner les grandes lignes de vos évolutions, mais ne perdez pas votre temps à tout fouiller en détail (lire à ce sujet, ce que j’avais écrit ici). Non seulement, vous y consacrerez une énergie démesurée, mais en plus, plus vous finirez par brouiller votre discours avec des détails qui noieront la « big picture » dont vous voulez faire le dessin. Trouvez les grands indicateurs qui montreront vos progrès sur le long terme, gardez les petits chiffres du quotidien pour vous, pour avancer, mais ne noyez pas vos interlocuteurs avec trop de données.
Sachez ensuite vous appuyer sur des preuves plus tangibles. Rien ne vaut la voix du client. Régulièrement, testez vos progrès avec des tests ulisateurs, enregistrez ces sessions de tests et sortez en une ou deux du lot qui vous serviront d’exemple. Un peu comme ces micro-trottoirs que l’on voit dans les JT et qui ne racontent rien de ce qu’on a déjà dit, mais qui sonnent si vrai et sont « la preuve » de ce que vous avancez.
Sortez du lot et appuyez sur d’autres manières de mesurer la performance. Un questionnaire, comme Attrakdif, tout droit sorti du monde de l’ergonomie, est, par exemple, un outil qui peut être extrêmement convainquant pour montrer les évolutions de la qualité d’une app ou d’un site. Là encore, c’est le client qui parle et pas vous, et personne ne pourra vous reprocher d’interpréter les chiffres dans votre sens.
Montrez vos petites victoires
Baignez vos interlocuteurs dans une ambiance de victoire permanente. Faire évoluer un site ne vous emmènera pas toujours dans la bonne direction. Vous vous tromperez sûrement parfois. En revanche, quand vous ne vous trompez pas et obtenez un résultat flagrant, utilisez ce résultat pour valoriser votre travail. Et communiquez le à l’ensemble des personnes qui pourraient être intéressées de le savoir. Pas besoin d’y ajouter des trompettes et des confettis, faites simple et expliquez solidement ce que vous avez fait et comment vous y êtes parvenu. Si celui-ci va à l’encontre des habitudes et des convictions internes de l’entreprise, fourbissez vos arguments et sachez convaincre. C’est la suite de ces petites victoires qui feront de vous une personne qui insuffle le changement.
Habituez vos interlocuteurs à cela, montrez leur que vous avancez toujours dans la bonne direction, sans prendre de risque, et sachez toujours répondre à toute leurs objections avec des preuves (et croyez-moi sur parole, la vidéo de test utilisateur est le meilleur moyen pour ça).
En conclusion
Innover, c’est possible, mais il ne faut pas se faire d’illusions. Quand vous évoluez dans une structure de plusieurs milliers de personnes avec des enjeux économiques importants, les victoires coûtent cher. Tout est question de politique et de méthodologie. Avancer progressivement plutôt que par à-coups m’a toujours paru un choix plus judicieux. En tout cas, maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas 😉