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  • Tu l’as vu, mon Attrakdif ?

    Ça fait toujours plaisir de voir de belles lignes comme celles là !
    Ça fait toujours plaisir de voir de belles lignes comme celles là !

    Oui, on peut évaluer l’UX d’une interface !

    L’Attrakdif est un questionnaire issu de la recherche en ergonomie qui permet d’évaluer de nombreux aspects de l’expérience utilisateur d’une interface.
    Le graphe que vous pouvez voir ci-dessus montre l’avant/après d’un projet sur lequel Wexperience a travaillé. La ligne brisée jaune montre le résultat de l’attrakdif réalisé après un test utilisateur sur une interface en production.
    La ligne brisée en bleu montre un Attrakdif réalisé après un test utilisateur sur les pages refondues de cette même interface.
    Comme vous pouvez le voir, l’amélioration est évidente. Qui plus est, le deuxième test a été réalisé sur un prototype en wireframes, sans habillage graphique !
    Nous conduisons de manière systématique ce genre de questionnaires pour montrer à nos clients les évolutions qui sont apportées à leurs interfaces.
    Cela a l’avantage de les rassurer et de leur montrer que nous travaillons dans la bonne direction. Mais mieux encore, l’Attrakdif nous indique clairement sur quels axes nous progressons le plus ou le moins.
    Ici, par exemple, ce sont les deux paramètres « présentable » et « maîtrisable » qui ont augmenté le plus, tandis que le terme « commun » est apparu pour ce qui est du design. Normal, puisqu’il s’agissait de wireframes.

  • Il vaut mieux tromper 1000 fois 1 personne…

    On peut tromper mille fois...
    On peut tromper mille fois…

    Vous vous rappelez de la phrase mythique du film la Cité de la peur : « Il vaut mieux tromper mille fois une personne que une fois mille personne. »
    Si je peux me permettre le parallèle, c’est un peu la même idée en UX, ou presque : il vaut mieux améliorer mille fois une fonctionnalité qu’améliorer une fois mille fonctionnalités. »
    C’est encore une mise à jour de l’app d’Uber qui m’inspire cet article et aussi parce que c’est une question à laquelle je suis souvent confrontée. Uber, si vous suivez mes articles de blog, est une app qui ne permet de faire qu’une seule chose : commander un chauffeur et être amené d’un point à un autre.
    Ça ne parait peut-être pas beaucoup, mais cette chose unique, l’app, permet de le faire tellement bien qu’elle suffit largement à combler ses utilisateurs.
    Que penserions-nous d’une app Uber parsemée de bandeaux publicitaires pendant la navigation, avec des offres en cross-selling et des fonctionnalités annexes qui permettraient aussi de se commander un sandwiche en prenant le taxi ou bien de réserver aussi un hôtel par la même occasion ?
    Eh bien, ça ne serait plus tout à fait Uber. Et ça serait surtout la porte ouverte à un éparpillement de l’énergie consacrée à améliorer son service dans des fonctionnalités annexes, sans intérêt direct pour l’utilisateur.

    Une app ne devrait faire qu’une chose

    Et c’est ce que je veux dire : une app ne devrait faire qu’une chose, mais elle devrait le faire bien, et même de la meilleure façon. L’heure n’est plus à l’app multifonctions qui, comme un couteau suisses résoudrait tous vos problèmes, même vos problèmes de coeur, mais bien à l’app mono-fonction, comme un couteau japonais, qui ne résoudrait qu’un problème, mais le ferait tellement bien qu’elle vous deviendrait totalement indispensable.
    Et c’est exactement ce qu’Uber fait en permanence. Pour preuve, cette dernière évolution de l’app qui permet de commander un chauffeur sans donner son adresse exacte de départ et d’arrivée.
    Pourquoi cela ? Parce que les utilisateurs d’Uber ont émis le souhait de pouvoir garder un peu de confidentialité en utilisant l’application et ne pas donner systématiquement leurs adresses privées, que ce soit celle de son domicile ou une autre adresse.
    C’est l’obsession d’Uber d’améliorer en permanence son app dans ce sens :

    • Ecouter ses clients
    • Proposer des solutions, mais sans jamais changer l’âme de l’app, dont la fonctionnalité unique reste inchangée

    Trois raisons pour qu’il n’y ait qu’une fonction à votre app

    Cela est primordial. Et je pense que beaucoup se fourvoient en pensant à vouloir toujours fournir des dizaines de fonctionnalités à leur app. Cela pour plusieurs raisons :
    1 – Ça n’en a peut-être pas l’air, mais une app, c’est compliqué à utiliser. Alors pourquoi toujours vouloir la rendre plus complexe en multipliant les fonctionnalités ? Essayez déjà d’arriver à rendre hautement utilisable, simple à comprendre, la fonction principale.
    2 – Multiplier les fonctionnalités, c’est multiplier les problèmes et les coûts. Les applications qui font « Papa Maman » comme on dit demande des efforts d’analyse, de maintenance et d’optimisation démultipliées pour un résultat la plupart du temps mitigé. Pensez déjà aux budgets que mettent en oeuvre les géants de la Sillicon Valley en UX et comparez-les aux votres. Vous n’avez sûrement pas leurs moyens, mais vous voulez faire mieux. Oubliez cette stratégie et repliez-vous sur une focalisation permanente et ultime sur un laïus simple : « Une app, une fonctionnalité ».
    3 – N’avoir qu’une seule fonctionnalité majeure sur son app permet, mine de rien, de poser un cadre de réflexion étroit, mais plus créatif en terme de génération d’idées. Uber ne permet « que » de se faire conduire d’un point à un autre, mais en gardant cet objectif en tête, et cette contrainte à la fois, vous vous obligez à ne pas tomber dans la facilité en réfléchissant à des améliorations qui seraient à chaque fois résolues par « On va ajouter une nouvelle fonctionnalité », mais en trouvant des solutions qui s’immiscent déjà dans la fonctionnalité principale sans la dénaturer. Vos utilisateurs vous en seront reconnaissants.

    Concentrer son énergie sur un point

    Comment rester concentré sur cette fonctionnalité ? En réfléchissant bien à ce que vous offrez à vos clients.
    Je vous donne un exemple, parce que je commence à le connaître assez bien. Pour un drive, quel est la demande la plus importante des clients ? Probablement la vitesse : il faut que ça aille vite. Il faut que le client trouve vite ses produits et qu’il passe vite au drive. Le drive n’est pas un achat plaisir, mais un achat pratique pour des gens qui ne veulent pas perdre de temps à faire leurs courses. Dès lors, focalisez-vous en permanence sur cette demande majeure : comment faire pour accélérer encore votre service ? Fixez-vous un seul objectif, mesurez-le : en combien de temps, cette commande est-elle passée ? Et passez votre temps à l’améliorer.
    Vous verrez que mille solutions apparaitront pour améliorer votre unique objectif : faire plus vite !
    En UX, il vaut donc mieux améliorer 1000 fois une fonctionnalité que d’améliorer 1000 fonctionnalités une fois.
    Bonne journée !
    Inspiré par Techcrunch
    PS : l’article de Techcrunch est intéressant à plus d’un titre, car il rappelle aussi le besoin majeur de l’entreprise à prendre en compte le vrai besoin utilisateur, même si ce besoin n’est pas le « pertinent » ou le plus « intelligent », mais c’est parce que c’est que les gens font.
    Uber avait remarqué que les gens avaient besoin de confidentialité et que certains de leurs utilisateurs ne souhaitaient pas donner leur adresse. Or, cette possibilité existait déjà dans l’app puisqu’il suffisait de donner, tout simplement, une autre adresse que la sienne en point de départ. Or, les gens ne pensaient pas spontanément à faire cela. D’où la solution trouvée par Uber, celle qui consiste à donner rendez-vous à un chauffeur à un croisement de rue (habitude très nord américaine, certainement, où il est de coutume de donner ses coordonnées de cette manière).
    Solution pas la plus ergonomique, mais qui correspond en réalité aux vrais habitudes des utilisateurs d’Uber.

  • UX : Ne cherchez pas à changer les gens. Adaptez vous !

    Escalation par Christian DeKnock sur Unsplash
    Escalation par Christian DeKnock sur Unsplash

    En UX, l’erreur classique de conception, c’est de penser que les gens vont s’adapter à votre interface. Vous proposez une fonctionnalité innovante, vous inventez un petit process pour que les gens puissent s’en servir, et puis, finalement, une fois que vous réalisez vos tests utilisateurs, vous découvrez que personne ne fait rien comme vous le voudriez.
    C’est le syndrome, entre autres, de l’escalator.
    Une étude récente, réalisée dans le métro de Londres, montre que les gens utilisent mal l’escalator. Il y a ceux qui se reposent dessus et restent à droite. Et il y a ceux, les fonceurs, qui continuent à grimper les marches, quatre à quatre, pour gagner du temps. A Paris, c’est pareil.
    Or, cette étude montre que ce fonctionnement n’est pas le meilleur pour fluidifier la foule et améliorer le meilleur débit. Si tout le monde restait sagement, deux par deux, sur l’escalator, en moyenne, le temps de passage par personne serait de 59s au lieu de 138s (voir les chiffres). Ceci incluant une légère perte de vitesse pour les marcheurs, mais un gain conséquent pour l’ensemble des passagers.
    Et pourtant, vous pourriez essayer de forcer, d’éduquer, d’expliquer à tous ces braves gens la meilleure façon de faire, ils continueraient à faire comme avant.
    J’y vois deux raisons :

    • La force de l’habitude. J’avais déjà montré dans un vieil article sur capitaine-commerce.com comme il est difficile de changer les habitudes. Et pour ceux qui n’en seraient pas convaincus, je les invite à découvrir l’histoire du clavier d’ordinateur Dvorak, édifiante à ce sujet
    • La difficulté à penser hors de soi. Demander aux marcheurs de ralentir pour assurer une meilleure fluidité de la foule est tout simplement impossible, car il n’en perçoive pas directement le bénéfice (qui d’ailleurs pour eux, est un sacrifice)

    Les UX designers devraient bien réfléchir à cet exemple, car il leur indique de façon certaine qu’on ne change pas les humains pour s’adapter aux interfaces, mais bien qu’on doive créer des interfaces qui collent aux habitudes des humains. Toute la différence est là !
    Et vous ? Vous êtes-vous déjà heurté à ce problème ?
    Via Fastcodesign

  • Vitesse de téléchargement mobile : le rôle de l’UX designer

    La vitesse de téléchargement des pages est une question collaborative
    La vitesse de téléchargement des pages est une question collaborative

    Les UX designers ont autant de responsabilité que les web developers dans la gestion de la vitesse d’affichage des pages sur mobile

    Il est de coutume de penser qu’optimiser la vitesse de téléchargement des pages est de la responsabilité des intégrateurs front-office. Or, rien n’est plus faux ! Spécialement sur mobile. Et un article de Thinkwithgoogle vient fort opportunément le rappeler.
    Constat : le monde en moyenne surfe en 3G, et pas en 4G, pas comme dans les agences que fréquentent nombre d’UX et d’UI designers. C’est la triste vérité (et une stats officielle de Google). Alors inutile de concevoir des interfaces fluides en 4G si vous ne vérifiez pas qu’elles se chargent rapidement en 3G (à pondérer par les données en France qui sont sans doute plus en faveur de la 4G).
    Et le problème, c’est que la différence est énorme !
    Et c’est tout le sujet de l’article de Thinkwithgoogle ! Pour pouvoir atteindre des niveaux de performance acceptables, les UX designers doivent travailler main dans la main avec les développeurs et se fixer des objectifs rigoureux.

    Faire que chaque page se charge en moins de 3s en 3G.

    3s, c’est le temps nécessaire pour que 53% des internautes quittent votre site s’il ne charge pas. CINQUANTE TROIS POURCENT ! Réfléchissez à ce que ça représente et allez vite vérifier que tout va bien de votre côté. Autrement, je vous conseille d’aller revoir vos wireframes !
    Mais si c’est objectif est simple à comprendre, il est plus compliqué à tenir, pour des raisons, essentiellement, de communication entre membres d’un même projet. Y parvenir suppose impérativement que vos UX designers soient renseignés correctement par les web analysts et les web développeurs. Ce qui n’est pas toujours le cas. Ça semble logique. Mais on ne pourra pas avancer si tout le monde ne communique pas assez !
    De plus, conseil final donné par l’article de Thinkwith google, pour optimiser encore plus vos temps de chargement, les UX designers doivent aussi s’inspirer des recommandations de la norme AMP préconisée par Google et qui permet d’accélerer le temps de chargement des pages. Connaître cette norme est d’une grande utilité pour les UX designers qui pourront ainsi anticiper les demandes des intégrateurs HTML, chargés de transformer leurs maquettes en code.
    Encore une fois, tout est question de collaboration. Et c’est pourquoi chez Wexperience, nous faisons extrêmement attention à cet aspect de la conception de pages mobiles.
    Lire aussi : https://www.thinkwithgoogle.com/articles/ca-mobile-page-speed-website-load-time.html

  • Pourquoi s’intéresser à l’UX pour les applications métiers ? (article 3/3)

    Vous êtes DSI, chef de projet informatique, développeur ou maître d’ouvrage d’un projet informatique ? Cet article est fait pour vous.

    Photo by Billy Lam sur Unsplash
    Photo by Billy Lam sur Unsplash

    Article 3/3 : Comment intégrer l’UX au process de l’entreprise ?

    Mais comment s’y prendre ?
    Même si vous n’êtes pas convaincu, permettez-moi de vous prendre encore 5 minutes de votre précieux temps pour vous faire voir ce que pourrait être un monde informatique intégrant systématiquement l’UX à ses développements.

    Premièrement un monde centré utilisateur prend en compte les avis de ses utilisateurs

    Test utilisateur comme à la maison
    2 phases :

    • la conception
    • l’amélioration

    Dans les deux cas, la science de l’ergonomie offre de nombreux outils pour recueillir l’avis des utilisateurs : interview, tris de cartes, tests utilisateurs, etc…
    Ces méthodologies permettent de formaliser la récolte d’informations dans un cadre rigoureux. Elles permettent d’éviter les nombreux biais dans lesquels s’emmêlent les maîtres d’oeuvres n’ayant pas ces compétences. Elles permettent de récolter réellement le fruit de temps passés avec des collaborateurs  pris sur leurs heures de travail.
    En phase de conception, comme l’a écrit Amélie Boucher dans Ergonomie Web 2.0, l’ergonomie vient jouer un rôle allant au delà de la conception d’interfaces. Elle permet de déterminer les besoins fonctionnels en détail et d’imaginer des solutions à ces besoins qui peuvent être innovantes.

    Deuxièmement l’ergonomie oblige à mener les projets dans un mode agile

    Hop hop !
    Concevoir une interface s’apparente au modelage.
    Si vous n’avez jamais pétri de la glaise, voilà comment cela se passe.
    Après avoir déterminé les grosses masses de votre interface, vous commencez à l’affiner, vous en sculptez peu à peu les détails.
    Ce travail passe par la conception de wireframes, sortes de maquettes graphiques, mais sans design. Autrement dit, des squelettes de pages.
    Dans le même temps, vous devez sans cesse vérifier l’exactitude et la précision de votre travail. C’est là que rentre en jeu les tests utilisateurs. Vérifiez, revérifiez et vérifiez encore ! Il est primordial que les utilisateurs finaux soient présents tout au long de la phase de conception, suivi de celle du prototypage ou du développement. Plus vous corrigerez le tir durant cette période, plus votre interface sera adaptée à vos utilisateurs et moins vous aurez à subir leur récriminations à l’heure de la livraison.
    Evidemment les ergonomes (ou UX designers) ne travaillent pas dans leur coin. Ils le font avec les éminents représentants de la DSI (et d’autres si besoin) pour valider en permanence la faisabilité technique du modelage mais aussi la conformité aux objectifs et micro-objectifs du projet.
    Avec une telle configuration de fonctionnement, le mode projet est à bannir. La conception centrée utilisateur privilégie la réactivité, les résultats à court terme, la satisfaction immédiate.

    Troisièmement, l’ergonomie demande de la connaissance UX de tous les acteurs

    Soyons collaboratifs !
    L’ergonomie ne devrait pas être un savoir secret et ancestral, mais bien une connaissance partagée équitablement entre les différents acteurs d’un projet.
    Je ne dis pas que tout le monde devrait être ergonome. Bien évidemment non. Mais que ces acteurs devraient pouvoir s’exprimer et échanger sur ces questions avec minimum commun de connaissances. Ce qui, me semble-t-il, n’est pas souvent le cas. Du PGS au développeur en passant par le chef de projet, les connaissances ergonomiques manquent ou sont trop liées à l’ennemi héréditaire de l’ergonomie : « Le bon sens ».
    L’ergonomie ne repose pas sur du bon sens, mais sur un ensemble d’observations scientifiques qui n’ont rien à voir avec, des conventions et des observations. Le bon sens n’a rien à faire là dedans et il serait temps que ce préjugé disparaisse à jamais des réunions de projets.
    La littérature, livres et blogs, est aujourd’hui suffisamment répandue et accessible pour tordre le cou au bon sens. Et toutes les équipes projets digne de ce nom devrait avoir lu au moins l’Ergonomie Web d’Amélie Boucher. C’est rapide, agréable et, qui plus est, fort utile.
    Au delà de la littérature, les formations sont les outils massues de l’ingérence de savoir, mais j’ai toujours été sceptique sur leur capacité à réellement changer les habitudes des gens.
    Alors, convaincu ?

  • Pourquoi s’intéresser à l’UX pour les applications métiers ? (article 2/3)

    Vous êtes DSI, chef de projet informatique, développeur ou maître d’ouvrage d’un projet informatique ? Cet article est fait pour vous.

    Photo par Didier Weemals sur Unsplash
    Photo par Didier Weemals sur Unsplash

    Article 2/3 : Cinq bénéfices de la démarche UX

    Il y a de nombreuses et bonnes raisons pour s’intéresser à l’UX.

    Premier bénéfice : une bonne ergonomie, c’est une meilleure productivité.

    Avant l'ergonomie !
    C’est l’argument principal (ou pas). Qu’on se le rappelle, l’ergonomie a été créé à la fois dans le souci de soulager le corps de tâches répétitives et aussi, dans le même sens, de permettre une augmentation de la productivité des travailleurs en leur facilitant leurs tâches.
    Qu’on juge en mal ou en bien cet argument, le fait est là. Améliorer l’ergonomie d’un produit permet d’augmenter son usage par la capacité qu’auront ses utilisateurs à mieux l’utiliser et plus vite.
    En cela, c’est déjà un premier bénéfice.

    Deuxième bénéfice : une bonne ergonomie permet notablement de limiter le recours aux formations et au support.

    J'adore cette formation !
    Personne n’aime aller en formation pour apprendre à se servir d’un outil informatique. Je pense qu’il n’y a rien de plus barbant que cela et si je pouvais m’en passer, je m’en passerai (le fait est que ça ne m’est plus arrivé depuis 20 ans, je m’en suis donc bien tiré). C’est pesant. C’est lourd pour le formateur qui sue à répéter sans arrêt des choses qui lui paraissent simples et évidentes. C’est insupportable pour ceux qui sont obligés de passer des heures à apprendre les milliers de possibilités d’un logiciel dont il n’utiliseront que 1% des fonctionnalités. Et donc, ça coûte, aussi, cher.
    Quand au support technique, il vous suffit de demander à ceux qui y travaillent pour que vous compreniez que ce métier apporte à peu près la même satisfaction que celle d’apprendre à jouer du violon à des batraciens. Sysyphe, en comparaison, souffrait sans doute moins à faire remonter son caillou en haut de la colline.

    Troisième bénéfice : une bonne ergonomie ce sont des employés heureux !

    On est pas bien, là ?
    J’imagine mal qu’une application bancaire puisse combler les aspirations spirituelles de leurs utilisateurs, mais je suis porté à croire qu’une interface simple, jolie à regarder, qui réponde parfaitement aux exigences de ses utilisateurs et accomplissent tout ce qu’on lui demande rapidement peut contribuer à leur redonner un peu de lumière dans leur grisaille quotidienne (attention, je ne dis pas que le métier de conseiller bancaire est ennuyeux, je dis juste qu’il existe toujours des moyens de l’améliorer).
    Vous ne me croyez pas ?
    Pourtant c’est simple, tendez l’oreille, écoutez. Et si vous n’entendez rien, si le silence vous atteint, c’est que votre pari est gagné. Car l’ergonomie a ceci d’ingrat que jamais personne ne s’extasiera sur la qualité d’utilisabilité d’un logiciel, personne ne viendra vous féliciter d’avoir agrandi ce bouton et changé son libellé dans un langage que le commun des mortels peut comprendre. Non. Mais ce silence sera le signe de la bonne satisfaction de vos utilisateurs. Un silence en or ! Celui de gens qui auront autre chose à faire que de râler sur votre logiciel incompréhensible et inutilisable, qui bugue tout le temps et dont on voudrait bien pendre avec ses tripes le concepteur.

    Quatrième  bénéfice : une bonne ergonomie instaure une meilleure relation de la hiérarchie envers ses collaborateurs

    En avant marche !
    Eh oui, mine de rien, une bonne ergonomie est l’aboutissement d’un travail collaboratif. Le votre, celui de la Direction, celui de la DSI, celui des ergonomes (bien sûr) et celui des utilisateurs finaux.
    L’ergonomie en tant que métier tire beaucoup des utilisateurs finaux sa créativité, ses « insights » (terme bien connu du marketing). L’ergonomie permet de redonner la parole aux collaborateurs en prenant en compte leur avis et en leur donnant la fierté d’être les co-concepteurs de leur propre outil (qui mieux que les utlisateurs pourrait concevoir des outils qui leurs soient vraiment adaptés ?). Cet aspect humain de la conception est primordial. Il colle parfaitement aux nouvelles attentes des collaborateurs en entreprise : plus d’écoute, moins de hiérarchie, plus de collaboratif.
    Ce n’est pas une lubie idéaliste ! C’est une réalité ! On ne cesse de le rabâcher. Le nouveau management n’est plus top-down, il est colla-bo-ra-tif ! L’ergonomie fait partie de ce schéma. Et pour en savoir plus sur le sujet et calculer ce que pourrait vous rapporter une bonne démarche UX, je vous invite à lire cet article sur les bénéfices de la conception centrée utilisateur (en anglais) publié par l’agence américaine pour l’utilisabilité.

    Cinquième bénéfice : une bonne ergonomie permet de gagner de l’argent

    Que d'économies, que d'économies !
    J’ai placé cet argument en dernier, car il est en fait, le plus évident et le plus important. La démarche UX permet notablement de réduire les coûts de développement d’un projet en en limitant les erreurs de conception à tous les stades comme il a été démontré par le Pr Weinschek aux Etats-Unis, dont je retranscrits 3 des équations permettant de calculer le ROI de l’ergonomie.

    • Erreurs
      • (nb d’erreurs) x (temps moyen de correction) x (coût horaire par dév.) x (nb d’employés) = économies
      • Exemple: (2 erreurs/semaine) x (60 mins) x (100€/heure) x (100 salariés) = 12000€/semaine
    • Coût de développement et de maintenance
      • (nb de changements) x (temps moyen de correction) x (coût horaire par dév.) x (4, si en retard) = économies
      • Exemple: (20 changements) x (8 hrs chacun) x (100€/heure) = 16000€ si corrigé rapidement ou 64000€ si changé en retard
    • Productivité
      • (temps économisé) x (coût horaire par dév.) x (nb d’employés) = économies
      • Exemple: (1 hr/semaine) x (100€/heure) x (1000 employés) = 100000€ / semaine

     

  • Pourquoi s’intéresser à l’UX pour les applications métiers ? (article 1/3)

    Vous êtes DSI, chef de projet informatique, développeur ou maître d’ouvrage d’un projet informatique ? Cet article est fait pour vous.

    Photo par Jose Martin sur Unsplash
    Photo par Jose Martin sur Unsplash

    Article 1/3 : un changement de paradigme

    Faut-il investir dans l’expérience utilisateur (UX : user experience) pour une application métier ? Quelle plus-value peut-elle apporter à des outils de gestion ou de production ?
    Tandis que dans le monde du business digital la question n’est plus à poser. Pour les applications métiers, à ma connaissance, les apports de l’UX ne sont pas unanimement reconnus.

    Les freins à la démarche UX

    Je ne dis pas qu'il est facile de changer les croyances : c'est difficile !
    Les objections à une démarche centrée utilisateur qui reviennent le plus souvent :

    • « On a toujours fait comme ça. »  (un grand classique)
    • « L’ergonomie ? Si j’y arrive, l’utilisateur y arrive bien ou alors c’est qu’il est bête ! » (un grand classique disparu du monde du web depuis longtemps, comme le rappelle cet article : Are users Stupid ?)
    • « Les utilisateurs n’ont qu’à s’adapter. De toute façon, on leur fait une formation et il y aura un support. »
    • « Ça coûte trop cher. » (L’argument économique est d’une mauvaise foi patente quand on connaît le coût des retards dans la plupart des projets informatiques, retards souvent dus à des problème de conception au départ)
    • « Ça va nous faire perdre du temps. » (argument aussi très classique qui nie le fait que perdre du temps en conception en fait gagner beaucoup en développement, je ne reviendrais pas sur cet argument largement contrebattu depuis longtemps par toute la profession des ergonomes)
    • « Ça sert à rien » (Là, vous avez à faire aux 10% d’indécrottables qui ne veulent jamais rien changer, oubliez-les !)

    Je pourrais allonger la liste. Je pourrais aussi vous dire qu’aucun de ces arguments n’est tout à fait faux. Mais au lieu de cela, j’aimerais surtout attirer votre attention sur un fait saillant. Sur un changement systémique majeur, comme on dit, qui devrait mettre un terme à toute discussion.

    Les applications métiers souffrent de la comparaison avec celles du Web

    Le monde change, c'est comme ça
    Alors que l’informatique est restée pendant longtemps un domaine réservé au monde professionnel (les utilisateurs n’y étaient confrontés qu’au bureau), elle s’est désormais largement répandue dans toutes les couches de la société, notamment via les smartphones, et les attentes en terme d’utilisation des utilisateurs ont, grâce à cela, beaucoup changé (voir Le Digital, une transformation de l’entreprise).
    Rien n’est pire, par exemple, d’entrer dans une société qui vous impose Lotus Mail alors que vous êtes habitué à la maison à Google Mail, dont l’ergonomie est extrêmement évoluée et permet des actions à la simplicité instinctive qui vous subjuguent soir et matin.
    A chaque fois que je vois mon banquier (que je ne vois pratiquement pas, parce qu’une bonne part de son métier s’est déporté en ligne), je ris de l’interface ubuesque que sa direction informatique lui a mis entre les mains et dont il ne cesse de se plaindre (anecdote véritable : Mr O, mon conseiller bancaire, n’a pas réussi à me débloquer un crédit parce qu’il n’arrivait pas à décocher une case sur son écran).
    L’émergence des nouvelles technologies dans le quotidien des gens, la multiplication des interfaces, leur simplicité d’usage due au fait qu’elles sont utilisées quotidiennement par des millions de personnes qui n’ont ni le temps de se former à les utiliser ni celui d’appeler des supports téléphoniques ont changé la perception de l’informatique qu’ils ont dans le domaine professionnel. Parce que là aussi, les écrans se sont multipliés. Parce que là aussi les gens n’ont plus de temps à perdre à comprendre, à apprendre, à essayer d’utiliser ce qu’ils estiment devrait être naturel, instinctif, agréable à regarder, et surtout simple. Plus personne en entreprise n’a de temps à perdre à cela, sauf à de rares exceptions.
    Dès lors, le rôle de la direction informatique ne devrait plus être seulement de fournir des outils fonctionnels répondant aux exigences des différentes branches métiers de l’entreprise, il devrait être aussi celui de comprendre les besoins réels des utilisateurs et de leurs fournir des solutions adaptés à ceux-ci, conviviales, faciles à prendre en main, voire… fun !
    Lire la suite : Les bénéfices de l’UX

  • Les 4 âges de l’expérience utilisateur (quatrième partie) : la personnalisation

    Le toit du monde (photo par Robin Benad : https://unsplash.com/search/zen?photo=NKV6xXErcyY)
    Cet article fait partie d’une série de 3 articles sur l’UX :

    De quand date la personnalisation des interfaces ?

    Personnaliser l’expérience utilisateur va de pair avec la personnalisation des contenus et des offres marketing. Mais tandis que dans les derniers cas, on parle bien de marketing, le premier cas concerne uniquement la manière dont l’information est amenée et affichée à l’utilisateur en fonction de certains critères.
    La personnalisation des interfaces n’est pas neuve. Elle existe même quasiment depuis l’avènement de l’ère informatique. Microsoft, très vite, a permis de personnaliser son PC grâce à Windows (que Apple avait en fait inventé). L’interface pouvait donc s’adapter aux usages et aux besoins de l’utilisateur, mais évidemment pas, de manière automatique.

    Le système de fenêtrage de Windows était un premier pas vers la personnalisation des interfaces en proposant de pouvoir organiser son bureau à la guise de l'utilisateur.
    Le système de fenêtrage de Windows était un premier pas vers la personnalisation des interfaces en proposant de pouvoir organiser son bureau à la guise de l’utilisateur.

    Mais rarement, dans le monde du ecommerce, du marketing, il n’a été question de laisser le choix à l’utilisateur de personnaliser son interface.

    Pendant longtemps, le marketing a ignoré la personnalisation des interfaces. Mais tout a une fin.

    Jusqu’à aujourd’hui. Quand on y regarde de près, les exemples sont nombreux d’interfaces qui varient automatiquement en fonction des actions de l’utilisateur.

    • Le site de voyage Secret Escapes adapte ses résultats en fonction des mots clés tapés dans le moteur de recherche. En quoi est-ce de la personnalisation de l’UX ? Simplement en mettant en oeuvre une interface dont les contenus recherchés sont mis en haut de page pour faire gagner du temps, de la sueur et de l’argent  à l’utilisateur.secret-escapes
    • L’application MapMyRide qui permet d’enregistrer ses activités sportive. Tiens, tiens, voilà-t-y pas que l’interface s’adapte en temps réel à l’utilisateur et modifie le rangement de ses menus de navigation en privilégiant et en mettant en avant les items les plus utilisés par l’utilisateur.mapmyride
    • Uber, dans un autre registre, crée et ajoute de nouveaux services pour simplifier encore plus l’utilisation de son application et de son service. Et c’est exactement ce que j’avais écrit dans cet article.

    Donc, pour les champions ultimes de l’UX, la personnalisation est actuellement le Saint-Graal. Offrir des parcours personnalisés qui font gagner du temps, qui simplifient la recherche, qui diminuent les efforts demandés par l’utilisateur en lui fournissant presque d’avance ce dont il a besoin sont bien les avatars d’une UX conçue en masse pour des individus dont les deux piliers sont l’intelligence artificielle et le big data.

    Conclusion : tout le monde doit faire de l’UX, mais pas de la même façon

    S’occuper d’expérience utilisateur ne peut et ne doit pas se faire de la même manière selon les niveaux de maturité de votre entreprise. L’idée générale à retenir est que s’il faut offrir une ergonomie simple et une bonne expérience utilisateur à tous vos visiteur quelque soit la taille de votre entreprise et votre nombre d’utilisateurs, les investissements et les moyens nécessaires sont de plus en plus rentables au fur et à mesure que le nombre d’utilisateurs croît ou que les valeurs pécuniaires en jeu sont importantes.
    Mais cela ne soutient pas la thèse inverse non plus : ne pas faire d’UX quand on en a pas les moyens. Car paradoxalement, certains outils, comme les tests utilisateurs, sont extrêmement puissants, peu onéreux, et extrêmement instructifs. Chaque site ecommerce devrait faire au moins une fois par an un test de 6 personnes « innocentes » pour bien comprendre ce qui va et ce qui ne va pas. C’est à peine quelque jour de travail et le résultat peut être époustouflant.
    Améliorer l’expérience utilisateur des canaux digitaux peut être fait de différentes manières, mais vous vous rendrez compte simplement que vous n’avez besoin que de deux choses pour vraiment avancer :

    • Mesurer (et mesurer bien) certains fondamentaux
    • Observer et interviewer vos utilisateurs « en vrai »

    Vous ne pouvez pas faire plus simple. Et si vous vous occupez déjà de ces deux sources de données, vous pourrez aller très loin sans recourir à des pléthores de méthodes aux noms aussi séduisants que creux et à des outils fantastiques dont vous n’aurez jamais le temps de vous occuper.


  • [Évènement] Le Nord Conversion Day revient pour une 3ème édition, le 25 Avril à Roubaix !

    Organisé avec CapitaineCommerce & Digitaleez, le Nord Conversion Day revient pour une nouvelle édition ! 

    Save The Date : 

    Avec le succès de ces deux dernières années, notre grand événement, le Nord Conversion Day est de retour pour une nouvelle édition à Roubaix ! Placée cette fois-ci sous le signe de la conversion et de la personnalisation,  le Nord Conversion Day 2017 rassemblera un parterre d’entrepreneurs de la métropole Lilloise et des directeurs digitaux d’entreprises de la distribution (Décathlon, Auchan, La Redoute, Leroy Merlin, etc.) sur toute une journée animée de conférences dans un lieu prestigieux de la Métropole lilloise que nous vous dévoilerons prochainement.
    Directeurs marketing, directeurs e-commerce, directeurs du digital ou encore chefs de projet, si vous souhaitez comprendre l’enjeu de la personnalisation, cet évènement est fait pour vous 😉

    La personnalisation : l’arme ultime du marketing digital ?

    La personnalisation est devenu un thème majeur en 2016. Il est temps d’en parler un peu plus pour bien comprendre ce qu’elle apportera au ebusiness digital en 2017. Tout le monde peut-il faire de la personnalisation ? La personnalisation est-elle le graal du taux de conversion ? Nous répondrons à  toutes ces questions avec l’intervention de plusieurs experts dans 3 mois, et plus précisément le 25 Avril 2017 à Roubaix  😊✌️
    Le lieu tout comme les guests sont pour l’instant tenus secrets et vous seront révélés d’ici quelques semaines. Par contre, les places étant limitées, nous vous conseillons de vous pré-inscrire dès maintenant 😉
    Nord Conversion Day 2017

  • Les 4 âges de l’experience utilisateur (troisième partie) : l’âge de l’émotion

    Cet article fait partie d’une série sur l’intégration les compétences et les métiers de l’UX selon la maturité des entreprises. Ils s’adresse avant tout aux responsables d’équipes digitales ou à des directeurs marketing. Retrouvez le premier article ici et le deuxième là.
    Navigation fluide

    Troisième étape : savoir créer de véritables émotions

    Vous l’avez bien compris. En UX, comme en web analytics, comme pour tout, tout est question de temps  et de compétences. Si l’on prend le marché des entreprises françaises, il faut bien avouer que peu franchiront la troisième étape. Pas parce que les entreprises françaises sont nulles. Ah ah ! Mais simplement parce que les acteurs ayant la taille suffisante pour rentabiliser les actions UX à ce niveau ne sont pas aussi nombreux qu’aux Etats-Unis où le marché est d’emblée plus grand.
    Constituer une véritable cellule UX, comprenant plusieurs collaborateurs s’adresse à des entreprises faisant plusieurs 100taines de millions d’euros de CA online et ayant une véritable présence internationale, à travers de nombreux sites et applications. Dès lors, tout ce petit monde aura largement de quoi s’occuper et la valeur apportée à l’entreprise sera d’autant plus grande.
    Tandis que vous avez franchi les 2 premiers stades de la maturité UX émergent de nouvelles et merveilleuses possibilités.
    Alors que nous n’avions pas vraiment le temps de nous pencher et d’utiliser tout l’arsenal de ce que nous offrait le marché, à partir du moment où votre temps vous le permet, c’est à dire, à partir du moment où vous êtes plus de 3 dans votre société à vous occuper d’UX, pouvez-vous commencer à vous intéresser à de magnifiques plateformes de service en Saas qui vous permettront de faire du clicmapping, du mousemapping, des cartes de chaleurs de eye-tracking, du web analytics appronfondi, des enregistrements de session, des questionnaires en ligne, et bien d’autres trucs encore présents et à venir. Dans ce domaine, le progrès a atteint une vitesse au point qu’une nouveauté apparait presque tous les mois.
    Voici quelques solutions parmi les plus connues :

    • Clicktale : pour faire des cartes de chaleur
    • Fullstory : pour enregistrer des sessions utilisateurs
    • Surveymonkey : pour les sondages en ligne
    • etc, etc… il y en a des dizaines.

    Ne vous égarez pas !
    Vous ne pourrez jamais utiliser tout ces outils ! Le pourriez-vous d’ailleurs que vous finiriez par vous perdre dans un dédale de données et d’enseignements dont vous n’arriverez jamais à tirer parti. Ce qui est normal étant donné le besoin d’agilité et de vitesse de l’UX designer. S’il vous faut plus de 3 mois pour établir un diagnostic + 3 mois pour le mettre en oeuvre. Vous pouvez déjà être certain que le moment où vous mettrez votre super optimisation en production, elle sera sûrement déjà désuette.
    Encore une fois, l’important sera pour les équipes UX de savoir se forger une opinion à partir d’une analyse mêlant la date et l’observation, puis de l’affiner avec des outils qui permettent d’aller « fouiller dans les recoins ». On parle déjà là d’optimisation avancée. Choisissez les outils qui vous correspondent ou apportent véritablement une vue ou des données que vous ne pourriez obtenir facilement avec les ceux que vous utilisez déjà. Fuyez les solutions qui font tout. En général, elles le font mal.

    Attention au trop-plein de données !

    Ensuite, le principal danger qui vous guette à ce stade est de vous perdre dans les interprétations. Les données que vous récolterez pourront vous sembler parfois contradictoires ou vous emmener vers des réponses qui vont à l’encontre de votre business. L’important est de toujours garder le cap grâce à des directives claires et de savoir quelle genre d’expérience utilisateur vous voulez offrir. Outre des critères de simplicité, d’efficience, de rapidité qui sont parmi les critères courants de l’ergonomie, vous pourriez vouloir y ajouter des critères émotionnels et fonctionnels en répondant à ces questions :

    • Quelle est la personnalité de votre site ou de votre application : est-elle complice, impérieuse, sérieuse, drôle ?
    • Comment vous adressez-vous à vos utilisateurs ? Êtes-vous familier ? Courtois ? Neutre ?
    • Quels fonctionnalités voudraient-ils en plus pour que leur application soit encore plus facile à utiliser ?

    Le troisième âge est vraiment celui de l’optimisation. Votre ergonomie doit répondre aux exigences normales de votre population cible, mais l’expérience utilisateur, elle, doit permettre de créer une relation spéciale avec vos utilisateurs. Faire que ceux-ci soient étonnés par ce qui se passe sur votre site, soient émus quand ils cliquent sur un bouton ou découvrent des fonctionnalités qui accélèrent encore plus la qualité de votre service (J’avais d’ailleurs cité Uber, dans cet article, pour montrer sa volonté obsessionnelle de simplifier toujours plus son service pour ses meilleurs utilisateurs).
    Vous devez avoir de la souplesse dans votre démarche de testing et ne plus solliciter la hiérarchie pour conduire des tests AB. L’équipe UX doit avoir de l’autonomie pour décider elle même ce qui pourrait enrichir l’UX. Elle doit recevoir la confiance de la direction digitale ou marketing et être force de proposition et d’innovation par de nouvelles interactions plus riches, plus animées.

    Apparté : l’UX, oui, mais pour quelle taille d’entreprise ?

    A partir de quand et avec quels moyens s’occuper d’expérience utilisateur ? Le bon sens voudrait qu’un site, même s’il réalise ne serait qu’1% du CA de Cdiscount se doit d’offrir une expérience utilisateur aussi bonne que celle des meilleurs sites e-commerce. C’est vrai. Si vous rentrez dans l’épicerie du coin, après tout, vous vous attendez à pouvoir y circuler aussi facilement et aussi librement quand un hypermarché (quoique…). Pour un « petit » site, c’est la même chose. Offrir une bonne expérience utilisateur est indispensable. Mais comme faire du e-commerce est un art récent et que tout le monde ne possède pas les notions vitales minimales pour assurer une bonne UX, comment savoir si l’expérience utilisateur ou l’ergonomie proposé atteignent ce minimum requis sans passer par un expert ?
    Eh bien, ça n’est pas si facile… Car, vous avez beau vous reposez sur votre bon gros sens (ou alors à des stratagèmes qui consistent à dire « ma grand-mère y arrive bien », alors c’est bon). En réalité, vous ne pouvez pas avoir de certitudes sur la qualité de l’UX que vous proposez (d’où le recours aux tests utilisateurs de mon point 1). Mais, même la technique des tests utilisateurs vous laissera un goût d’inachevé dans la bouche. Personne ne viendra vous certifiez que l’ergonomie de votre site est bonne, tout simplement parce que, contrairement à d’autres disciplines du web marketing, il n’existe pas de mesure absolue de cette fameuse ergonomie. Et d’où le besoin de recourir à des experts (parfois autoproclamés) qui inspecterons votre site et vous diront où vous en êtes.
    Souci n°1 : le coût. Les consultants dans ce domaine ne sont pas donnés et, dans ce domaine, la facture gonfle vite (non pas par mauvais esprit, mais par nécessité : l’analyse d’un site prend du temps).
    Souci n°2 : le résultat. L’expert saura analyser votre site et vous faire des recommandations, mais… il ne saura pas vous faire de maquettes graphiques ou vous livrer du code HTML (ou alors, c’est le Shiva du web et il est capable de tout faire, mais si vous le connaissez, appelez-moi, je l’embauche tout de suite).
    La petite entreprise, face à l’UX, se retrouve face à un problème de coût qui la prive de cette expertise. Alors qu’elle en aurait vraiment besoin.
    Ma théorie, c’est qu’en e-business, l’UX, l’egonomie, l’amélioration des parcours utilisateurs, est un art réservé « aux riches ». Désolé de dire ça, mais c’est vrai. C’est vrai parce que c’est un art qui recourt à des experts dont le prix est élevé et que le besoin de les faire agir ne commence à se rentabiliser qu’à partir du moment où un certain volume de trafic sur votre site ou votre application justifie que ce coût soit inférieur au bénéfice qu’il engendre. Et donc, croyez-moi sur parole, pour faire vraiment de l’UX, ne vous pressez pas. Attendez d’avoir un certain niveau de maturité business. Pour le ecommerce, selon moi, pour un site dont le CA est inférieur à 1 million d’euros par an, l’optimisation de l’UX ne vous aidera pas beaucoup.
    A partir de 4-5 millions, les premières dépenses dans le domaine se justifieront. Au delà, vous DEVEZ FAIRE de l’UX, car vous commenceriez à perdre de l’argent en n’en faisant pas.