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  • Pourquoi faut-il travailler avec ses clients : le cas de la Love Team de Oui.SNCF

    Au sein des locaux de Voyages-sncf.com
    Comme je l’avais déjà expliqué sur le blog Capitaine-commerce.com, l’UX a une place prépondérante chez Oui.sncf. Pas un projet ne passe pas entre les mains de leur très très grande équipe UX et j’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir assister à l’une de leur session de recherche, au sein de ce qu’ils appellent une Love Team et dont il me semble intéressant de faire part.

    Travailler avec ses clients

    Si vous continuez à concevoir des applications sans consulter vos clients, alors vous avez tort. L’UX passe nécessairement par des entretiens avec vos utilisateurs finaux, car ce sont eux qui possède la clé du succès d’une application. Ne pas les consulter c’est comme inventer inventer un vêtement sans jamais le faire porter par un mannequin. Vous risquez d’avoir des problèmes.
    La Love Team, qui est en fait un groupe de travail, est là pour ça. Lors de la session à laquelle j’étais invité, 6 utilisateurs avaient été convoqués, de tous âges et de toutes régions, et recrutés, sur la base du volontariat, au sein de la communauté #OpenVSC ou des réseaux sociaux. Ce sont donc plutôt des aficionados, des ambassadeurs et aussi et surtout de gros usagers.
    Je ne peux pas vous parler des projets qui étaient étudiés, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’au stade de conception où ils étaient, mieux valait l’avis d’utililisateurs « experts ».

    Une méthodologie simple et éprouvée

    Etant moi même « cobaye », j’ai pu me retrouver pour la première fois dans ma vie d’expert UX de l’autre côté de la barrière. Pour une fois, c’était moi le testeur. Au stade du projet, nous devions avec les autres utilisateurs donner notre avis et essayer des nouvelles fonctionnalités pour le site Voyages-sncf.com. Rien de bien sorcier. Les entretiens se déroulent de manière individualisés, de manière à recueillir le plus possible d’informations de chaque participant. Je suppose qu’à la fin, les données sont croisées de manière à en retirer une synthèse qui permettra de déterminer s’il faut, soit aboutir le projet, soit carrément l’abandonner.
    Il faut bien avouer que tout le monde n’a pas les moyens d’abandonner un projet déjà développé. Et pour de nombreuses sociétés, cette phase passera plutôt par des tests sur des maquettes statiques que sur un projet développé qui a déjà coûté de l’argent en production de lignes de code.

    Attrakdif me voilà !

    J’ai été surpris de me retrouver face à un questionnaire Attrakdif, le même que nous utilisons aussi chez Wexperience. Mais cela prouve que cet outil produit récemment par deux chercheurs français, a trouvé sa place dans les outils d’analyse UX. Vu en tant que testeur, il apparait effectivement simple d’y répondre, même si parfois, les termes utilisés semblent très éloignés de la conception d’interface.

    Conclusion

    La séance de travail a duré environ 2h pour 2 projets. Ce qui est déjà beaucoup. Bon, c’est vrai que nous avons été choyés. Petits fours et boissons à volonté. Canapés confortables et cadre superbe (des bien beaux bureaux à La Défense). Ce qui montre aussi que soigner ses utilisateurs compte beaucoup dans la mise en oeuvre d’entretiens individualisés.
    J’ai vraiment été heureux de pouvoir participer à cette expérience et j’en remercie Voyages-sncf.com. Même si les méthodes utilisées n’ont rien de surprenantes ni de particulièrement innovantes, elles m’ont montré à quel point chez un leader du commerce en ligne, l’UX était prise au sérieux et était intégrée dans les process de conception et d’évolutions du site et de l’application mobile Voyages-sncf.com.
    Je me demande si tout le monde en fait autant. Et sinon, pourquoi ? Alors qu’il s’agit bien aujourd’hui de la base et du minimum pour concevoir des interfaces faciles à utiliser.

  • Que faut-il retenir de la nouvelle application de voyages-sncf.com ?

    Pour Voyages-sncf.com, l’application mobile est un pilier stratégique de ses ventes et de sa relation client. Offrir une expérience utilisateur proche de la perfection est donc indispensable. Et, comme je l’ai expliqué sur Capitaine-commerce.com, les moyens déployés pour y parvenir sont impressionnants. On peut donc légitimement assumer que « le boulot est bien fait » et que l’application reflète un exemple à suivre, d’autant que Voyages-sncf.com « drive » le marché grâce à sa position de leader.

    Quels sont les éléments à reprendre de cette dernière version ?

    Le plus impressionnant : l’utilisation de la reconnaissance vocale

    Même si elle ne rentre que doucement dans les moeurs (en France, mais aux Etats-Unis, elle est de plus en plus intégrée à la vie des américains), il ne faut pas douter qu’elle deviendra une habitude comme une autre d’ici un ou deux ans. Alors, autant s’y préparer le plus vite possible. Et c’est ce que fait Voyages-sncf.com en ayant intégré une partie de son chatbot dans la réservation de billet.
    Il suffit de dire par exemple : « Je veux partir demain de Lille pour aller à Paris à partir de 10h » et l’app vous sortira toute une liste de résultats répondant à votre demande. Sans erreur !
    Quand on y réfléchit, la performance technologique qu’il y a derrière est très impressionnante et repose sur la fameuse intelligence artificielle et le big data.

    Une véritable simplification de l’interface

    L’agence de voyages de la SNCF va là aussi dans le sens du marché en rendant son interface plus simple, composée de moins d’éléments, et plus facile à utiliser.
    Mais comment ? Voyons un peu cela.

    Un écran d’accueil limité à une fonctionnalité

    La recherche est mise très en avant sur l’écran d’accueil et reflète la fonction principale de l’application. Elle est positionnée en bas d’écran pour pouvoir être plus facilement manipulée que si elle était en haut.
    Ecran accueil app voyages-sncf oct 2016

    Un écran de recherche plus intuitif

    Là aussi l’information a été limitée de manière à permettre à l’utilisateur de se concentrer sur sa tâche.
    Ecran recherche app voyages-sncf oct 2016
    Les dates de voyages sont affichées sous forme d’onglets bien visibles en haut de l’écran. Le nombre de voyageurs apparait également clairement sous ces mêmes onglets. Toute l’information nécessaire à la composition du voyage est donc rassemblée dans la partie supérieure de l’écran pour permettre un rapide contrôle d’un coup d’oeil. La signifiance des boutons et l’affordance des éléments de l’interface sont bonnes. Il est, par exemple, assez aisé de deviner que l’onglet de date à gauche peut-être touché pour être modifié. Pour l’ajout de nouveaux éléments dans la commande, le signe « + » est systématiquement utilisé ce qui là aussi rend la compréhension de l’interface naturelle.
    Le nombre de couleurs est très restreint : bleu et blanc. Une photo évoquant un ciel bleu est « collée » en fond d’écran et crée la partie émotionnelle de l’interface, la promesse que les choses se passeront bien avec Voyages-sncf.com.

    Un gros effort de lisibilité sur les résultats de recherche

    app-voyages-sncf-3
    Les résultats de recherche ont également été retravaillés de manière à rendre leur lecture plus rapide et plus simple. Le prix est le critère principal mis en avant en l’affichant en gras et dans une police de caractère de taille supérieure aux autres textes. Une couleur rouge-orange vive signale les prix promos. On ne peut donc pas les manquer.
    Le second critère de choix est bien sûr l’horaire et de par sa position à gauche des blocs d’offres, on comprend que c’est lui qui ordonne l’ordre d’affichage. L’heure de départ est majorée par rapport à l’heure d’arrivée, encore une fois en jouant sur une taille de caractères plus grosse.
    Grâce à une petite flèche grise très discrète située en bas à droite de chaque bloc, des détails sur chaque offre peuvent être affichés. Sont alors proposées les différentes options pour chaque offre, ainsi que le détail du trajet (services à bord du train, durée du trajet, changements). L’information affichée est limitée et l’espacement entre les éléments est important afin de contribuer encore plus à rendre cette simplicité évidente.
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    Une étape supplémentaire peut-elle nuire à la conversion ?

    Le choix de la place dans le wagon a pris une importance nouvelle dans l’application en étant devenue une étape à part entière dans le processus de commande. Je ne peux dire si cela aura un impact négatif sur le taux de conversion, mais on peut supposer que le besoin et la demande ont été forts pour avoir apporté cette modification à une fonction qui n’était que secondaire auparavant.
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    Conclusion rapide

    Il reste encore beaucoup à dire sur l’application de Voyages-sncf.com, mais quelques lignes de blog ne peuvent y suffire. Dans le meilleur des cas, une web analyse plus un test utilisateur complet permettrait réellement de connaître la qualité de l’UX et de trouver de nouveaux moyens de l’améliorer.
    Ce qu’il faut en retenir est toutefois la volonté de vouloir simplifier l’interface tout en gardant sa complexité fonctionnelle. C’est aujourd’hui le challenge de beaucoup d’applications.

    Le replay :

  • Opodo : le bouton qui fâche

    Après Air France et sa gestion des erreurs dans les formulaires, continuons notre série de tests utilisateurs sur les sites de voyage avec Voyage Opodo.fr. Opodo propose tout une gamme de produits qui vont du vol jusqu’à la location de voiture en passant par les croisières.
    Lors de ce test nous avons demandé aux participants de réserver le voyage de leur choix.Vous allez voir dans la vidéo ci-dessous une utilisatrice qui filtre les résultats en utilisant certains critères (destination, durée, budget…) mais une action inattendue se produit :

    Après avoir cliqué sur le bouton « Supprimer tous les critères » (00:35) l’utilisatrice ne comprend pas pourquoi ses choix se sont effacés. Le libellé du bouton est pourtant clair, alors pourquoi cette erreur ?

     Lecture du bouton

    Premier élément, l’utilisatrice ne prend pas le temps de lire le bouton et clique par réflexe. On peut voir sur l’eye-tracking que la personne regarde très rapidement le bouton (00:28) surement pour vérifier le positionnement de la souris avant de vérifier que les critères soient bien tous sélectionnés. Le bouton positionné en bas ou à droite d’un formulaire peut être rapidement assimilé à un bouton de validation.

     Rechargement de la page

    Second élément qui peut induire en erreur, rien n’indique que la page doit être rechargée pour valider un critère. En allant plus loin, on peut observer l’utilisatrice qui sélectionne rapidement le type de pension (00:26), puis le nombre d’étoiles et pour finir le bouton de suppression des critères (en pensant valider).
    La page n’aura pas eu le temps de recharger entre ces différents critères et l’utilisateur ne s’en doute pas. Un œil averti notera le rechargement de la page avec les nouveaux paramètres dans l’url.

    Visibilité des critères sélectionnés

    Troisième élément il est difficile de repérer les critères déjà sélectionnés. La couleur utilisée pour représenter la sélection en plus de la croix est trop proche de la couleur d’un critère qui n’est pas sélectionné. Les critères sélectionnés apparaissent à côté du nombre de résultat affichés, trop bas dans la page et surtout trop loin de la zone de critères :

    Wexperience affichage filtres selectionnes

    Il reste d’autres incohérences comme le fait de ne pas pouvoir sélectionner plusieurs critères dans une catégorie ou la compréhension du bouton « go » dans la partie budget. Ces petits détails peuvent avoir une influence importante sur l’expérience utilisateur et sur le taux de conversion du site en général.
    Je finirai par : Tout est une histoire de détails en ecommerce.