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  • Analyse UX de Midjourney : des progrès à faire

    Midjourney vient de lancer la version web de son interface et ce qu’on peut dire, c’est que ce n’est pas franchement une réussite, car cette première version comporte trop d’incohérences et de défauts de conception en termes de design d’interface. On l’a quand même analysé pour, car c’est aussi en montrant des problèmes de design qu’on arrive à mieux concevoir des interfaces.

    Écran titre de l'article : analyse UX de Midjourney

    Midjourney, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, c’est un outil de génération d’images à partir de prompts. Depuis une simple phrase, il permet de créer plusieurs photos à la volée et de les réutiliser pour illustrer ses articles.

    Mais depuis son lancement, Midjourney n’était accessible que depuis l’application Discord et cela le rendait peu accessible à une grande majorité d’utilisateurs.

    Conscient du problème, Midjourney est en train de tester une interface Web, beaucoup plus grand public, plus intuitive, sensée être plus facile à utiliser.

    L’interface est encore en version alpha, et c’est pour cette raison que nous l’avons analysé, car il reste encore pas mal de problèmes à résoudre, ce qui en fait une interface riche en apprentissage pour tous ceux qui s’intéressent au design d’expériences numériques.

    Cinq reproches que l’on peut faire à l’UX wex de Midjourney

    Pour cette analyse, nous nous contenterons de regarder uniquement l’outil de génération d’images. C’est censé être la fonction principale de Midjourney, mais, curieusement, elle est placée en deuxième dans l’ordre d’affichage des onglets du menu à gauche.

    Analyse UX de Midjourney : Interface principale Web desktop.

    Premier reproche : un utilité mal mise en avant

    Premier reproche que l’on peut faire à cette interface : sur cette page, on peut rapidement s’étonner du choix de l’architecture d’information. La partie la plus visible et la plus importante est la zone réservée aux images des anciens prompts.

    Le champ de saisie des prompts, lui, est placé en haut de l’écran, et il semble complètement écrasé, là, par les images. Ce positionnement le rend presqu’invisible, d’autant que son apparence graphique ne le fait pas ressortir non plus (on dit qu’il n’est pas très saillant).

    L’aspect général de cet écran fait finalement plus penser à une page de résultat de recherche d’image qu’à un outil de créativité. C’est peut-être un choix de la part des designers, mais il ne semble pas en adéquation avec l’objectif de l’outil.

    Deuxième reproche : aucune aide, aucun onboarding

    Deuxième reproche que l’on peut faire à cette interface : il n’y a pas d’onboarding, c’est à dire pas d’assistance pour aider les nouveaux utilisateurs à prendre en main l’outil. C’est assez étonnant quand l’on pense à la manière innovante de fonctionner qu’à Midjourney. Contrairement à ce que l’on peut croire, le prompt n’est pas un mode de d’interaction habituel pour la plupart des gens. Et pour leur permettre de se l’approprier, il faut forcément renforcer la période d’apprentissage de l’outil.

    Il aurait donc fallu des bulles d’aide, ou au moins un lien vers une vidéo explicative. Là, rien : on laisse l’utilisateur se débrouiller en supposant qu’il va comprendre par lui même l’utilisation du produit. Il n’y a même pas un exemple de prompt dans le champ texte de saisie.

    Troisième reproche : des fonctionnalités primaires cachées

    Troisième reproche. Un des gros problèmes de Midjourney était, dans sa version Discord, le paramétrage de la génération d’image. On était revenu à l’âge de Pierre, avec l’utilisation d’instructions codées pour introduire des paramètres dans un prompt. Pour des passionnés et des early adopters, cela peut se comprendre. Mais pour une cible plus grand public, c’est carrément rédhibitoire.

    Il était donc normal que Midjourney introduise des boutons de réglages qui remplacent ces lignes de code. Malheureusement, cette interface de paramétrage n’est pas visible d’emblée. Il faut cliquer sur un petit bouton paramétrage pour découvrir l’ensemble des curseurs de réglages de la génération de prompts (et encore, ils n’y sont pas tous).

    Analyse UX de Midjourney : vue du panneau de configuration

    Quatrième reproche : des fonctionnalités de paramétrage difficiles à comprendre

    Le panneau de réglage des prompts est peu intuitif. L’utilisateur néophyte se retrouvera face à des réglages dont il ne peut pas deviner l’utilisation s’il n’a pas expérimenté un peu le produit.

    Or, c’est bien sûr quelque chose qu’il faut éviter : faire essayer un produit pour apprendre à l’utiliser.

    Au contraire, quand on introduit des fonctionnalités innovantes dans un produit, il faut aider l’utilisateur à les comprendre sans qu’il doive les tester en prenant le risque de perdre du temps ou de ne pas arriver à obtenir de résultats intéressants qui lui donneraient envie d’adopter cette fonctionnalité.

    Ici, l’utilisateur est un peu lâché dans la nature, si on peut dire ça comme ça. Si le réglage de taille d’image parait évident, il n’en est rien pour les autres réglages.

    L’utilisateur doit en deviner toutes les utilités, car aucun bouton d’aide au survol, aucun indice n’est donné pour comprendre ce que sont la « stylisation », « l’étrangeté » ou « la variété ». Evidemment, si vous avez déjà utilisé la version Discord et suivi les recommandations des influenceurs sur les réseaux sociaux, vous saurez comment cela fonctionne, mais pour un utilisateur néophyte, c’est un mystère.

    Et c’est un risque pour Midjourney de cantonner son produit uniquement à des passionnés et des connaisseurs qui ont le courage, la passion et le temps de chercher à comprendre comment fonctionne leur application, mais pas à la plupart des gens qui veulent comprendre vite et obtenir rapidement des résultats contrôlables dans une application (ce qui est loin d’être le cas pour Midjourney).

    Cinquième reproche : une organisation de page malhabile

    Une autre chose qu’on pourra encore reprocher à cette interface est son organisation qui est directement héritée de celle de Discord et qui ne semble pas avoir fait l’effort d’une réflexion approfondie.

    En effet, pourquoi afficher dans la page de génération tout l’historique des générations précédentes, alors qu’il existe un onglet Archives (bien mal nommé) qui permet de les retrouver par ailleurs ?

    Pourquoi avoir affiché le panneau de paramétrage au-dessus des images générées ? Lors de nos essais, nous n’avions pas vu, à plusieurs reprises, que la génération avait démarré, parce qu’elle était cachée par ce panneau.

    Pourquoi d’ailleurs ne pas montrer un feedback au démarrage de la génération ? Et pourquoi n’y a-t-il pas de bouton « Générer » ?

    Pourquoi, encore, avoir un champ de recherche juste à côté de celui de saisie des prompts ? Est-ce qu’il n’est plus une bonne pratique d’éviter d’avoir dans la même zone deux champs de saisie pour des fonctionnalités radicalement différentes (Loi de la proximité) ?

    En conclusion : beaucoup d’erreurs de conception ou un produit encore mal défini ?

    Au delà de tout chiffre et sans connaissance du contexte, on peut s’interroger sur les choix qui ont présidé au design de cette interface. Beaucoup d’erreurs semblent avoir été commises et il faut croire que cette version « alpha » n’est qu’un brouillon destiné à faire venir plus rapidement un plus grand nombre d’utilisateurs non adeptes de Discord (ce qui était un frein évident à l’expansion de Midjourney).

    Mais ces erreurs sont instructives, car elles nous montrent ce qu’il ne faut pas faire et nous permettent de rappeler quelques leçons.

    Quelques leçons tirées de cette analyse UX de Midjourney

    Leçon n°1 : l’organisation d’une interface doit clairement démontrer l’utilité finale du produit

    Dans le cas de Mijourney, est-ce une galerie, un générateur d’images ?

    Le mélange des genres est à son apogée dans l’écran de génération d’images. On y retrouve à la fois une fonctionnalité de génération et une fonctionnalité de recherche. C’est à la fois un outil de créativité et un outil d’idéation. Et c’est aussi une galerie (archive de ses créations).

    Pour un utilisateur néophyte, ce mélange de genre ne peut apporter que de la confusion et oblige à un temps de compréhension qui nuit à l’adoptabilité du produit.

    Leçon n°2 : sur un produit innovant, mettez de l’assistance partout

    Certains d’entre nous connaîssent sans doute parfaitement bien l’utilisation de Midjourney, mais qu’en est-il de personnes moins habituées au numérique, n’ayant pas envie de chercher à comprendre (Don’t make me think, rappelez-vous le fameux adage de Steve Kruf, auteur du livre éponyme) et dont la disponibilité pour apprendre est limitée ?

    Dans cette nouvelle interface, rien n’est fait pour guider ces utilisateurs. Ils doivent se débrouiller par eux mêmes. Or, c’est une erreur. Sur un même interface, on doit pouvoir traiter les différents types d’utilisateurs et leur donner les moyens de les satisfaire quelque soit leur niveau de connaissance.

    Le manque d’assistance risque de détourner pas mal de néophytes qui, malgré la simplicité du concept de génération d’images, risquent de se décourager à ne pas comprendre les différents paramètres, ni à réussir à obtenir des résultats cohérents avec leurs prompts (une fois passé l’effet Whaou qu’on peut tous avoir à utiliser Midjourney pour la première fois).

    Leçon n°3 (conséquence de la deux) : pensez toujours à vos utilisateurs futurs

    Une erreur classique à penser que sa masse d’utilisateurs est homogène et statique. C’est à dire qu’elle n’évolue pas. En conséquence, on crée un produit pour ces utilisateurs en oubliant que les nouveaux arrivants n’auront sans doute pas les mêmes besoins, ni les mêmes compétences. C’est véritablement ce qui se passe ici tel que nous l’avons décrit dans le point deux.

    Votre interface doit savoir prendre en compte les différentes typologies d’utilisateurs et leurs offrir des expériences qui leurs correspond. Sans aller jusqu’à des interfaces personnalisées, il existe de nombreux moyens de résoudre cette équation.

    Leçon n°4 : testez !

    Nous donnons toujours le même conseil à chaque fois ! Testez !

    Surtout dans le cas d’une application innovante, un ou plusieurs tests utilisateurs s’avèrent indispensable pour bien comprendre ses utilisateurs.

    Qu’est-ce qu’un test permet de récolter ?

    • Evidemment, il permet de détecter des erreurs d’ergonomie, des problèmes d’interactions, etc.
    • Mais aussi, il permet de mieux comprendre la psychologie des utilisateurs.
      • Que veut-il faire du produit ?
      • Quels résultats ils pensaient en avoir ?
      • Quelles appréhensions ils ont à l’utiliser ?
      • Quelles utilisations ils voudraient en faire ?
      • Quelles fonctionnalités ils leurs manquent ?

    Plus vous travaillerez avec vos utilisateurs, plus vous serez capable de répondre aux mieux à leurs différents besoins.

    Leçon n°5 : fixez-vous des objectifs

    L’ergonomie ne doit pas être un exercice de style, mais doit s’inscrire dans une stratégie avec des objectifs.

    Posez-vous les bonnes questions et mettez des kpi en face :

    • Qu’espérez-vous que fassent vos utilisateurs sur une page ?
    • Comment le mesurez-vous ?
    • Comment cela sert-il votre entreprise ?
    • Comment cela sert-il vos utilisateurs ?
    • Quel est leur niveau de satisfaction ?

    Si vous ne savez pas comment mettre en place ces objectifs et kpi, nous vous recommandons d’aller lire notre article sur le modèle HEART, qui est un moyen très efficace d’aligner vos équipes et vos moyens pour arriver à servir au mieux toutes les parties prenantes d’une plateforme.

    Conclusion

    Nous espérons que cette analyse vous aura aidé à mieux comprendre comment concevoir une page pour un produit numérique. Une analyse plus poussée et plus fine aurait demandé de connaître parfaitement le contexte, d’avoir des données d’utilisation en main et d’avoir fait des tests utilisateurs. Mais elle a le mérite de souligner les incohérences de conception qui sautent au premier coup d’œil et qui peuvent être des pistes d’amélioration de Midjourney.

    Si vous avez apprécié cette analyse UX, d’autres sont disponibles sur notre blog.

  • Analyse UX du tunnel d’inscription de Miro

    Cet article est une analyse UX du tunnel d’inscription de Miro. Il explique comment grâce à une ergonomie simplifiée, il est possible de récolter de nombreuses informations sur un utilisateur tout en lui permettant d’avoir une solution personnalisée à ses besoins.

    Image d'illustration de l'article : Analyse de l'UX du tunnel d'inscription de Miro

    Comment rendre fluide l’inscription à un site ?

    Si vous travaillez dans le digital, Miro, vous connaissez forcément, mais souvenez-vous quand vous vous y êtes inscrit ?

    Miro possède un tunnel d’inscription long, mais efficace. Etant donné le succès de Miro, il est donc intéressant de voir comment le parcours utilisateur a été pensé.

    Un tunnel en 7 étapes

    Il faut pas moins de 7 étapes pour s’inscrire à Miro. C’est vraiment un parcours long, et comme tout parcours long, l’ergonomie et le ressenti de l’utilisateur doivent être maniés avec habileté pour amener un maximum de personnes au bout du processus.

    Nous allons voir quels mécanismes UX utilise Miro pour parvenir à un bon taux d’inscription.

    Analyse UX de Miro : capture d'écran du formulaire de création d'identifiant

    Première bonne règle : faciliter la création de l’identifiant

    Evidemment, la première chose à faire, c’est récolter l’email. Ici, pas de surprise ! Miro propose toute la gamme des moyens de connexion à son application. Comme d’habitude, tout est fait pour éviter le combo email mot-de-passe, qui est une plaie pour les utilisateurs :

    • Mise en avant forte de l’authentification par Google : bouton long, large, proéminent, au dessus de tous les autres
    • Pour supprimer les textes et alléger la charge visuelle, utilisation des logos des entreprises pour proposer d’autres moyens de connexion
    • Login par email/mdp en bas du formulaire
    Analyse UX de Miro : capture d'écran de la première étape d'inscription

    Deuxième bonne règle : même si ça va être long, donner l’impression que ça va être court

    Le processus d’inscription est une longue suite de question qui permettra à Miro de personnaliser votre expérience.

    Pour ne pas décourager l’utilisateur, Miro utilise quelques trucs pour donner l’impression que l’effort demandé ne va pas être important.

    • Il n’y a qu’un champ par question
    • Le premier élément du formulaire est très simple visuellement : un gros titre, un champ, un gros bouton
    • Notez le wording : très court, pas de blabla
    • Un très gros bouton avec un libellé ultra-classique et simple

    A noter : on ne peut pas sauter cette étape, il n’y a donc aucun bouton de sortie ou d’esquive pour arriver directement à l’application

    Analyse UX de Miro : capture d'écran du formulaire de saisie de la profession

    Troisième bonne règle : atomiser au maximum le formulaire

    Surprise, on ne change pas d’écran quand on passe à l’étape suivante. C’est un nouveau champ qui apparait.

    A ce stade, la fil d’ariane, dont on n’avait pas parlé, explique tout son intérêt. On pensait que 7 étapes, c’était beaucoup. Alors qu’en fait il ne s’agit que de 7 questions. L’astuce est maline, car elle elle utilise un effet psychologique qui fait penser à l’utilisateur, que, dans le fond, le remplissage du formulaire va aller très vite.

    Pourquoi casser le formulaire en 7 étapes ?

    Pour créer une expérience ludique, simple et augmenter le taux de conversion.

    Miro aurait pu très bien faire un formulaire en une page, mais ça aurait été visuellement plus décourageant. Et plus générateur d’erreurs.

    Demander une information, étape par étape, assure que l’utilisateur va se concentrer sur chaque question et pas la survoler pour répondre n’importe quoi.

    Notez le « hint », message au survol qui explique pourquoi les informations sont demandées.

    Règle : toujours expliquer ce que l’on donne en échange d’une information.

    A noter également : très manifestement, le formulaire a été entièrement pensé pour mobile. Afficher un formulaire en entier sur mobile aurait été encore pire que sur desktop.

    Analyse UX de Miro : capture d'écran du formulaire au complet

    Quatrième bonne règle : permettre facilement la modification des entrées

    Il faut aller au bout des questions pour voir le formulaire en entier.

    • Avantage : comme le formulaire est entièrement affiché, l’utilisateur peut encore revenir sur les questions et les modifier tout en restant sur la même page
    Analyse UX de Miro : capture d'écran du formulaire d'invitation des collaborateurs

    Cinquième bonne règle : inviter à partager

    Effet « viral » : l’étape suivant l’inscription invite fortement l’utilisateur à faire venir ses collègues ou amis. C’est normal puisque Miro est un logiciel de travail collaboratif.

    • Pour simplifier le travail de l’utilisateur, l’interface propose un « gros » bouton « Copier » pour partager le lien d’invitation à Miro. Cela fait gagner du temps et est plus simple que d’aller chercher les adresses emails de ses collaborateurs.

    Sixième bonne règle : un design graphique discret et sobre

    L’apparence esthétique d’une interface compte souvent beaucoup plus qu’on ne le croie dans le succès d’un outil de conversion.

    Et là, pas de secret, il faut faire le plus sobre possible :

    • Limiter le nombre de couleurs
    • Aller à l’essentiel, pas de motifs décoratifs
    • Inspirer la confiance par le sérieux du design (il y a des exceptions, mais ceci reste en général une bonne pratique)

    Conclusion : un bon formulaire long est un formulaire fragmenté

    On a vu comment il était possible de créer un formulaire de création de compte tout en récoltant quelques informations et, ce, de manière efficace, sans perdre les utilisateurs, grâce à un ensemble de petites techniques.

    Voici les points principaux qu’il faut en retenir :

    • Un formulaire simplifié et tronçonné en petites parties
    • Un design sobre et pas agressif (juste deux couleurs)
    • Des wordings très courts
    • Des animations légères pour rendre plus digeste le processus
    • Pas de distraction : quand on est dans le tunnel, on ne peut pas en sortir
    • Des raccourcis pour simplifier des tâches (création du login/mdp, invitation des collaborateurs)
    • Des « hints » pour faire comprendre à l’utilisateur pourquoi on lui demande telle ou telle information

    Bien sûr, les bonnes règles ne suffisent pas à faire un bon tunnel d’inscription. Pour faire mieux encore, il faut absolument les compléter par un test utilisateurs qualitatif afin de mieux comprendre la psychologie de vos futurs utilisateurs. C’est vraiment indispensable pour arriver à trouver tous les petits détails pertinents qui encourageront la conversion.

    Vous avez aimé cette analyse ? Checkez nos autres analyses !

  • Analyse UX de l’onboarding de Calendly

    Calendly est un service de prise de rendez-vous en ligne. Son ergonomie a fait son succès. Cet article vous explique quelles sont les techniques UX qui lui permettent d’améliorer l’inscription de nouveaux utilisateurs.

    Analyse UX de l'onboarding de Calendly

    Aujourd’hui, on s’attaque à l’analyse UX de l’onboarding de Calendly. Calendly ? C’est ce service en ligne qui est censé vous simplifier la prise de rendez-vous. Depuis quelques années, c’est un succès et Calendly compte plus de 10 millions d’utilisateurs.

    L’onboarding est donc un point super important pour réussir à embarquer des nouveaux utilisateurs de l’application. Dans toute notre analyse, vous devrez garder en tête que l’UX vécue par les utilisateurs dépend aussi de la notoriété du produit.

    Un produit connu, avec une bonne réputation bénéficiera toujours d’une tolérance plus grande de la part des utilisateurs. C’est vrai pour Calendly, et si nous ne pouvons mesurer ce critère, il existe et il rend plus tolérants les utilisateurs aux problèmes d’UX et aussi plus persévérants pour parvenir à leur but.

    Un écran d’incitation clair et simple

    Analyse UX de l'onboarding de Calendly : écran de création de compte

    Description des points forts

    ➡️ Inscription via système de login déporté : classiquement, l’écran d’accueil de Calendly propose l’inscription à son service via des systèmes de login déportés (Google et Microsoft). Inutile de dire que ceci facilite grandement l’inscription au service.

    ➡️ L’inscription par email est possible, mais mise en mineur. Une raison à ça est que Calendly a tout intérêt à faire s’inscrire ses utilisateurs par un compte Gmail ou Microsoft afin de pouvoir connecter plus rapidement leur calendrier à leur application

    ➡️ Rassurance discrète, mais bien positionnée : utilisation du mot « gratuit » (free) et ajout de la phrase « No credit card required ». C’est un élément qui encourage l’inscription, car beaucoup de services dits « gratuits » demandent le numéro de CB à l’inscription pour pouvoir prélever automatiquement à la fin de la période d’essai. Ce n’est pas mis en avant en premier, mais c’est mis à côté des boutons d’action afin que l’information ne soit pas ratée (Loi de Fitts).

    ➡️ Wording court et incisif : le wording est incitatif. Le titre en gros contient la promesse du service. Celle qui doit inciter un visiteur à basculer en utilisateur. Calendly met en avant la facilité (UX) plus que la fonctionnalité.

    En mineur, une phrase d’explication qui détaille ce que fait le service

    Analyse ergonomique

    On retrouve des règles basiques de l’ergonomie :

    ➡️ Hiérarchisation par la taille. Les éléments les plus importants sont les plus gros : titre et boutons d’actions

    ➡️ Phrases courtes, simples et directes

    ➡️ Éléments de rassurance en mineur, mais placé à proximité des boutons d’action pour bien être vus

    Un tunnel d’inscription rapide et simple

    L’inscription est une étape importante bien sûr, et c’est une zone où les utilisateurs peuvent abandonner facilement, surtout si leur motivation est faible et que l’ergonomie est mal conçue.

    Il faut donc faire que cette étape semble la plus courte et la plus rapide possible. Même si ça n’est pas vrai 😄 !

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    Description des points forts

    ➡️ Un design épuré et austère. Pour une application comme Calendly, très généraliste, mieux vaut un design très passe-partout en terme d’identité visuelle.

    ➡️ Une question par écran : c’est quelque chose qu’on avait déjà vu sur Relume. Tronçonnez votre formulaire long en de multiples formulaires mono-écrans. Un écran = une question. L’effort demandé à l’utilisateur n’en paraîtra que plus léger.

    ➡️ Phrases courtes et ton neutre. On ne joue pas l’humour chez Calendly, mais la neutralité. C’est un choix stratégique qui favorise une adoption massive.

    ➡️ Une barre de progression courte. Elle montre le nombre d’étapes, mais surtout, elle montre à l’utilisateur le temps qu’il lui faudra pour franchir ces étapes. C’est un moyen de lui donner le contrôle et d’évacuer les appréhensions face à la peur de perte de temps qu’il pourrait avoir.

    ➡️ Chaque étape est facile : grâce à une ergonomie qui rend chaque action rapide et facile

    ➡️ Guidage homogène : par un positionnement identique des éléments de l’interface à chaque écran (bouton bleu, notamment)

    ➡️ Possibilité d’esquiver chaque étape grâce à des liens secondaires (« Set up later », « Continue without calendar »). Il faut toujours laisser le choix à l’utilisateur d’esquiver des étapes qui peuvent lui paraître inutiles.

    Analyse ergonomique

    ➡️ Calendly utilise un principe qui veut qu’il faut limiter les choix de l’utilisateur (loi de Hicks). Cela lui donne l’impression de facilité, même si à la fin de la procédure d’inscription, il aura fait 4 choix importants.

    ➡️ Pas de distraction : le tunnel d’inscription est épuré. Tous les éléments de navigation du site ont été retirés.

    ➡️ Hiérarchie visuelle crée par l’utilisation d’une taille de typo unique, mais caractères en gras pour orienter la lecture.

    ➡️ Rassurance : lors de la demande de configuration des créneaux horaires, une courte phrase indique que cela peut être fait après l’inscription. Sauter une étape en expliquant que ça peut être fait après est un bon moyen de diminuer le taux d’abandon.

    Onboarding dans l’application : comment guider l’utilisateur dans ses premiers pas ?

    Analyse UX de l'onboarding de Calendly : écran d'accueil de l'application lors de la première connexion.

    L’écran de gestion de Calendly étant plutôt riche (au contraire de la promesse 😁), Calendly propose au nouveau venu une checklist (à droite de l’écran) pour lui permettre de profiter pleinement du service.

    Utilisation d’un outil de complétion du profil

    Panneau de complétion de profil

    L’onboarding ne se termine pas forcément à l’inscription. Encore faut-il pousser les utilisateurs à utiliser l’application et ceci, le plus souvent possible. Pour aider à « embarquer » ces utilisateurs, mieux vaut les pousser à configurer au mieux leur produit. Cela n’est pas facile à faire, car « configurer » est une opération ennuyeuse et les utilisateurs préfèrent toujours utiliser le plus vite leur application sans passer par cette étape.

    Dans le cas de Calendly, une partie de la configuration a été réalisée durant l’inscription, mais celle-ci peut-être complétée par des actions qui permettront à l’utilisateur de profiter vraiment pleinement de son produit.

    Quelques points clés pour aider à encourager à configurer un produit

    Cela est fait en affichant ce panneau latéral qui montre que le profil n’est pas complet et peut encore être amélioré.

    • Des textes très courts et très clairs
    • Un état activé/non activé clairement montré par l’utilisation des coches vertes. Notez que ce qui compte ici, c’est :
      1. La couleur verte : couleur de permission ou de bonne marche
      2. L’absence de symbole de « non-configuration » : pour ne pas surcharger l’interface, le designer a préféré ne pas mettre de symbole lorsqu’un élément n’est pas configuré. Et c’est cette absence par rapport à la présence de la coche verte qui « crée » ce symbole
    • Espacement des éléments : au moins 3 fois la hauteur de l’interlignage courant
    • Affichage des temps de configuration : lorsqu’une tâche risque de paraître longue à l’esprit de l’utilisateur, afficher son temps de réalisation, surtout s’il se compte en quelques minutes, permet d’encourager l’utilisateur à l’exécuter. En même temps, cela lui donne du contrôle sur le produit (critère de Bastien et Scapin du contrôle)
    • Barre d’étapes (en haut). Son intérêt est de donner la sensation de « manque » ou d’incomplétion. En voyant cela, l’utilisateur aura forcément à l’esprit le besoin de la compléter.

    Incitation au partage et facilitation d’accès au produit

    Deuxième panneau de complétion de profil

    Sous le premier panneau (que nous venons de voir) s’en trouve un deuxième. Il est moins important que le premier (d’où sa position en bas de l’écran, à moitié caché), mais il révèle deux mécanismes importants pour assurer le succès de Calendly.

    Wording énergisant

    Parfois, encourager un utilisateur à accomplir une action passe par un vocabulaire manipulateur. « Supercharge your account », qui signifie « Surlalimenter votre compte », semble vouloir donner des super-pouvoirs à l’utilisateur gratuitement –> comment refuser une telle proposition ?

    Pensez réellement à travailler votre wording en transformant une action banale en action extraordinaire.

    On aurait pu dire simplement « Ajoutez des fonctionnalités à votre Calendly », mais « Suralimentez » est beaucoup plus persuasif et encourageant.

    Encouragement à partager l’outil au sein de son entreprise

    Encart de partage de l'application au sein de l'entreprise

    Quoi de mieux que de profiter d’un utilisateur pour faire connaître le produit à travers son entreprise ? C’est ce que fait le premier bloc de ce panneau.

    Toujours encourager au moindre effort : le succès d’une application dépend énormément de son bouche à oreille. Dès lors, autant le faciliter. Le bouton de configuration d’équipe est là pour ça. Indirectement, il permet d’étendre le nombre d’utilisateurs du produit via un prescripteur (l’utilisateur initial) très proche d’eux.

    Encouragement à utiliser l’outil plus facilement

    Encart d'encouragement à installer le plugin Chrome

    Réduire l’effort de l’utilisateur pour accéder à l’outil, c’est en quelque sorte une application de la loi de Fitts. Aussi Calendly encourage-t-il à utiliser un plugin Chrome qui le rendra encore plus rapide à atteindre. Un plugin nécessite en effet moins d’actions pour parvenir à l’outil qu’un bookmark, puis quelques clics pour faire la même action à partir de l’application.

    Contrôle de l’aide

    Bouton de désactivation de l'aide

    Notez un dernier point : la bouton de désactivation de l’aide discrètement placé en bas du panneau. Ce bouton est indispensable, si vous ne voulez pas bloquer vos utilisateurs avec une fonctionnalité dont ils ne veulent pas. C’est une règle absolue en UX : ne forcez pas vos utilisateurs à exécuter une action qu’ils ne veulent pas exécuter et qui n’est pas obligatoire pour le bon fonctionnement du produit.

    D’un autre côté, Calendly n’a pas trop intérêt à ce que ses utilisateurs sautent ces étapes de configuration, c’est pourquoi ce bouton est affiché de manière discrète en utilisant la hiérarchie visuelle :

    • Couleur de texte estompée (gris clair) : mauvais en terme d’accessibilité
    • Positionnement en bas d’écran
    • Taille de police de caractères réduite

    Conclusion : quelques bonnes pratiques UX à retenir

    Comme toujours, avant de conclure, nous vous rappelons qu’une telle analyse n’est qu’un exercice théorique et que rien ne vaut un test utilisateur modéré pour réellement comprendre les points forts et faibles d’une application.

    Cela dit, Calendly a mis en œuvre ici beaucoup de bonnes pratiques qu’il est important de retenir :

    • L’onboarding ne concerne pas que le tunnel d’inscription, mais aussi toute la phase d’utilisation et de configuration du produit
    • Simplicité et fragmentation des contenus comptent énormément pour réduire la charge mentale perçue de l’utilisateur
    • Textes courts, couleurs limités, actions de récompenses rapides favorisent la complétion d’actions plus longues
    • Recherche permanente de la réduction d’efforts : toujours essayer de réduire le nombre d’actions pour parvenir à un objectif

    Et si vous êtes intéressés pour vous perfectionner à l’UX de pages d’onboarding, pourquoi ne pas suivre une de nos formations ?

  • UX de Perplexity : comment rendre l’IA domptable ?

    Cet article analyse l’interface et l’UX de Perplexity, un moteur de recherche utilisant une IA de type LLM.

    Points abordés :

    • Comment Perplexity essaie d’améliorer l’interface de chatGPT ?
    • Quels enseignements en tirer ?
    Illustration de l'article UX de Perplexity

    L’UX de Perplexity : une tentative de pallier aux erreurs de chatGPT

    Perplexity, vous ne connaissez pas ? C’est le nouveau moteur de recherche d’informations à la mode. Plus de 145 millions de visites en 2023, levée de fond de 100 millions de dollars, Bref, ce petit nouveau n’est pas un petit joueur. Et il est bien décidé à changer le game, comme on dit.

    L’UX de Perplexity occupe un point central dans la stratégie de l’entreprise

    Lors d’une passionnante interview avec son head of design, Henry Modisett (en anglais), on y apprend notamment comment l’UX occupe une place centrale dans la stratégie de Perplexity et comment un profond et permanent travail de test&learn lui permet de rendre apprivoisable l’IA pour une majorité d’utilisateurs.

    Le prompt n’est pas l’ultime solution d’Interface Homme/machine

    👉 Première chose à retenir de cette interview : Non, le prompt n’est pas la solution ultime aux interfaces. Bien au contraire ! Henry Modisett lui reproche sa complexité, car, en réalité, la plupart des utilisateurs sont incapables de s’en sortir avec des instructions aussi compliquées, auxquelles ils préfèrent les suite de mots clés et les boutons….

    Alors, on s’est dit que ça serait intéressant de regarder un peu le travail accompli par Matthew et son équipe et d’en tirer quelques conclusions fructueuses.

    L’UX de Perplexity : une interface familière qui permet aux utilisateurs de retrouver leurs marques

    Ecran d'accueil de Perplexity. Une UX classique.
    Ecran d’accueil de Perplexity

    Ce n’est pas une surprise, Perplexity s’adapte aux standards du moment, et son interface est loin de dénoter avec celle de chatGPT. Globalement, on y retrouve la même organisation de page.

    Ce n’est pas un hasard, ou un simple plagiat. ChatGPT a déjà eu tellement d’utilisateurs que proposer une interface qui leur est familière ne pourra que faciliter leur prise en main.

    👉 Toujours utiliser les habitudes existantes des utilisateurs cibles.

    Des nouvelles fonctionnalités pour améliorer l’UX

    La différence, on le voit, est dans l’adjonction de fonctionnalités dans le champ de saisie.

    • Des boutons de raccourcis, à la fois pour lancer une recherche, à la fois pour inciter les utilisateurs à taper des mots clés de recherche, comme dans Google
    • Des boutons « mystérieux » : Focus, Attach et Copilot. Mais qu’allons-nous bien pouvoir en faire ?
    • Un menu principal qui ajoute quelques fonctions par rapport à chatGPT : Library et Explore. Là aussi, qu’allons-nous bien pouvoir en faire ?

    Quelques passages au-dessus des boutons avec la souris nous révèlent leurs fonctions.

    Affichage d'une information au rollover sur la fonction focus
    Affichage d'une information au rollover sur la fonction copilot

    Ce n’est pas forcément explicite… mais on sent qu’un effort a été fait pour expliquer l’interfaces aux utilisateurs. Toujours est-il que pour comprendre ces fonctions, il va certainement falloir les utiliser. C’est une chose que beaucoup de gens renâclent à faire, car ils n’aiment pas perdre leur temps à « essayer » une interface.

    Un wording plus clair aurait sans doute été plus approprié.

    Détails de la fonctionnalité Focus
    Détail de la fonctionnalité Copilot

    Les choses se précisent effectivement en cliquant sur les boutons. Le bouton « Focus » sert donc effectivement à concentrer la recherche sur un domaine spécifique.

    Quand à Copilot, ça n’est toujours pas plus clair.

    Mais dès qu’on lance une recherche, les choses deviennent plus intéressantes et on comprend mieux l’axe de différenciation d’avec un chatGPT.

    L’UX de Perplexity cherche à augmenter l’engagement

    Alors que ce dernier laisse l’utilisateur dans un dialogue sans réassurance par rapport à la qualité des contenus, sans aide pour aller plus loin, Perplexity aide l’utilisateur à aller plus loin, à explorer le Web avec d’autres questions, des liens, des nouvelles recherches.

    Et c’est là qu’on voit comment on peut vraiment transformer l’UX des moteurs de recherche basés sur l’IA, en y adjoignant, comme l’a fait Google en son temps, des raccourcis qui enrichissent le savoir.

    Test de la fonctionnalité de recherche de Perplexity

    Comme dans chatGPT, la réponse à une question s’écrit au fur et à mesure.

    C’est amusant et sympathique, mais il y a fort à parier que cet affichage progressif finira par disparaître, car il fait perdre beaucoup de temps à l’utilisateur.

    Ensuite, c’est qu’on voit comment Perplexity va finir par valoriser des liens et les rendre payants (ils ne le sont pas pour l’instant). D’où les 4 petits blocs qui apparaissent en haut du texte, comme des liens de raccourcis.

    Ici, ils sont très mal contextualisé. Citoofrance que nous ne connaissons pas, apparait en premier, et le choix des autres articles semble avoir été fait au hasard ou sur des critères qui nous échappent pour l’instant.

    On aime bien les petits logos qui illustrent et guident l’utilisateur sur ces blocs.

    La fonction Copilot reste toujours aussi mystérieuse… et à ce stade, on a toujours du mal à en comprendre l’utilité… d’autant qu’on peut parfaitement s’en passer…

    Beaucoup de choses rappellent l’UX de Google.com

    Liens connexes de Perplexity
    Liens connexes de Perplexity

    En bas de page, sans réelle surprise, on trouve des questions aditionnelles… ça rappelle furieusement Google.

    L’intérêt ici est qu’elles sont, cette fois, parfaitement pertinentes et aident vraiment à approfondir la recherche en cours. L’Ui est parfaitement conventionnelle et permettra à n’importe quel utilisateur de ne pas perdre ses petits.

    Autres types de recherche
    Autres types de recherche

    A gauche du résultat de recherche, on a une petite entorse à la recherche classique de Google, puisqu’on retrouve des liens qui permettent de chercher dans les vidéos et les images du Web. C’est finalement la même chose que Google, mais présenté de manière différente. (Et surtout, on imagine que ça permet de limiter les requêtes sur Perplexity dont l’algorithme semble particulièrement lent).

    L’originalité, qu’on n’a pas encore sur Google, c’est le Generate Image qui rappelle Midjourney ou Dall-E. Malheureusement, c’est une fonctionnalité payante et on n’a pas pu l’utiliser.

    Fonction Library de Perplexity
    Fonction Library de Perplexity

    Très intéressant : la monétisation de l’UX

    C’est amusant de voir que les fonctionnalités qui apportent de l’innovation par rapport à chatGPT sont payantes.

    Comme, par exemple, la Library, qui n’est ni plus ni moins qu’un système de classement des requêtes effectuées par l’utilisateur.

    Et dire que c’est utile n’est pas qu’un petite affirmation. C’est une des plaies de chatGPT, dont l’interface, à ce sujet, est en dessous de tout.

    Ici, Perplexity tente de résoudre la question de l’accessibilité à l’information déjà cherchée. La librairie permet donc de retrouver ses requêtes et de les classer. Cela peut paraître fort utile de le faire aujourd’hui dans un contexte de lancement de l’application, mais qu’en sera-t-il lorsque chaque utilisateur aura fait plusieurs milliers de requêtes ?

    Cette fonction s’avèrera parfaitement inutile. Ou en tout cas peu efficace comparé au système de suggestion de mots clés de Google, beaucoup plus simple, intuitif et puissant.

    Exemple typique de suggestion de recherche dans Google.com
    Le moteur de suggestion de Google retrouve en temps réel les requêtes déjà effecutées par l’utilisateur. Pas besoin de librairie, comme dans Perplexity.

    Enseignement principal de l’UX de Perplexity : il vaut mieux recomposer que réinventer

    C’est intéressant de voir comment un challenger tente de concilier le meilleur de google et de chatGPT dans une tentative de rendre l’UX des bots de chats plus conviviales et surtout plus accessibles à l’utilisateur « normal », monsieur ou madame tout le monde, loin des écrans, comme peuvent l’être les professionnels du web.

    L’interface semble être encore à mi-chemin entre un ancien et un nouveau modèle. Nul doute qu’elle évoluera encore beaucoup dans les mois à venir.

    Que peut-on en retirer comme leçon ?

    ➡️ Que, comme souvent, il est dangereux de s’éloigner des modèles existants et qu’il faut toujours essayer dans une application innovante de faire retrouver leur chemin aux utilisateurs en utilisant les patterns UX qui existent déjà.

    ➡️ Être trop innovant, c’est prendre le risque d’être rejeté. Incompris. Pas utilisé.

    ➡️ L’interface de Perplexity n’a rien de franchement innovant, mais on voit bien comment elle est un assemblage de patterns dominants dans l’objectif de créer une expérience acceptable d’utilisation des prompts.

    Il faudra donc suivre de près ce que fait Perplexity pour voir comment les modèles de LLM sous forme de chat vont transformer l’UX des moteurs de recherche, comme l’a souvent tenté Google.

  • Essai de Galileo.ai, l’outil de génération de template par l’IA

    On avait déjà testé pour vous Relume et aujourd’hui, on s’attaque à son concurrent le plus direct : on a fait un essai de Galileo.ai

    Illustration de l'article : essai de galileo.ai. Elle montre une jeune femme souriante.

    Galileo.ai fait la promesse, tout comme Relume, de générer un site à partir d’un descriptif. Voici donc l’essai de Galileo.ai.

    Plus exactement, Galileo est plutôt un outil de génération de wireframes soit à partir d’un prompt, soit à partir d’une image. Cela revient au même, car l’image est simplement analysée par une IA puis transformée en prompt. A partir de là, Galileo va faire le même travail de conception et, à partir d’un simple phrase générer plusieurs wireframes.

    Essai de Galileo.ai : Une interface inspirée de chatGPT

    L’interface ressemble beaucoup à celle de chatGPT à une différence près, c’est qu’il est possible d’éditer les wireframes qui sont générés. On retrouve la même organisation de page, ce qui n’est pas à l’avantage de Galileo, quand on considère l’ergonomie assez faible de chatGPT.

    On l’a donc essayé pour vous et, honnêtement, on n’a pas été très emballé.

    Deux mode de génération possible

    Galileo.ai fonctionne sur le même principe technologique que Relume. C’est à dire qu’après avoir analysé un prompt, le programme se charge de générer des composants UI avec des images et du texte, eux aussi générés par une IA.

    Evidemment, ça fonctionne parfaitement bien du moment qu’on ne cherche pas à avoir de résultats précis. C’est à dire que oui, l’IA sait générer un wireframe, mais c’est comme ouvrir un œuf surprise, on ne sait pas vraiment ce que l’on va obtenir.

    Un outil très facile à prendre en main

    Pour voir comment cela se passe, nous avons essayé de refaire le site de Wexperience.

    Essai de Galileo.ai : saisie de prompt
    Démarrage du dialogue avec Galileo

    Notre premier prompt consiste à décrire ce que fait notre agence.

    Le deuxième prompt est simplement une invite à générer notre site. Rien de plus facile et simple.

    Essai de Galileo.ai : saisie de prompt
    Galileo propose de lui même une arborescence de site et demande plus de détails. A ce stade là, nous pensons qu’il a déjà suffisamment d’informations pour se débrouiller.

    Suite au premier prompt, Galileo propose de lui même une arborescence de page et de contenus. Il ne nous reste qu’à valider ou à ajuster la demande. Cela rappelle vraiment très fortement la manière d’interagir avec chatGPT.

    Essai de Galileo.ai : affichage de la génération de templates
    Interface de génération de wireframes. L’inspiration vient de Midjourney. 4 maquettes de pages sont générées en même temps. C’est beaucoup moins fun que ce que propose Relume où l’on voit se générer les pages devant nos yeux.

    En quelques secondes, on récupère plusieurs propositions de maquettes mobiles.

    Essai de Galileo.ai : affichage d'un résultat de génération de templates
    Après quelques moulinets, le résultat apparait. Bien sûr, nous n’avons pas utilisé un prompt très précis… mais, étant donné l’interface sous forme de chatbot, ça aurait été assez compliqué et fastidieux.

    Le résultat est plutôt simpliste et sans intérêt. Les maquettes proposées sont très génériques, et leurs contenus pas du tout spécifiques. On comprend alors que Galileo n’est pas du tout allé chercher les contenus de notre site actuel et propose une sorte de résultat standard sans grand intérêt.

    On a d’ailleurs refait le test avec un autre sujet et le résultat n’est pas franchement plus convaincant.

    Essai de Galileo.ai : exemple de template généré
    Il n’est pas possible d’éditer directement les maquettes dans Galileo. Deux possibilités s’offrent alors : apporter quelques modifications à l’aide de boutons de raccourcis ou bien copier-coller la maquette dans Figma.

    Modification des maquettes par prompts

    Essai de Galileo.ai : exemple de prompt pour modifier une maquette
    La manière la plus originale de modifier une maquette, c’est de pouvoir le faire à partir d’un autre prompt. Exactement comme dans Dall-E. C’est un avantage évident par rapport à Relume, car elle tire parti à plein des avantages de l’IA génératives.
    Essai de Galileo.ai : exemple de prompt pour modifier une maquette
    Exemple de prompt de modification d’une maquette.

    Essai de Galileo.ai : exemple de maquette modifiée par un prompt
    Après instruction à Galileo, la prise en compte du prompt n’est pas tout à fait complète. On avait demandé du jaune, mais rien n’a changé. Par contre, le bouton « Contactez-nous » a bien été ajouté.

    Modification des maquettes par boutons de style

    Essai de Galileo.ai : écran de modification des caractéristiques d'un template
    Fonctionnalité intéressante de Galileo, la possibilité d’éditer les contenus d’un résultat avec quelques boutons de style.

    L’outil semble vraiment s’adresser à des gens sans connaissance de conception plutôt qu’à des professionnels du design. Comme vous le voyez, le petit bouton Figma permet de copier-coller les templates dans Figma. C’est plus intuitif que dans Relume, mais ça ne permet pas de récupérer tous les wireframes en une fois.

    Essai de la fonctionnalité de génération de maquette par insertion d’image

    Galileo permet aussi de trouver de l’inspiration en utilisant d’autres maquettes de site. Par curiosité, nous avons aussi essayé cette fonctionnalité en proposant de refaire notre site en partant de sa homepage actuelle.

    Essai de Galileo.ai : écran de génération de templates par l'injection d'une image
    Interface de création de template à partir d’un autre template de site. Non seulement, il est possible pour l’utilisateur de télécharger une capture d’écran, mais il peut aussi y ajouter un prompt et paramétrer un thème.
    Essai de Galileo.ai : résultat de génération de template
    Résultat d’un template généré à partir d’une capture d’écran de template.

    Nous n’avons fait qu’un essai, mais le résultat ne nous semble pas probant, tant il est éloigné de la proposition de départ. A tel point que l’on peut se demander l’intérêt d’une telle fonction.

    Conclusion : un produit encore en gestation qui s’adresse à une population de non designers

    Pour nous, Galileo.ai est encore loin d’être un outil utilisable. Le peu de tentatives que nous avons réalisées nous laissent vraiment sur notre faim.

    Il faudra sans doute attendre encore pas mal de temps avant de pouvoir en tirer quelque chose, contrairement à Relume qui est vraiment exploitable.

    On ne voit pas bien qui pourrait utiliser Galileo dans un mode projet. L’outil semble encore bien trop sommaire pour être exploité de manière professionnelle.

  • Analyse UX d’AirBNB : comment le service de location s’améliore

    Image de titre : analyse UX d'Airbnb, Winter Edition 2023

    Cet article est une analyse UX d’AirBNB Winter edition, la dernière version de l’application mise à jour en novembre 2023. Vous trouverez l’analyse en détail des améliorations apportées et quelles leçons en tirer.

    Il est toujours intéressant de regarder ce que fait AirBNB en matière d’UX, car c’est vraiment une entreprise drivée par le design. Et contrairement à beaucoup d’autres sites ou apps, on peut être sûr que lorsqu’elle fait une mise à jour, celle-ci a largement été éprouvée.

    Quelles sont les évolutions qui ont eu lieu et quels enseignements en tirer ?

    Meilleure mise en avant des meilleurs hôtes

    On ne fait jamais assez bien les choses. 😁

    Un des problèmes évident d’AirBNB, c’est de parvenir à garantir la prévisualisation d’un logement par rapport à la réalité. Et pour cela, les équipes de recherche d’AirBNB se sont rendus compte que les utilisateurs ne pouvaient pas se fier uniquement aux photos.

    Un nouveau label qualité

    Elle a donc fait des recherches et en a tiré la conclusion qu’il fallait créer un nouveau niveau de notation des hôtes qu’ils ont appelé Coup de cœur des voyageurs.

    Label Coup de cœur des voyageurs

    C’est une sorte de label qui est décerné par les clients de AirBNB aux meilleurs hôtes.

    Une fois ce choix adopté, se posait ensuite la question de savoir comment le faire connaître aux internautes et comment les aider à le repérer dans les longues listes de logements.

    Mise en avant par un « sticker » dans les listes produit

    Ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordinaire. Les meilleurs hôtes sont désormais repérables par une nouvelle étiquette « Coup de cœur des voyageurs » ajoutée aux photos dans les listes de logements.

    Label Coup de cœur des voyageurs sur une photo produit

    Ça n’est évidemment pas grand chose d’un point de vue design, mais ce qui est intéressant ici, c’est le processus qui a mené à un tel choix. On est parti d’un problème : la déception de certains clients par rapport aux photos, pour arriver à une solution : la création d’un nouveau statut pour les hôtes.

    Ne restait plus alors qu’à le mettre en œuvre d’un point de vue design, ce qui n’était pas le plus compliqué.

    Analyse UX d'AirBNB : Capture d'écran de l'application AirBNB avec un focus sur la fonction "Coup de cœur des voyageurs"
    Analyse UX d'AirBNB : capture d'écran d'une fiche produit

    Analyse UX d’AirBNB : commentaires et évaluations repensées

    On sait aussi très bien que les choix des clients d’un site se font beaucoup en fonction des avis laissées par les autres clients. C’est même primordial ! Ne pas avoir d’avis sur un site de ecommerce, c’est comme de n’avoir pas d’autres personnes en rayon dans un magasin. C’est louche !

    371 millions de commentaires à gérer

    AirBNB a constaté que même avec 371 millions de commentaires (!!!) laissés sur son site, beaucoup d’utilisateurs ne parvenaient pas à y trouver leur compte et avaient encore du mal à prendre une décision.

    La nouvelle version de l’app essaie de rendre les choses plus compréhensibles et plus perceptibles (n’oubliez pas qu’en UX, tout se passe dans la tête des gens).

    Echelle d'évaluation des commentaires par note

    Ainsi est-il possible désormais de mieux comprendre quel type de client (couple, famille, etc.) a laissé un commentaire. Ce qui est important pour celui qui regarde les commentaires. Il est plus facile de juger un avis si on sait par qui il a été émis.

    Ce n’est pas le design qu’il faut regarder, mais le travail de recherche qui a été fait avant

    Là encore, on ne va pas sauter au plafond pour le résultat en terme de design. On ne fera que répéter une chose : le design n’est que la partie émergée de l’iceberg de l’UX. Il n’est que l’aboutissement de la recherche. Autrement dit, un design sans recherche, c’est un peu comme un iceberg sans fond… hum hum… si vous voyez ce qu’on veut dire.

    Avis client avec identification du commentateur pour aider l'utilisateur à mieux comprendre le point de vue du commentateur

    Trop de gens l’oublient et pensent que le design peut sortir tout droit du cerveau de l’UI designer… alors que c’est impossible. Un design, on vous le répéte, n’est que l’expression d’un besoin utilisateur qui nécessite de longue s recherches personifié en une suite de signes graphiques (hou là là, on vous prend la tête là, mais c’est pourtant vrai).

    Capture d'écran de la page commentaire d'AirBNB
    Mise en avant d'un commentaire dans  AirBNB avec un focus sur l'identification du commentateur.

    Des outils qui simplifient l’expérience des hôtes

    Il ne faut pas l’oublier : AirBNB, ça n’est pas que pour des gens qui cherchent un logement, c’est aussi pour ceux qui en proposent un. Et là aussi, la société californienne a fait beaucoup d’efforts pour rendre leur expérience plus simple, mais aussi (et c’est très important) pour les aider à mieux louer leur logement.

    L’UX = utilisation de la technologie et du design

    Et l’UX, si vous l’aviez aussi oublié, c’est l’utilisation conjointe de la recherche (on vient d’en parler) et de la technologie. On parle, par exemple, beaucoup d’IA, en ce moment. Et souvent à tort et à travers. Mais, ici, par exemple, on comprend très bien comment elle aide à améliorer l’UX.

    En effet, pour faire gagner du temps, l’IA d’AirBNB, après avoir été nourrie de millions de photos de logement, peut automatiquement détecter à quelle pièce d’un logement se rapporte une photo de pièce. Et cette technologie de deep learning permet tout simplement d’accélérer le processus de saisie d’infos pour un hôte en lui épargnant le temps perdu à le faire lui même à la main (et souvent, en ne le faisant pas).

    Conclusion

    En fait, il y a réellement beaucoup de nouveautés dans la nouvelle app d’AirBNB et le plus intéressant dans ces innovations, c’est qu’elles ne se voient pas. C’est à dire que les utilisateurs finaux ne vont sans doute même pas s’en apercevoir, mais simplement les utiliser en ayant une impression renforcée de facilité de service.

    Une bonne UX, c’est quelque chose qui ne se voit pas. C’est quelque chose que les utilisateurs ressentent sans savoir pourquoi ils le ressentent.

    • Des petits labels qualité pour pallier la mauvaise qualité des photos
    • Une présentation des avis clients plus fine et plus centrée utilisateur
    • L’utilisation de l’IA pour supprimer des interactions compliquées pour les hôtes

    C’est aussi et surtout un long travail de recherche dont le résultat d’un point de vue UI n’est que la pointe visible… un tout petit bout d’un long aboutissement, dont les simples différences amélioreront la qualité de service pour des millions de personnes.

    En résumé : posez-vous les bonnes questions et le reste viendra. N’essayez pas d’améliorer votre interface par de coups, des astuces, des imitations, des copies ou des trucs. Faites un véritable travail de recherche. L’UX, c’est ça. Pas du remplissage d’interface avec des boutons.

  • Onboarding d’application en saas : le cas Relume

    Relume est une application de design utilisant l’IA. Son processus d’onboarding est particulièrement efficace. Analyse pour vous ici par l’équipe de Wexperience.

    Le processus complet d’essai de Relume sans inscription

    Puisqu’on vous a parlé de Relume dans un autre article, il y a encore quelque chose d’autre à en dire et c’est au sujet de son processus d’onboarding. Et c’est notre rôle de dire tout la vérité sur ce que l’on voit quand le voit 😉

    Outre le fait que le Relume s’avère un outil prometteur pour la conception de sites, on a aussi remarqué que Relume avait mis en oeuvre un technique d’onboarding vraiment maline pour pousser ses visiteurs à s’inscrire puis à se transformer en abonné.

    On sait à quel point, c’est difficile d’onboarder (on en avait déjà parlé ici), et ça vaut le coup d’examiner en détail quand d’autres le société le font bien.

    Alors Relume, champion de l’IA, mais aussi champion de l’onboarding ?

    D’abord, première chose, premier principe : vous êtes les dealers, qu’est-ce que vous faites de mieux pour convaincre vos clients pour revenir ?

    Point fort : laissez vos utilisateurs utiliser votre service sans inscription

    Le mieux pour convaincre un utilisateur d’essayer votre service est, justement de le laisser essayer. Et c’est justement ce que fait Relume.

    Dès la page d’accueil (la landing page), vous pouvez commencer à l’utiliser SANS passer par un processus d’inscription.

    Autrement dit, à ce stade, on ne vous vend ni promesse, ni tarif, on vous demande juste d’essayer.

    Et, l’effet est magique.

    En quelques mots, entrez une description de votre société ou de votre site et l’IA generative de Relume se charge asap de générer une arborescence de site avec des titres et des contenus pour pour chaque page.

    Notez bien l’effet magique : la génération se fait en temps réel, mais prend un peu de temps, comme dans chatGPT, ce qui renforce encore un peu plus cette notion de magique… et donne de la valeur au travail accompli par l’IA pour générer les contenus.

    Montrer ce travail, c’est comme de vous laisser entrer dans une boutique Au Merveilleux de Fred où pouvez voir se réaliser devant vous les gâteaux que vous aller déguster.

    L’expérience est très différente de ce qu’elle aurait été si on avait laissé apparaitre les résultats immédiatement.

    Ce qui a apparait alors est une arborescence très clairement affichée et très simple à comprendre dans laquelle vous pouvez encore une fois agir immédiatement. La démo vous laisse beaucoup de latitudes pour essayer le produit, et, Ô astuce suprême, le design de l’interface a été suffisamment simplifié pour que tout cela se fasse naturellement, sans courbe d’apprentissage.

    Cela encourage à continuer de l’utiliser et permet également de vendre l’argument « simplicité »/ »puissance » de l’outil simplement en l’utilisant.

    L’application vous donne clairement l’impression que vous êtes en contrôle de quelque chose de puissant et fait monter votre satisfaction au top !

    Après l’arborescence générée, au tour des wireframes

    La génération de template « live » fait sans aucun doute partie du processus d’onboarding de Relume. En rendant « vivant » le cœur du moteur de génération de template, Relume crée l’émotion nécessaire pour embarquer l’utilisateur.

    Et là, c’est encore plus magique. Un simple clic sur un bouton d’IA voit se transformer chaque nœud de l’arborescence en véritable page, dont la structure et l’apparence correspondent exactement aux contenus que vous avez défini.

    Là encore, l’expérience a été bien travaillée puisque l’utilisateur peut voir en temps réel ce qui se passe « dans la machine »… il la voit littéralement travailler et afficher au fur et à mesure le morceaux de page qui s’assemblent. Cette façon de faire en ajoue au côté « magique » du produit.

    A ce stade, vous devriez être séduit et avoir envie de profiter du fruit du travail de l’IA.

    Car, rapellons-le, le but de Relume, c’est de générer des maquettes exportables directement dans Figma ou dans Webflow.

    Et c’est là que s’accentue la pression pour vous faire ouvrir un compte.

    Une fois que vous avez utilisé la fonctionnalité de Relume, vous allez vous heurter rapidement à de nombreux blocage dans l’utilisation de l’application. Et chaque fois un petit message viendra vous rappeler subtilement qu’il faut passer à la version supérieur.

    Créer de la frustration pour déclencher l’inscription

    Au fond, le processus d’onboarding de Relume est simple :

    • Faire utiliser le service au maximum jusqu’à la phase de finalisation que l’on prive d’accès tant que l’inscription n’est pas réalisée
    • Faire vivre une expérience émotionnelle grâce aux animations
    • Ne pas demander d’inscription pour essayer la version gratuite
    • Avoir une ergonomie extrêmement simple et permette une prise en main qui laisse entrevoir rapidement les capacités et possibilités de l’outil

    En gros, faire monter l’excitation au maximum, mais bloquer l’utilisateur au moment où celui-ci sera en « transe » par rapport au produit.

    Comment cela se fait ?

    • Bloquer l’accès à des fonctionnalités par un message lui proposant de passer son compte gratuit en compte payant.
    Capture d'écran d'un message d'incitation à s'inscrire
    Les message d’incitation à passer au plan supérieur ne sont pas intrusifs, ni voyants. Le prix n’est pas affiché. En revanche, ils apparaissent toujours suite à une action de l’utilisateur et le bloque de manière à lui montrer les limites de la version d’essai.
    Capture d'écran du moteur de génération de wireframe montrant le point de blocage et la popup d'incitation à s'inscrire.
    Dans la version gratuite, on ne peut pas générer tous les wireframe. Cliquez sur un wireframe essayer de le générer et le message d’incitation à payer à un compte pro apparaît.
    Capture d'écran de la popup d'incitation à s'inscrire pour l'utilisation de la version collaborative
    Dans la version gratuite, toutes les fonctionnalités de l’applicatif sont visibles et cliquables. L’utilisateur ne peut pas savoir quand elle sera payante. Il doit « apprendre » au fur et à mesure à découvrir ce qui est payant où ne l’est pas.
    Panneau d'affichage des offres de Relume
    La conversion se fait à ce stade. On retrouve une offre à trois niveau avec la mise en majeur de l’offre du milieu qui va sans doute constituer la majorité des enregistrement, car elle donne immédiatement l’accès à l’ensemble des fonctionnalités de l’app.

    Comme on l’a dit, Relume s’adresse sans doute aux petites agences qui veulent produire rapidement des sites personnalisés, mais en réduisant les coûts de production. Le public cible d’utilisateurs est donc composé de designers et d’indépendants qui recherchent des solutions rapide à mettre en œuvre et facile d’apprentissage.

    Conclusion : un produit pensé pour l’onboarding

    A l’heure où des milliers de solutions tentent de vous soutirer des sous de votre porte-monnaie, il devient extrêmement difficile de convaincre son public, mais Relume s’en sort bien.

    Les points forts à noter sont :

    • Une utilisation intelligente des animations pour créer de l’émotion
    • Un design très sobre et pas du tout racoleur. C’est le produit qui racole par ses fonctionnalités et sa puissance, pas l’esthétique
    • Suffisamment de marge de manœuvre laissé à l’utilisateur pour qu’il puisse vraiment tester l’application sans s’inscrire
    • Possibilité d’utiliser l’app sans s’inscrire

    Ce qui est intéressant par dessus tout, c’est de voir à quel point l’expérience du produit a été pensé autant pour son usage que pour sa présentation commerciale. C’est une chose que peu de startup font.

  • Stage rédaction Web

    Image d'un jeune homme et d'une jeune fille avec le titre Stage Rédaction Web

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    Notre agence recherche pour une durée de 6 mois un/e stagiaire pour nous accompagner sur le développement de la notoriété de nos différents sites.

    Ta mission

    Ta mission sera de rédiger et d’optimiser des articles dans le domaine de l’UX design.

    1 – Optimisation

    Plusieurs dizaines d’articles déjà publiés sur notre blog ont besoin d’être remis à jour et optimisés pour le SEO.

    Sous la responsabilité de notre directeur d’agence, tu devras t’occuper de choisir les articles, puis mettre tes talents de rédacteur au service de leur optimisation.

    2 – Rédaction

    A partir d’une base de connaissance UX, tu devras rédiger des articles qui seront ensuite publiés sur un de nos sites. Toujours accompagné de notre directeur d’agence, tu décideras des méthodes à utiliser et t’assurera de la qualité du SEO.

    Tu n’y connais rien en UX ?

    Ça n’est pas bien 😉, mais tu peux te rattraper.

    Nous te proposerons d’assister aux formations de la WEX Academy. Tu pourras assister à nos sessions de tests utilisateurs et participer à des réunions de travail avec nos clients pour t’imprégner de notre métier.

    Tu seras toujours accompagné du directeur d’agence qui pourra t’aider et te conseiller.

    Date et lieu de démarrage

    ➡️ Le plus vite possible.

    ➡️ La mission a lieu à Lille dans nos locaux à côté de la Gare Lille Flandres (5mn à pieds)

    Gratification

    Gratification légale de stage : indemnité légale de 4,35€/h, soit un peu plus de 600€/mois

    Postuler

    Pour postuler, envoie-nous tes références et ton CV, et rédige-nous un bel article sur l’UX. Le thème : comment bien optimiser un formulaire ?

    A ton clavier, ton chatGPT (oui, oui, tu as le droit de l’utiliser) et surtout, à ton talent de rédacteur : on se réjouit d’avance de travailler avec toi !

    CV et article à envoyer à olivier@wexperience.fr

  • Relume : à quoi sert l’outil de génération d’interfaces par l’IA ?

    Image d'entête de l'article : A quoi sert Relume, l'outil de génération d'interface à base d'IA ?

    On a été assez époustouflé par la promesse de Relume.io, un service en Saas qui promet (presque) de révolutionner le design et la conception de site.

    Relume, c’est quoi ?

    Relume.io est un service en Saas qui promet de changer la manière de travailler des designers d’interfaces web. Mais l’argument principal de Relume est, vous l’avez deviné, l’IA. Encore et toujours ! Décidément, on n’en sort pas.

    En gros, pour simplifier, ce que promet Relume, c’est de demander à l’IA de créer entièrement l’architecture d’information d’un site, de l’arborescence jusqu’à la génération des pages soit sous Figma, soit directement dans Webflow, l’outil de génération de sites. Et c’est plutôt efficace ! D’après ce qu’on a pu en voir lors de nos premiers essai.

    Capture d'écran de l'interface de Relume montrant une architecture d'information générée par le moteur d'intelligence artificielle.
    Dashboard projet de Relume avec une arborescence complète de site, généré par l’IA

    Comment ça marche ?

    L’onboarding de Relume permet de vous embarquer directement dans l’utilisation de l’outil, comme c’est désormais souvent le cas dans les outils en Saas.

    Vous entrez le nom de votre site, décrivez en deux ou trois phrases ce qu’il propose, et c’est parti ! Il ne vous reste plus qu’à appuyer sur le bouton magique de l’IA et l’aborescence du site se génère automatiquement sous vos yeux (on ne va pas se mentir, l’UX a été très très soignée et vous embarque facilement).

    Ensuite, vous pouvez commencer à travailler.

    Soit, vous laissez faire l’IA qui va continuer à générer de nouvelles pages pour vous. Et de nouveaux contenus !

    Car, oui, ça on ne vous l’avait pas dit. Relume génère aussi tous les textes pour vous, y compris, bien sûr, les libellés de boutons. Ce qui peut vous faire gagner beaucoup de temps, mais… on y reviendra.

    Soit, vous vous occupez plus ou moins de configurer vous même l’aborescence et d’y injecter vos propres textes. Nulle doute que c’est cette façon là de travailler qui va être privilégiée, car, soyons honnêtes, les textes générés par l’IA sont extrêmement généralistes et pas très personnalisés.

    Capture d'écran de l'architecture d'information d'un site généré par Relume exporté dans Figma.
    Export du sitemap dans Figma. La structure est propre et facile à lire

    Disons que pour quelqu’un qui n’aime pas écrire, ça va faire gagner beaucoup de temps. Mais si vous disposez d’un UX ou d’un copy writer, mieux vaut lui laisser la main (sinon, ça servirait à quoi de le payer ?).

    Bref, l’intérêt de tout ça est de pouvoir travailler en vue d’oiseau sur votre site (en en ayant une vue globale). Et, grâce à une interface originale et très intuitive, de pouvoir facilement concevoir l’intégralité de votre site rapidement. C’est déjà un point fort… et il n’y aurait pas eu l’IA que ça aurait déjà été un point fort quand même.

    Mais, bien sûr, c’est ce qui vient après qui est bluffant, et même, on oserait dire, satisfaisant.

    Une fois que votre aborescence est prête, il n’y a plus qu’à la « mettre au four »… à la faire gonfler 🙂

    Génération automatique de pages et illusion de l’effort

    Appuyez à nouveau sur un bouton magique, et là, Ô miracle, ce sont les wireframes de toutes vos pages qui sont générées en quelques instants après.

    Ce qui est amusant, c’est de voir se réaliser le processus en temps réel, page après page, comme si un super-artisan était en train de fabriquer les pages devant vous. Si vous ne le saviez pas, c’est une très bonne utilisation de l’illusion d’effort. Si les pages étaient générées instantanément, cela donnerait l’impression que la génération est trop facile et n’a pas de valeur. Voir l’IA « travailler » devant donne l’illusion de l’effort et donne de la valeur au résultat.

    Une fois que c’est fait, ensuite, là encore vous pouvez intervenir pour modifier les contenus dans les grandes masses, mais pas en entrant dans les détails. Les détails, c’est dans Figma que ça se passe.

    Mockups générés par Relume
    Wireframes générés automatiquement dans Relume. Il ne reste plus qu’à exporter dans Figma.

    En résumé, cette première partie est une sorte d’outil de conception de sites qui accélère toute la conception de l’architecture d’information. L’IA est là pour remplir les cases en écrivant l’ensemble des contenus à votre place… mais, comme on l’a déjà dit… même si ça fait gagner du temps, les textes demanderont forcément de la relecture et des correctifs… mais ça, c’est comme avec chatGPT. Il ne faut pas espérer que l’IA vous sorte un texte parfait.

    Mais ça n’est pas fini. Attendez ! Relume peut faire beaucoup mieux que ça. Et, en effet, la promesse de Relume, ça n’est pas que d’accélérer la phase de conception, mais aussi la phase de production.

    Exportation sous Figma et Webflow

    C’est là qu’entre en jeu le module d’exportation.

    Là, vous avez deux choix :

    • Soit exporter votre site sous Figma
    • Soit directement dans Webflow

    C’est assez simple.

    Lorsque vous cliquez sur le bouton exporter dans Figma, Relume vous demande d’installer un plugin… Et hop, en deux clics, c’est fait ! Et ensuite, il ne vous reste plus qu’à récupérer les templates de votre projet dans Figma. Vraiment très facile !

    Vue du plugin Relume pour figma
    Vue du plugin Relume dans Figma

    La structure et la hiérarchie des templates est très propre (à première vue) et ensuite, il ne vous reste plus qu’à travailler le style de vos pages avant de pouvoir à nouveau les exporter directement dans Webflow.

    L’autre choix consiste à exporter directement votre site dans Webflow… ce qui, là aussi, vous fera gagner énormément de temps ! Puisque vous aurez presque instantanément un site prêt à l’emploi. (qu’il faudra quand même retravailler graphiquement). Et là, c’est encore plus simple, puisque l’exportation se fait par simple copier-coller de Relume vers Webflow

    Avantages

    On ne pourrait voir que des avantages à Relume.

    L’intérêt est sans doute qu’il permet à quelqu’un assez peu expérimenté dans le design et la programmation de créer rapidement un site qu’il pourra ensuite personnaliser comme il le voudra.

    L’interface est très intuitive. Très agréable. Et les petits boutons d’IA donne vraiment l’impression que c’est la machine qui fait tout.

    On peut imaginer que pour des entreprises sans ressources internes dans le numérique, Relume fera très bien l’affaire. Après, il suffit d’un minimum de formation dans Figma ou dans Webflow pour s’en sortir et mettre son site en production.

    Avantage non négligeable, Relume permet aussi de générer du texte en français.

    Fonctionnalité d'exportation vers Webflow de Relume
    L’exportation dans Webflow se fait par simple copier-coller

    Inconvénients

    On en voit principalement trois.

    1. Même si Relume fait gagner du temps… on peut se demander si c’est vraiment un avantage pour les projets un peu plus compliqué que des simples sites vitrines. Tout ce qui est généré, ce sont des pages statiques… ça ne permet donc pas d’aller très très loin, pour l’instant, en tout cas
    2. Les textes générés par IA, c’est sympa, mais comme très souvent, ce sont des textes très banals, très plats, sans vraiment de détail spécifique dans l’information. Et il faut forcément repasser derrière, si on veut quelque chose de vraiment pro.
    3. Les maquettes générées sont très génériques et pas franchement originales. Ça peut convenir pour traiter des cas très courants, mais pas du spécifique. Auquel cas, il faudra revenir à Figma pour travailler les templates.

    Conclusion : un outil puissant, mais pas pour tous les besoins

    L’IA, dans Relume, nous semble plus un argument marketing qu’une vraie utilité. Car, hormis la génération de texte (et encore, c’est juste du GPT4), son apport n’est vraiment pas évident. N’importe quel algorithme ferait aussi bien l’affaire. Et pas besoin de sortir l’artillerie lourde pour sortir des architectures d’information somme toute très banales.

    Non, l’intérêt de Relume réside plutôt dans le gain en productivité qu’il génère pour des projets webs assez simple. Son UX est très soignée et permet rapidement de générer quelques pages pour un site que, dans tous les cas, il faudra retravailler derrière.

    C’est donc plutôt un outil qui s’adresse aux agences qui veulent gagner en productivité pour des projets de sites vitrine ou d’information. Pour des projets plus complexe, il n’est pas sûr que l’apport de Relume soit vraiment intéressant.

  • Le modèle HEART va vous aider à réussir vos projets digitaux

    Cet article vous explique ce qu’est le modèle HEART et comment il peut vous apporter santé, bonheur et prosperité quand vous êtes en charge du développement d’un produit digital.

    Jeune femme en train de sourire et de regarder vers le haut. Titre : réussis son produit avec le modèle HEART

    Lorsqu’on se lance dans le projet de réussir un service en Saas, l’une des plus grandes difficulté est d’arriver à mesurer les bons paramètres, les bons indicateurs, ceux qui vont vraiment vous guider vers la voie du succès. Or, ces bons paramètres ne sont pas si facile à définir et beaucoup d’équipes digitales s’y sont cassés les dents.

    C’est en constatant le même problème au sein de Google, que les chercheurs Kerry Rodden, Hilary Hutchinson et Xin Fu ont mis au point la méthode HEART. Une méthode qui va vous faire aimer le product design.

    Qu’est-ce que le modèle HEART ?

    HEART est l’acronyme pour :

    • H : Hapiness
    • E : engagement
    • A : Adoption
    • R : Retention
    • T : Task

    C’est un modèle très simple et très facile à communiquer qui permet de mesurer les paramètres de succès d’une application ou d’un site web.

    Il est particulièrement indiqué pour les services en Saas, mais peut-être adapté pour des logiciels professionnels ou des sites webs du secteur public. Bref, avec un peu d’astuce, on peut s’en servir dans de nombreuses situations.

    Comment marche le modèle HEART ?

    L’avantage du modèle HEART est qu’il est simple à comprendre et à mettre en œuvre.

    Pour chaque lettre de l’acronyme, il suffit de mettre en face trois critères :

    • Les objectifs
    • Les signaux
    • Les mesures

    Pour chaque dimension du modèle, vous allez donc devoir déterminer quels sont ces critères. Et c’est l’atteinte des objectifs dans chaque dimension qui vous permettra de mesurer le succès de votre produit/app/site web/logiciel.

    Les objectifs dans le modèle HEART

    Si l’on prend la dimension « Happiness » que l’on peut traduire par satisfaction, les objectifs à mesurer seront justement cette satisfaction. Mesurer cela, c’est poser la question à vos utilisateurs de savoir s’ils sont contents ou pas d’utiliser votre produit (J’utiliserai le terme produit désormais pour signifier site web, service, app, logiciel, etc).

    C’est la dimension dont l’objectif est le plus simple à mesurer… c’est aussi celui qui est la résultante des autres objectifs… Évidemment, il devrait être à la fin de notre liste… mais, dans ce cas, l’acronyme ne ferait plus HEART… et ça serait moins joli.

    Pour rappel, la satisfaction, c’est aussi le dernier critère des critères UX de Bastien & Scapin ou d’Amélie Boucher.

    Si votre produit est un service de vente de billet de train en ligne, votre objectif sera tout simplement de faire que les gens soient content de commander un billet, que cela se fasse simplement, sans accroc. Ce qui nous amène au signaux.

    Les signaux dans le modèle HEART

    Les signaux sont les faits concrets que l’on va observer pour déterminer si les objectifs sont plus ou moins atteints.

    Dans le cas de notre application de vente de billets de train, les signaux à observer peuvent être :

    • un bon feedback des utilisateurs
    • un bon niveau de recommandation
    • le plaisir perçu d’utilisation

    3 indicateurs suffisent, mais vous pouvez essayer d’en utiliser plus. Tout dépend de votre produit.

    Les mesures dans le modèle HEART

    C’est grâce à la mesure que vous allez pouvoir déterminer si vous atteignez vos objectifs. Les mesures sont des quantités observables sur une durée plus ou moins longue. Dans le cas de Happiness, vous avez d’ailleurs intérêt à la mesurer dans le long terme, car elle est très sensible au changement et l’observer sur du court terme peut être trompeur.

    • Le feedback des utilisateurs peut-être mesuré par les notes de satisfaction d’une app
    • Le niveau de recommandation peut-être mesuré par le Net Promoter Score
    • Le plaisir perçu peut-être mesuré par un sondage en ligne

    Comme vous le voyez, l’avantage d’un tel modèle, c’est de rendre simple la mesure du succès d’un produit en le décomposant en plusieurs dimensions.

    Détail des dimensions du modèle Heart

    HapinessRegarde le niveau de satisfaction des utilisateurs
    EngagementSe préoccupe de l’intensité avec laquelle les utilisateurs utilisent le produit. Combien de fois par jour, par semaine y reviennent-ils. L’utilisent-ils pendant une heure, cinq minutes ? Combien d’actions accomplissent-ils ? Etc.
    AdoptionSe préoccupe du taux d’adoption du produit. Combien de personnes sur une période donnée adoptent le produit. En général, cet indicateur se mesure par le nombre de nouveaux comptes ouverts sur une app ou sur le nombre de nouveaux utilisateurs au sein d’une entreprise. Plusieurs moyens existent de mesurer l’adoption. Pris seul, cet indicateur est souvent trompeur et induit en erreur sur le succès d’utilisation d’un produit.
    RetentionLa rétention mesure la capacité de votre produit à garder ses utilisateurs. Combien de fois sur une période donnée reviennent-ils sur le produit ? A quel moment l’abandonnent-t-ils ? Ne l’utilisent-ils plus ? La rétention est le complètement indispensable à l’adoption. A deux, ces indicateurs sont un bon moyen de savoir si vous avancez dans la bonne voie.
    TasksIci, il s’agit de mesurer et d’évaluer si vos utilisateurs arrivent bien à faire ce qu’ils ont à faire. Tasks mesure la qualité de réussite des tâches principales de votre produit. Meilleur sera ce niveau, meilleur seront le taux de rétention, d’engagement et de bonheur.

    Le modèle HEART : 1 exemple pour une app

    ObjectifsSignauxMesure
    HLes utilisateurs trouvent l’app fun, facile à utiliser et utile.– Les utilisateurs répondent aux questionnaires en ligne.
    – Ils notent l’application
    – Ils laissent des commentaires
    – Bon NPS
    – Note de l’app supérieure à 4,5
    – Commentaires sont en majorité favorables
    ELes utilisateurs sont satisfaits par les contenus et continuent à utiliser l’app– Les utilisateurs passent du temps sur l’app– Temps moyen de session
    -Fréquence moyenne de session
    – Nombre de micro-conversions réussies
    ALes utilisateurs perçoivent de la valeur dans le produit et l’utilise– Téléchargements, installations de l’app
    – Inscription
    – Utilisation d’une nouvelle fonctionnalité
    – Taux de téléchargement
    – Taux d’inscription
    – Taux d’utilisation de la fonctionnalité
    RLes utilisateurs continuent à effectuer une ou plusieurs actions clés sur l’app et reviennent régulièrement l’utiliser– Les utilisateurs reviennent sur l’app
    – Ils se réinscrivent
    – Ils gardent leur abonnement
    – Taux de churn
    – Taux de réinscription
    TLes utilisateurs parviennent rapidement et facilement à effectuer les actions clés de l’application– Observation de la facilité à trouver des contenus
    – Complétion des tâches faciles
    – Nb de clics pour accéder à un contenu
    – Vitesse d’accomplissement
    – Nombre d’erreurs par tâche

    Quelques techniques pour améliorer vos indicateurs

    Gamification pour améliorer la rétention

    Un des moyens d’augmenter la rétention est d’encourager les utilisateurs à revenir et à utiliser vos services. Voici un exemple de la manière dont Google s’y prend pour attirer les développeurs sur sa plateforme de développement.

    Au chargement de la page, et avant l’inscription au service, Google apprend au futur utilisateur qu’il pourra « gagner des badges » et « Personnaliser son expérience »

    Capture d'écran de la page d'accueil de la plateforme de développement de Google montrant comment Google incite les développeurs à s'inscrire.

    Mesurer la satisfaction

    Les moyens de mesurer la satisfaction d’une app (Happiness) sont nombreux et assez directs.

    On peut la recueillir à tout moment en plaçant sur le parcours utilisateurs des feedbacks comme des applaudissements, des pouces levés, des étoiles, etc.

    Ainsi, sur Medium, la plateforme de blogging, l’utilisateur peut applaudir le contenu d’un article. Cela donne une note de satisfaction non seulement à l’auteur, mais aussi à la plateforme qui peut évaluer la qualité des contenus publiés.

    Faites essayez le produit sans obliger l’utilisateur à s’inscrire

    Un des moyens pour augmenter l’adoption est non seulement de faciliter l’inscription, mais surtout de donner envie d’utiliser le produit. Pour cela, rien de tel qu’une petite démonstration gratuite qui laisse une bonne impression et donne envie de continuer. C’est ce que fait très bien l’application d’apprentissage de langue Duo Lingo. Elle permet de l’utiliser une première fois sans avoir à s’inscrire.

    Plutôt que de faire des promesses, Duo Lingo vous propose de l’essayer en faisant un premier exercice d’apprentissage. Cela est plutôt malin. Faire « goûter le produit » avant de le vendre.

    C’est une offre que souvent personne ne refuse. Et si elle se passe bien, elle augmentera le nombre de chances qu’un utilisateur s’inscrive à la plateforme.

    Capture d'écran du site Duo Lingo montrant un premier exercice d'apprentissage de l'anglais
    Exercice dans inscription sur Duo Lingo

    Augmenter l’engagement avec l’UX writing

    On néglige souvent le fameux « tone of voice » des sites ou des apps. Mailchimp, la solution d’email marketing, fut le service le plus connu à travailler en profondeur un ton de voix capable d’améliorer l’expérience utilisateur et d’améliorer l’engagement. En France, la figure la plus connue du « tone of voice » est backmarket, dont le ton légèrement humoristique rend également l’expérience différente et crée une relation avec l’utilisateur plus personnelle.

    Capture d'écran du site Backmarket.fr montrant l'utilisation d'un ton humoristique pour améliorer la relation avec l'utilisateur.

    Les tests utilisateurs pour vérifier et améliorer vos tâches

    Pour vérifier et valider la qualité de l’UX sur des tâches spécifiques, il faut se servir des metrics des web analytics. Mais le meilleur moyen de s’assurer que l’on arrive concrètement à rendre facile d’utilisation des tâches particulières reste de les examiner à la loupe des tests utilisateurs.

    Un bon produit, un site ou une app, de toutes les manières doit passer régulièrement sous les fourches caudines des tests utilisateurs. Même une équipe restreinte, sans UX researcher, peut s’y consacrer. Nous y avons consacré un livre blanc que vous pouvez télécharger sur notre site.

    Conclusion

    Ce qu’il faut retenir de cet article.

    • Le modèle HEART est un modèle particulièrement adapté pour les solutions en Saas qui nécessitent un effort particulier sur l’UX.
    • Il permet de décrire le comportement utilisateur sous plusieurs angles et donne une vision exhaustive de ce comportement.
    • Il empêche de se concentrer sur un indicateur unique et permet d’éviter des erreurs que beaucoup de startups commettent par une vision trop restrictive de l’UX
    • Il est simple à déterminer et à mettre en œuvre.
    • Il peut être appliqué sur un produit en entier ou bien une simple fonctionnalité

    –> A télécharger : modèle gratuit sous Miro